Traversée du Vercors, J2
Publié le 19 Décembre 2010
Lever 7h. Finalement, malgré la température négative de la nuit dans la cabane, bien au chaud dans nos duvets, le réveil n'est pas très difficile.
Le thé, préparé la veille dans le thermos est encore brûlant. Un bon petit dej et l'équipe est déjà sur pied. Un coup de balai dans la cabane que l'on laisse nickel chrome, on met les peaux et c'est reparti. Dehors, l'ambiance a changé. Le vent du sud s'est levé, dégarnissant les crêtes et la température a nettement augmenté. Il doit faire entre 0° et -5°C. On est rapidement échauffé en faisant la trace en direction du nord. Il n'y a aucune trace et il faut s'efforcer de ne pas perdre le GR grâce au balisage parfois espacé. On prend le temps de bien valider chaque portion car la forêt se muscle et la visibilité n'est pas des meilleures.
Après une courte portion de descente, il ne faut rater une première intersection suivie d'une courte mais raide montée.
Après celle-ci, nous cheminons sur un joli plateau semi-boisé dominant la clairière abritant la cabane de Tiolache du Milieu, qui aurait pu nous accueillir la nuit précédente.
S'ensuit 100 m de descente où nous otons les peaux puis une nouvelle traversée à peine ascendante jusqu'à l'entrée dans le canyon des Erges. Nous le redoutons car avec le faible enneigement, cette entaille réputée caillouteuse qui doit nous offrir 300 m de descente en dénivelé pourrait bien massacrer les semelles de nos skis.
L'entrée dans le canyon est facile à trouver. Finalement, la descente sera très ludique et en étant prudent, on ne touchera qu'une ou deux fois.
Le soleil revient (en même temps que la chaleur) dans la clairière du pot du Play. Nous y faisons la pause déjeuner malgré l'heure précoce : il est à peine onze heures. Ca discute, ça discute et on en oublie presque qu'il reste encore du chemin.
Après un chemin en légère descente où ça glisse assez bien, nous entrons dans la grande clairière de Darbounouse. La lumière est exceptionnelle avec ce vent du sud. La neige commence à coller et nous bottons.
Etant donné les conditions et le chemin ultra caillouteux jusqu'à Carette nécessitant sans doute un rephoquage, du bottage et n'évitant pas les pistes de fond par la suite, nous décidons d'aller au plus court en tirant droit.
Nous rejoignons les pistes de fond de la Coinchette où il n'y a pas foule. Malgré ce retour à la civilisation via une piste dammée, on se fait plaisir car c'est vraiment sauvage. Seul un groupe de trois skatteurs nous dépasse au sommet de la Coinchette. Nous poursuivons la descente jusqu'à l'intersection suivante. Nous avions encore l'espoir de finir en trançant dans la forêt via Château-Julien ou une crête voisine mais devant l'absence de sous-couche, la neige qui colle et les divers petits bobos aux pieds (pas si confortable ces chaussures), nous poursuivons par les pistes où nous croisons la famille Bouvat venue faire du fond sur ce magnifique domaine.
La descente jusqu'à Bois Barbu est décevante : pas trop de monde mais une neige collante, des skis non fartés qui ne glissent pas et beaucoup d'énergie pour un passage qui aurait dû se faire presque sans effort. Mais peu importe, l'essentiel est ailleurs. La traversée est réussie dans des conditions excellentes de neige, de météo et d'entente entre les membres de l'équipe.
Boubou nous propose la navette voiture jusqu'aux Jarrands (merci l'Ami) mais on préfère finir autonomes en coupant par les champs sur les Olivets, descente qui n'est pas sans intérêt par les paysages traversés.
On y fait les dernières courbes avant de retrouver le second véhicule dont le gasoil a enfin dégelé. La fin de journée est encore longue. Jeannot, rempli de générosité, les mains pleines d'essence et en sang, va bricoler le moteur (un vrai mécano) d'une twingo en panne pendant près d'une heure afin de permettre à son propriétaire de démarrer. Les dernières tâches sont réparties : l'un rentre à Méaudre et va rendre le matos loué pour l'occasion grâce à Sylvain, le local (mais absent de l'étape - merci à lui pour les tuyaux) pendant que les autres vont récupérer le véhicule (pas très écolo tout ça) au col de Rousset avant de revenir sur Grenoble. Merci les amis pour ce moment partagé et le partage des tâches : Sylvain pour les tuyaux donc, Jojo pour la loc du matos et l'organisation bouffe, Jeannot pour la bouffe et la navette voiture, Marco pour la navette voiture. Et moi dans l'affaire ? Eh bien j'étais le GPS, monsieur "IGN" et initiateur de l'idée. Une belle équipe. Les internautes ne trouveront pas d'intérêt sans doute dans ces dernières lignes mais ce blog étant aussi destiné aux amis, je ne pouvais m'en affranchir.