Traversées/circuits à skis autour de Grenoble : mon top five
Publié le 2 Février 2013
Pas de sortie ski ce samedi. Alors on revient un peu sur ces cinq dernières années durant lesquelles, j'ai pu faire quelques grands circuits sur les massifs autour de Grenoble. Voici mes cinq préférés, dans l'ordre chronologique, étant incapable de les hiérarchiser côté plaisir.
1 mai 2008. Traversée du Vercors nord avec Marco par huit sommets (course n°44 du lien) : Grande Moucherolle, Deux Soeurs, épaule du Gerbier, épaule du Cornafion, Ours, Crocs, pic Saint-Michel, Moucherotte. De Corrençon à St-Nizier. 3100 m de dénivelé pour environ 35 km de distance (8h30 pour nous).
L'entrée dans le face est de la GM : le crux (ski=4.2, exposition maximale ; il faut viser l'écharpe à droite sur la photo).
De bien beaux contrastes à cette date.
Une neige parfaite ce jour-là grâce à l'orage de la nuit : 10 cm de poudre sur de la dure sur l'ensemble du parcours.
Belle vue sur Grenoble depuis le dernier sommet, le Moucherotte.
Une belle fin de saison 2008. Le début de la suivante sera tout aussi enthousiasmant.
Une traversée somptueuse réalisée avec Joël Crose le jour le plus court de l'année (22 décembre 2008) que je voulais faire depuis longtemps : Grenoble-Chambéry (course n°12 du lien) via la Chartreuse orientale et le sommet de la dent de Crolles. Un bien beau voyage de 3800 m de dénivelé et 70 km de distance, réalisé en une quinzaine d'heures en skiant jusqu'à 500 m d'altitude à entrée de Chambéry et en finissant par trois quarts d'heure de footing en baskets jusqu'à la gare.
Le circuit passe par le Saint-Eynard, le Sappey, l'Emeindras, le col du Coq, la dent de Crolles, le col de Bellefont, le habert de la Dame, les Varvats, le pont du Lac, le col de la Cluse, le col du Mollard.
Pas du Grand ski ce jour-là compte tenu de la qualité de la neige (prévue) mais une balade hyper dépaysante commencée et finie de nuit avec retour en train puis tramway.
Dans la même saison, avec Marc Zelsmann, on trouve les conditions pour réaliser un autre grand projet : la traversée de Belledonne. A notre connaissance, l'intégrale n'a pas été encore réalisée (Chamrousse, col de la Perche).
Il y a plusieurs traversées de Belledonne : les classiques se terminent à Gleyzin ou sur la Maurienne mais toutes passent sous le Grand Pic.
Le réchaud s'avère indispensable pour produire de l'eau dans ce long circuit.
Il y a aussi tout l'art de garder une courbe de niveau pour gratter du dénivelé et de la distance.
Finalement, la seconde nuit nous cueille au fin fond du Veyton. Le froid, l'absence de lune, les ampoules, une certaine lassitude et la traversée s'arrêtera à Saint Hugon. Derrière, une splendide descente nous attend de nuit. Dommage parce qu'il y a encore du jus comme en témoigne la montée à 800 m/h au col du Crozet. Mais cela ne fait pas tout. Si c'était à refaire, nous ferions quelques modifications stratégiques (nourriture, horaire de départ, changement de chaussettes sans attendre de commencer à sentir les micro-ampoules...) qui nous permettraient sans aucun doute de faire l'intégralité des 14 cols/sommets (contre 12 ce jour). Encore faudra-t-il profiter de conditions de neige aussi parfaites que ce jour.
Chamrousse-barraque forestière de St-Hugon. D+/D- : 5500/6500 ; 18h ; 75 km
L'intégrale sera réalisée l'année suivante par deux équipes distinctes : Marc Buisson /Cyril Gignoux ; Stéphane Brosse/Pierre Gignoux.
En janvier 2010, Thibaut est motivé pour se mettre lui-aussi aux grands circuits. Je lui propose alors un joli projet : enchaîner les 4 2000 de Chartreuse (course n°15 du lien). Je ne le savais pas mais cet enchaînement avait déjà été réalisé. Mais peu importe ; le but n'était pas d'en revendiquer la première mais de le faire tout simplement avec, il est vrai, une petite satisfaction d'avoir "trouvé" l'idée sans qu'elle m'ait été soufflée. Je considère la montagne comme un ensemble de choses ; la préparation de la course et son imagination en font partie.
Le lever de soleil enflammant Belledonne annonce une journée plutôt voilée.
Cela n'empêche pas de réaliser le circuit en assez bonnes conditions malgré quelques mauvaises portions.
Après le couloir est du Grand Som, la face sud des Lances de Malissard.
Puis la dent de Crolles avant la longue approche de Chamechaude au-dessus du habert.
Avec le crux de la journée : la montée de la brèche Arnaud avec un piolet en carton. Ca passe limite mais ça passe.
Dernière croix du jour. 3800 m de déniv, 12h, 50 km.
Une "petite" dernière pour la route : le tour des hauts de Chartreuse réalisé il y a un an par des conditions exceptionnelles. Exceptionnelles par la neige, les paysages mais surout les températures avec une moyenne à -20°C !!! Déjà publiée sur ce blog, je sors ici d'autres images dont certaines piquées à Marco Zelsmann et à Nicolas Hairon, talentueux photo/vidéo graphe de montagne. N'hésitez-pas à aller voir son site.
A Perquelin, le froid ne nous a pas encore usés.
Grosse ambiance en montant à la Scia. Un des challenges de ce tour finalement plus engagé qu'il n'y paraît était que tout le monde puisse suivre car nous étions six : Thibault Florant, Nicolas Hairon, Eric Larose, Jérôme Pianta, Marc Zelsmann et moi-même.
Grand froid à la Scia. Ca ne traîne pas, si bien qu'on descend trop bas en ratant le bon passage pour monter à Fontanieu. Un point carte s'impose.
Saint-Même. Il est maintenant certain qu'il va falloir presser le pas pour passer (et trouver) l'Aup du Seuil avant la nuit.
Le froid s'accentue dans le vallon de Marcieu. Le vent et le brouillard se lèvent. La communication dans le groupe devient limitée. On s'observe, on veille à ne perdre personne. On s'habille. L'ascension se fait avec les doudounes !!! On espère que personne ne coule une bièle. Le thermomètre qui était à -18°C il y a peu ne marque plus rien sur ma montre et la différence est sans commune mesure en ressenti. Il est probable qu'on tourne autour des -25°C et qu'avec le vent, le windchill est descendu sous les -40°C.
La nuit tombe ; nous aussi on finit par tomber (d'accord) sur l'endroit ou se situe le passage de l'Aup du Seuil. On tire une ligne aussi droite que possible pour le rejoindre. Je suis à peu près certain de mon coup. D'autres ont un peu plus de doutes. Alors ?
Ouf, c'est bon. On descend se mettre à l'abri en haut du cirque. Il était temps. Thibaut avait la moitié du visage blanche comme neige. Eric ne sentait plus un de ses doigts. Pas question de descendre la virgule avec une frontale sur deux qui ne fonctionne pas et ces conditions. On assure en suivant les lacets du sentier jusqu'aux pistes de fond. Une petite heure de skatting finit de nous achever mais permet de nous réchauffer jusqu'à St-Hilaire-du-Touvet où un véhicule assure l'auto-stop jusqu'à St-Pancrasse. A faire par des conditions un peu plus normales. Un très très beau tour mélangeant belles descentes et traversées nordiques et un poil d'engagement avec le passage obligé à l'Aup du Seuil par ces conditions en début de nuit.
3300 m de dénivelé ; 4 belles descentes, du nordique...
Vraiment 5 très beaux itinéraires contempltifs aux portes de Grenoble mais il y en a des tas d'autres à imaginer.