Une note salée pour l'environnement
Publié le 16 Décembre 2010
- Malheureux, ne salez-pas, la température est positive !
- Mais on est obligé pour déneiger !
- Mais non, quand il ne gèle pas, ça ne sert à rien. Si vous saviez quelles répercussions a tout ce sel sur les nappes phréatiques !
(mais le mec continue à jeter son sel en grosses quantités)
J'ai été témoin de ce dialogue entre deux commençants de Grenoble qui préparaient le perron de leur boutique le matin des grosses (30 cm) chutes de neiges qui se sont produites le 1er du mois par une température oscillant entre 0°C et +1°C durant toute la chute.
Deux angles de discussions découlent de cette anecdote.
1- A quoi sert le sel ? Nombreux sont ceux qui croient que le sel fait fondre la neige. Jetez-donc du sel dans de la neige et comparez la fonte avec un carré non salé tout proche. Le résultat est identique ! Sur les routes et les trottoirs, la neige fond par frottement : celui des véhicules qui roulent et des piétons qui marchent. Le sel sert uniquement à abaisser la température de regel. En résumé, la neige fond par frottement et ne regèle pas (sauf vraiment s'il fait trop froid). Le fait de ne pas regeler la fait fondre beaucoup plus vite. Donc le sel a une efficacité indiscutable mais n'est d'aucune utilité si la température reste supérieure à zéro.
2- Quelles sont les conséquences du salage ? Une augmentation anormale de la teneur en sel du sol et des nappes phréatiques. En résumé, une importante pollution.
Que peut-on faire pour trouver un compromis alliant protection de la nature et sécurité sur les routes ? Citons pêle-mêle quelques pistes de réflexions :
- En France et en plaine, les situations neigeuses sont quand même rarement durables. Ne peut-on pas s'accomoder de ces petits désagréments sans vouloir à tout prix lutter contre les éléments ?
- Si une société ne peut pas se passer de travailler pendant une journée ultra neigeuse (qui serait la résultante d'une réduction des déplacements de chacun), c'est qu'elle doit être revue dans son ensemble. N'est-ce pas là tout le paradoxe de l'an 2000 ? Des technologies de pointe, une Terre sur-maîtrisée mais si, par exemple l'électricité venait à manquer ne serait-ce qu'une journée, ce serait un désastre. Nous n'avons jamais été aussi perfectionnés... et jamais été aussi fragiles !
- Notre président de la république prend souvent l'Allemagne comme exemple. Eh bien les Allemands ne mettent pas de sel sur leurs routes. Ils utilisent toujours la technique ancestrale du sablage, certes un poil moins efficace mais qui a d'autres avantages, en particulier celui de ne pas répandre de substances chimiques.
Pour conclure, ne pourrait-on pas réserver les grands moyens (le sel) qu'aux routes de montagne les jours de grands trajets et utiliser le sablage dans tous les autres cas ?
(image prise sur le site "ouest france". Me prévenir en cas de problème d'utilisation de cette image sur ce blog gratuit)