Une Savoyarde à la Savoyarde
Publié le 8 Novembre 2014
Cela faisait quelque temps que je voulais faire cette voie, non pas par challenge technique mais pour découvrir un nouveau coin réputé d'une belle ambiance sur ce sommet un peu inévitable quand on arrive sur Chambéry venant de Grenoble. Le seul topo détaillé que l'on trouve facilement est celui de c2c. Ce site est une manne parfois complémentaire des topos papier pour se rendre dans un coin que l'on ne connait pas et où l'on va occasionnellement (par éthique, je reste toujours attaché à l'achat des topos papiers mais aussi pour leur rigueur - mais parfois, soit il n'y en a pas, soit on n'a pas le temps de l'acheter ou tout simplement pas vraiment envie d'investir pour une visite occasionnelle).
C'est donc "armés" de cet unique topo que nous nous rendons sur place sous une explosion de couleurs inhabituelle à cette date.
Et ici, trop d'info tue l'info. Le descriptif de l'approche est à la fois trop précis et manque de repère ce qui fait que l'on se perd (et à en lire les autres compte-rendus, nous ne sommes pas seuls). C'est aussi le revers de la médaille lorsque les auteurs sont différents ; il faut s'attendre à tout. Pour y palier, je conseille à ceux qui se voudraient un autre topo de l'approche de partir du Mont comme indiqué, par un sentier balisé jaune et vert et partant vers l'ouest, donc restant versant nord de la crête roche du Guet - roc de Toméry. Le plus simple semble de rejoindre le sommet du roc de Toméry (croix) et de là, revenir cinq minutes vers l'est sur la bosse précédente qui est le sommet de la Savoyarde (non indiqué sur place).
Avec un peu de chance et de flair avec la carte, on pourrait y arriver directement. De là, on trouve un amarage de rappel versant sud.
Un rappel de 30 m en fil d'araignée pour finir puis un jardin (aller d'abord à niveau à gauche puis descendre, pas de cairn contrairement au topo c2c mais une vague trace dans les buis) amène en haut des trois autres rappels : 30, 40 puis 30 m plein gaz pour le second (fil d'araignée total, ce n'est pas Candice qui le contredira !).
Bon allez, ce n'est pas tout mais avec tout ça et un départ tardif, il est déjà 14h bien tassés et va falloir grimper.
L1 déjà pas rando avec un 6a à lecture puis L2 (5b aérien) permettent une belle chauffe.
L3, jolie longueur encore en 6c va doublement me décevoir. Départ très beau, un pas dalleux en 6b bien classe mais la fin est hyper bloc. Lecture complètement farfelue et bibi qui rate l'enchaînement. Ca faisait un moment que je n'avais pas raté un 6c à vue. Sport qui remet sans cesse en question.
L4, 5c bof puis L5 (6b+) pour bibi qui continue de ne rien enchaîner : dernier pas dur de la longueur et paf la prise de pied qui pète et c'est le vol. Avec en prime, le menton qui tape le rocher et encore un peu de sang. Je vais finir par ressembler à Ribéry.
L6 très beau 6a+ de conti. Belle lumière avant les nuages qui viendront nous priver du coucher de soleil.
L7 6c. j'envisage de sauver la mise mais que nenni. C'est une erreur dans le topo. Gros surplomb et aucune prise. Je ne vois même pas comment ce serait du 7, à moins peut être d'un énorme crochet à droite mais plus dans l'axe des points et risque de pendule en cas de chute avec choc sur la vire en-dessous. Donc tire-clou pour tout le monde.
En résumé, une belle voie d'ambiance, relativement modeste car on est beaucoup dans le 5, avec des pas de bloc plus durs artifables si on n'a pas le niveau. Gaffe quand même à ne pas emmener un second trop juste pour les traversées.