Finies les vacances ? (II)
Publié le 27 Février 2016
Quelques jours en Haute-Savoie donc. Cette année, ce sont eux les mieux lotis en neige. Après avoir bu des coups chez les potes, j'aimerais bien partager une sortie. Les uns vont faire du D- en station, d'autres une sortie express à cinq heures du mat' avant taf.
Pour cette fin de vacances, je suis bien décidé à exploiter la plus belle journée de la semaine pour une belle rando sans me lever aux aurores.
Ce sera avec Timothée. Enfin, depuis le temps qu'on essayait de se caler une sortie, tout semble réuni pour qu'elle soit réussie.
Il restait encore à résoudre le casse-tête nivo-topo-géographique. Entre notre localisation personnelle (l'un à Passy, l'autre à Annecy), la gestion du risque d'avalanches et la connaissance des lieux, il y a déjà de quoi se creuser la tête. Mais ce ne sera pas le cas. Il y a dix ans, une sortie devait obligatoirement aboutir à un col ou un sommet et si possible par un couloir raide. Aujourd'hui je m'en contre-fiche. Si la montagne ne veut pas de nous, nous ferons des allers-retours dans les paisibles alpages sans avoir l'impression de rater la journée. Et puis l'essentiel est ailleurs avec la rencontre de Tim.
L'affaire est donc pliée en quelques minutes. Départ de Brion à 1300 m pour éviter la misère neigeuse de la trop moyenne montagne, des alpages au-dessus pour faire facilement deux kilomètres verticaux sans tracer deux fois la même pente et un couloir ultra encaissé dans le secteur au cas où 😉 Ca fait du bien de retrouver les Aravis.
Arrivés au parking, il y a déjà cinq ou six voitures. Nous prenons le temps avant de démarrer si bien que les premiers ne peuvent pas avoir moins de trente minutes d'avance. On pense déjà que le couloir est à oublier étant données son étroiture et mon aversion pour les couloirs déjà tracés. Du coup, nous montons tranquillement tout en conversant. Sans nous en rendre compte, nous avançons quand même à bon train et dépassons de nombreux randonneurs à la sortie de la forêt. Reste l'homme de tête que nous rattrapons. Il se dirige à gauche vers la pointe du Château. Nous prenons le temps de faire des images (enfin surtout Tim, allez donc visiter sa galerie - la mienne fait pâle figure à côté) puis attaquons la trace vers la tête du Château, à droite.
Le couloir sera vierge, c'est sûr ! Et du sommet, il nous fait de l'œil. Le cône est purgé ; la neige n'abonde pas sur les parois qui le dominent et il restera à l'ombre. Si on ajoute le côté douteux de toutes les pentes larges d'inclinaison supérieure à trente degrés, le choix est vite fait : nous irons nous balader dans la raie des fesses.
La suite est connue : après une première descente, monstre brassage dans le couloir et énorme gavage dans l'autre sens, remontée puis grosses courbes sur Méry ; re-remontée et descente finale par le couloir de Brion après un départ splendide sur l'arête nord de la pointe du Château.
Retour sur la pointe du Château pour la suite du programme. Pas d'images de descente ; ça va trop vite :D
Allez, quand même pour être complet sur ces deux mille mètres de grand ski : un petit mot sur les derniers virages. Un couloir de Brion bien ravagé par les coulées ; il n'y a pas de terrain à vendre ici. Du ski technique pour aller chercher les zones à peu près planes entre les boules puis une neige croutée cassante quasi inskiable malgré les quelques centimètres de poudre aux yeux la recouvrant.
Les vacances se terminent d'une fort belle façon avec cette superbe balade et la compagnie de Tim. J'espère qu'on aura l'occasion de s'en caler (au moins) une autre au printemps.
En attendant, si vous avez trouvé monotone la dernière vidéo de Candide Thovex, zieutez donc celle-là !