Gigi
Publié le 12 Mai 2016
De retour de cette belle voie d'escalade et après un week-end prolongé bien rempli, la nouvelle est tombée comme un couperet : Gigi ne reviendra pas de son voyage au Vietnam.
On n'y croit pas puis on s'écroule devant une telle annonce...
Gigi pourrait être résumée ainsi : on l'adore ou on ne la connaît pas ! Ses qualités forçaient l'admiration. Une générosité sans limite, une joie de vivre et une force mentale inaltérables malgré les embûches de la vie, une gentillesse hors du commun.
Je l'avais rencontrée en travaillant à Montbonnot au printemps 2009. Ses facultés d'adaptation devant les équipes et les enfants étaient impressionnantes. Elle comprenait très vite ce qu'il fallait faire comme le soulignait mon ami (qui était aussi son collègue) Rémy. Son efficacité et son don de soi faisait qu'il était bien difficile de se prendre la tête avec elle. Nous avions rapidement sympathisé. Adepte du trail et dotée de grandes qualités physiques et mentales, je lui avais proposé, sans vraiment la connaître, une traversée intégrale de la Chartreuse orientale par les sangles.
En ce jour de début juillet 2009, nous étions partis du col du Coq, montés à la dent de Crolles de nuit puis avions suivi successivement la vire est, le sangle du midi, celui de Bellefont, rejoint le passage de l'Aup du Seuil pour suivre le sangles des arches, étions passés au sommet du Grand Manti avant de trouver le sangle du Fourneau puis celui de Belles Ombres avant de terminer par un sentier nous amenant à Chapareillan au pied du Granier, bouclant ainsi trente-cinq kilomètres de "sentiers" du vertige. Je rencontrai alors Patrick dit Toto, son mari, venu faire la récup' voiture.
Ensemble, ils voyageaient à travers les Alpes pour se rendre sur différentes compétitions mais toujours dans un esprit plaisir et partage. Je ne compte pas le nombre de fois où l'un ou l'autre est venu me récupérer après une traversée de massif. Je me rappelle tout particulièrement de ce parcours de la Chartreuse où Gigi nous avaient attendu malgré notre retard, avec un sac de Bretzels et du thé chaud.
Cette générosité, on la retrouvait dans ses invitations. Elle passait sa journée à préparer le repas du soir pour ses invités, nous faisant profiter de ses talents de cuisinière au service de se connaissance des recettes vietnamiènes. Elle passait régulièrement nous voir en rapportant un petit présent, un petit clin d'oeil, au retour d'un week-end exilé. Stella et Emie n'étaient pas en reste et avaient beaucoup d'admiration pour Gigi et Toto.
Il n'y aurait pas assez de place pour écrire ici le nombre de petites (et plus grandes) attentions dont nous aurons bénéficié durant ces sept années. Je ne lui ai jamais dit à quel point nous l'estimions. Je n'en aurai pas l'occasion.
Tu as rejoins Olivier et nous garderons de toi ces dernières images de joie totale lors de ce voyage hors du commun dans ton pays d'origine. Nos pensées se tournent maintenant vers Toto qui va devoir affronter cette nouvelle épreuve, ainsi que leur fille Lucie que je n'ai pas encore eu la chance de rencontrer. Tu vas nous manquer ma Gigi. Emie, Stella et Val se joignent à moi pour te remercier de tout ce que tu nous auras apporté.
Le sommet de la Dent de Crolles ; un endroit qu'elle appréciait tout particulièrement, tout comme moi