Publié le 9 Octobre 2020
Enfin un vendredi avec une météo d'automne comme on les aime. Un ciel tantôt dégagé, tantôt un peu couvert pour de beaux contrastes, une température de saison, le calme dans la montagne (il n'y a pas de chasse le vendredi et c'est un jour de semaine donc peu de randonneurs). Je vais tenter un petit affût du soir. Je prends le temps de savourer la marche d'approche qui emprunte sur une bonne partie de petites sentes non répertoriées. Lorsque j'arrive sur place, les animaux sont déjà un peu actifs et surtout, vraiment pas où il faut. Il faut dire que cette année, le terrain est méconnaissable. Les cinquante centimètres de neige tombés à la fin septembre ont complètement anéanti la végétation : les fougères et autres plantes basses sont totalement écrasées. L'herbe des pelouses ressemble à celle du mois de mai. Les arbustes à myrtilles ont totalement perdu leurs feuilles (et leurs fruits). Certaines vernes ont été couchées. En résumé, si la circulation est beaucoup plus aisée que d'habitude, les points de protection le sont beaucoup moins et sur ce terrain, on est facilement repéré. Je tente donc un affût en périphérie où ça sort généralement assez tard, si ça sort.
Et au final, ça sortira effectivement très très tard. Je devrais pousser l'appareil photo dans ses retranchements pour faire quelques images. Le brame reste timide. A la nuit tombée, je quitte discrètement les lieux, range le matériel dans le sac un peu plus loin puis attaque la descente sans traîner, histoire de ne pas arriver trop tard à la maison. A un quart d'heure de la voiture, j'ai un doute qui s'installe. Le sac me paraît vraiment léger. Je suis certes parti peu chargé mais quand même. Bon sang mais c'est bien, sûr, j'ai oublié le trépied sur la place d'affût. Quel con mais quel con !! Deux possibilités : l'y laisser (je sais exactement sous quel arbre il se trouve) et le redescendre la prochaine fois ou me taper un aller-retour nocturne. La seconde solution ne me fait absolument pas envie mais si je venais à en avoir besoin et pas y remonter cette saison... Allez, zou, quand on n'a pas de tête, on a des jambes. Aller-retour au pas de course : 1h30 de perdue. Je me coucherai un peu plus tard. A noter que sur la place d'affût, à une heure déjà avancée de la nuit, ça brame cette fois à tue-tête !
Peu actif, ce grand cerf restera un moment à couvert ou trop loin avant de se rapprocher à la tombée de la nuit. 10000 ISO.