Publié le 5 Septembre 2020
Ce que j'aime par-dessus tout dans ce massif, c'est ce contraste entre sa relative proximité des gens et son côté sauvage dès qu'on s'aventure dans les éboulis ou sur les arêtes déchiquetées. Et pour cause ! La progression sur ce type de terrain très particulier de ce massif est fort lente et exigeante. Et pas sans danger.
Je choisis un départ dans l'après-midi au pré Marcel. Première montée à Orionde où je croise un peu de monde jusqu'à la sortie de la forêt. Des hordes de ramasseurs de champignons assez bruyants et au paniers presque vides ; des forestiers en 4x4 au boulot sur leur parcelle. Le tout assorti d'une grosse chaleur sur ce sentier qui monte vraiment trop raide. L'arrivée au premier sommet est presque vécu comme un soulagement : on entre ici dans Belledonne, la vraie ! La montée au Grand Replomb devient confidentielle. Je ne verrai personne. Au dernier plateau sous le sommet, je me pose vingt minutes pour faire sécher tous les vêtements complètement trempés, caleçon et t-shirt notamment. Le confort n'a pas de prix. Contemplation dans cette wilderness quasi intacte. Je pars en direction du sommet puis je bascule en terrain raide versant lac de Crop pour remonter au col de la mine de Fer. Des cailloux, des cailloux... Petit aller-retour au roc puis descente versant sud du col. Je n'ai déjà plus d'eau. Le litre était insuffisant. Et l'itinéraire choisi ne permet pas de faire le plein. Il va falloir serrer les dents. En traversant le pierrier qui soutient le rocher de l'Homme, je remarque un névé. J'y cours. Il sera mon sauveur. Un goutte-à-goutte mais qui me remplira la gourde en un petit quart-d'heure. Je repars rassasié. Direction le rocher de l'Homme par les dalles ouest. C'est raide et passablement casse-gueule. Des zones en rocher acceptable alternent avec du très mauvais. 19h. Sommet. Je descends sur les Excellences et me fais la pause repas.
Il reste à piquer sur le lac Blanc au coucher du soleil. Décor splendide. Je ne croiserai toujours pas le moindre randonneur car un peu avant le lac, je tire à droite dans des pentes raides pour prendre le sentier supérieur qui ramène dans le vallon de la mine de Fer. Il a disparu des cartes IGN (et c'est une bonne chose car la chute y est interdite) mais existe toujours, avec des portions taillées dans l'à-pic. Splendide ! Certains câbles ont même été remplacés. Ce faisant, je comble un vide sur un bout de sentier que je n'avais pas encore parcouru. Il ramène sur Jean Collet plus rapidement que par le sentier classique où il faut ensuite remonter.
Fin de partie à la frontale en trottinant. En trois-quarts d'heure je suis au parking depuis le refuge.