Publié le 4 Octobre 2020
La saison de ski dure six mois. Même les pires années on fait du ski dont quelques sorties de qualité. La saison estivale est un peu plus courte mais avec quatre mois, elle laisse le temps de grimper, marcher... avec forcément des jours de soleil, d'autant que c'est une période où il fait rarement défaut. En jonglant d'un massif à un autre, on trouvera toujours de quoi faire dans les deux cas. Le brame du cerf dans sa période intense, c'est environ trois semaines, de fin septembre au 20 octobre dans "mon" massif. Alors, quand la météo est exécrable et que cela promet de durer, il faut essayer et prendre "des risques" : levers tôt pour rien, brasser dans la neige les pieds trempés, se "peler le jonc" à l'affût. Alors on tente !
Nouvelle montée là-haut ce dimanche. Les animaux n'aiment pas le vent et surtout le vent de sud. Et je le sais. Mais quand même, on est début octobre, ils entrent dans la période la plus intense... Et pourtant, je déchante en arrivant dans le vallon convoité, normalement bien occupé par flux de sud : pas le moindre cerf si ce n'est un jeune un peu perdu que je dérange en arrivant. Et pas la moindre trace de la nuit. Du jamais vu ici depuis quatre saisons ici. Je passe alors dans le secteur d'à-côté. Ils sont bien là mais ce n'est pas non plus l'extase. Il me faut un bon moment avant de rejoindre une bonne fenêtre sans me faire repérer. A peine installé, la neige revient. Heureusement, j'avais emporté le parapluie.
A défaut d'être proche, je profite du spectacle, même si ce n'est pas l'enthousiasme des grands jours. Après les averses, je fais encore quelques images plus de saison, encore que les couleurs ne sont toujours pas là. Le ciel semble même s'éclaircir en milieu d'après-midi. Mais je m'en tiendrai là pour cette fois. Et quand je vois ce qu'il tombe en même temps que tombe la nuit, je me dis que j'ai bien fait de ne pas tenter l'affût du soir. Une fois de plus, des images qui ont une certaine valeur après deux heures d'approche nocturne et une attente fraîche et humide. A défaut d'être un modèle de piqué et de proximité, elles sortent du lot par leur côté atypique, comme cet automne 2020.