Publié le 29 Mars 2020

Je la considère comme terminée. Elle était partie sur les chapeaux de roues. L'anticyclone de janvier et les pluies succédant systématiquement aux épisodes neigeux l'ont rendue en demi-teinte. Avec le glas sonné par Macron le 17 mars. Je dis bien par Macron et non par le Covid-19. Disons par les deux car si l'épidémie est un véritable fléau indiscutable, il semble qu'une partie du problème soit notre incapacité à soigner beaucoup de monde en simultané et cela, nous la devons à tous nos gouvernements, l'actuel inclus, qui depuis des années, ont massacré le service public, santé incluse.

Bon et le ski alors. Pour moi, la saison s'est terminée par une journée test. En vue de la présentation des modèles larges (95 => 106 au patin) destinés à la randonnée dans Montagnes Magazine fin octobre prochain. Un test réalisé avec des conditions de neige peu intéressantes mais qui a permis d'observer des comportements sur plus de quinze paires de skis, grâce aux amis venus massivement en renfort ce jour-là : merci les gars (Henri-Luc, Marc, Stéphane, Lio, Fabien, Bruno, Vincent).

Alors, saison vraiment terminée ? Quelques rares skieurs bravent encore l'interdit de sortir. Je ne juge pas. Si ce sont des proches et qu'on a l'occasion d'en parler, je leur donne mon point de vue. A titre personnel, j'obéis à la demande générale aujourd'hui alors que j'ai plutôt tendance à ne pas être très sage pour ce genre de choses. Ce n'est pas la peur de l'amende (quoique ; 135 balles, ça fait quand même mal) ; ce n'est pas par peur de me blesser (si je décidais de sortir, ce serait peut-être même pas à skis et vraiment sur du cool en limitant au maximum le risque de blessure) ; c'est surtout par décence. Alors qu'aujourd'hui, les soignants et secouristes nous demandent de ne pas sortir pour les raisons que tout le monde sait (et par ailleurs, l'argument "je ne me mettrai pas en danger" ne serait pas valable puisqu'on sait bien que si tout le monde sortait, il y en aurait forcément qui dépasseraient "la" limite + l'émulation générale...), je ne me sens vraiment pas ne pas les écouter et de profiter de mon côté (n'étant, pas ailleurs, pas en vacances) pendant qu'eux sont dans le dur. L'argument est plutôt un argument de solidarité, d'exemple mais aussi parce que si tout le monde sort, cela ne fonctionnera pas. On est bien dans un cas de force majeure. Exceptionnel. Cela ne me paraît pas du tout incompatible avec les taquineries qui subsistent en temps normal, lorsque beaucoup sont au bureau et que je poste des images de poudre. Là, c'est clairement différent parce qu'il s'agit d'un choix. Celui, en ce qui me concerne, d'avoir choisi un métier qui ne paye pas énormément mais qui, en revanche, laisse une certaine liberté d'organisation de son travail et donc, de la disponibilité pour sortir.

Bon alors, et cette saison ? Admettons que nous puissions ressortir à la mi-avril ! Alors oui, je pense pouvoir ressortir les skis. Sauf que je n'y crois pas du tout. Début mai ? Peut-être, mais peut-être aussi que j'aurai envie de profiter du printemps (donc en montagne) dont on est quand même bien privés en ce moment. Alors on verra. Il est possible/probable que je ressorte les skis mais le gros est bel et bien derrière.

En attendant, à nous de savoir occuper nos journées autrement. Pour ma part, c'est beaucoup de boulot sur différents plans : suivi de mes élèves, publications à venir (et il y en a). Je prends de l'avance pour mieux pouvoir sortir ensuite. L'occasion de bricoler aussi un peu, trier des photos... Au moment de publier ce billet, j'apprends que Blanquer annonce le maintien des vacances de Pâques. A mon humble avis cette annonce est une erreur. Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, clairement, il y aura du retard pris sur le programme scolaire en raison de la crise. Ensuite, nous sommes confinés et beaucoup se plaignent de la monotonie des journées. Le fait d'être coincés chez nous était une excellente occasion pour continuer à travailler, de manière peut-être un peu plus modérée. Je sais aussi que dans le cas contraire, des voix se seraient élevés pour crier au scandale (si les vacances étaient, en quelque sorte, modifiées). Il n'en demeure pas moins que je pense qu'on rate une occasion de limiter les dégâts.

Bon allez, petit retour sur quelques unes des sorties en images. Une saison pas comme les autres.

Début le 10 novembre au Collet-d'Allevard

Début le 10 novembre au Collet-d'Allevard

Deux jours après, avec le Tintin, on enquille 2000 dans les aiguilles de l'Argentière

Deux jours après, avec le Tintin, on enquille 2000 dans les aiguilles de l'Argentière

A peine mi-novembre et déjà une belle première sortie pour Emie (10 ans) à Chamrousse

A peine mi-novembre et déjà une belle première sortie pour Emie (10 ans) à Chamrousse

Les belles sorties s'enchaînent : couloir de la Grande Valloire, encore avec Nico et première sortie ensemble avec Julien. Il y en aura d'autres.

Les belles sorties s'enchaînent : couloir de la Grande Valloire, encore avec Nico et première sortie ensemble avec Julien. Il y en aura d'autres.

L'équipe du mardi. Lolo, DZ, Tintin et Bibi. Un grand tour en Lauzière

L'équipe du mardi. Lolo, DZ, Tintin et Bibi. Un grand tour en Lauzière

En alpin, les sorties commencent bien avec les filles

En alpin, les sorties commencent bien avec les filles

Et même quelques randos. Ce jour-là sonnera le glaz avec, le lendemain (12/12) verra la première pluie d'une longue série.

Et même quelques randos. Ce jour-là sonnera le glaz avec, le lendemain (12/12) verra la première pluie d'une longue série.

Au final, une petite couche de neige salvatrice viendra sauver les vacances en terme de qualité de ski. Et du soleil : pratiquement une sortie tous les jours après Noël. Essentiellement en belledonne
Au final, une petite couche de neige salvatrice viendra sauver les vacances en terme de qualité de ski. Et du soleil : pratiquement une sortie tous les jours après Noël. Essentiellement en belledonne
Au final, une petite couche de neige salvatrice viendra sauver les vacances en terme de qualité de ski. Et du soleil : pratiquement une sortie tous les jours après Noël. Essentiellement en belledonne

Au final, une petite couche de neige salvatrice viendra sauver les vacances en terme de qualité de ski. Et du soleil : pratiquement une sortie tous les jours après Noël. Essentiellement en belledonne

Les filles au Grand Rocher

Les filles au Grand Rocher

Du coup, on passe en mode transfo : couloir SW des Grands Moulins le 11 janvier.

Du coup, on passe en mode transfo : couloir SW des Grands Moulins le 11 janvier.

Ou pas. Encore avec Nico, et Guillaume. Une très belle journée en Belledonne

Ou pas. Encore avec Nico, et Guillaume. Une très belle journée en Belledonne

Avec les filles : Stella au Grand Eulier, Emie à l'Aup du Seuil
Avec les filles : Stella au Grand Eulier, Emie à l'Aup du Seuil

Avec les filles : Stella au Grand Eulier, Emie à l'Aup du Seuil

Et même de la poudre en Chartreuse

Et même de la poudre en Chartreuse

Rando famille à Valpelouse

Rando famille à Valpelouse

Une petite traversée de Chartreuse, en partie avec Lucile et Olivier

Une petite traversée de Chartreuse, en partie avec Lucile et Olivier

La Norvège... Lyngen. C'est passé ric-rac. Un séjour avec le Tintin qui a comblé pratiquement toutes les espérances : 12 courses dont 4 couloirs raides, un décor exceptionnel, du grand ski, des animaux (élans, pygargues, phoques...), des aurores boréales et beaucoup, beaucoup de neige. Le tout avec le côté aventure de la recherche et d'un minimum d'éloignement.
La Norvège... Lyngen. C'est passé ric-rac. Un séjour avec le Tintin qui a comblé pratiquement toutes les espérances : 12 courses dont 4 couloirs raides, un décor exceptionnel, du grand ski, des animaux (élans, pygargues, phoques...), des aurores boréales et beaucoup, beaucoup de neige. Le tout avec le côté aventure de la recherche et d'un minimum d'éloignement.
La Norvège... Lyngen. C'est passé ric-rac. Un séjour avec le Tintin qui a comblé pratiquement toutes les espérances : 12 courses dont 4 couloirs raides, un décor exceptionnel, du grand ski, des animaux (élans, pygargues, phoques...), des aurores boréales et beaucoup, beaucoup de neige. Le tout avec le côté aventure de la recherche et d'un minimum d'éloignement.
La Norvège... Lyngen. C'est passé ric-rac. Un séjour avec le Tintin qui a comblé pratiquement toutes les espérances : 12 courses dont 4 couloirs raides, un décor exceptionnel, du grand ski, des animaux (élans, pygargues, phoques...), des aurores boréales et beaucoup, beaucoup de neige. Le tout avec le côté aventure de la recherche et d'un minimum d'éloignement.
La Norvège... Lyngen. C'est passé ric-rac. Un séjour avec le Tintin qui a comblé pratiquement toutes les espérances : 12 courses dont 4 couloirs raides, un décor exceptionnel, du grand ski, des animaux (élans, pygargues, phoques...), des aurores boréales et beaucoup, beaucoup de neige. Le tout avec le côté aventure de la recherche et d'un minimum d'éloignement.
La Norvège... Lyngen. C'est passé ric-rac. Un séjour avec le Tintin qui a comblé pratiquement toutes les espérances : 12 courses dont 4 couloirs raides, un décor exceptionnel, du grand ski, des animaux (élans, pygargues, phoques...), des aurores boréales et beaucoup, beaucoup de neige. Le tout avec le côté aventure de la recherche et d'un minimum d'éloignement.
La Norvège... Lyngen. C'est passé ric-rac. Un séjour avec le Tintin qui a comblé pratiquement toutes les espérances : 12 courses dont 4 couloirs raides, un décor exceptionnel, du grand ski, des animaux (élans, pygargues, phoques...), des aurores boréales et beaucoup, beaucoup de neige. Le tout avec le côté aventure de la recherche et d'un minimum d'éloignement.
La Norvège... Lyngen. C'est passé ric-rac. Un séjour avec le Tintin qui a comblé pratiquement toutes les espérances : 12 courses dont 4 couloirs raides, un décor exceptionnel, du grand ski, des animaux (élans, pygargues, phoques...), des aurores boréales et beaucoup, beaucoup de neige. Le tout avec le côté aventure de la recherche et d'un minimum d'éloignement.
La Norvège... Lyngen. C'est passé ric-rac. Un séjour avec le Tintin qui a comblé pratiquement toutes les espérances : 12 courses dont 4 couloirs raides, un décor exceptionnel, du grand ski, des animaux (élans, pygargues, phoques...), des aurores boréales et beaucoup, beaucoup de neige. Le tout avec le côté aventure de la recherche et d'un minimum d'éloignement.

La Norvège... Lyngen. C'est passé ric-rac. Un séjour avec le Tintin qui a comblé pratiquement toutes les espérances : 12 courses dont 4 couloirs raides, un décor exceptionnel, du grand ski, des animaux (élans, pygargues, phoques...), des aurores boréales et beaucoup, beaucoup de neige. Le tout avec le côté aventure de la recherche et d'un minimum d'éloignement.

Enchaîné par un petit séjour en famille en Maurienne

Enchaîné par un petit séjour en famille en Maurienne

Vacances d'hiver ponctuées par la meilleure journée de poudre de la saison. Ici, 2000 m sur l'envers du Collet d'Allevard.

Vacances d'hiver ponctuées par la meilleure journée de poudre de la saison. Ici, 2000 m sur l'envers du Collet d'Allevard.

Dernier coup de station avec les filles

Dernier coup de station avec les filles

Journée ski-test avec les copains
Journée ski-test avec les copains
Journée ski-test avec les copains
Journée ski-test avec les copains
Journée ski-test avec les copains

Journée ski-test avec les copains

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

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Publié le 28 Mars 2020

Pourquoi five et pas cinq ? Je suis le premier à pester contre l'abus de la langue de Shakespeare mais une fois n'est pas coutume, je cède à la mode de ce qu'on appelle le "top five".

Pourquoi cinq et pas trois ? Trois serait trop réducteur. Imposerait des choix trop difficiles à faire. Et cela correspond plutôt à un classement : médaille d'or, d'argent, de bronze. Là, pas de classement. Juste mes cinq préférés. Et il fallait bien s'imposer un choix déjà très restreint. Au-delà de cinq, cela n'aurait plus de sens.

Cinq quoi ? La liste est ouverte. J'ai dû faire quelques choix.


Cinq sommets

- Le puy Gris 2908 m, Belledonne
Parce que ce fut mon premier grand sommet à l'âge de 12 ans. Un brin d'alpinisme. 1800 m de dénivelé d'une traite. Avec mon grand-père qui a beaucoup compté. Dans "mon" massif de Belledonne. Il reste un tas de caillou insignifiant pour le commun des mortels. Qu'on se le dise ! Mais pas pour moi.

- Le mont Blanc 4809 m.
Quand même. Le point culminant des Alpes. Sur lequel j'ai fait quelques facéties que je ne suis pas prêt d'oublier : pilier du frêney, solo en traversée à skis au mois de juillet (bien avancé), solo intégral en express (AR en 10h) depuis Saint-Gervais. Et toujours la même émotion là-haut.

- La Meije 3982 m, Ecrins.
Gravie à plusieurs reprises dont la Pierre Allain, c'est quand même une sacrée montagne. Un clin d'oeil à Georges Froment, qui disait que c'était la plus belle montagne du Monde. Un bivouac inoubliable là-haut. Un sommet mythique, engagé ; une fois au sommet, il faut en redescendre et ce n'est pas une mince affaire. J'aurais pu citer aussi le dôme des Ecrins, mon premier 4000. Avec mon ami Philou.

- La dent de Crolles 2062 m, Chartreuse. Certes parce qu'elle est au-dessus de la maison et que j'en ai fait mon jardin ; mais aussi parce que c'est peut-être la "meilleure" montagne du monde. J'ai déjà dû disserter là-dessus. Personne n'a réussi à me contredire depuis. Basé sur des arguments factuels. Sans aucun chauvinisme. J'aurai l'occasion d'y revenir très bientôt.

- Le Grand Pic de Belledonne 2977 m
Soyons clair dès le début : il a une belle gueule d'où qu'on le regarde mais probablement moins qu'un mont Aiguille, qu'une aiguille Verte, qu'un Matterhorn... Oui mais voilà, "derrière" un sommet, il y a aussi une histoire. La mienne. Point culminant de Belledonne, j'y ai fait une belle palette de choses différentes. Ski, solo, face nord-ouest... Il me manque le bivouac au sommet. Il viendra.

*NB : Si je l'avais gravi (pour le skier), il en est un qui m'aurait posé de gros problèmes de sélection car il aurait fallu enlever un des cinq nominés ; une des plus belles pyramides du monde : l'Ober Gabelhorn
 

Le mont Blanc

Le mont Blanc

Cinq chansons

- Né en 17 à Leidenstadt, Jean-Jacques Goldman
D'abord parce que c'est Goldman. Au risque de paraître ringard. Je vais m'étaler un peu plus sur ce personnage, à part dans le monde du show-business. Discret, généreux (Restos du Coeur), talentueux. Certes, on pourra tergiverser sur sa voix, encore que, à se meilleure époque bien échauffé... A part ça, compositeur, arrangeur, auteur, guitariste, violoniste, pianiste et j'en oublie. Et des textes forts. Né en 17 dans la ville imaginaire de la lumière, n'est sans doute pas mon tube préféré. J'aurais pu citer "on ira", "tout était dit" et tant d'autres repris maintes fois à la guitare du temps où j'envisageais (en vain) d'imiter les talents d'un Clapton mais je citerai "né en 17" parce que quand même, quand on est juif, qu'on a subi (indirectement certes) l'holocauste et qu'au lieu d'entretenir la haine comme le font certains aujourd'hui, on écrit ça, alors tout simplement chapeau et merci. Sans doute l'artiste qui me fera la plus de mal quand il partira (et j'espère le voir partir quand même...). Sans oublier de rajouter "quand la musique est bonne", pas forcément majeure, mais qui m'a marquée à l'âge de dix ans, en classe de neige, à Serre Chevalier, en montagne dans les Ecrins donc, avec Froment... la boucle est bouclée.

- Can't stop loving you", Toto
On entre dans le pop. Plus le même registre. Quoique, très rock. Bon, les paroles, très basiques. Mais quel groupe ! Une musique qui a bercé mon adolescence avec "hold the line", "Africa" puis, plus tard, moins connus mais que j'adore "the road goes on" avec un titre évocateur, au même titre que "the show must go on". Petit clin d'oeil à Freddy qui ne fera pas partie de ce top 5. Et pourtant, une voie inégalée. Un monument. Mais top 5. Faut bien choisir. je ne me laisse pas aller à une critique objective d'un morceau mais c'est bien de subjectif dont il s'agit ici. Il y a une part de moi dans ces choix ; sinon, c'est pas marrant. Toto donc. Vu plusieurs fois en concert. De sacrés musiciens. On n'oublie pas Simon Philips, un des plus grands batteurs de tous les temps. Can't stop loving you parce que typique de cette époque des années 80 avec la fameuse "montée en accords" du groupe. Et la voie de Joseph Williams. Que j'ai toujours préférée à celle de Bobby. Fils de John Williams, auteur-compositeur de toutes les grandes musiques de film de science-fiction. Clin d'oeil au maître aussi.

- Thriller, Mickael Jackson
Peut-être pas ma préférée non plus au regard d'autres morceaux de l'artiste mais un monument, de par l'album généré et le début de la grande époque des vidéos clips. Le court métrage était absolument révolutionnaire en 1983. John Landis aux manettes. Jackson le visionnaire mais aussi l'immense artiste, musicalement mais aussi sur scène. L'occasion de revisionner les "smooth criminal" en live. De vraies comédies. Un psychopathe comme on n'en a pas refait depuis. Je l'ai toujours préféré à Prince mais le recul aidant, je prends l'habitude de moins en moins hiérarchiser les choses. J'ai récemment découvert l'immense talent de celui que je considérait alors comme le petit second.

- La mauvaise réputation, Georges Brassens
Ah, et lui ? Tout petit, les cassettes de Brassens peuplaient mon univers. "Non les gens n'aiment pas que..." Aujourd'hui encore, je prends le temps d'en écouter. Une guitare, une voix banale (mais bien reconnaissable) mais putain quels textes ! Je me marre en imaginant le nombre de séances qu'il faudrait pour que mes élèves de seconde comprennent toutes les subtilités de "la mauvaise réputation" et tant d'autres. Pourquoi celle là ? Parce que je me retrouve bien dans ce texte, moi qui n'aime pas suivre les sentiers battus même si, pour une fois, je suis bien docile avec cette histoire de confinement. Qui aurait pu dire mieux sur le sujet ? Clin d'oeil aussi à mes origines, ma bonne vieille ville de Grenoble, berceau du groupe Sinsemilia qui a repris ce morceau. Morceau appris avec des élèves de CM2, votre serviteur à la guitare. On a pris du temps pour qu'ils comprennent le sens. On s'est bien marré aussi. Sacré Georges !

- Nothing else matters, Metallica
Parce qu'il me fallait bien un morceau d'un grand groupe américain à spectacle. J'aurais pu choisir Gun's n roses qui a "excité" mes années de début de majorité, ou encore "Rage against the machine" que j'ai apprécié avec du retard, de même que ACDC. Mais c'est le groupe de métal qui retient mon attention. Parce que ça "envoie". Parce que j'ai passé des heures sur ce "black album" et notamment "nothing else matters", connaissant l'arpège du bout des doigts. Parce que ça me rappelle aussi Nico, parti trop vite. Putain quel con ! Et Gigi... Des gens à qui on n'a pas eu le temps de dire combien ils comptaient.

Cinq pentes raides à skis

- L'Infernet, Taillefer (5.3/E4).
Mythique Infernet, mythique Volo. Deux mythes qui resteront à tout jamais. Ca commence par le "89..." bouquin visionnaire des années 80. En avance sur son temps. La poudre, les couloirs en poudre. La rencontre, les Toponeige et tout ce qui a suivi. Un jour au téléphone avec Volo "On va à l'Infernet demain, tu viens ?". Rencontre aussi avec Jean Bouchet. J'en ai déjà parlé. Un immense lien depuis. Le mythe tombe. C'est pas si dur finalement. Une porte ouverte. 1700 m de haut quand même la bête. Et à côté de la maison. Depuis, je n'ai toujours pas fait plus long.

- Bishorn, face nord-est, Valais (5.3/E3)
Une grande face d'altitude. Il en fallait une. C'est vraiment classe. Un grand moment. Réalisé d'une traite, en juillet (2002), après plus de 1000 m de portage. Complètement en décalé. C'est ça qui est bon. Clin d'oeil aussi à mon ami Serge, avec qui j'ai partagé pas mal de ces conneries. Même si ce jour-là il jette l'éponge à la rimaye. Pas en forme. Vaut mieux plutôt que mal finir. Mais du coup, ça rajoute un peu de piment à l'ambiance du jour. Seul à remonter puis descendre les 600 mètres de cette face glaciaire. Dément !

- Les Chourums, Grand Ferrand, Dévoluy (5.2/E4)
Du ski atypique. Partagé avec David. Peut-être la première intégrale à skis mais limite on s'en moque. Du ski-canyon : on passe deux fois à l'intérieur de la montagne. Où retrouver une telle ambiance ? Peu importe la raideur ; ce n'est point extrême ici. Mais on ne retrouve cela nulle part ailleurs (clin d'oeil à Antoine, j'adorais aussi) !

- Grand Charnier d'Allevard, face ouest (5.2/E3)
Parce que c'est un clin d'oeil à mes grands-parents qui m'ont sans doute fait aimer la montagne en me traînant sur ce sommet à l'âge de dix ans. Parce que c'est dans le massif de Belledonne. Parce que j'y ai sans doute descendu de nouveaux itinéraires avec des gens qui comptent (Nico Mossière, Sergio, Zavidd...). Parce que c'est la plus haute face du massif dans cette raideur. Et aussi parce qu'elle a de la gueule.

- Store Kjostindane, kilometer couloir (5.1/E3)
Grosse hésitation avec le fameux coup de Sabre réalisé dans les Ecrins lors de la mythique année 2001 avec Jean Bouchet. Mais cet hiver et mon précieux ami étaient déjà présents avec l'Infernet. Et parce que l'aventure continue, qu'elle ne se résume pas en une cotation (le Sabre est bien plus dur que le Kilometer), que l'adore la Norvège et son mélange mer et montagne, alors ce monument skié il y a tout juste un mois, fera partie de cette sélection.

 

David dans les chourums

David dans les chourums

Cinq longs métrages

- Titanic, James Cameron
Eh oui. Il y a tout dans ce film. La réalité de l'histoire, l'idée lumineuse d'y rajouter deux personnages fictifs pour la raconter. La lutte des classes qui n'a cesser d'être le fil conducteur de l'humanité. La toute puissance de l'homme sur la nature mais au final, c'est la nature qui gagne. Les effets spéciaux. Le travail d'historien inégalé de Cameron allant jusqu'à chercher des acteurs ressemblant comme deux gouttes d'eau aux vrais protagonistes ou encore fabriquer un sous-marin capable de filmer l'épave. Et un final à couper le souffle. On s'y croirait. Vu et revu. Un monument dont les chiffres (budget et recettes) confirment mon jugement.

- La vita é bella, Roberto Benigni
Celui-là, il m'a marqué. Quel contraste ressenti entre le début et son côté paisible puis le stress de la grande guerre ! Un film émouvant, un scénario qui laisse pantois. Et l'idée lumineuse du jeu de cache-cache avec l'enfant. "Cache-toi, si tu gagnes, tu auras un char". Le char qui survient ensuite lors de la libération. On n'échappera pas aux larmes aux yeux. Pas besoin de grands effets spéciaux. Tout y est. Clin d'oeil aussi à l'Italie. Pays de mes origines. Qui en bave actuellement.

- La liste de Schindler, Steven Spielberg
Parce que c'est vraiment une période de l'histoire qui m'intéresse. Parce que je ne pouvais ignorer Steven qui m'a fait faire des (vrais !) cauchemars avec ses "dents de la mer" (qui me font marrer aujourd'hui tant les effets sont mauvais avec le requin de carton-pâte) mais m'a aussi promis d'autres grands moments de cinéma (E.T., Jurassic park...). Parce que Liam Neeson est au top. Parce que dans la crise actuelle, certains doivent rigoler dans leurs tombes, en voyant ô combien nous râlons pour de petites privations provisoires. Parce que je crois que j'aurais aimé être quelqu'un comme Oskar. Reste à savoir si j'en aurais été capable. Mieux vaut ne pas être né en 17 à Leindenstadt.

- Star wars, George Lucas
Bon, je ne suis pas très original. Mais une saga lumineuse qui reprend les ingrédients de l'espèce humaine en mode futuriste. Et du grand spectacle sur grand écran. Les gentils qui gagnent. Très manichéen mais efficace. Même si les 7/8/9 manquent d'originalité. L'idée de départ est lumineuse. Et pas si démodé contrairement à d'autres. Et Lucas, c'est aussi les Indiana Jones, Willow (avec Howard)... depuis quelques jours que mes filles l'ont découvert, elles adorent. D'où ce choix.

- Taken, Olivier Megaton
Ca peut faire sourire. Mais ce choix est avant tout un symbole, un clin d'oeil. Une allusion au cinéma français qui n'est pas en reste et à Luc Besson qui a su, dans les premiers, faire un peu comme les américains dans la démesure et la méga-production. Le cinéma, c'est aussi un moyen de se détendre et de débrancher le cerveau (pour moi). Par forcément toujours des scenarii ultra recherchés avec moult subtilités. Alors, de temps à autre, je me mets derrière l'écran et je me délecte de voir une star casser la gueule à de gros connards, parce qu'il n'y a pas pire que le trafic d'enfants et d'humain en général dans ce monde. Vous aurez échappé à Terminator mais j'en parlerai quand même. Le 2 est d'une pure merveille (la suite, j'aime nettement moins). Schwarzi à son top niveau. "Tu ne peux pas tuer tous les gens que tu n'aimes pas !". "Pourquoi ?" hahahaha !!! N.B. J'avais déjà cité Cameron, parce que sinon, il n'y aurait peut-être eu que lui !! (Avatar, True lies... j'adore...)

 

Cinq grandes voies d'escalade (équipées)

- Bleu comme la mer rouge, cap Canaille (7a+ max)
Un véritable bijou du sud. Tout y passe. Tous les types de grimpe, presque tous les rochers. Du gaz. Il fallait en choisir une pour marquer le sud, là où j'ai commencé à grimper (les Calanques). J'aurais pu citer la traversée "sans retour" pour se rappeler de cette époque avec mon ami Jean Périé ou avec Cédric. Ou une autre grande voie des vraies Calanques. Mais Canaille, c'est aujourd'hui ce que je préfère, question gestuelle/ambiance/rapidité d'accès.

- L'hirondelle des faubourgs, Omblèze (6c max)
Clin d'oeil à Candice et à toutes ces voies partagées. Cette hirondelle est un bijou qui me correspond parfaitement. Pile dans mes cordes sans trop se faire mal et sans se faire peur. Une voie très soutenue dans le 6b/6c, homogène. C'est ce que j'aime aujourd'hui.

- Bal Masqué, Presles (7b max)
Il paraît que toutes les voies se ressemblent à Presles. Peut-être un peu ! C'est pourquoi il m'a été difficile d'en choisir une mais c'est bien celle-ci qui se démarque des autres. J'ai vraiment adoré du début à la fin. Partagée avec Cyril, c'était deux ou trois jours après la mort d'un certain Patrick Edlinger. Tout un symbole. Et puis Presles, c'est pas trop loin de la maison donc une destination régulière pour moi ; que je ne pouvais ignorer.

- Bille de Clown, rochers du Midi (7b max)
La plus belle face de la Chartreuse pour l'escalade. Juste au-dessus de la maison. Une voie un peu mythique, ouverte par le non moins mythique et regretté Bruno Martel, accompagné de mon ami Damien Borroch. J'en faisais tout un plat. Je ne pensais jamais y aller. C'était sans compter sur la mort de Beloie. Mon ami Daniel qui manque énormément aujourd'hui. Lors de son enterrement, je croise Julien, un fort grimpeur qui connaissait Daniel. Daniel lui avait parlé de moi. La suite est connue. Merci Ju' pour m'avoir trainé ici. Finalement, c'est passé ; et j'ai même assumé mes longueurs en tête.

- Rackham le Rouget, tête du Rouget (6c max)
Impossible de ne pas citer une voie Cambon. Encore plus en ce moment, qui fait suite à sa tragique disparition. J'ai déjà dit pas mal de choses à ce sujet. Rackham est une voie majeure dans le 6a, avec quelques pas plus durs. Du plus beau granit des Ecrins. Un grand souvenir avec l'ami Etienne, à la journée depuis la Bérarde et le socle. C'est bien comme cela qu'il faut y aller. Une dimension montagne bien protégée. Merci jean-Mi !

Candice dans "l'hirondelle..."

Candice dans "l'hirondelle..."

Cinq villes

- New York (Etats-Unis d'Amérique).
Je ne suis pas un grand voyageur. Je n'ai mis les pieds ni en Asie, ni en Afrique. Mais il est une ville qui m'a marqué : New York. Tout un symbole. Les taxis jaunes, les bateaux-mouches, Wall-Street, Broocklyn ou encore le World Trade Center. Le symbole de la toute puissance américaine, quelle vue de là-haut (1993), détruit par deux clampins qui s'entraînaient comme on imite Maradona dans un bidonville avec des canettes de coca. J'exagère volontairement. Ville de la démesure. J'ai adoré.

- Copenhague (Danemark).
Une ville pour témoigner de ma sympathie pour les villes scandinaves. Leur côté paisible, sécuritaire, calme. Leur avance sur les déplacements ; la voiture qui n'est plus toute puissante. Sans parler de l'architecture. Dure de choisir. Toutes les capitales sont belles : Prague, Rome, Stockholm... Mais il fallait en choisir une. D'autant que le Danemark est, à mon goût, un modèle mondial pour pour mal de choses dont l'empathie, la qualité de la vie, l'éducation...

- Venise (Italie).
L'Italie, pays de mes origines aux villes toutes plus belles les unes que les autres : Rome évidemment, Florence, Turin, Vérone... Mais quand même, Venise. Malgré le manque d'originalité. Une des attractions touristiques les plus fréquentées au monde. J'aimerais être une mouche et m'y balader aujourd'hui. Pour la voir différemment. Venise toute proche du lieu de naissance de mon grand-père.

- Tokyo (Japon)
Ah, celle-là, je ne l'ai point visitée. Mais la plus grande agglomération mondiale me fascine. Je ne ferais le déplacement que pour aller la voir. Exit la poudre d'Hokkaïdo. Elle serait secondaire au regard d'une semaine à Tokyo, sans doute très insuffisante pour en avoir un tout petit aperçu.

- Grenoble (France)
Je voulais citer Paris, sans doute une des plus belles capitales du monde. Mais je n'ai que trop peu d'attache à cette ville. Alors j'en choisis une autre. Laide en comparaison. Petite. Ecrasée au pied des montagnes. Chicago française (pour la drogue) paraît-il. Une ville insignifiante pour qui viendrait la visiter. Mais c'est la mienne. Et en plus, il s'y passe de belles choses. C'est là que je suis né et que je me suis construit. Et surtout elle est au pied et au coeur des montagnes. Aucune autre en France ne rivalise pour cela. Sans ça, j'aurais sans état d'âme écarté la ville qui a été mon berceau.

Venezia

Venezia

Cinq aliments

- Le saucisson
Du gras, du cochon (gruik gruik fait le skieur). On l'emporte partout. Un couteau et un saucisson : la base en montagne. Certes, pas très diététique. Mais j'aurais du mal à m'en passer. Tout est bon dans le cochon !

- Le pain
C'est la base. Un bon pain. Le meilleur pain du monde ? Celui de Saint-Hugon paraît-il ! Bon ok, c'est à côté de la maison. Mais quand même... Le bon pain, j'ai essayé de m'en passer. Il paraît que le gluten ne fait pas bon ménage avec les tendinites. J'ai tenu quelques mois, pas plus.

- L'avocat
Il parait qu'il faut cinq fruits et légumes par jour. Voilà mon légume. Je ne sais pas si c'en est vraiment un. C'est plutôt du gras. Du bon gras. Un sacré produit que j'aime de plus en plus. Dommage qu'il ne soit pas local. On peut toutefois éviter de le faire venir du Pérou.

- Le Comté
Et plus généralement le fromage. Saucisson + pain + fromage = un repas. Encore du gras et des protéines. Le Comté n'est encore pas trop gras. Le vrai, le bon, avec le petit sel qui craque sous la dent. Made in Mure-Ravaud.

- La fraise
Cinq fruits et légumes on vous dit. Donc un fruit. Pas le plus facile à récolter. Les fruits rouges en général mais quand même, la fraise, la bonne fraise (française of course). J'en mangerais des kilos tous les jours. 

La fraise, sa "déclinaison" sauvage

La fraise, sa "déclinaison" sauvage

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Rédigé par lta38

Publié dans #humeur

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Publié le 25 Mars 2020

Confinement, jour 9. Le blog est à jour. Pas de véritable sortie depuis le dimanche précédant le confinement. Des bricoles d'entretien avec les filles ; j'estime avoir la chance d'être très bien entouré et d'habiter une région et un secteur "pas pires"... Je me pose une question en cette période de confinement. La planète respire d'un certain côté. La pollution est à son niveau le plus bas. Le bruit aussi. Un monde à l'arrêt. Historique. Une trêve pour la nature. Et du côté des animaux ? Ressentent-ils déjà ce changement ? Ont-ils modifié leurs habitudes au point de davantage se montrer en journée ? Pour cela, il faudrait être sur le terrain... Peut-être que les caméras automatiques nous apporteront quelques réponses... si les piles veulent bien tenir le coup.

Pour autant, les cons sont toujours sur le qui-vive. Prêts à dégainer. La preuve avec ce lynx probablement braconné durant le con-finement. Triste vie que celle de ceux qui en sont rendus à de tels actes. il faut être sacrément tourmenté...

Je n'ai, pour le moment, pas l'envie de disserter au-delà sur la crise sanitaire actuelle. Le monde s'excite sur les réseaux sociaux (pour le coup, il n'y a plus que ça pour échanger) ; chacun y va de sa grande expérience personnelle sur le plan de la médecine. Une expérience acquise après de longues secondes d'études. Pour ma part, je fais confiance aux soignants. A leur force, leur investissement. Leur capacité aussi à recouper leurs informations. Faire les bons choix, les bons compromis. Accepter un mal modéré pour un grand bien. Ou refuser un petit mal quand il n'y a pas (encore) de mal à combattre. Je ne suis pas de la partie. Alors, j'en reviens à mon domaine de compétences. En attendant de savoir si les animaux sont de sortie plus qu'à l'accoutumée, voici en images quelques parties de cache-cache avec eux. 

Faon de cerf trouvé après une observation méticuleuse et une recherche méthodique. Ne pas le toucher...

Faon de cerf trouvé après une observation méticuleuse et une recherche méthodique. Ne pas le toucher...

Chouette hulotte au camouflage

Chouette hulotte au camouflage

Un cerf qui ne daignera jamais montrer son visage en entier

Un cerf qui ne daignera jamais montrer son visage en entier

Les boules ce jour-là : l'aigle (royal) vient se poser à quelques mètres de mon affût sans jamais changer de branche !

Les boules ce jour-là : l'aigle (royal) vient se poser à quelques mètres de mon affût sans jamais changer de branche !

Grand-Duc : très fort grossissement (digiscopie + recadrage) après une recherche minutieuse à la longue-vue

Grand-Duc : très fort grossissement (digiscopie + recadrage) après une recherche minutieuse à la longue-vue

Lagopède alpin : combien de fois les avons-nous ratés ?

Lagopède alpin : combien de fois les avons-nous ratés ?

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Rédigé par lta38

Publié dans #animaux

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Publié le 14 Mars 2020

Une collective à la Dent était prévue le mardi suivant. On y croit encore. C'est dingue comme les mentalités de chacun d'entre nous ont évolué de jour en jour ces derniers temps. L'idée était de monter vérifier que l'enneigement y est suffisant, tout en laissant les habituelles touffes de rhododendron de fin de saison indispensables à une descente ludique. Il faut dire que cette année, l'enneigement de ce sommet emblématique touche déjà à sa fin. Parking à 1200 m, bas de face à 1400 m plein soleil (ouest) et sommet à 2062 m avec un ensemble globalement sud-ouest. Avec un hiver aussi faible en neige de moyenne montagne, comment pouvait-il en être autrement ?
Sur ces dix dernières années, j'ai noté la date du 31 mars comme dernier jour skiable de manière raisonnable (portage limité sur la route, prairie sans déchaussage mais avec quelques facéties). Mardi, nous serons le 17 soit grosso modo quinze jours avant la date. C'est ce que je disais à Cécile en montant lors de cette reconnaissance. Cette année, le printemps a 15 jours d'avance en moyenne montagne, au moins autant en plaine. Et encore, sur la moyenne de ces dix dernières années. Je ne veux même pas entendre parler des années 80.

Avouons-le, ce repérage était inutile : d'abord parce que cette fois, le confinement se profile à l'horizon (mais j'avoue qu'à ce moment-là, je ne pensais pas que les restrictions seraient ce qu'elles sont devenues) mais aussi parce que connaissant par coeur ce sommet, je sais bien que lorsque l'on voit la prairie quasi sèche de loin, elle est encore loin d'être sèche. Mais bon, comme ça je pourrai rassurer les invités sur des preuves irréfutables...

Au final, il n'y aura pas d'invité puisque le rassemblement tombera à l'eau (je l'annulerai avant les déclarations de Macron) et ce sera la dernière Dent à skis de la saison, à moins de retrouver la liberté pas trop tard au printemps et qu'une glaciation subite (ce qui n'est pas rare) vienne remettre le terrain propice à la glisse.

Et sans oublier la qualité de ski quand même : sans doute la meilleure de la saison. Une crème de haut en bas en attaquant à 14h30. Les Ronin 98 ont bien fait leur baptême du feu !

La dernière Dent à skis de la saison ?

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Rédigé par lta38

Publié dans #Chartreuse, #ski-glisse

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Publié le 14 Mars 2020

« C’est vendredi 13 aujourd’hui, ça porte malheur ! »

Tels étaient les mots de ma grande fille Stella en partant ce matin au collège. En rigolant, je lui répondais que tout ça, c’étaient des conneries…

SMS du frérot sur le coup des 10h :

« Merde Cambon ! »

Un autre dans les secondes qui suivent.

« Tu as su pour Cambon ? »

Quoi ?!!? Hein ?!! Nooonn !!!!!

La nouvelle tombe tel un couperet. Notre Jean-Mimi national nous a quittés. En équipant les rochers de Ponsonnas, un éboulis vertical comme il aimait le nommer, l’ami s’en est allé. Une faute ? Un bloc sournois ? Peu importe. La conséquence est sans appel. On entend d’ici les parois de l’Oisans pleurer. En fait, j'avais raison. Ce n'est pas un malheur, c'est un séisme, une inondation de degré 8 sur l'échelle de Notre-Dame !

En quelques dizaines de minutes, les commentaires affluent sur la toile. La communauté montagnarde est abattue. Comme il l’écrivait lui-même dans ses topos : quel con mais quel con ! La pilule ne passe pas. L’animal devenait pourtant extrêmement prudent. De plus en plus. Après avoir bravé les grandes parois des Alpes telles la face sud du Fou ou la Walker avec Jean-Marc Boivin et dit lui-même qu’il ne voulait/pouvait plus suivre le rythme effréné de son acolyte, après avoir ouvert, avec le même matériel désuet, des voies engagées comme la directe nord à l’Olan avec son compère Bernard Francou, il était devenu maître dans l’ouverture de grandes voies (plus ou moins difficiles) avec équipement à demeure systématique. D’abord des lignes équipées du bas dans les années 80 puis de plus en plus régulièrement du haut, notamment après son écrasement sur une vire qui lui avait coûté les calcaneums. Avec, au fil des ans, l'ouverture de voies pour qu’elles soient répétées, i.e., avec un équipement réfléchi concernant la sécurité. Au début des années 2000, il découvre les rochers de l’Homme à Chamrousse et y fait une exploration systématique comme il le faisait à Ailefroide, à la tête d’Aval ou à la tête de la Maye dans les Ecrins. Les voies Cambon deviennent alors presque systématiquement équipées béton. Pour rendre accessible au plus grand monde l’escalade en grande voie, il ne faisait aucune concession. Un travail titanesque. La dernière fois que je l’avais rencontré sur les parois matheysines, j’avais ironisé en arrivant au relais d’où il s’apprêtait à descendre en rappel :

- Tu n’as pas été avare en points, j’en ai clippé un sur deux tout le long !  (rires)

- Sache, mon biquet impertinent, que si tu avais été là, tout seul, avec ce rocher décomposé, tu n’aurais pas fait le mariole !

De la répartie, il n’en manquait pas. J’adorais les conversations avec lui. Empreintes d’humour et de tacles à hauteur des chevilles quand cela se justifiait à ses yeux. Mais on sentait toujours au fond une profonde gentillesse.

D’autres l’auront davantage connu que moi pour mieux en parler. Mais Jean-Michel, c’était aussi un ultra-passionné-engagé. Je l’ai croisé en tant qu’instituteur (de très haute montagne) mais surtout en tant qu’équipeur. Si aujourd’hui, on devait retenir un nom ayant oeuvré pour l’équipement de grandes voies faciles et accessibles au plus grand nombre, ce serait Jean-Michel. Quel grimpeur aujourd’hui n’a pas escaladé une voie Cambon ? Combien de plaquettes lui doit-on dans nos montagnes ? Sans compter tout le reste : l'équipement des vires d'accès, les sentes taillées à la pioche...

Chaque rencontre avec le Maître me faisait le plus grand plaisir. Régulièrement, il me disait : « Mon petit Lio, je viens de terminer une nouvelle voie ; va voir, tu me diras ce que tu en penses, voilà le topo ! Mais tu le publies pas tout de suite hein ?!!? »

Au-delà de son oeuvre, Jean-Michel militait pour la mémoire montagnarde. Il lui tenait à coeur de rendre hommage à celles et ceux qui nous permettent de grimper. Que ce soit les ouvreurs, les réalisateurs de topos… Il m'avait beaucoup encouragé dans l'écriture de mon "Belledonne Escalade". Il faisait partie du petit groupe à l’origine de l’Appel des Ouvreurs et qui avait lancé cette lettre à la communauté sur les dérives de la non-maîtrise des topos électroniques et notamment, l’oubli de citation, de mémoire, des pionniers, des auteurs ; en résumé, de ceux grâce à qui nous grimpons. Un état d’esprit que je salue car on a trop tendance aujourd’hui à faire de l’escalade une consommation superficielle. Il n’était pas opposé aux nouveaux moyens de communication. Bien au contraire. Mais il était déçu de certains comportements qui en découlait. C’était aussi une partie de son noble combat.

Enseignant, père de famille, grimpeur, équipeur, engagement… mais aussi une plume d’enfer. Connaissant certaines de ses tirades par coeur, je prends toujours autant de plaisir à les relire une énième fois, avec le même fou-rire. Un condensé de rappels à la prudence, taquineries, ironies, hommages… le tout empreint d’une vérité difficile à contredire sans une dose de mauvaise foi. Son humour, sa verve, son enthousiasme, son talent d'écriture tout simplement, on le retrouve dans son topo "Oisans Nouveau Oisans Sauvage", qui fait date depuis fort longtemps. Réédité à de nombreuses reprises, il fait cohabiter ce qu'il appelle le terrain d'aventure (aujourd'hui "Trad"), l'Oisans sauvage, et les voies équipées, l'Oisans nouveau. Etendu à Belledonne sud, à la Matheysine et au Dévoluy. Un ouvrage de référence, aujourd'hui décliné en deux gros pavés (ouest et est). S'il ne fait pas encore partie de votre bibliothèque, il est encore temps. Ce livre est sans discussion possible la bible de l'"Oisans-Ecrins". Et il n'y aura pas de réédition... 

Le père Cambon ne laissait personne indifférent. Très souvent, on l’adulait pour l’ensemble de son oeuvre. Parfois, la critique était acerbe contre certaines de ses idées et de ses actions comme l’intérêt de sikater et ferrailler un rocher déliquescent. Fallait-il équiper ici ? Fallait-il mettre autant de points ? Mais au final, ces voies dont la légitimité était peut-être discutable, ne représentaient qu’une infime proportion de ses réalisations. Et comme il se plaisait à le dire, tout ça, c’est pour rire. Grimper reste un amusement et il ne faudrait quand même pas trop se prendre au sérieux. "Si on n’aime pas, on peut aussi passer son chemin" s'amusait-il à dire aux grimpeurs de niveau 7 et plus. En ajoutant qu'on avait aujourd'hui suffisamment le choix dans nos montagnes pour parcourir des voies qui correspondent à nos attentes et délaisser les autres sans privation. Et c’est finalement aussi ce recul qu’on appréciait chez Jean-Michel.

Aujourd’hui, la communauté alpine pleure. Ce ne sont pas des larmes mais des torrents qui coulent au pied de la Meije ou de la Dibona. La suite sera difficile. Quel vide immense pour nous tous ! Pour Babeth, sa compagne ! Pour Sylvain et ses autres fils ! Pour ses amis proches avec qui il a beaucoup grimpé ; la liste serait bien trop longue et incomplète ici ! Pour moi qui n’aurai plus l’immense plaisir de croiser son chemin et de le charrier sur une énième discussion à espace Vertical ou au sommet d’une voie. Pour nos montagnes !!

Nous allons continuer à grimper, à skier, à vivre. Mais rien ne sera plus comme avant. Désormais, tu ne seras plus là pour nous ouvrir la voie. Pour autant, nous te t’oublierons pas. Il ne sera pas un endroit en Oisans où je ne t'entendrai pas continuer à me taquiner. Nous continuerons à grimper tes voies avec le même plaisir. Ton oeuvre est monumentale et la communauté alpine t’en remercie du fond du coeur. On se console un peu en sachant que tu es parti en faisant ce que tu aimais. Avec une vie bien remplie. Loin des blablas d'en-bas. Merci mon Jean-Mi. Ton p’tit Lio.

Avec François Kern au trident de Cognet (2018), une de ses dernières réalisations qui est déjà devenue un must de grande voie facile équipée

Avec François Kern au trident de Cognet (2018), une de ses dernières réalisations qui est déjà devenue un must de grande voie facile équipée

Avec Stéphane Bauzac aux rochers de l'Homme dans Chourmo (2014), une des plus belles créations du Maître sur le site. (7a, 6b obl.)

Avec Stéphane Bauzac aux rochers de l'Homme dans Chourmo (2014), une des plus belles créations du Maître sur le site. (7a, 6b obl.)

Avec Stan Laurent à la Meije dans l'Ivresse (2013), une voie Cambon-Chapoutot exceptionnelle (6a, 5c obl.)

Avec Stan Laurent à la Meije dans l'Ivresse (2013), une voie Cambon-Chapoutot exceptionnelle (6a, 5c obl.)

Avec François Gouy dans la Walker de Livet (2005), la plus longue voie entièrement équipée (du monde ?) sur plaquettes by JMC (6c, 6a+ obl., 35 longueurs)

Avec François Gouy dans la Walker de Livet (2005), la plus longue voie entièrement équipée (du monde ?) sur plaquettes by JMC (6c, 6a+ obl., 35 longueurs)

Avec Julien Pierson dans Ranxerox à la tête d'Aval (2017), un de ses plus belles voies toutes confondues. Un mythe ! (7a, 6b obl. 24 longueurs).

Avec Julien Pierson dans Ranxerox à la tête d'Aval (2017), un de ses plus belles voies toutes confondues. Un mythe ! (7a, 6b obl. 24 longueurs).

Deux bouquins à lire et à relire absolument

Deux bouquins à lire et à relire absolument

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi, #portraits

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