Par monts et par mots

Ce n'est pas encore l'été administratif mais on y est bel et bien astronomiquement parlant. Et puis, le ski d'été, c'est par définition le ski sur de la neige de névé, celle qui n'évolue pas quelle que soit l'heure de la journée (sauf regel nocturne), qui limite l'enfoncement et annule le risque d'avalanche.

Avec les quatre jours de grosse chaleur, on peut pratiquer ce ski dans nos montagnes (Belledonne) à partir de 1800 m en versant nord et jusque vers 2800 m ; au-dessus, on trouve encore de la neige récente de moins bonne qualité.

L'idée de départ était un petit tour dans Belledonne autour des lacs qui commebncent à dégeler pour faire de la photo et puis un réveil un peu tardif, associé à une lumière bien mauvaise m'ont fait opter pour la classique des aigullettes de Vaujany avec l'idée d'aller plus haut côté Rousses.

Malheureusement, un problème de déchaussage fréquent à la montée sur mes Plum race m'en ont empêché et je me suis contenté des aiguilles en aller-retour. Il s'avère au final que ce soit une usure des ergots qui soit la cause de ce jeu pris à l'avant de la fix.

A la descente, pas de souci puisque le pied est tenu à l'arrière ce qui empêche le pivotement de la chaussure à l'avant. Et du bon ski avec un déchaussage pile à la voiture : 2000 m ce qui est pas mal du tout pour la date et l'orientation (sud-ouest).

J'y étais allé pour eux et ils étaient fidèles au rendez-vous.

Une lumière vraiment vilaine, des attitudes très "calmes" des oiseaux et voici des images qui ne cassent pas des briques au niveau composition/éclairage.

Toutefois, j'ai pu faire de fort beaux portraits de cet oiseau parfois facile à approcher quand on connaît bien ses réactions.

Un mâle solitaire s'est rendu très complice du 300 mm pendant un long moment.

Il fréquentait des buttes de terre et rochers au milieu des névés.

J'ai ensuite rencontré deux couples un peu plus haut.

Le premier n'a pas été coopératif et s'est envolé assez vite.

Le second se détachait sur fond de vallée.

Donnant d'autre décors pour l'environnement de l'oiseau.

Dont voici enfin l'unique image de femelle présentable ce jour (tous les autres étant des mâles).

Sous ce nom se cache une petite innovation dans le matériel du ski de randonnée. Elle se matérialise sous la forme d'un ressort que l'on fixe sous le pied afin de faciliter la montée en skis.

La société qui commercialise le produit est basée dans les Alpes Maritimes. Le ressort propulski est en fait une sorte de cale de montée dynamique qui récupère de l'énergie lors de l'écrasement pour aider ensuite au relachement du talon.

Le fabricant a eu la gentilesse de me faire confiance en me donnant deux paires de ressorts cet hiver et j'ai pu expérimenter le procédé durant plusieurs sorties.

Première étape : le choix des ressorts. Ceux-ci sont surmontés d'une sorte de couvercle de couleur. La couleur permet d'identifier le poids du personnage (matériel compris=>chaussures, vêtements, sac à dos) afin de choisir la bonne tension. Pour ma part, il s'agit du rouge, correspondant à la fourchette 68-77 kg (je pèse personnellement 63-64 kg). En cas de raid à skis chargé, il faudrait peut-être passer à la catégorie supérieure (noir).

Placement du ressort. Une vidéo explique la démarche sur le site de Propulski. La manip est simple : il suffit de poser le ressort sur son socle (à monter soi-même - une vis à placer - à un endroit précis afin que l'appui se fasse au bon endroit sur la chaussure => là encore tout est clair sur le site et sur la notice qui accompagne le produit) et on l'enclenche dès la première pression avec la chaussure. Pour l'enlever, c'est tout aussi simple avec un pivotement d'un quart de tour tout en pliant légèrement le ressort. Après plusieurs sorties, je considère que la manip est enfantine et ne pénalise absolument pas le timing. Il faut compter dix secondes pour les mettre, dix secondes pour les enlever, rangement compris dans la poche ceinture du sac à dos.

Le ressort est livré avec une petite ficelle qui permet de le solidariser avec la chaussure. Personnellement, je ne l'ai jamais mise car, tout comme les lanières sur les fix, je trouvais ça un peu pénalisant dans les manips. J'ai fini par perdre un ressort à ma Dent de de Crolles de fin mai que je n'ai pas retrouvé dans la neige fraîche (pourtant je sais à peu près où il est) mais cela est dû à une erreur de ma part (ressort mal placé au départ et qui est tombé lors de la première pression du pied). Sinon, je n'ai jamais eu de perte intempestive d'un ressort.

J'en viens maintenant à l'essentiel. Quel apport pour le skieur en montée ?

La transition s'est faite pour moi dès la première sortie. J'"appréhendais" un peu le fait qu'il faille peut-être adopter une posture différente, que le changement de cale me gênerait. Que nenni. Même dans des traces profondes à faire, parfois raides ou sur le plat, le ressort joue parfaitement son rôle et on n'a plus à se préoccuper de plusieurs positions de cale. Premier bon point.

Concernant le gain en montée, il est difficile d'être précis car on n'est jamais dans les mêmes conditions, de neige, de forme, etc. Je ne suis pas sûr qu'il faille parler d'un gain de X m/h en montée pour un effort équivalent. En revanche, ce à quoi je ne m'attendais pas et que j'ai vraiment apprécié, c'est le confort procuré par le kit. Le mouvement est beaucoup plus fluide et le passage de l'écrasement au relachement se fait sur une sorte de "coussin" vraiment appréciable. Et c'est à mon avis là l'argument majeur de ce nouvel accessoire. Et qui dit confort dit probablement aussi petit gain de fatigue à la fin d'une sortie un peu longue.

Je recommande donc cet accessoire qui permet de rendre la montée en peaux plus confortable qu'avec les cales habituelles, notamment sur les neiges dures. 

Merci encore à Patrice pour sa confiance.

Ce n'est pas la récolte du siècle mais comme chaque année entre le 15 mai et le 15 juin, elles sont fidèles à leur site et je m'offre ce petit plaisir.

Une quarantaine tout pile ce jour. On est à peine à la moitié de mon meilleure score sur ce spot d'altitude. J'ai même l'impression que c'est tout juste le début. Mais avec les chaleurs, l'ensoleillement actuel et l'explosion soudaine du printemps, il y a fort à parier que la saison soit très écourtée ici.

Belledonne encore bien enneigée vue depuis la Chartreuse ce week-end donc à la mi-juin. Il y a bien longtemps qu'on n'avait pas vu ça !

Après un petit bilan (provisoire) de l'hiver, quelques infos ça et là, une première puis une seconde prise de repères voici un nouveau point après les premiers jours jours de l'été qui succèdent à quelques jours de printemps, eux même arrivant après sept mois d'hiver (!!!).

Il y a dix jours (première semaine de juin), on chaussait encore les skis en versant nord ou sur quelques spots favorables (pistes des stations de ski) vers 1650 m comme en témoigne les webcams ci-dessous, Pipay et Chamrousse Recoin.

La nivose du Gua dans le Vercors, située en terrain un peu moins favorable, venait quant à elle de finir sa saison 2013 le 4 juin.

De mon côté d'après ce que je note depuis chez moi, les tous derniers névés visibles à l'oeil nu sur le Grand Rocher auront fondu avec au moins 19 jours de plus que l'an dernier qui n'était déjà pas un mauvais hiver (30 mai l'an dernier, toujours visibles cette année aujourd'hui 17 juin).

En 2004, j'ai pris les deux photos ci-dessus au retour d'une sortie du soir à skis au Taillefer le 7 juin. Deux sorties d'hier dont celle-ci sur skitour me permettent d'affirmer que cette année, on a plus de dix jours d'avance (ou de retard) sur l'enneigemennt. En 2004 comme en 2010 (les limites skiables de ces deux hivers étant remontées de manière très similaires), j'étais sorti en ski dans Belledonne autour du 5-7 juillet. Nous verrons si entre le 14 et le 20 du mois prochain on retrouve des conditions semblables ou si l'été aura rattrapé son retard, au moins en partie.

Quelques images de terrain pour finir. Au coeur de la Chartreuse, dans les talwegs protégés par la forêt et l'ombre des hêtres qui commencent enfin à avoir des feuilles, des névés continus toujours présents en ce moment entre 1500 et 1700 m !!!

Avec parfois des quantités loin d'être négligeables (30 cm à 1 mètre 50 !!!!!).

Ce névé bien ombragé pourrait bien tenir encore jusqu'à la fin du mois bien qu'à seulement 1300 m au coeur de la Chartreuse.

Coup d'oeil au sud : Armet, Taillefer, Bure, comme à la mi-mai !

Pour finir, petit coup d'oeil à la balise nivose de l'Aigleton pour laquelle j'avais prédit une arrivée positive en juillet. Il reste encore 170 cm à J-14. Elle a quand même perdu près de deux mètres en trois semaines. Mais il y avait 50 cm de neige récente qui ne pouvait faire long feu à cette période. La petite canicule actuelle ne devant durer que cinq jours (restent un à deux d'après les prévi), mon pronostic semble bien parti.