Publié le 11 Mai 2013

2h du mat. Je suis réveillé. J'avais préparé le sac pour remonter faire un affût aux coqs de bruyère dans Belledonne mais après consultation des différentes sources météo, j'avais conclu que le risque de passer la matinée dans le brouillard était de l'ordre de 95%. Du coup, au dernier moment, je laisse tomber et reporte au dimanche. Du coup, je ne défais pas le sac.

2h du mat donc, je suis éveillé sans avoir mis le réveil. Coup d'oeil à tout hasard au dehors. Il est impossible de voir quoi que ce soit concernant la hauteur de la couche nuageuse. Pas d'étoiles bien sûr mais on voit les lumières de Prapoutel et de Pipay. Les nuages semblent donc un peu plus hauts que la veille. Après tout, je ne risque pas grand chose d'aller voir et le matos est prêt.

3h, je suis au parking et ce n'est pas encourageant. Fort heureusement, sur la route, j'ai eu la chance d'observer deux chevreuils, une chouette hulotte, deux lièvres variables, un hérisson, un blaireau ; tout ce petit monde de près. Ca ne fait pas regretter cette première étape du déplacement. Mais l'autre blaireau, n'est-ce pas moi ? Une petite bruine due au brouillard rend l'ambiance nocturne un peu plus glauque. Il ne m'en faut pas plus pour me dire que je ferais mieux de renter à la maison. En même temps, maintenant que je suis là, pourquoi ne pas pousser plus haut ? Au pire, si je bute, je serai de retour avant(pour) le petit dej à la maison. Je débranche le cerveau et entame la montée à la frontale. Les chemins sont détrempées. Entre l'humidité, le brouillard, la nuit, je ne vous dis pas l'ambiance. Mais d'un certain côté, cette ambiance a quelque chose d'extraordinaire, au sens premier du terme.

4h. Ce n'est pas si mal. J'ai trouvé mon emplacement d'affût de l'avant-veille sans difficulté grâce à ma connaissance des lieux. Je monte la tente, installe le matos presque (un peu trop) optimiste quand je vois que le brouillard n'est pas si épais et qu'il laisse par moments apparaître le fond de vallée.

5h05. Ca y est, ils sont là. Un puis deux puis trois puis cinq coqs arrivent sur la place de chant. Spectacle sonore fantastique qui va durer un bon moment. Pour les yeux, c'est pas mal non plus mais malheureusement, le brouillard me prive de photos d'ambiance sympa. En même temps, il est encore tôt. Sait-on jamais.

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Exactement comme l'avant-veille, le brouillard sera le plus épais durant la période des bagarres entre les coqs, sûrement le plus beau moment à saisir en photographie. Tant pis encore pour cette fois. Il y en aura d'autres.

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Parfois, les coqs viennent tout près de la tente mais là encore, le brouillard s'accroche. Deux coqs passent à deux mètres de moi. Fantastique spectacle !

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7h. Le brouillard semble s'aérer un peu et ce coq, qui chante maintenant depuis deux heures près de ma tente affût se tait brusquement, suivi par les autres. Que se passe-t-il ? Je râle d'autant plus que cette fois, ça s'éclaircit complètement. Ce n'est pas le grand beau mais on y voit clair. La réponse ne tarde pas à arriver : un randonneur traverse à 50 mètres de la place de chant ! Je l'observe avant qu'il ne disparaisse. Quelle idée d'être là si tôt par un temps pareil !!! En tous cas, je suis vert et prêt à tout plier mais il est encore tôt et je me dis qu'on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise.

8h. Deux coqs sont de retour, à 15-20 mètres de la tente. Le brouillard s'est dissipé. Malheureusement, l'un est masqué par le sapin qui "abrite" ma tente ; l'autre est dans le dos de l'affût. Ce dernier s'approche même à moins de 10 mètres, suivant une poule. Pas moyen de faire une photo mais je l'observe et c'est déjà un bien beau cadeau.

8h30. Status quo. Je me décide à tenter quelque chose. J'ote l'appareil du trépied et le passe tout doucement à travers l'ouverture de la porte principale, en direction du second coq. Contorsionné dans l'affût, je tente une image à main levée.

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Le coq ayant l'air de rester là, je déplace le trépied afin d'être plus confort. Ouf la manip est réalisée.

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L'oiseau se déplace légèrement et il est à la limite d'une branche de sapin qui fait une légère tâche noire sur l'angle supérieur droit de l'image. Mais ça reste (ci-dessous), l'image que je préfère.

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A noter ces tous petits points blancs sur le coq : eh oui, il se met à neigeotter !!!

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Une dernière un peu (trop) plus contrastée et l'oiseau plie bagage pour aujourd'hui. Il est 9h. J'en fais de même. Mes pieds sont complètement gelés pour cause de station de 5h à même la neige. Il est temps de les réchauffer.

Descente agréable sous une petit neige et rencontre de la première marmotte de la saison (bien qu'elles soient sans doute déjà sorties depuis un moment). Je termine dans la forêt qui ruisselle de toutes parts.

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Le spot et l'emplacement de la tente semblent fonctionner. Je crois que je vais y revenir au plus vite.

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Rédigé par lta38

Publié dans #tétras-lyre

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Publié le 10 Mai 2013

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Une belle déferlante ce matin sur le bec Charvet. Pas pu faire mieux comme image. Encore heureux que j'avais le s100 dans la poche (le meilleur appareil photo n'est-il pas celui qu'on a toujours sur soi ?). Du vent, de l'humidité, et ça continue encore et encore. Dire que début avril, tout le monde parlait de cette météo pourrie en disant qu'il y en avait marre. A cette date, on était en droit d'espérer le printemps...

Deux ou trois jours avant, dans le rétro, la chaîne de Belledonne. Entre deux averses, le Grand Pic montrait ses dents de gneiss rouge.

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Rédigé par lta38

Publié dans #paysages

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Publié le 9 Mai 2013

Il a plu une partie de la nuit et il pleut encore. Pas facile de s'équiper dans cette minuscule tente et impossible dene pas toucher les bords. L'humidité intérieure s'aggrave. 4h45. Je ne peux plus attendre. J'avais prévu d'être à cette heure-ci dans la tente affût. Si jamais les coqs arrivent avant moi, cela va compliquer la donne.

La neige fond vite à cette époque, surtout sans regel et avec pluie. Je n'arrive pas à voir les traces de la veille. De nuit dans le brouillard je progresse à tâtons en direction de la tente. Heureusement je la retrouve rapidement. Je m'installe et commence l'attente. Pas si longue finalement. Avec du retard, sans doute à cause de la météo, les premiers coqs se font entendre vers 5h30 mais assez loin. Et puis d'un seul coup en voilà un qui atterrit tout près, exactement là où j'ai relevé les traces prometteuses la veille. Puis un second, puis un troisième. Rapidement c'est grande ambiance autour de la tente affût : danses, chants "roucoulements" et shuintements "tchou-ichhhhhhhhhhh". Malheureusement, il n'y a pas de lumière et surtout, le brouillard rend toute photo impossible, ou presque.

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C'est un spectacle pour les yeux et les oreilles mais pour la photo, on repassera.

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Vers 6h30, la pluie se remet à tomber de manière un peu plus soutenue. Les coqs se calment et se déplacent après être passés à cinq mètres de la tente dans mon dos. Je les entends mais loin. 7h45. Le brouillard se déchire enfin mais les coqs restent à bonne distance.

Je commence à me dire que ce sera terminé pour aujourd'hui. Quand tout à coup l'un d'entre eux se pose tout près. Il chante avec vigueur mais se trouve en partie masqué par l'épicéa qui touche ma tente. Je l'observe merveilleusement bien par l'ouverture latérale mais je ne tente pas de déplacer l'appareil car ce serait trop risqué. J'attends. Tout à coup, un autre coq vient à sa rencontre. Il se déplace alors en direction de celui-ci et entre dans mon champ de vision.

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Il est un peu plus loin que les deux autres tout à l'hure et puis la lumière n'est pas démente mais voici donc ma première photo de coq faite dans de bonnes conditions.

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Belle attitude sur celle-ci et une meilleure gestion des noirs. Il faut dire que noir sur blanc, cet oiseau avec la neige ne rendent pas facile la vie du photographe.

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Il roucoule encore un peu puis va rejoindre son congénère un peu plus bas ; ils seront masqués par une bosse du terrain et ne réapparaîtront un peu plus tard qu'à une distance trop importante pour la photo. On en restera donc là pour ce premier affût aux tétras, un peu décidé à l'arraché mais qui finalement, me laissera un excellent souvenir. J'espère déjà pouvoir y revenir avant la fin des pariades.

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10h. C'est le calme plat et le brouillard refait son apparition. Je plie bagage. C'est alors qu'en chemin, je rencontre des tritons alpestres sur la neige, magnifiques amphibiens que j'essaie de prendre en photo.

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Vu de dessus.

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Gros plan de tête.

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En se mettant de profil et un peu en deça on arrive à faire ressortir son magnifique ventre orange.

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Le s100 se débrouille vraiment bien pour ce genre de proxi photographie.

Voilà qui conclut agréablement cette matinée parmi les coqs. Le plus difficile sera finalement la descente avec les skis et le sac à dos de 25 kg. Je manque à chaque virage de me casser la gueule mais finalement, je tiendrai debout !


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Rédigé par lta38

Publié dans #tétras-lyre

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Publié le 8 Mai 2013

Le tétras-lyre ou petit coq de bruyère se rencontre facilement en montagne, surtout quand on l'arpente fréquemment comme moi. L'observation est souvent furtive : on "lève" l'oiseau qui était branché dans un sapin ou camouflé dans un bosquet de myrtilles. En hiver, ce dérangement est d'ailleurs très préjudiciable à sa survie.

La période la plus intéressante est celle des pariades qui débute en mars et se termine en juin avec un pic de fin avril à fin mai. Les coqs se retrouvent sur des "places" appelées arênes où ils chantent et dansent. Ce spectacle commence à la fin de la nuit et peut se prolonger dans la matinée quand l'activité est intense. J'avais fait des affûts quand j'étais ado mais rien de transcendant ; il n'y avait souvent qu'un seul coq et je n'étais pas bien placé. L'affût est le seul moyen de pouvoir observer et surtout photographier ce moment car le tétras est très farouche : le moindre intrus fait envoler toute une arêne et, en général, ils ne reviennent pas de la matinée. La meilleure façon de foirer la reproduction de cet oiseau menacé est de le déranger durant les pariades ! 

En 2007-2008, étant équipé en digiscopie, j'avais pu faire quelques images en restant à bonne distance : approche nocturne et planque dans un bosquet sans véritable affût. Mais outre le résultat discutable (qualité d'image inférieure à celle d'un reflex, problèmes en basse lumière), on n'est pas dans l'ambiance des matins de printemps avc les coqs. On est trop loin. Cette année, c'était décidé, je voulais essayer le "vrai" affût. Malheureusement, une météo plus que mauvaise m'a fait repousser les sorties et je n'avais pu faire aucun repérage.

De retour de cette magnifique voie d'escalade, je décide de tenter le coup malgré une météo mitigée, une grande flemme et sans repérage. A force d'attendre, il sera trop tard. L'idée est de monter le soir sur une place repérée depuis plusieurs années et de chercher les indices de présence de façon à monter l'affût et de dormir sur place.

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2013-05-1230.jpgLa montée est rude : je porte 25 kg sur le dos ; l'occasion de tester le nouveau sac à dos acheté pour les bivouacs avec les enfants : le Lowe Alpine Makalu 65-85. Le premier test est concluant question portage et ergonomie mais attention : son grand volume fait qu'on a facilement tendance à le remplir. Il faudra rester vigilant et bien chosir entre utile et indispensable. Une fois arrivé sur place, je fais des aller-retours dans l'alpage encore entièrement enneigé et trouve enfin ce que je cherchais. J'avais, en montant, vu plusieurs crottes de ntétras mais il s'agissait d'endroits où l'animal s'est posé, pour se reposer ou manger. Ici, il y a des traces de pas, de petits pas et des crottes éparpillées un peu partout. Pile à l'endroit escompté. C'est ici que les coqs viennent danser, shuinter et roucouler. Il est déjà tard et j'ai du boulot. Le terrain est pentu et la neige sera mon alliée. Je pelle un bon moment pour creuser un trou et surtout faire un terrain plat sur lequel je pourrai poser ma tente affût. Je place le trépied et le petit tabouret (indispensable) à trois pattes. L'affût est prêt.

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Pour cette première et aussi parce que les animaux n'ont pas l'habitude de cette forme nouvelle, je me mets à distance raisonnable de la place principale. Si les coqs y viennent, il y aura déjà de quoi faire quelques clichés sympas. Je me dirige ensuite un peu plus loin, près d'un épicéa où le sol semble plat pour installer l'autre tente, celle dans laquelle je vais dormir.

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Il s'agit d'une Jack Wolfskin une place. On n'y est pas très au large mais elle ne pèse que 1300 g dans le sac.

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A peine ai-je fini de la monter qu'un coq passe en vol. Peut-être avait-il l'intention de venir faire un tour sur la place (parfois, le soir, ils viennent aussi chanter mais c'est sans commune mesure avec ce qui se passe le matin). Il se pose à la cime d'un arbre pas très loin. J'ai le temps de faire une image puis il s'envole à nouveau, m'ayant évidemment repéré dès son premier passage. C'est de bonne augure pour la suite. J'ai à peine le temps de manger que la nuit tombe. Il est temps d'aller se coucher.

 

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Rédigé par lta38

Publié dans #tétras-lyre

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Publié le 8 Mai 2013

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Encore une voie majeure de Presles, qui ne se laisse pas si facilement apprivoiser contrairement à ce que les cotations le laissent présager. A droite, Candice dans le "nouveau" départ de "la Discrète", secteur "Fhara Kiri". Deux longueurs originales, cotées 6b. A notre humble avis, ça mérite au moins le + et ce que l'on peut dire, c'est qu'à froid, ça met tout de suite dans le bain.

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La suite est plus commode mais toute aussi belle avec plusieurs longueurs en 6a et des points qu'il faut aller chercher. (ci-dessus, départ de L3 et R3).

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L5, un magnifique dièdre avec des prises patinées. Parfois, c'est à la limite de la zipette. Ce sera vraiment le seul bémol de la journée. Mention spéciale à L6 (ci-dessus à droite) : un 6b ultra conti de 40 m sur bonnes prises dans du rocher orange. Fort heureusement, il y a de bons repos. Les pas sont assez obligatoires.

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Peut-être à égalité en beauté avec la longueur suivante : un des plus beaux 6a du monde (ci-dessus à gauche). Un point bien loin du précédent (8 mètres) mais ce n'est pas bien dur pour y aller. L8 et L9 pour finir : comme au début, ne pas croire que c'est du 6a comme écrit sur les topos. L8 présente un pas de bloc bien dur et ne peut être moins que 6b. Avec la patine sur les pieds fuyants indispensables, on pourrait même y mettre un + . Idem pour le dièdre final : il faudra sortir toute la technique pour passer.

Une des très belles voies de Presles, comparable au "temps des guenilles" toute proche. TD+ 250 m.


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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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