Par monts et par mots

Cette fois, sans regarder le calendrier, on n'a plus de doute sur la saison. Les feuilles commencent à jaunir et puis, avec Emie à la sortie de l'école, on a ramassé les premières châtaignes.

Si on ajoute à ça la chute de neige inattendue visible sur Belledonne le matin même, plus de doute : nous sommes vraiment en automne.

Quelques petits "records" ce matin qui penchent aussi pour l'automne : 5°C au thermomètre de ma voiture en passant dans la plaine le long de l'Isère (je n'avais pas eu si bas depuis le printemps dernier) ; 33 mm d'eau en 7h (c'est la plus grosse chute de pluie depuis le printemps dernier en si peu de temps) ; la neige à 1500 m (mise à part l'exception du nord Belledonne le 31 août, il faut remonter au printemps dernier également pour trouver une chute de neige généralisée aussi basse sur nos massifs). Ce soir, elle a déjà bien fondu mais il en reste de belles traces au-dessus de 2100 m.

Cette journée était initialement prévue pour emmener les filles au brame du cerf en Vercors mais devant le fort vent annoncé ainsi que le risque de pluie, c'eut été une bien mauvaise sortie. On n'aurait probablement pas entendu ni vu grand chose. C'est donc une sortie de repli aux champignons avec Emie et Stella ainsi que Emma et Nico.

Ce n'est sans doute pas le cas partout (j'en connais un qui a dépassé hier les vingt kilos de bolets sur un coin que je connais bien) mais sur ce spot bien adapté aux filles, la poussée semble se stabiliser et même se calmer.

Cela ne nous empêche pas de ramasser quelques beaux exemplaires de cèpes de Bordeaux et des pins de taille moyenne un peu supérieure aux autres fois.

On trouvera également deux belles coulemelles (macrolepiota procera).

Ainsi que ce champignon blanc que je suspecte être une amanite vireuse, espèce mortelle au même titre que la célèbre phalloïde.

Pour finir, nous nous arrêtons sur un de mes pommiers favoris qui donne chaque année de belles reines des reinettes, complètement abandonné dans un vieux verger envahi par la végétation. De sacrés crumble en perspective !

Séance d'escalade outdoor aftertaf. On ne pouvait guère faire mieux : 17h20 à pied d'oeuvre et équipés à Espace Comboire. Pourtant la nuit tombe vite. 19h15, on fait les malins, on croit qu'on va torcher ce 6c+ avant la nuit. Candice s'y reprend à plusieurs vols mais bloque un mètre sous le relais. Pieds fuyants bien glissants, point s'éloignant. Ca passe pas aujourd'hui. La nuit arrive. A mon tour d'aller sauver les meubles en moul' à la frontale. Ben arrivé au dernier point, même combat. J'ai beau dynamiser pour aller chercher la dernière bonne écaille, je n'ose pas la quitter. En plus, la chute est moyenne ici avec un petit bombé dessous. On est quitte pour finir la séance sur un but et une descente sur un seul point (heureusement ce sont des scellements). Il fait vraiment vite nuit. Serait-ce la der du soir en extérieur ?

Nous avons fait :
- je nettoie donc j'essuie (6b). Un pas qu'il faut oser dans le dièdre. Un bien beau final
- Titanic ta mère (6b+). Très beau dièdre après un premier pas loin d'être facile malgré les apparences. Fin en dalle.
- Attention chute de concorde (6c). Début pas trop dur (6a+) puis dalle finale sur toute petites prises et pieds fuyants. Superbe !
- Glissement de tes reins (6c+). Contrairement aux apparences, c'est dur tout le long.

Cela faisait longtemps que cette rubrique n'avait pas été publiée. Enfin un beau ciel du soir même si les montagnes gagneraient à être mises en valeur avec un petit coup de pinceau blanc (c'est pour bientôt sans doute). C'est quand même nettement plus photogénique ce ciel avec ces beaux nuages qu'avec un ciel limpide monotone. A comparer avec la barrière du Ferrouillet, certes rougeoyante, prise la veille au soir.

Il est déjà 10h et le soleil tape fort. Je m'apprête à rentrer à la maison quand j'aperçois un renard en pleine lumière dans une prairie. Il semble bien décidé à chasser les souris et n'a pas beaucoup de vigilance. J'approche sans trop de difficulté sur un chemin un peu masqué par des haies puis arrive en bordure du champ. Il n'y a plus rien à espérer ici. A moins d'un immense détour dans la forêt sans pouvoir l'observer et en risquant de le faire fuir, je ne peux pas progresser davantage en ce terrain trop découvert. Il n'y a plus qu'à espérer qu'il s'approche un peu. 

Après avoir été harcelé par les corneilles, il s'énerve et finit par quitter les lieux et regagner la forêt. J'ai l'intuition qu'il va revenir car il a déjà échoué à plusieurs reprises dans ces captures de proies. Et effectivement, dix minutes après, il réapparaît un peu plus près sur une autre partie du champ. Il continuera à chasser de manière infructueuse mais ne s'approchera pas davantage, gardant en permanence la proximité de la lisière du bois.

Tant pis, cela reste un moment très sympa de pouvoir l'observer un long moment à moyenne distance, d'autant que je suis de plus en plus attaché aux images montrant les animaux dans leur biotope même si ici, avec cette lumière, c'eut été quand même top qu'il se rapproche un peu (beaucoup ?). 10h45. Goupil regagne le couvert. J'ai le sentiment qu'il n'en ressortira pas. Je quitte les lieux calmement en regardant encore une bonne dizaine de minutes le champ dans le rétro au cas où.