Par monts et par mots

Séance d'escalade à St-Pancrasse avec Thibaut, LE spot de grimpe de la vallée du Grésivaudan. Panorama exceptionnel et voies variées mais ce n'est pas non plus le rocher cinq étoiles. Surtout en cette période de sortie d'hiver où les prises sont sales. Première longueur et je découvre que je n'ai pas récupéré de la voie d'avant-hier dans les avant-bras. Je surprendrais toutefois à faire une seconde voie "dure" (pour moi) après être sorti totalement occis de la précédente. Comme quoi...

Nous avons fait lors de cette petite séance de couenne au secteur DT :

- Opale : 6a+ pas si facile et soutenu sur a-plats
- Evasion : 6b idem la précédente mais en un poil plus dur
- Passages d'anges heureux : 6c très soutenu sur près de trente mètres
- L'évadé d'alcaprise : 7a du même style que la précédente avec deux pas plus difficiles demandant de bons blocages

C'est au printemps que l'on a le plus de chances d'observer ce magnifique animal, pas si rare mais assez discret et farouche. Je le vérifie chaque année lorsqu'en début de matinée ou en soirée (ou parfois en journée par temps frais et maussade), il quitte son gîte pour venir brouter les tendres pousses du printemps. Il n'est d'ailleurs pas le seul à se montrer. Le printemps, c'est surtout la saison des oiseaux. Avec cette neige fraîchement tombée, les pinsons des arbres par exemple, cherchent les zones déneigées en quête de nourriture.

Importantes chutes de neige sur nos massifs en ce moment.

En Chartreuse, dans le secteur du col du Coq, il est tombé 20 cm et sans doute un peu plus autour de 2000 m d'altitude.

Quelques clichés à lambiance hivernale mais sous une lumière printanière donnant un aspect assez inhabituel avec des ombres limitées.

J1 d'un petit séjour de trois jours avec Thibaut qui, compte tenu de la météo, se transforme en trois fois un jour et, pour le moment, en une première journée (on verra si le ciel veut qu'il y en ait d'autres...). Direction Presles pour espérer sortir une voie avant la pluie. Mauvaise surprise : au sommet des rappels de Tatacha, il y a du vent de sud et il ne fait pas très chaud. Je suis en tee-shirt avec seulement une carline manches longues dessus. Après deux rappels, le ventilo devient faible et le soleil perce à travers les nuages : le sourire revient.

La première longueur met immédiatement dans l'ambiance malgré l'apparence débonnaire vue du bas : ça va grimper et il ne va pas trop falloir se retourner pour voir à quelle distance est le dernier point mousquetonné. ICi on n'est pas chez Fara. D'emblée, le 6b est obligatoire et il faut placer correctement ses pieds en adhérence sur le gris sous peine de bivouaquer. Le pas de départ de L2 est sur-dur puis ensuite, c'est splendide sur des gouttes d'eau grises et orange. On est sous le grand toit qui est pour moi. Après un départ facile, suit une fissure déversante en 6c, pas très difficile mais on n'est pas tranquille. Ici, on n'est pas chez mémé et on n'a pas trop envie de penduler en cas de vol et de devoir remonter au jumar sur la corde. La sortie en 7a+ n'est même pas essayée en libre. Une pédale et hop on mousquetonne le dernier point. Encore un pas d'un bon 6b obligatoire pour rejoindre le relais. On respire et on y va. Si on tombe, pas de bobo mais on va penduler comme un saucisson au-dessus de 100 mètres de rien et on est quitte pour une partie de jumar. Pas de ça aujourd'hui, ça passe. Quel dévers !! On doit se déporter de dix à quinze mètres du relais précédent !

La suite est à nouveau sur du gris sans pied. Le départ de L4 est engagé : je suis bien content de m'être coltiné le toit parce que Thibaut est très concentré pour sortir le passage et les points sont loin. C'est peut-être là que le 6b+ est obligatoire et on n'est pas à l'abri d'une zipette.

A relais, je me caille (le vent est revenu), d'autant qu'on ne peut pas grimper vite et qu'il faut minutieusement choisir ses pieds. Dans l'ultime longueur, je suis obligé d'empoigner un point (mais bon, ce n'est pas le premier) et de me vacher dessus de peur de me faire arracher de la paroi par une rafale. J'ai même le réflexe de tenir mon casque de peur qu'il ne s'envole. Dommage, parce que ce (beau) 6c n'est pas très difficile ou me convient bien.

En résumé, une voie qui nous remet dans le droit chemin, Thibaut, qui n'avait pas grimpé depuis cinq semaines, et moi qui avait pris l'habitude de grimper sur des itinéraires trop équipés et avec des pieds évidents. Cette fois, pas de goût de "pas assez", on a eu ce qu'on était venu chercher : de la belle escalade soutenue. Merci BBX.

Presles, Paroi rouge, "droit chemin". ED- 7a+ (6b+ obl.) : 6b ; 6c ; 7a+ ; 6b/c ; 6b(+?) ; 6b+ ; 4c ; 6c

Week-end pascal suite après une journée en famille sous un fort mistral. Direction les dentelles de Montmirail dans le Vaucluse, un lieu fabuleux de renommée européenne qui fait que bien sûr, on n'y sera pas seuls. Direction le rocher du Cayron où un site école propose des voies d'escalade du 5b au 7a. A l'arrivée, la vue est superbe sur la chaîne du Grand Montmirail.

Comme prévu, il y a du monde. Je suis même surpris par l'inconcsience de certains : des familles entières y compris des bébés sans casque en farniente au pied de la falaise et même mieux : pas tout à fait au pied là où l'on pourrait être protégé. Non, pile entre trois et cinq mètres du rocher, là où tombent les (certres très rares) pierres. Durant cet après-midi, j'en ai vu tomber au moins trois...

Quelques longueurs très belles sur un rocher curieusement peu patiné malgré son succès. Concernant les cotations, sans vouloir polémiquer mais pour informer, il est clair que les Dentelles ont réputation de ne pas être faciles (rajouter un petit + pour être dans la norme). Mais là où j'ai été surpris, c'est dans les longueurs avec des pas de blocs. Il faut être largement du niveau. J'ai fait deux 6a qui en fait, comportent à chaque fois un passage sur cinq mètres qui vaudrait largement le 6b en grande voie puis une suite qui ne dépasse pas le 5b. La cotation 6a semble être donc une moyenne des deux.

Après cette belle après-midi au soleil avec Val, on rentre sur l'Isère par l'itinéraire bis et ses routes bucoliques désertes pendant que la satanée A7 est sur-saturée, non sans s'offrir un restau à Saou. On y était venu en 2005 et on en garde un souvenir impérissable. Si vous passez dans le coin, n'oubliez pas de réserver à "l'Oiseau sur sa branche". Haute gastronomie et ambiance du style "ici on ne se prend pas au sérieux (alors que c'est du haut niveau et qu'on pourrait se la péter)".