Publié le 17 Juillet 2012
Timing parfait : nous arrivons au pont de l'Alpe au moment où le soleil pointe son nez derrière l'aiguillette du Lauzet. C'est qu'il fait bigrement frais en cette belle journée de vent de nord.
Panorama à couper le souffle dans cette vallée de la Guisane avec les Agneaux en toile de fond. Je passe sur le Davin qui est en passe de devenir un entonnoir caillasseux. Jean-Pierre, qui ne regarde que les montagnes, va-t-il venir taper le caillou droit devant lui ?
Ben non, il arrive entier au pied de la paroi. Et non encore, le timing n'était pas parfait. La voie est à l'ombre et le restera jusqu'à midi. On va se peler l'oignon et le 6c, c'est déjà dur avec les mains alors sans les mains... L1 bien soutenue en 6c impose de saucissonner avec repos sur les points en soufflant moult fois sur les doigts. Rien à faire, ils restent insensibles. C'est un poil mieux dans L2 mais un poil seulement. Toujours 6c mais nettement moins soutenu.
L3, toujours 6c mais avec le soleil rasant. Ca va mieux et on peut grimper à peu près proprement. A peu près car je vole deux fois. L4, 6c encore. Cette fois, ça passe mais je suis en second. Ca compte pas. L5, enfin on se repose (6a). Pile en-dessous, les grappes de ferratistes attendent qu'on leur envoie un obus. Ils ne vont pas tarder à être servis mais fort heureusement, ils auront décampé avant.
Une fin un peu moins dure (6a, puis 6b demandant de la lecture, hein JP ?) et nous voilà au sommet du pilier. On peut redescendre, d'abord en rappels puis par la via et enfin un dernier rappel pour retrouver les sacs. Et là seulement ou pourra passer en mode tee-shirt.
La voie s'appelle "Bébert sur prises" et des prises, il n'y en a pas beaucoup. 5 longueurs de 6c, 2 6a, 1 6b avec de féroces pas de dalle. Une très belle voie malgré le jardin médian, rééquipée il y a peu par Gérard Fiaschi.
La journée se termine dans un chalet pittoresque, dans le lequel il faut enjamber les goujons, les coinceurs, les chevilles, les mousquetons, le perfo et tout le barda. Eh oui, un grand merci au Maître Cambon qui nous a offert l'hôspitalité dans son chalet haut-alpin en vue de grimper le lendemain dans son fief.