Ca y est ; je viens enfin de renouveler mon matériel d'escalade. Certains vont crier en sachant que j'ai grimpé avec la même corde pendant près de douze ans ; que j'utilise des dégaines dont certaines datent de 1994... Entre temps, Dan m'avait gentiment prêté une corde en bon état mais avec l'utilisation intensive que j'en fais, il fallait déjà songer à changer. Et puis, il y a le poids. Le matériel a évolué. Alors voilà, j'ai investi. Des nouvelles paires et une corde. Et autre nouveauté, le recours au hissage du sac dans certaines grandes voies, pour rendre l'escalade encore plus confortable. Après quelques utilisations, voici ce que j'en retire.
- Dégaines Petzl Ange S/L 10/17 cm En main, la différence de poids est flagrante. Sur 12 dégaines, j'ai fait moit-moit S/L (du côté de la corde, de l'autre que des S) et moit-moit 10/17 cm. Mon pack a chuté de 1700 à 1000g. Le résultat est sans appel !!! Bien sûr, mes vieux Spirit sont bien plus lourds mais la sangle en Dyneema allège aussi considérablement l'ensemble.
Les doigts sont fluides et les mousquetonnages aisés. Pas de problème de ce côté. En revanche, un petit regret : ne pas avoir pris que des Ange L (du côté de la corde seulement). Pour 5g de plus par mousqueton, on a quand même une meilleure ouverture. Dans les deux cas, les Petzl Spirit même ceux des années 90 restent au-dessus en terme de facilité de mousquetonnage, surtout avec une corde à double. Le doigt des Ange S est vraiment petit et à préférer pour une utilisation avec corde à simple.
Reste la longévité. On en reparle dans quelques temps, j'espère le plus tard possible.
En main, la différence de poids est flagrante. Sur 12 dégaines, j'ai fait moit-moit S/L (du côté de la corde, de l'autre que des S) et moit-moit 10/17 cm. Mon pack a chuté de 1700 à 1000g. Le résultat est sans appel !!! Bien sûr, mes vieux Spirit sont bien plus lourds mais la sangle en Dyneema allège aussi considérablement l'ensemble.
Les doigts sont fluides et les mousquetonnages aisés. Pas de problème de ce côté. En revanche, un petit regret : ne pas avoir pris que des Ange L (du côté de la corde seulement). Pour 5g de plus par mousqueton, on a quand même une meilleure ouverture. Dans les deux cas, les Petzl Spirit même ceux des années 90 restent au-dessus en terme de facilité de mousquetonnage, surtout avec une corde à double. Le doigt des Ange S est vraiment petit et à préférer pour une utilisation avec corde à simple.
Reste la longévité. On en reparle dans quelques temps, j'espère le plus tard possible.
- Corde Beal Joker
Là, c'est un changement encore plus radical. Grimper en simple en grande voie peut faire peur : si il n'y a pas de rappel, on peut ne prendre qu'un brin. C'est hyper appréciable pour le portage mais en cas de retraite, on est limité à 25 m de rappels. Galères possibles. Autre crainte, l'assurage sur un brin. Je suis tranquille au niveau résistance : je n'ai encore pas vu une corde casser. En revanche, le diamètre de 9.1 incite l'assureur à être vigilant. Il y a deux ans, Patrick chutait lourdement d'une quinzaine de mètres en ayant mousquetonné qu'un seul brin sur corde à double 8.8. Devant en plus éviter la chute des fragments du bloc qui l'avait entraîné, je m'étais jeté sur le côté et le freinage avait été douloureux avec près de trois semaines sans grimpe en raison d'une grosse brûlure de la main. Avec la Joker, on a un freinage un poil supérieur que sur un brin de corde à double mais il faut être vigilant. Depuis, j'utilise souvent (mais pas systématiquement) un gant, par ailleurs bien appréciable dans les rappels. Par contre, on a vraiment la sensation de grimper sans être encordé. Les mousquetonnage sont fluides, on tire le mou ultra facilement, l'assureur donne du mou sans forcer. bref, je ne pensais pas qu'il y aurait tant de différence. C'est vraiment une super corde d'autant que la force de choc est excellente. C'est aussi un des critères permettant de facilité le freinage. J'ai enrayé deux chutes avec sans aucun souci. Je suis donc tranquille de ce côté.
- Attache 3D Petzl
C'est un point de détail mais j'en avais marre de mes vieux mousquetons à vis qui grincent et parfois se coincent au niveau de la vis justement. Là, c'est du propre, ultra léger, en forme de poire parfaite pour le cabestan, avec la petite marque rouge si c'est mal verrouillé. Nickel pour les relais.
- Sac de hissage
Stéphane (Bauzac) m'a définitivment convaincu. Quel plaisir de grimper en tête avec un seul brin et surtout, de ne pas avoir à porter sa bouteille d'eau et ses chaussures au baudrier ou encore sa polaire à la taille. Et encore plus : quel plaisir enfin de grimper en second. Je n'aime pas grimper en second. Bien sûr, dans les voies engagées, on souffle parfois en arrivant au relais et on est bien content de voir partir le copain en tête dans la longueur suivante. Mais globalement, je n'aime pas grimper en second. On regarde moins, on est moins précis, on n'a pas le plaisir de "cocher" la longueur, on est mal dans les traversées et en plus, on porte le putain de sac. Je suis donc définitivement convaincu de la technique du hissage de sac. Elle a aussi l'avantage de laisser une corde dispo en cas de rappels impromptus ou obligatoires. Pour cela, je voulais un sac avec un système de portage acceptable, une forme ovale permettant un hissage aisé même avec frottements, un compartiment sécurisé pour téléphone, clefs, papiers et enfin un litrage moyen pour les voies à la journée sans matériel d'alpinisme. J'ai trouvé tous ces critères dans le Mescalito 24 de Metolius avec pour bémol le prix qui est le même que les modèles plus gros volumes de Petzl ou BD => 100€. Mais quand on aime, on ne compte pas. Après utilisation, le portage s'avère très bien, le rangement des sangles de portage au départ du hissage permet de les protéger (par contre c'est une manip pénible si il faut les remettre dans la voie à un moment où le sac aurait besoin d'être porté). La forme permet de limiter le frottement du sac dans les portions peu verticales. Bref c'est un produit quasi parfait mais j'avoue que le litrage est un peu limite : deux polaires, deux petits coupe-vents, 2 litres d'eau, deux paires de baskets, quelques biscuits et on est plein. On va dire que ça oblige à limiter ce que l'on emporte et du coup, on ne hisse pas trop lourd. A noter enfin en ce qui concerne le hissage que le dispoitif n'est pas adapté aux voies faciles et végétatives sous peine d'avoir plus de galères que de confort. Et aussi, qu'il ne faut pas attacher le sac à bout de corde (sauf si on part pour une longueur de 50 mètres) pour que le second puisse l'accompagner avec un bout de corde lorsque le relais à venir n'est pas dans l'axe du précédent. Sinon, on invite le sac à faire de beaux pendules avec coincements possibles.
- Poulie bloqueur
Pour hisser, j'ai utilisé jusqu'il y a peu un ropeman qui est largement suffisant même pour un petit diamètre de corde mais j'ai pu enfin tester la nouvelle micro Traxion de Petzl. Je dois dire que c'est préférable au ropeman. Avec une vraie poulie, le confort de hissage et bien meilleur. Le produit n'est pas donné, est plus encombrant qu'un ropeman mais ça en vaut la peine, d'autant que poids reste très limité et très proche de celui du ropeman. Par contre, je n'ai pas encore réfléchi mais il faut que j'y accroche un bout de ficelle parce que la manip en pleine paroi, c'est le meilleur moyen de perdre la poulie et il n'y a pas un bout de cable comme sur le petit bloqueur de chez Wild Country.
En résumé, malgré de petits inconvénients mineurs comme dans chaque situation et de petits ajustements à faire au fur et à mesure des sorties pour maîtriser au mieux son matériel, cet investissement correspond parfaitement à ma pratique actuelle de l'escalade. Je sais aussi que je peux partir léger en montagne pour des courses pas trop dures ou d'arêtes ne nécessitant pas de rappel ou pas de rappel supérieur à 25 m dont je suis sûr de sortir : un brin de 50 m que je peux utiliser en double pour progresser sur les arêtes ou à corde tendue avec possibilité de le mettre en simple sans inquiétude si besoin pour tirer des grandes longueurs et un jeu de douze dégaines ultra light. Les horaires des marches d'approche devraient encore tomber et le confort de celles-ci augmenter ! C'est qu'on va bien finir par avoir quatre dizaines au compteur et qu'il faut se ménager pour la suite.