Par monts et par mots

Le Grand Replomb hier soir avec un bout d'arc-en-ciel. La neige a bien fondu depuis les images d'avril !

Le même ce soir avec un saupoudrage à 2000 m. Les névés reprennent vite un blanc limpide.

Au matin, je ne pensais pas trouver un ciel aussi lumineux. Coup d'oeil à l'ouest et ça semble même s'éclaircir davantage. Il est 9h, le petit déjeuner a été englouti. On laisse le camp en place et on part pour une jolie petite boucle entre alpages, épicéas et clairières.

Le Taillefer, ou plutôt son antécime le rocher Culasson est omniprésent en toile de fond. Un décor parfait, contrasté à souhait.

Nous sommes absolument seul car le coin est à l'écart du sentier classique. En chemin, on s'arrête devant tout ce qui peut nous intriguer.

Le fourmilière, l'orchidée, les traces d'animaux...

Et un peu plus loin, la vue sur Belledonne, le Vercors avec l'impression d'être au-dessus des nuages.

Onze heures. le ciel, encore limpide, commence à se voiler à l'horizon. On a exploité au mieux le créneau. De retour aux tentes, on passe en mode déjeuner avancé et démontage du camp.

Retour à la mi-journée dans la même ambiance que la veille au départ. Un splendide week-end avec les filles : Emma, Emie, Stella, et l'ami Nico.

Elles attendaient ça depuis plusieurs semaines. Aujourd'hui, c'est le départ pour le premier bivouac de la saison. Avec les enfants, on n'a pas trop le choix. Pour éviter toute galère (déjà qu'il faut plusieurs heures de préparatifs/rangement au retour), il faut une météo à minima correcte. Un créneau court mais sûr semble (enfin durant ce sale printemps !!!) se dessiner pour samedi/dimanche matin alors feu.

Après une matinée ensoleillée, le départ en milieu d'aprem se fait sous un ciel menaçant. Mais le sourire se lit sur toutes les lèvres et c'est bien là l'essentiel.

Une heure de marche pour les petites (et donc pour les grands, chargés comme deux gros ânes) au départ du parking du Poursollet dans le massif du Taillefer et nous voici sur la place convoitée.

C'est un moment fort appréciable pour les deux papas et leurs filles. Des moments rares qu'il faut savourer.

Le feu rempli son double contrat : cuisson et chauffage. C'est qu'on en a bien besoin ; la température déclinant vite à cette altitude. Le thermomètre tombera à 5°C durant la nuit ; +9°C à l'intérieur de la tente. Ca reste tout confort. Les filles dormiront non stop et le duvet minimum du Papa (730 grammes) suffira amplement.

21h30. C'est déjà tard pour les petites qui sont bien claquées. Extinction des feux (mais pas du feu) sous l'œil du rocher Culasson non sans avoir eu la chance de voir, furtivement mais sûrement, deux chevreuils se poursuivant et passant en courant à proximité du campement.

18h. C'est l'heure de l'apéro au plateau de l'Arselle à Chamrousse. Direction les rochers de l'Homme. La face est déjà plongée dans l'ombre mais en action, il ne fera pas froid. La voie choisie est broken towers. Je l'avais faite avec Thibaut il y a trois ans. J'en garde le souvenir d'une voie dure où j'avais pas mal tiré aux points mais avec l'entraînement actuel, on peut espérer quelque chose de beaucoup plus cool. C'est donc avec plaisir que j'y reviens avec Candice. Grimper sur corde à simple est agréable ; grimper sans sac en second également. Le petit désagrément du hissage de sac est secondaire même dans ce rocher peu adapté avec pas mal de becquets qui ralentissent voire stoppent le sac. Au final, une belle voie avec de bien beaux mouvements d'escalade. Le rocher est toujours aussi peu photogénique mais l'escalade toujours aussi belle ici. Encore une fois, ce rocher demande de la lecture et si on ne voit pas toujours les prises en arrivant dessous (en même temps en escalade, c'est rare qu'on arrive de dessus !!!) on peut parfois faire du 7a dans du 6b. Cotations : 6a ; 6a ; 6c ; 6a ; 6c ; 6b+ ; 6a+. Ensemble TDsup

Elle n'a pas encore de nom, enfin, pas à ma connaissance. J'avais remarqué des cordes fixes fin 2010 lors de mon passage dans la voie de l'Accu. Il était temps de visiter cette toute nouvelle voie, équipée par les guides de la Mure (P. Huss & co) au Grand Bec de la Roizonne. Sur le site du CAF de la Mure, Nicolas Arthaud avait laissé un commentaire lors de son passage dans cette voie, d'après lui pas tout à fait terminée d'être équipée. Ce n'est donc pas sans une petite appréhension que nous allons voir, d'autant que nous partons light avec juste un brin de corde à simple. Pas très pratique en cas de retraite mais on a l'intention de sortir par le haut.

Le rocher est connu : du gneiss comme on en trouve à Chamrousse avec une escalade à dominante athlétique sur réglette. Le voie n'est pas très difficile. Le plus dur se situe dans L1 (6a ou 6a+) avec des points un peu éloignés justement là où c'est le plus dur. Mais ça passe. La Joker qui fait là sa deuxième sortie se fait à peine sentir. Les dégaines Ange ont bien allégé le baudrier. Il faudra que je fasse un petit bilan de ce nouveau matos après quelques sorties.

La suite de la voie est assez homogène dans le 5c. Ca déroule et c'est parfait pour ne pas faire souffrir la phalange qui me fait mal depuis quelques semaines. La voie remplit parfaitement ce que je lui avait doublement demandé : parfaire ma connaissance de l'ensemble Belledonne - Taillefer et permettre de grimper sans forcer.

Le tout face au somptueux massif de l'Armet, temple de l'alpinisme hivernal et du ski de pente des Alpes. Dans L5, qui comporte deux passages en 6a, les points sont un peu éloignés dans le dur. Du coup, on se demande si les deux points annoncés manquants par Nicolas dans L1 et L5 ne le sont pas toujours. M'enfin, c'est passé quand même. Une jolie petite voie TDinf, un petit cran au-dessus de la voie de l'Accu. Ca fait deux voies dans le secteur. Bon toujours cette descente un peu casse-patte dans le couloir sud-ouest mais le pire, c'est qu'il va falloir la refaire une autre fois (au moins) parce qu'une troisième voie est en cours d'équipement plus à droite. Un secteur en pleine mutation qui deviendra de plus en plus intéressant lorsque les accès/descentes seront mieux tracées et les prises délichénisées. A suivre.

Voir aussi chez Jo, le compagnon du jour.