Par monts et par mots

C'était prévu depuis quelques jours : aujourd'hui c'est balade-enfants avec les Büsch. La météo n'est encore pas très stable. On opte pour une destination proche avec de quoi voir côté nature. Direction le col du Coq pour une montée au col des Ayes avec Emma (deux ans) Cat et Nico ainsi que Emie, Stella et Val. Il y a des fleurs, des bouts de névés. De quoi occuper les plus jeunes même si Emie est quelque peu découragée par un plat-ventre droit dans la boue.

Puis nous poussons un peu plus haut afin d'approcher des chamois. Tout le monde réussira (pour certaines, ce fut le premier) à le voir car ici, ils ne sont pas très farouches.

Le vent est sensible. Il fait frais. Aussi, nous redescendreons plus bas, plus au vert, plus au chaud, plus au beau, pour le traditionnelpique-nique champêtre du côté du col du Baure. Décidément;, la météo a du mal à se mettre au stable depuis un mois mais fort heureusement, il y a toujours moyen d'exploiter les créneaux.

La classique de fin de saison du Bertorcheur. Ce soir, je suis invité ainsi que Steph Bauzac. Montée toute en baskets sous une belle lumière.

Quelques passages encore enneigés feront presque regretter les baskets aux moins prévoyants mais ce n'est point trop gênant.

Quelques petites accélérations sur l'arête histoire de prendre quelques photos sous de jolis angles et c'est déjà le sommet.

Jo a tout prévu, même les bières. Et c'est même bibi qui les aura portés. Prétexte des deux plus anciens : le plus jeune et le plus léger (j'ai pris les skis ultra light). Deux contre un, armés de bâtons de skis bien pointus. Je capitule.

Coup d'oeil au Grand Pic

Jo dans les startings-blocks.

Et c'est Steph qui ouvre le bal face à l'astre royal. Pour ma part, pas une descente mémorable mais je suivrai la tête haute mes deux compères équipés de skis larges. Une chose est sûre : je ne sais plus skier avec des allumettes.

Cette année, le temps froid et humide d'avril a prolongé la saison de ski d'un mois sans modifier les limites basses skiables et en améliorant les quantités en altitude. Du coup, ça descend encore jusque vers 1300 m dans les versants nord bien protégés de Chartreuse. Mais pour le grand ski, c'est terminé, à moins d'un hypothétique retour de l'hiver en mai. Toutefois, il reste sans doute un beau tricotage à faire sur les hauts plateaux pour qui serait motivé. Là encore, c'est hypothétique pour moi car l'envie de profiter du printemps autrement est grande elle-aussi. En attendant, j'ai deux heures devant moi ce mercredi apès-midi, de quoi faire un footing. Du coup, pour valider le sixième mois consécutif de ski sur ce sommet d'à peine 1700 m d'altitude, me voici de retour en baskets sur Pravouta. La montée se fait en trotinant au milieu des jonquilles.

Coup d'oeil à la dent de Crolles : c'est fini pour le ski. Le foehn a mis un terme à la neige tombée en avril.

Au sommet, je chausse les skis et descends le plus bas possible versant ouest. De quoi faire quelques virages sympathiques. L'orage menace sur le Grand Som alors je ne traîne pas. Déchaussage à 1500 m, remise des baskets et retour au sommet par l'arête sud-ouest au pas de course : 13 minutes tout rond skis sur le dos pour 260 m de dénivelé.

Versant nord-est, la neige a pris une belle plaque. Deux ou trois passages dry sont nécessaires. Cette fois, c'est vraiment fini. Ca déchausse à 1450 dans la forêt. Il y aurait sans doute moyen de descendre plus bas mais c'est sans intérêt.

C'est toujours mieux que courir en vallée. On a fait un effort, le paysage prinanier est somptueux au milieu des oiseaux chanteurs et des fleurs. Et le plaisir de quelques virages.

Me revoilou à Presles pour la seconde fois en quatre jours. Une nouvelle voie "Fara" est dans le colimateur : "coucou nous revoilou", dans le secteur "Fhara Kiri". L'attaque se situe peu après cette dernière. Le sentier descend dans la forêt : juste après, on monte facilement jusqu'à une vire (gros genévrier au départ) que l'on suit vers la droite jusqu'au départ de la voie. Goujon pour se vacher car la vire surplombe le sentier d'une vingtaine de mètres. C'est une très belle voie, très bien équipée quoiqu'un peu aérée dans le facile. Quelques câblés pourront dépanner éventuellement.

La voie alterne entre fissures et dalles ; toutes les longueurs sont belles. Rien à jeter. Des longueurs faciles alternent avec les dures. Parfait pour se reposer quoique les 5c ne soient pas si reposants que ça. Le rocher est très bon dans l'ensemble bien qu'il faille rester vigilant ; Loïsyann ayant fait les frais de la prise qui lâche avec le mou-dans-la-main-de-la-corde-qu'on-va-mousquetonner, heureusement sans mal.

Les cotations sont ok dans le dur mais très sèches dans le facile. Si l'on exclut la troisième très courte longueur de transition en 3/4, cela donnerait quelques chose comme : 6a (mur rouge raide) ; 6b (dièdre technique) ; 6b+ (très beau mur gris à trous et à lecture) ; 6c (un pas de 6c au départ en traversée puis avant le relais - 40 m) ; 5c (écailles rouges bralantes : on dirait que tout va tomber mais au final ça semble solide - points éloignés) ; 6c (un pas dur en traversée les pieds sur pas grand chose) ; 5c ; 6b (paraissant herbeux et facile mais il n'en est rien : ça grimpe et c'est beau) ; 5c (beau rocher sculpté pour finir).

TD+ pour l'ensemble ; 250 m altimètre en main.

Week-end dans le sud du Vercors pour les 35 ans de Julie et on réussit on s'éclipser une matinée avec Joël pour une virée à Presles. Quelques minutes de voiture puis de marche et nous voici à pied d'œuvre. Le cahier des charges est précis : être rentré en début d'aprem donc ne pas s'engager dans du trop difficile, d'autant que Joël n'a pas grimpé depuis plusieurs mois. Je lui vends les huit longueurs de Topomaniak, centrées sur le 6a. Comme j'avais déjà fait la première partie dans une combinaison Topomaniak-Chrysanthèmes-Piri avec Philippe, je propose de commencer par les trois premières longueurs des Chrysanthèmes que je n'ai jamais faites. Ca permet de s'échauffer tranquillement (5b ; 5b ; 6a) et de visiter cette voie historique ouverte par la cordée Nominé / Hamon.

Au-dessus de la vire, on rejoint Topomaniak. D'abord par la longueur en 7a+ puis 6a+ dont le premier passage se passe en tire-clou. Ensuite, c'est magnifique dans de superbes dalles grises. Suivent deux longueurs en 6a, toutes les deux aussi belles. Je suis vraiment surpris : cette escalade est tout simplement splendide, c'est à faire absolument sur cette falaise de Presles. Et je ne trouve pas qu'elle soit particulièrement patinée. Même dans le début des Crysanthèmes on sent bien qu'il y a eu du passage mais rien de bien gênant. Six longueurs déjà et on arrive sous le crux : le toit rouge qu'il va falloir franchir grâce à un astucieux louvoiement qui s'enchaîne très bien en 6b/6b+.

Un beau final plein gaz et un ensemble magnifique. Une dernière longueur en 5c et on est sorti sur le plateau sans avoir subit les inconvénients du vent de sud qui souffle en tempête depuis deux jours. On a atteint les 32°C à Grenoble la veille. Un chiffre sans doute historique.