Publié le 19 Avril 2012
Publié le 17 Avril 2012
4h30. Le réveil sonne. Je dois partir pour en enchaînement de Chartreuse (Pravouta/Charvet et/ou dent de Crolles) avec retour à 8h30 impératif. Le ciel est bâché. La belle journée annoncée n'aura pas lieu ou en tous cas beaucoup plus haut qu'escompté : d'apèrs les webcams, il n'y a rien à espérer sous 1900 m. Je tergiverse puis reste à la maison. Cela sera confirmé quelques heures plus tard à Chamrousse avec Stella. En fin de journée, ça semble se dégager alors que le ciel est annoncé couvert. Faisant encore confiance à la météo, j'hésite mais ne part pas. Un coup de fil providentiel de Jo : "je suis au virage du col du Coq, ça semble se dégager sur la Dent de Crolles, je vais voir"...
"Ok ne va pas trop vite j'arrive". 5 minutes pour faire le sac, s'habiller, 15 minutes de voiture dans la spéciale du Coq et j'attaque la montée tambour battant. Je rattrape Jo (qui a la gentilesse de m'attendre) sous le pas de l'Oeille. La lumière est splendide !
J'ai pris les gros skis et je crois que je ne devrais pas le regretter. Il y a encore une bonne partie de la ligne avec sous-couche et ailleurs, en "sentant" le terrain, ça devrait le faire aussi.
Le pas de l'Oeille se remonte intégralement en peaux (une première pour moi) et la lumière déjà splendide se magnifie encore !
Pour l'esthétisme, je trace deux grands Z sur la droite de la voie classique pour viser directement le sommet.
Et pour la première fois (on a beau connaître la course par coeur, on en découvre encore) on débouche directement au sommet le long des grosses corniches qui dominent les abimes de la face est.
20 cm de givre tapissent le Croix. Jo s'émerveille devant cette lumière du soir.
Au nord, le secteur Bellefont/Malissard a fière allure. Je suis sûr qu'il y a encore une belle traversée nordique des hauts de Chartreuse à faire skis aux pieds.
A l'est, Belledonne et ses hauts sommets s'embrasent. Encore plus qu'ici, la saison de ski y est loin d'être finie même si le beau temps revenu on prendra sans doute la direction des hauts massifs.
J'attaque la descente en rejoignant le pas de l'Oeille afin de faire quelques images de Jo le rider dans la directe. La neige y est excellente.
Quel autre sommet permet à la fois de skier cinq mois de l'année, grimper des voies équipées ou en TA, faire de la rando courte ou longue, facile ou du vertige, permet de faire du parapente, du base jump avec 2000 m de chute ?
Pour un 17 avril, c'est plutôt pas mal. La vire est encore entièrement comblée mais je ne résisterai pas au petit saut
Il faut ruser dans la traversée et, moyennant un passage en "marchant avec les skis" sur cinq mètres dans un mélange de neige-cailloux, aucune touchette ne se fera jusqu'à la voiture. Il faut, pour cela, aller chercher la combe plein ouest où passe le sentier d'été à l'extrême gauche du champ (droite en descendant).
Et voilà le travail : 700 m de bon ski, déchaussage à la voiture, lumière démente, le tout improvisé à la dernière minute. On appelle ça un "hold up". Et qui sait, ce n'est peut-être pas la dernière dent de la saison.
Pour être complet, allez faire un tour du côté de chez Jo ou chez Volo plus plus d'infos pratiques.
Publié le 17 Avril 2012
Je ne pouvais pas en rester sur cette sortie avec Stella. Chamrousse ferme dimanche prochain (dommage, la neige devrait y rester encore un bon moment) ; ensuite, il faudra faire de la bagnole pour aller en station. Autant dire qu'avec la neige fraîchement tombée, le peu de monde encore enclin à skier et la fenêtre météo de ce mardi, je n'hésite pas une minute pour une dernière sortie avec ma petite Stella.
C'est comme en plein hiver avec des sapins plâtrés et une neige froide qui glisse à merveille. Malheureusement, la mer de nuage est beaucoup plus haute que prévue et à tendance à monter. A la mi-journée, les 2/3 de la descente de la Croix eu Recoin se font avec une visibilité quasi nulle. Je deviens même le "sauveur" de quelques skieurs égarés complètement perdus malgré le balisage (c'est dire si on n'y voyait rien). Il faut surveiller les enfants de près : on n'a pas le droit de les perdre là !
Trois Croix et un Robert. On en restera là pour aujourd'hui. Objectif atteint : Stella restera sur une bonne impression et les progrès sont là. Elle commence même à bien conduire parallèle en traversée avec le virage chasse-neige. Une petite quinzaine de sorties pour son premier hiver, une petite vingtaine pour celui-ci. Les petits progressent si vite. Maintenant, elle attend le soleil pour aller bivouaquer. c'est pour bientôt sans doute.
Publié le 16 Avril 2012
Publié le 14 Avril 2012
Ce samedi, la neige est redescendue autour de 1100 m sur le Vercors, un poil plus haut en Chartreuse. Il n'y a pas grand chose à espérer en outdoor de cette journée où il pleuviotte en continu en bas et pourtant, il serait intéressant de valider en avril les deux sommets qui dominent la maison, pour un cinquième mois conséutif. J'ai beaucoup tourné dans ce coin avec la grosse poudre de cet hiver et je sais pour m'y rendre régulièrement qu'on trouve la (vieille) neige encore en Chartreuse à 1200 m dans les versants nord. J'imagine alors un petit circuit de presque 1000 m de dénivelé qui pourrait bien skier intégralement. C'est original à cette époque et se balader sous une petite neige est toujours agréable. Me voici donc au départ du col du Coq pour une première montée bien enneigée au Bec Charvet. Il y a encore plus de 50 cm en versant nord et vers 1600 m, une bonne carapace de l'ordre du mètre. Si ce temps maussade perdure, on pourrait bien valider le mois de mai...
J'étais parti pour skier la face nord en boucle mais les 150 derniers mètres de montée sont déneigés et je n'ai pas envie de porter ; aussi je tire à gauche dans la directe nord-est que je n'ai jamais skiée (quelqu'un l'a-t-il déjà faite ?). Je sais que le crux à 55° est déneigé mais l'idée est de montée au plus haut dans l'amphithéâtre et de chausser. D'après l'alti bien calé, je chausse à 1670 m soit 70 m sous le sommet dans l'angle gauche de la face. A droite, le crux est entièrement sec, normal.
La visibilité est bonne. Deux virages sautés à 45° et la pente se couche ; deux autres virages plus raides pour passer une sorte de rimaye et je suis déjà dans la grande pente médiane, celle qui part en avalanche en hiver. Il y a 10 cm de neige fraîche certes collante, posée sur du névé mais avec un peu de vitesse et des skis fartés et larges, le ski reste très agréable. Dans l'échelle de qualité de neige "skitour" qui comporte six degrés, on serait dans le niveau "médian sup" ; soit 4/6.
Je poursuis dans la trouée de l'ancienne piste de ski où il y a du boulot pour les années à venir : les écolos devront s'occuper de démonter l'ancien téléski aux pylones bien rouillés et les skieurs d'entretenir cet espace ouvert (qui en l'occurence sert aussi aux animaux qui trouvent là une rare aération à cette altitude) qui commence à être progressivement envahi par la végétation. Je skie le plus bas possible, jusqu'au virage 1220 de la route de St-Hugues encore bien enneigé.
Là, je mets les skis sur le sac pour remonter à Pravouta par le sentier déneigé de la face sud-ouest où la neige fraîchement tombée fond et me coule dessus dans la forêt. Ambiance humide garantie, surtout à chaque fois que les skis touchent une branche. Je finis par chausser vers 1400 m.
Je serais tenté de skier en aller-retour cette face ouest jusqu'à cette cote mais je n'ai pas le temps. Il faut choisir et j'opte pour la nord-est.
Les conditions y sont très bonnes dans le haut et de plus en plus collant dans le bas mais ça reste du bon ski jusqu'au chemin du versant nord du col des Ayes que je descends un peu avant de remettre les peaux (là encore, j'aurais pu aller plus bas).
Une dernière courte remontée m'amène à ce col tristement célèbre pour son côté dangereux malgré son altitude (1550 m) et la forêt qu'il ne domine que de quelques mètres. Une plaque s'en détache très souvent et en hiver, il faut y être très méfiant. Aujourd'hui, c'est "tranquille".
Je finis par le versant sud où je pensais trouver quelques bandes de vieille neige pour rentrer mais là, faut pas rêver : c'est sec. Je pense un instant finir à pied puis commence à me laisser glisser sur 3 cm de neige fraîche posée sur l'herbe et me rends compte qu'il n'y a pas de cailloux dans cette prairie. Seulement des gros la rendant inskiable par 30 cm de neige qui les masquerait mais là, ils sont parfaitement visibles et il suffit de les éviter. De fil en aiguille je termine sans une seule touchette à l'entrée de la forêt où je ferais seulement 20 m de portage à la descente sur 900 m de ski. Du bricolage certes (trois courtes descentes respectivement de 450 ; 320 et 130 m) mais de quoi se faire plaisir et c'est là l'essentiel non ?