Publié le 21 Juin 2020

C'est le nom d'une voie ouverte par BBX en face est du Gerbier, à gauche du Grand Couloir. C'est aussi ce qui va se passer à notre arrivée au pied de la paroi : un bruit fend l'air. L'idée de wingsuiters est rapidement évacuée. Je me jette à terre sous un mini bosquet. Une pierre, sans doute d'une taille suffisante pour que le casque, non encore porté, ne soit d'aucune utilité, s'abat à l'attaque de la voie. Personne n'est touché et cela ne tapera qu'une seule fois mais on se rappelle que même dans une voie équipée, le danger n'est pas totalement écarté. D'où vient-elle ? Un bouquetin sur une vire ? Le vent ?

En ce qui concerne la voie, l'apparente maîtrise de notre duo (5h15 voiture-voiture !) ne doit pas occulter les quelques "serrages de fesses" de votre serviteur en raison de l'éloignement des points. Si les passages à partir de 6b se font toujours au niveau ou juste au-dessus d'un point, il n'en est pas de même jusqu'au 6a+, avec souvent des pieds fuyants sur un rocher peu adhérant ! Mention spéciale à la dernière longueur qui m'est revenue en tête par le hasard : 3 points pour le crux qui, du même coup, passe facilement puis 6 points pour les 40 mètres suivants qui font faire un peu d'huile !!! L'escalade est en général une succession de mouvements amples pour aller chercher des bons trous. Le rocher est magnifique et la ligne en elle-même de toute beauté. Bravo à Bruno pour dénicher des lignes de cette qualité à une époque où tout semble déjà ouvert.
Cotations :
- 6b (passage teigneux qui surprend après le début rando, 45 m)
- 6a (magnifique et soutenu, 45 m)
- 7a (bloc, infaisable pour moi, pas enchaîné non plus par Ju' qui a largement le niveau, 25 m)
- 6c+ (cotation sévère, 40 m)
- 6b+ (de conti avec un pas un peu plus dur à mi-longueur, points loin, 50 m)
- 6c (un pas où il faut bien réfléchir, ne pas négliger la fin, 45 m)
- traversée sur vire
- 6b+ (45 m, longueur engagée entre les points, ne pas tomber en clippant le 4è !)
- 4b (pour sortir sur les arêtes).

Bibi dans L6 (6c), photo Julien Pierson

Bibi dans L6 (6c), photo Julien Pierson

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Rédigé par lta38

Publié dans #Vercors, #escalade-alpi

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Publié le 20 Juin 2020

On était parti pour Chamrousse avec Stella, en pleine progression dans le domaine de l'escalade, et sa copine Clémence et puis, sur l'autoroute, la station iséroise est déjà dans les nuages avec le vent de nord qui va bien. Il ne reste que quelques minutes pour imaginer un plan B. Les Trois Pucelles s'imposent comme LA solution.

En moins de trente minutes de marche, on se retrouve à pied d'oeuvre et au soleil. Un tout petit vent suffit à rendre l'atmosphère idéale. Après un casse-croûte, on attaque le rappel de 25 m en face ouest. Il n'y a pas foule et c'est tant mieux. La suite se passe en traversant un système de vires avec quelques pas d'escalade très facile (3b new âge) jusqu'à une petite redescente. On opère alors la jonction avec le couloir Grange. Une remontée patinée qu'on pourrait coter 4b aujourd'hui permet de sortir à une brèche.

Approche, rappel, et arrivée à la brèche
Approche, rappel, et arrivée à la brèche
Approche, rappel, et arrivée à la brèche
Approche, rappel, et arrivée à la brèche

Approche, rappel, et arrivée à la brèche

On pourrait aisément se contenter du parcours classique qui consiste à redescendre (court passage de 3b) de l'autre côté puis prendre une rampe qui amène sur les arêtes mais on va corser l'affaire en allant en aller-retour jusqu'à la dent Gérard. Cela se passe par une courte descente sur une rampe facile avant de remonter à une brèche (3b ou corde fixe) et en descendre en rappel sur le versant nord pour rejoindre le pied de la longueur en 4c, bien raide et gazeuse, qui amène à un couloir donnant accès au sommet. Retour d'abord en désescalade dans le couloir puis en rappel. Bien aérien

La dent Gérard et son sommet
La dent Gérard et son sommet

La dent Gérard et son sommet

Tout cela est fort intéressant pour les filles qui apprennent les manips' et pour moi qui voit le rituel d'un guide et toutes les entorses qu'on ne peut pas faire comme quand on est entre potes et a fortiori en solo... Il faut rebasculer par la brèche rappelée une heure avant. La remontée est corsée. Je ne connais pas l'ancienne cotation mais le petit réta vaudrait très certainement 5a en new âge. Un système de rampes en 3 max nous amène sur les arêtes ou il faut poser un dernier rappel pour rejoindre une brèche profonde (à moins d'y avoir préalablement installé la fameuse tyrolienne).

Au pied de la brèche et la cheminée un peu retorse pour y aller ; dernier rappel
Au pied de la brèche et la cheminée un peu retorse pour y aller ; dernier rappel

Au pied de la brèche et la cheminée un peu retorse pour y aller ; dernier rappel

Dernière longueur en 4b (4c ?) puis encore un petit pas en descente où je mouline tout le monde. Une dernière désescalade très facile ramène à la salle à manger. Au final un ensemble complet où je me suis régalé à y conduire les deux copines.

Dernière longueur en (bon) 4
Dernière longueur en (bon) 4

Dernière longueur en (bon) 4

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Rédigé par lta38

Publié dans #Vercors, #escalade-alpi

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Publié le 19 Juin 2020

On s'attendait à ce qu'il ne fasse pas chaud : j'ai pris la doudoune. On s'attendait à ce qu'on marche dans la neige dès les Doménon (repérage la veille...) : j'ai pris les crabes. On s'attendait à ce que les nuages bourgeonnent dès la mi-journée : on est parti à 4h du mat'. Mais on ne s'attendait pas à ce qu'un orage de la nuit déposerait 3 cm de neige au-dessus de 2500 m et verglacerait le rocher. Le retard que cela occasionna associé à la perspective d'une absence de dégel nous fera renoncer dès la voie normale. Aucune envie de passer la journée sur les arêtes crampons aux pieds dans le brouillard. Ce n'est pas grave. C'était magnifique.

Approche au Doménon

Approche au Doménon

Col de Freydane
Col de Freydane
Col de Freydane

Col de Freydane

Col de la Balmette
Col de la Balmette

Col de la Balmette

Retraite
Retraite
Retraite

Retraite

Ambiance
Ambiance
Ambiance

Ambiance

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #escalade-alpi

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Publié le 18 Juin 2020

Nous sortons d'une période fraîche et humide pour la saison. Au point d'avoir rattrapé la normale. Un enneigement très déficitaire sous 1500 m nous avait préparé un printemps très précoce. Une seconde quinzaine de mars et un mois d'avril sans la moindre goutte d'eau avait fait reculer l'enneigement à des valeurs presque record. A 2000 m d'altitude, en tous cas en Belledonne, seul l'hiver 2011 faisait pire sur ces dix dernières années. On était en droit d'attendre de gros dégâts sur les glaciers. Et puis la fraîcheur et l'humidité sont revenues. Au point que le déneigement est probablement maintenant en retard au-dessus de 2400 m.

La preuve en images, grâce à un survol de nos montagnes en petit avion. Un immense merci à Sébastien, pilote professionnel de haut vol (c'est le cas de le dire) et qui devait réaliser des heures de vol pour continuer à valider sa licence, pour nous avoir gentiment proposé d'en profiter.

C'est parti direction Belledonne
C'est parti direction Belledonne
C'est parti direction Belledonne

C'est parti direction Belledonne

Le Grand Pic prévu le lendemain demandera les crampons pour l'approche et peut-être une partie de la voie normale
Le Grand Pic prévu le lendemain demandera les crampons pour l'approche et peut-être une partie de la voie normale

Le Grand Pic prévu le lendemain demandera les crampons pour l'approche et peut-être une partie de la voie normale

Etendard

Etendard

La Meije au fond. En allant vers les aiguilles d'Arves
La Meije au fond. En allant vers les aiguilles d'Arves
La Meije au fond. En allant vers les aiguilles d'Arves
La Meije au fond. En allant vers les aiguilles d'Arves

La Meije au fond. En allant vers les aiguilles d'Arves

La Meije
La Meije

La Meije

Stop à Huez

Stop à Huez

Retour. Ca se bâche mais le lac Blanc reste visible
Retour. Ca se bâche mais le lac Blanc reste visible

Retour. Ca se bâche mais le lac Blanc reste visible

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Rédigé par lta38

Publié dans #Grandes Rousses, #paysages

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Publié le 14 Juin 2020

Une classique de Saint-Egrève que je n'avais jamais faite. J'ai toujours imaginé que c'était une bouse. Ce n'est pas du tout le cas. Alors certes, ça manque d'ampleur, on a de la végétation autour, la vue sur la ville et pas la plus belle et surtout, le bruit permanent de cette soufflerie. Mais l'escalade est plaisante. La patine se fait un poil sentir mais ne gêne absolument rien. Le rocher est chouette avec de beaux trous. Les relais sont confortables sur de bonnes terrasses et l'ensemble est homogène. En stoppant en haut de la partie principale, on descend en rappel dans Domi-création. C'est une ligne directe et avec peu de risque de coincer une corde. Bien raide avec même du gaz. Une excellente école pour Stella qui n'a pas eu la moindre appréhension. Avec cette course, elle est devenue autonome. Elle assure correctement, gère les cordes, descend en rappel, évolue en sécurité avec le matériel. Un cap de franchi tout en plaisir.
Pas mal de cordées dans le coin. Dont deux cordées de trois qu'on a laissé partir en prenant le petit en-cas du midi et qui, par la suite, nous ont successivement permis de passer rapidement sans les gêner. Merci à elles pour cette ambiance cordiale aux relais. Des dépassements gérés sans gêne et qui aura permis à chacun d'évoluer à son rythme. C'est ainsi que j'espère toujours les échanges entre plusieurs cordées sur une même ligne.

Matériel : corde de 60 m, 10 dégaines, casque
Difficulté : 5b (5a obl. pour le pas de départ)
Approche : 10 minutes
Descente : 4 rappels (les 2 premiers) dans Domi-création puis, mieux, les 2 suivants dans l'axe dans une ligne récente sans bosquet gênant. Ca doit passer avec une 50 m mais pas une 50 m qui aurait rétréci avec l'âge comme c'est souvent le cas !

Eperon des gosses mythiques
Eperon des gosses mythiques
Eperon des gosses mythiques

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Rédigé par lta38

Publié dans #Chartreuse, #escalade-alpi

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