Publié le 26 Septembre 2021
Il y a deux jours, suite à la lecture de ce billet, j'écrivais ces mots sur les réseaux, en citant une phrase clé de cet article :
"Il y a trois acteurs dans la tragédie du loup: les éleveurs, les écologistes et les chasseurs. Chacun a sa solution. Ce résumé me paraît parfait. Plus on s'en mêle, pire c'est. Il y a fort à parier que ce serait moins pire pour tout le monde (éleveurs ET loups) si on laissait tout ça se débrouiller. En résumé, le loup est protégé et donc, devrait être interdit de tir mais on pourrait laisser aux bergers le droit de défendre leur troupeau en cas d'attaque. Le loup est un animal intelligent : ce serait beaucoup plus productif de lui montrer qu'il ne doit pas s'approcher de tel endroit plutôt que d'octroyer des quotas de tirs, sans connaître le loup qu'on va tirer ni ses intentions. Ce qui se passe actuellement est la pire des solutions : on tire des loups à l'aveugle et on affaiblit les meutes. De ce fait, des loups seuls ou des meutes diminuées n'ont d'autres choix que de se rabattre sur les proies faciles que sont les moutons. Cet amateurisme administratif se retrouve dans bien d'autres domaines où, soit pour acheter un minimum de paix sociale, soit par manque de moyens, soit par manque de connaissance des décideurs (ou tout ça en même temps), on fait les choix des plus mauvais".
En parlant de tragédie, je ne pouvais pas mieux tomber. Le jour-même, on découvrait le cadavre d'un loup pendu devant la mairie de Saint-Bonnet-en-Champsaur dans les Hautes-Alpes. Le village berceau du réalisateur Jean-Michel Bertrand (La vallée des loups, Marche avec les loups), où j'ai moi-même habité durant une année, est le théâtre d'un acte symbolique, vingt-et-un an après celui pendu devant le Casino d'Allevard, ma commune "de coeur" dans Belledonne. L'auteur de ces faits ne sera probablement pas puni. Est-ce parce qu'on ne le trouvera pas ou parce qu'on ne fera pas l'effort de le trouver pour ménager la cause agricole ? Si c'était cette deuxième solution, cela met un peu plus d'eau au moulin que j'évoque un peu plus haut. Et j'ai ma petite idée là-dessus. En théorie, on risque très gros en braconnant un loup. Alors pourquoi risquer ? Peut-être parce qu'on sait qu'on ne risque justement pas grand chose. On se rappellera les actes commis par des éleveurs en colère qui n'ont pas vraiment été suivis de pénalités proportionnelles : séquestration du président du parc de la Vanoise (en 2015), neutralisation du film "marche avec les loups" à Tende avec insanités et violences devant des familles. (en 2020)... pour ne citer que ces deux-là.
En attendant, de mon côté, je continue mon petit chemin personnel consistant à mieux connaître le monde (naturel) qui m'entoure, et faire partager mes connaissances pour espérer apporter une goutte d'eau dans le respect et la protection de ce patrimoine fragile, menacé, et pourtant indispensable. Et je vous ré-invite à (re-)lire la fiction "le loup" de Jean-Marc Rochette et sa postface par Baptiste Morizot qui résume assez bien la situation actuelle.