escalade-alpi

Publié le 24 Août 2024

Comme dit Damien, le compagnon du jour, cela fait bien longtemps que nous n'avions pas passé une si longue journée en montagne. Nous partons chargés avec le perfo et tout le barda pour rejoindre le glacier de Freydane. La montée prendra 2h30 ; c'est pas la même que d'habitude ! Le temps de s'équiper, de remonter le névé et enjamber la roture... nous voici à pied d'oeuvre. Damien réussit un fantastique lancer de piolet le plus bas possible : nous le récupèrerons au retour.

Nous attaquons le socle par la fissure oblique en 4 sur deux longueurs puis, plutôt que d'emprunter les habituels gradins vers la gauche, nous faisons une (nouvelle ?) longueur de 30 m sur un éperon compact en excellent rocher (deux goujons, 4b). Nous continuons droit jusqu'au pied de la partie haute de la face. L'idée est de remettre d'actualité la voie totalement oubliée appelée "l'arc boutant". Finalement, nous allons ouvrir en trad 5 longueurs (5c+) permettant de rejoindre la première longueur "grimpante" de l'arc boutant, au demeurant voie assez courte, ce qui explique sans doute qu'elle soit tombée dans l'oubli étant donnée l'approche démesurée. Voilà qui devrait lui redonner de l'intérêt. Après une longueur en commun, plutôt que de rester dans du facile à droite, nous plaçons trois ou quatre goujons sur trois longueurs tout droit dans les dalles pour sortir sur l'arête.

De là, nous allons au Grand Pic par l'arête sud-ouest, ouverte en 1913 par Plossu. Encore une ligne complètement oubliée. La longueur clé (5b/c) est superbe. J'y ajouterai quatre goujons : un au relais inférieur, un au relais supérieur et deux seulement dans la longueur.

Nous avons nommé cet enchaînement (fissure oblique du socle + arc boutant revisité + arête sud-ouest = 9 longueurs nouvelles + 9 longueurs anciennes) "le grand arc". Une voie en 5c+ max se développant sur 400 m de longueur (avec certes un peu de marche alpine dans la partie médiane). Je pense que c'est une belle façon de gagner le Grand Pic en trad' mais je ne suis pas certain d'être objectif alors il n'y a plus qu'à aller vous faire votre propre avis. Nous n'avons posé que 32 points en tout (dont 4 pitons et surtout dont une bonne moitié pour les relais). Autant dire qu'il y a entre 0 et 3 points dans les longueurs (souvent 1 ou 2) et pour le reste, il faudra user des friends. Pour les relais, nous n'avons pas toujours mis deux points, notamment lorsqu'un très bon friend était possible à côté voire rien du tout quand un becquet solide permet la pose d'une sangle parfaite, d'autant plus lorsque cette situation se produit à la fin d'une longueur facile. C'est ça aussi le trad.

Matériel conseillé :
- 1 corde à simple 35 m (les longueurs font entre 25 et 35 m)
- 10 dégaines
- 4 sangles
- 1 jeu de friends du 0.3 au 3 (câblés inutiles). Il peut être intéressant de doubler le 0.75 et le 1 mais nous ne les avions pas.

Attention quand même au rocher. Nous avons pas mal nettoyé et c'est plutôt sain mais il reste encore des prises à partir. Nous sommes en montagne et en Belledonne.

Attaque

Attaque

Départ de la petite longueur du bas

Départ de la petite longueur du bas

L'attaque des difficultés (5c+) se situe un peu à gauche d'une délimitation entre un pilier marron et une section orange, au niveau d'une fissure caractéristique.

L'attaque des difficultés (5c+) se situe un peu à gauche d'une délimitation entre un pilier marron et une section orange, au niveau d'une fissure caractéristique.

Longueur soutenue (L3 des 5 longueurs sous l'arc Boutant)
Longueur soutenue (L3 des 5 longueurs sous l'arc Boutant)

Longueur soutenue (L3 des 5 longueurs sous l'arc Boutant)

Cheminée de l'Arc boutant

Cheminée de l'Arc boutant

Dalles parallèle à l'arc boutant
Dalles parallèle à l'arc boutant

Dalles parallèle à l'arc boutant

Arrivée sur l'arête
Arrivée sur l'arête

Arrivée sur l'arête

Longueur en 5b/c de l'arête

Longueur en 5b/c de l'arête

Sommet ! Nouvelle croix et comité d'accueil
Sommet ! Nouvelle croix et comité d'accueil

Sommet ! Nouvelle croix et comité d'accueil

Retour du soir

Retour du soir

Tracé intégral

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #escalade-alpi

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Publié le 18 Août 2024

Suite de notre périple après une traversée bateau de Brest jusqu'au Fret (30 minutes, 10€ par personne mais surtout 10€ par vélo, ça pique !). Deux bivouacs somptueux dont un en partant à Argol (joli petit site d'escalade) et trois nuits au camping municipal de Camaret-sur-Mer : top car grand espace tente sans voiture et salle avec tables, frigos et jeux.

Le camping en tente, c'est devenu très cher. On apporte sa maison ; on nous prête juste quelques mètres carrés d'herbe et un point d'eau pour se doucher. De manière générale, on s'en sort au même tarif qu'une location en dur à l'année (1000€ par mois pour 4 personnes). C'est carrément devenu une escroquerie. C'est pourquoi, nous ne recherchons désormais que des campings adaptés aux tentes et à l'itinérance, plutôt que de "faux" campings peuplés essentiellement de mobil-homes et de campings-cars ! 5€ par personne et par jour pour un lopin de terre et un point d'eau me paraît être un tarif maximum !

Le camping de Camaret fait partie de ceux-là (40€/nuit pour 7 personnes, un chouïa au-dessus question tarif mais bon). Nous avons également trouvé d'autres campings très abordables sur la V45 (avant Brest les terrasses de Berthaume - très peu de sanitaires, gérants peu aimables mais 22€ pour 7), les campings municipaux de Lampaul-Plouarzel, le camping du Curnic à Guissény et surtout, le camping des Hortensias à Carantec. C'est un camping à la ferme géré par Julien qui accueille beaucoup de campeurs. Il dispose d'une salle, d'une cuisine, et on peut aller se servir et payer dans le tronc pour les excellents légumes bio de la ferme. Une adresse hautement recommandée, à 4km de la mer et notamment de l'île Callot, joli spot accessible à marée basse.

Depuis Camaret-sur-Mer, nous sommes allés randonner en prenant d'abord les vélos vers l'arche de Dinan et le cap de la Chèvre et bien sûr vers Pen Hir. Pour la petite histoire, pour les tentes, posées sur les portes bagages, j'avais remplacé les habituels tendeurs élastiques par des dégaines. En utilisant les casques de vélo, il ne manquait que le baudrier (emporté deux harnais alpi de chez Petzl, un Altitude et un Fly, bourrés dans une seule housse de l'Altitude), une paire de chaussons en 38 (pour ma part, les Terrex solo suffiront) et un vieux brin de corde de 25 m. Cette corde nous aura permis de faire quelques longueurs à Argol mais surtout de réaliser (à trois reprises pour ma part, avec trois "clientes" différentes), la "grande" (5 longueurs de 25 m) voie Funambule à Pen Hir (5b). Le site est vraiment magnifique. J'y ajouterai une traversée de trois pointes en solo en suivant de loin une cordée. Quel rocher et quel cadre !

Presqu'île de Crozon
Presqu'île de Crozon
Presqu'île de Crozon
Presqu'île de Crozon
Presqu'île de Crozon
Presqu'île de Crozon
Presqu'île de Crozon
Presqu'île de Crozon
Presqu'île de Crozon
Presqu'île de Crozon
Presqu'île de Crozon
Presqu'île de Crozon
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Rédigé par lta38

Publié dans #Bretagne, #escalade-alpi, #vélo

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Publié le 26 Juillet 2024

Encore un site phare des Dolomites. Pour la première fois du séjour, nous prenons les remontées pour réduire l'approche : 20€ pour 1200 mètres de dénivelé, c'est tout à fait correct. D'ailleurs, tout le monde fait comme nous. A l'arrivée, le dépaysement est total sur l'altipiano.

Une randonnée panoramique nous mène au refuge Pradidali. L'endroit est exceptionnel, bardé de tours provocatrices pour le grimpeur que je suis. Pour l'heure, nous allons suivre un sentier "ferraté" jusqu'à la forcella Del Porton puis jusqu'au refuge Velo. Un itinéraire incroyable qui traverse une brèche en forme de U parfait. Quelle ambiance !! Le seul bémol sera la présence de barreaux, en faisant une via ferrata à la Française, ce à quoi les Italiens ne nous avaient pas habitués. La face ouest du groupe Saas Maor est impressionnante. Plusieurs cordées sont engagées sur un "spigolo", sans doute une classique. Retour un peu long mais très beau (et chaud) par le sentier-balcon ouest.

Pale di San Martino
Pale di San Martino
Pale di San Martino
Pale di San Martino
Pale di San Martino
Pale di San Martino
Pale di San Martino
Pale di San Martino
Pale di San Martino
Pale di San Martino
Pale di San Martino
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Pale di San Martino
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Rédigé par lta38

Publié dans #Dolomites, #Italie, #randonnée sportive, #escalade-alpi

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Publié le 25 Juillet 2024

La Costantini, c'est la super ferrata des Dolomites. J'en entends parler depuis des années. Elle s'apparente, paraît-il à un véritable itinéraire d'alpinisme. Long (annoncé pour 9h, avec une descente longue et considérée comme dangereuse).  L'itinéraire se déroule d'abord sur 900 m de dénivelé "ferratés" jusqu'à une première crête ; en somme une arête du Promontoire à la Meije avec des câbles tout le long. Ensuite, il faut suivre un bout d'arête facile puis prendre une deuxième partie câblée jusqu'au sommet de la Moiazza, le fin se faisant en aller-retour. Ce n'est pas encore terminé. On emprunte alors le sangle Angelini, vire suspendue entre deux parois pour rejoindre une sente plus marquée qui descend dans des pierriers jusqu'à la forcella delle Nevere (refuge bivouac). De là, l'itinéraire descend plein sud dans un cirque bien raide pour rejoindre le sentier 800 mètres plus bas. Un vaste programme ! On n'en fait pas une fixation mais comme on est au pied, on se dirige tranquillement vers le refuge Carestiato. Toute la face est plongée dans le brouillard et, de ce qu'on a (pas) vu la veille et à la vue des prévisions, devrait le rester. La course contemplative ne sera pas au programme. Après tergiversation, j'ai quand même bien envie d'y aller en mode express ; de toutes façons, on n'y verra rien. Du coup, je ne prends que le nécessaire et pars seul.

Lorsque je retrouve Cécile à 12h45 sur le sentier de traverse après sa randonnée au Framont, j'ai l'impression de revenir d'un petit voyage, les jambes bien séchées. Comme prévu, je n'ai rien vu d'autre qu'un câble, quelques marques rouges et du caillou. Au final, pour un grimpeur, j'ai trouvé que l'ensemble demeure facile et ne pose aucun problème. Il faut parfois chercher un peu sur des sections sans câble mais rien de bien méchant. Il faut quand même rester attentif car l'équipement n'est pas aussi récent que ce que nous avons vu du côté de Cortina. A un moment, dans une traversée, en tirant sur le câble (rare endroit où il n'y avait pas de bonne prise mains), un ancrage a cassé net ! Petit sursaut en arrière mais sans conséquence.

J'imagine que le lecteur se pose la question alors je donne la réponse : effectivement, je ne me suis pratiquement jamais vaché au câble et probablement que maintenant que je connais la ligne, je serais capable de partir avec juste une bouteille à la ceinture et trois barres de céréales. Il faut néanmoins savoir que c'est à chacun de décider de l'équipement et des protections qu'il s'impose, en fonction de son niveau. Védrines fait la Madier à la Dibona en solo et ferai sans doute cette Costantini en 2h ; pas moi. Pour le reste, si vous êtes en forme et a minima alpiniste, cette Costantini est vraiment à faire et offre une jolie petite course de montagne sans vraiment de passages raides comme à la Tomaselli mais bien bien plus longue. Le guide Philippe Brass, grand spécialiste du massif et croisé le lendemain me dira qu'il met parfois plus de douze heures avec ses clients alors si vous êtes simple ferratiste, mieux vaudra se tester d'abord sur des itinéraires plus courts comme justement la Tomaselli.

Via Costantini
Via Costantini
Via Costantini
Via Costantini
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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi, #Dolomites, #Italie

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Publié le 18 Juillet 2024

Encore une belle journée annoncée. Direction le Passo Falzarego pour aller faire la pointe des Fanis (ou Fanes selon les cartes) par la via Tomaselli puis enchaîner avec la vire Veronesi en empruntant la galerie qui traverse la montagne (de nombreuses galeries militaires ont été creusées pendant la première guerre mondiale).

L'approche est rapide : guère plus d'une heure depuis le parking. Une fois quitté la piste de ski, le paysage devient une nouvelle fois magnifique. La Tomaselli est considérée comme une des via les plus difficiles. C'est vrai qu'il y a quelques pas de 3-4 si on ne tire pas au câble mais l'ensemble est assez court et peu soutenu. Sans aucun doute, lorsqu'on est grimpeur on ne trouve pas de via ferrata difficile ! Ce qui est certain, c'est que c'est très beau. Le final est splendide, plein gaz sur le fil de l'éperon. La descente est impressionnante mais rapide elle-aussi : il suffit de se laisser "glisser" le long du câble.

Versant col de la forcelle, le sentier disparaît. Nous avons en effet à traverser un éboulement récent. Peu rassurant, avec ensuite un passage sur névé qui donne une ambiance alpine. Superbe ! A posteriori, nous conseillons de faire un petit crochet vers le bas afin de ne pas s'exposer à d'éventuelles chutes de pierre.

​​​​​​​La suite est superbe : petite via pour accéder à la galerie, vire aérienne magnifique puis belle descente sur le lac Lagazuoi. Retour un peu longuet avec du monde mais RAS. Encore un bel itinéraire alpi-ferrate. A conseiller.

Fanis
Fanis
Fanis
Fanis
Fanis
Fanis
Fanis
Fanis
Fanis
Fanis

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Rédigé par lta38

Publié dans #Dolomites, #Italie, #escalade-alpi

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