escalade-alpi

Publié le 23 Août 2018

Après réflexion, le vent semblant tomber sur la frontière, on mise sur l'absence de nuages frontaliers et on jette notre dévolu sur la paroi jaune à la Cougourde avec François. La voie est assez courte au regard de la marche d'approche sauf à enchaîner par la facile traversée des arêtes (encore que ce ne soit plus vraiment de la grimpe mais juste du terrain "montagne") mais n'étant jamais monté ici ni l'un ni l'autre, cela ne nous pose pas de problème. Bien sûr on n'est pas dans la grande face de la Cougourde mais assurément dans la plus belle et la plus raide.

Grand beau enfin dès le lever du jour. Montée à la fraîche jusqu'à l'attaque en 1h40, le refuge étant grosso modo à mi-chemin. On laisse le surplus d'affaires à l'attaque et on attaque sous les yeux admirateurs de randonneurs non habitués à la verticalité. Que l'on descende en rappel dans la voie ou qu'on fasse le tour par la voie normale, tout repasse au pied.

En résumé, ce sera assez court (2h30 jusqu'à l'épaule) mais fort beau.

L1 : 4c, 2 spits.
L2 : 4c, 0 point. Jusque là, RAS
L3 : 5b, 1 spit. On monte puis on traverse jusque sous les murs jaunes.
L4 : 6a, 5 spits. 30 mètres. Oui, ça engage mais c'est sans piège (on rajoutera une sangle pour protéger les premiers mètres ; pour le reste, peu de possibilités, faut avancer, concentré). Longueur majeure ; je me suis régalé en tête, on se croirait à la Dibona.
L5 : 6a+, 2 spits. Bloc
L6 : 5b, 3 spits (ou un seul si on passe comme moi dans la rampe ascendante logique à droite et qui rejoint la vraie ligne au bout de quinze mètres - sinon, traverser quelques mètres à droite de celle-ci au départ). Relais sur deux points non reliés.
L7 : 4c, 1 spit. Courte longueur en traversée à gauche pour rejoindre l'épaule et le relais de rappel.

L'absence de vent fait sans doute que les nuages bourgeonnent plus vite que les autres jours et il y a une cordée juste devant nous sur le haut de l'arête sud-ouest. De toutes façons, nous n'irons pas jusqu'à la cime I. Alors si c'est pour rappeler après la cime III derrière les autres, autant descendre directement dans la ligne équipée à cet effet (chaînes, 3x50 m ou scinder le premier en deux en s'arrêtant au R5 pour limiter les risques de coincements).

Vraiment une très belle voie historique, sélectionnée à juste titre dans Les Cent Plus Belles de Morisset. Un véritable plaisir que de parcourir ce genre de ligne, très loin des difficultés habituellement recherchées à Presles, Canaille ou à la Maladière mais dans un style mélangeant un peu d'aventure, un zeste d'engagement, un choix historique, un côté "montagne" et au final, un magnifique itinéraire déniché. Bravo aux ouvreurs de 1957 dont l'infatigable Guy Demenge.

La paroi jaune, face sud de la Cougourde

La paroi jaune, face sud de la Cougourde

L1

L1

Arrivée à R2, sous le jaune

Arrivée à R2, sous le jaune

L3

L3

R3

R3

L4 (photo François Thirion)

L4 (photo François Thirion)

L4 depuis R4

L4 depuis R4

Au retour, amusements malgré l'orage menaçant
Au retour, amusements malgré l'orage menaçant
Au retour, amusements malgré l'orage menaçant

Au retour, amusements malgré l'orage menaçant

La Cougourde face ouest

La Cougourde face ouest

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Rédigé par lta38

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Publié le 22 Août 2018

Deuxième journée Mercantour. On se laisse tenter par une vieille voie en partie rééquipée. « Les barbus » parcourt la face ouest du Cayre des Erps en plein centre selon une ligne de dièdres. Accès en 1h30 depuis le Boréon. La météo reste incertaine avec de gros cumulus probables dès la mi-journée et un vent frontalier désagréable.

Autant commencer par la fin : on n’a pas aimé. Peut-être l’abandon par tous les deux de ce type de terrain depuis quelques années au bénéfice de lignes plus difficiles et mieux équipées ou sur coinceurs mais à Chamonix. Les conditions du moment n’ont sans doute pas aidé...

Première longueur : après les deux premiers spits bien éloignés mais suffisants car ce n'est pas difficile et en bon rocher, le suivant est vraiment très loin. Gros risque de massacre. On peut protéger mais ce n’est pas folichon. Grimpe facile mais délicate en chaussons dans l’herbe et rocher demandant de l'attention. Pour arriver au relais, soit on passe sous (et avec l’aide de) deux blocs empilés de cent kilos chacun (l’un fait le pied du guéridon d’un double quintal donc, l’autre le plateau), ou alors plus à droite avec tirage de malade mental.

L2 est belle en 6b soutenu mais avec un départ bien expo jusqu’au premier point (protection moyenne) ; ensuite un point tous les deux mètres alors que c’est vertical voire plus, et qu’on peut parfois protéger béton. Vraiment dommage cette hétérogénéité d'autant qu'on peut voler dans ce terrain raide.

L3 : 6a dièdre à l’ancienne intéressant. Là encore, des points fort loin dans le 5b et à un mètre dans le 6a. Je guenille en sortie car il n’y a pas de spit mais des pitons juste à droite (qui s’avéreront hors voie).

En voyant L4 qui commence par quinze bons mètres de gradins herbeux sans point avec des écailles branlantes autour desquelles mettre une sangle serait symbolique, on se regarde avec François : stop !

Pas de jugement sur la voie ; les anciens exploitaient avec justesse les lignes de faiblesse des faces, le piton entre les dents. Mais ce n’est pas/plus notre tasse de thé dans ce type de terrain. On a rien à se prouver. Il y a vingt ans, j'aurais sorti la voie avec Cédric, durant les années un peu banzaï. En se bougeant à peine, on en aurait fait de même aujourd'hui. Mais l'envie n'y est pas. Probablement que le froid (grimpe en doudoune), les nuages qui accrochent déjà la frontière, gonflent et présagent du possible orage à venir ont été les désagréments de trop mais pour résumer, c’est une voie « no plaisir » jusque là et ça devrait continuer au moins en première moitié de L4.

Sans aucun regret, on rééquipe le R3 d’une cordelette neuve et on bat en retraite. Mais n’hésitez pas à aller vous faire un avis. Au soleil par une belle après-midi d’automne en prenant le temps de se protéger, ce sera sans doute une belle journée sur une ligne historique.

Les barbus étaient en tous cas barbus ET couillus !

Des longueurs à l'ancienne
Des longueurs à l'ancienne
Des longueurs à l'ancienne

Des longueurs à l'ancienne

A gauche de R3 : une belle giclée de dalles attend des goujons (?)

A gauche de R3 : une belle giclée de dalles attend des goujons (?)

Sous le R1, on voit bien l'empilement de deux blocs qui fait vraiment peur

Sous le R1, on voit bien l'empilement de deux blocs qui fait vraiment peur

Le Cayre des Erps

Le Cayre des Erps

SMV

SMV

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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Publié le 21 Août 2018

- Encore ?

Tel a été le premier mot de François (Kern) la semaine dernière en apprenant que j’allais bientôt suivre à nouveau le brame du cerf. Ben oui, quand on aime, on ne compte pas. Difficile de se lasser d’un tel spectacle. Et des tas d’idées dans ma tête pour de nouvelles prises de vue.

- Et en escalade ? On fait pas toujours la même chose ? On grimpe toujours... mais c’est différent à chaque fois, lui rétorquais-je.

- Ah oui, c’est vrai...

Nous poursuivons donc inlassablement nos passions. Aujourd’hui, la voie visée avec François (Thirion) s’appelle justement inlhassablement, avec un H en plus, sans doute en référence à la cité tibétaine.

Elle se situe dans la face nord du Cayre Barel, accessible en une heure depuis la Madone de Fenestre.

Départ d’une grande vire herbeuse caractéristique, (François) cairn à l’attaque. C’est une voie moderne équipée sur goujons ce qui est rare ici. Équipement aéré puis rapproché à partir du 5b. 9 longueurs peu soutenues sur un beau gneiss étonnamment sculpté et d’excellente qualité. Nous n’avons placé qu’un friend 0,5 et encore, parce qu’on l’avait, histoire de l’utiliser.

Les cotations nous ont paru sympa et l’ensemble est peu soutenu. 5c ; 6a ; 5c ; 4c ; 5a ; 6a+ ; 5c ; 5c ; 6b. 5c obligatoire. Très belle ambiance montagne.

Descente : suivre l’arête jusqu’au sommet puis vers l’est : rappel 35m en Nord puis courte remontée à la brèche pour descendre le couloir sud (ou en rappels dans la voie mais ça ne fait pas envie... traversées...).

Très bon topo sur l’excellent site Denalisud.

Merci aux acteurs locaux Jean-Philippe Gambaudo et Eric Pasdeloup-Leniak pour les infos, les idées, les conseils... et la ligne !

Ambiance face nord (photo 1 : François Thirion)
Ambiance face nord (photo 1 : François Thirion)
Ambiance face nord (photo 1 : François Thirion)
Ambiance face nord (photo 1 : François Thirion)

Ambiance face nord (photo 1 : François Thirion)

Sur les arêtes au soleil et pourtant, ça caille avec le vent. Noter le pin cembro à 2620 m qui atteint sans doute ses limites d'altitude
Sur les arêtes au soleil et pourtant, ça caille avec le vent. Noter le pin cembro à 2620 m qui atteint sans doute ses limites d'altitude

Sur les arêtes au soleil et pourtant, ça caille avec le vent. Noter le pin cembro à 2620 m qui atteint sans doute ses limites d'altitude

Quiétude au bivouac du soir
Quiétude au bivouac du soir

Quiétude au bivouac du soir

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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Publié le 20 Août 2018

Ce petit jeu de mots, sûrement en référence à la baume du troisième relais dans lequel l’ouvreur a dû faire quelque rencontre, s’applique à une voie d’escalade de six longueurs du cap Canaille, située dans la partie gauche du Grand Draïoun.

Première journée de quelques jours avec François ; on décide d’assurer la matinée car une fois de plus, des orages sont annoncés pour l’après-midi. Le temps d’arriver dans le Mercantour, cela pourrait être compromis alors que là, nous sommes quasi sur place.

Ce sera un très bon choix malgré les doutes au départ en raison d’une moiteur insupportable ! Après un premier 6c avec un départ du sol abo, commun à la voie de droite « roule galet », la voie part à gauche et passe alternativement par du grès, du poudingue puis du grès pour finir. L2 et L3 sont agréables mais assez quelconques. Typiques du secteur avec des pas de bloc au milieu de sections faciles (6a+). Vient ensuite un 7a majeur bien qu’un peu court puis un 7a+ avec section bloc et difficile à lire et qui se poursuit par une belle envolée rési en 6c. Deux longueurs démentes. Joli mur final en 6b.

6b obligatoire. Merci aux ouvreurs pour cette très belle ligne. Et bravo à François pour l'enchaînement, à vue pour L4 et flash pour L5. Direction la Vésubie maintenant.

Une belle matinée s'annonce

Une belle matinée s'annonce

Approche encore plus courte par la baume des Emigrés que par le sentier classique

Approche encore plus courte par la baume des Emigrés que par le sentier classique

L4 : 7a : superbe et atypique
L4 : 7a : superbe et atypique

L4 : 7a : superbe et atypique

L5 : 7a+ très rési, majeure !

L5 : 7a+ très rési, majeure !

L6 : 6b

L6 : 6b

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Rédigé par lta38

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Publié le 11 Août 2018

Troisième passage pour ma part sur cette Petite Dent de Morcles, sommet fièrement érigé au-dessus de la vallée du Rhône entre Montreux et Martigny. Le nom de la voie du jour, la forteresse du vide, évoque à lui-même beaucoup de choses différentes :
- Le vide lié à l'escalade (syn. : le gaz)
- La forteresse, lié aux nombreux vestiges de différentes fortifications locales de l'armée suisse
- La forteresse du vide, tel ce pavé paraissant inaccessible et dressé au-dessus de 2000 m de pentes déjà fort raides.

Cette voie est la plus facile des trois voies de la face ouest qui comportent toutes une grosse douzaine de longueurs entre 5c et 6c. De manière globale, la partie inférieure est moins difficile (en gros, 5c au lieu de 6a) que ses deux voisines (Océana et la Surboum) et la partie supérieure, la plus sérieuse, moins soutenue : les trois passages de 6b/c sont courts et l'escalade se joue sur trois fois trois points, bien teigneux. Les trois créations des frères Rémy valent le déplacement avec, à chaque fois, un éventail géologique surprenant (flysch, calcaires variés...). Du très beau rocher malgré quelques passages fracturés. L'équipement nous a paru un peu plus aéré que dans les deux autres voies, notamment dans la partie supérieure : les pas difficiles sont surprotégés tandis que le 5 demande de la concentration pour ne pas chuter avant de clipper.

Une très belle journée en compagnie de l'ami François et juste devant une sympathique cordée suisse avec qui, fait rare pour être remarqué, nous avancerons globalement à la même allure, du parking au parking ! Toujours le même constat de voir ce genre de course complètement méconnue alors que Chamonix reste "ultra surfréquentée"...

Première longueur (5c) ; comme sur le Port Salut, c'est marqué dessus

Première longueur (5c) ; comme sur le Port Salut, c'est marqué dessus

L5 (6a) : le plus beau des rochers, atypique

L5 (6a) : le plus beau des rochers, atypique

L6, encore très belle, sur du gris

L6, encore très belle, sur du gris

L13 : 5c en fissure un peu péteuse après un relais improvisé sur sangle faute de n'avoir pas trouvé le bon

L13 : 5c en fissure un peu péteuse après un relais improvisé sur sangle faute de n'avoir pas trouvé le bon

Oui François, tu vois, là-bas c'est le mont Blanc

Oui François, tu vois, là-bas c'est le mont Blanc

Equipement dernier relais folklo

Equipement dernier relais folklo

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Rédigé par lta38

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