escalade-alpi

Publié le 12 Juin 2017

Chaque sommet peut faire naître des challenges ou plutôt, des idées différentes de s'y rendre. Le Grand Pic de Belledonne, je l'ai tous les jours en face des yeux. C'est un peu la Meije mille mètres plus bas pour les Grenoblois. Mais ne nous y trompons pas. L'accès y est tout aussi long avec, pour la voie normale côté Grenoble, deux-mille-cent mètres de dénivelé d'une seule traite. C'est sans doute pourquoi je n'y vais pas tous les jours. A ce jour, j'ai réalisé de beaux projets sur ce sommet :
- l'arête nord et la traversée des arêtes (1997 avec Cédric)
- l'arête du Doigt, jolie course sauvage versant Eau-d'Olle (2003 avec "Petit" Matthieu)
- la face est à skis (!) voie Mestrallet-Shahshahani (2004 avec Lio Allemand)
- une voie dans la face NW (Rébuffat en 2009 avec Thibault Florant)
- la voie normale en mode express avec un sac banane (2011 avec Oliv' Perroy)
- l'intégrale depuis la maison avec approche vélo (2014, seul)

Un de mes autres projets était de réaliser la traversée des arêtes dans l'autre sens en solo.
Ca s'est décidé au dernier moment la veille. La journée s'y prête bien et je n'ai pas eu le temps de m'organiser pour trouver une sortie avec un pote ce dimanche. Et avec cette chaleur, on ne sera pas si mal à près de 3000 mètres d'altitude.
11h15. Je pars de la Gorge (le Chenevray, 900 m) pour une montée intégrale qui commence par 1300 mètres jusqu'au lac Blanc. 
12h45. Ca c'est fait ! Un peu moins de 900 m/h de moyenne. Je préfère en garder sous le coude pour la suite. Parti avec 50 cl d'eau, je remplis mes deux bouteilles de 50 dans le torrent qui vient du col de Roche Noire après le lac, en même temps que je me pose pour manger.
13h00. C'est reparti vers le col de Freydane. Sous le verrou qui mène au glacier, la neige est omniprésente. C'est dingue comme Belledonne conserve la neige. En Haute Maurienne (vu la veille), là où il a le plus neigé de tout l'hiver en France, tout a fondu. Je piétine dans la neige jusqu'au col mais heureusement, un petit vent frais sur le glacier me permet d'être bien comme il faut.
13h40. J'ai mis quarante minutes pour faire les 450 m séparant le lac Blanc du col. Le fait de marcher dans la neige molle ralentit considérablement. S'ensuit une traversée, d'abord descendante puis horizontale et légèrement ascendante pour retrouver l'itinéraire classique de la Croix sans redescendre au Doménon. Il est presque 14h et il reste 250 m de dénivelé pour le sommet. C'est toujours aussi longuet et le final est un véritable four malgré l'altitude. Je tire la langue.
14h15. Sommet. Les choses intéressantes vont enfin pouvoir commencer après 2100 m d'ascension. Le "problème" de Belledonne, c'est l'approche ! Je discute avec deux randonneurs un peu dubitatifs sur mon projet. Et c'est parti.
14h30. Je commence la désescalade jusqu'à la brèche Duhamel puis remonte au pic Central.
14h50. Pic Central. Je croise une cordée avec qui je discute. Salut Flavien. Rapidement, je suis au premier ressaut (donc le dernier quand on fait la traversée classiquement dans l'autre sens) raide. Je tergiverse. Je suis à deux doigts de désescalader puis finalement, pose un rappel sur un bloc douteux (il n'y a pas grand chose). Finalement, je désescalade le pas (4c) avec contre-assurage sur la corde. Un peu plus bas, idem pour le pas en traversée en petit 4. S'il fallait remonter en solo, il n'y aurait aucun problème. Mais pas de doute, je vais aller au bout du projet. Arrive le passage surplombant. Aucun hésitation ici : je pose un rappel de douze mètres. C'est la longueur clé de la traversée. La dernière fois déjà, je l'avais trouvée plus ardue que le reste. Si le passage du haut vaut bien son 4c (et je pense qu'il le vaut), alors ici ce ne peut être que 5a. Il faudra que je corrige dans ce sens dans la réédition du Topo Belledonne Escalade. Une traversée plus loin et la remontée du grand couloir est une formalité. Si je devais revenir faire la traversée Grand Pic -> Croix, je ferais tout en désescalade et n'emporterais qu'un brin de corde de vingt mètres à simple !
15h45. Grand Pic. La traversée m'aura pris 1h15 sans courir. Je me pose un moment au sommet et déjà un futur projet : venir dormir ici !

Le matériel emporté. Le piolet n'a pas servi. Le coupe-vent non plus (dans la housse de compression rose). Et j'avais pris du salé à grignoter.

Le matériel emporté. Le piolet n'a pas servi. Le coupe-vent non plus (dans la housse de compression rose). Et j'avais pris du salé à grignoter.

Lac Blanc. Toujours aussi beau à cette période. Noter le déneigement précoce cette année. J'ose la comparaison avec 2013 ? Ben on en est au même point que le 20-25 juillet de cette année là côté déneigement avec, là où il y a de la neige, des quantités (au moins) deux fois moindres !

Lac Blanc. Toujours aussi beau à cette période. Noter le déneigement précoce cette année. J'ose la comparaison avec 2013 ? Ben on en est au même point que le 20-25 juillet de cette année là côté déneigement avec, là où il y a de la neige, des quantités (au moins) deux fois moindres !

Quelques captures d'écran du film pour les ambiances. Preuve que j'étais concentré, je n'ai pas pensé à un moment à faire une belle photo avec le bel appareil pour retranscrire cette ambiance. Il va falloir que j'y retourne.
Quelques captures d'écran du film pour les ambiances. Preuve que j'étais concentré, je n'ai pas pensé à un moment à faire une belle photo avec le bel appareil pour retranscrire cette ambiance. Il va falloir que j'y retourne.
Quelques captures d'écran du film pour les ambiances. Preuve que j'étais concentré, je n'ai pas pensé à un moment à faire une belle photo avec le bel appareil pour retranscrire cette ambiance. Il va falloir que j'y retourne.
Quelques captures d'écran du film pour les ambiances. Preuve que j'étais concentré, je n'ai pas pensé à un moment à faire une belle photo avec le bel appareil pour retranscrire cette ambiance. Il va falloir que j'y retourne.
Quelques captures d'écran du film pour les ambiances. Preuve que j'étais concentré, je n'ai pas pensé à un moment à faire une belle photo avec le bel appareil pour retranscrire cette ambiance. Il va falloir que j'y retourne.

Quelques captures d'écran du film pour les ambiances. Preuve que j'étais concentré, je n'ai pas pensé à un moment à faire une belle photo avec le bel appareil pour retranscrire cette ambiance. Il va falloir que j'y retourne.

Joie au sommet du GPB

Joie au sommet du GPB

J'adore ce principe de haute route sur les crêtes de Belledonne. J'avais déjà réalisé un grand tour du Doménon à la même époque il y a deux ans. J'en garde un immense souvenir. Parmi les plus belles, je me souviens aussi du tour complet du Vénétier. J'ai fait également de nombreuses autres arêtes dans le massif. Il en reste encore à faire. Ca tombe bien ; je ne comptais pas m'arrêter. J'espère pouvoir très vite poursuivre sur une autre skyline du même style. Celle-là, ça fait longtemps que je l'ai en carafe. Je sais aujourd'hui que j'ai désormais toutes les cartes en mains pour y aller sereinement. Elle surpasse tout ce que j'ai pu faire dans ce massif dans ce style là. Mais chut ! Je n'en dis pas plus. Peut-être cet été. A très vite !

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Rédigé par lta38

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Publié le 11 Juin 2017

En attendant quelques explications, un petit montage de cette belle journée sur la skyline de Belledonne.

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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Publié le 8 Juin 2017

Enfin ! Enfin une belle journée ! Avec tous ces lundis vaqués nous avions dû décaler au jeudi nos sorties hebdomadaires d'après le boulot avec Candice et cette année encore comme souvent en cette période, la météo avait été capricieuse. Cette fois-ci, pas un seul nuage.

Le programme est alléchant : départ de St-Hilaire-du-Touvet, montée aux rochers du Midi puis ascension de la voie "Brumes d'été", ouverte par le regretté Bruno Martel. Plutôt que de passer la soirée à contre-courant de la lumière, l'idée est de poursuivre sur les crêtes jusqu'à la dent de Crolles, histoire de cocher au passage mon vingt-troisième passage ici haut de l'année en cours (nous sommes la vingt-troisième semaine...) puis revenir par le pas de l'Oeille, le pas des Terreaux, la cabane du Berger. Un bon programme avec un départ parking à 17h, d'autant que dans ces voies, entre l'équipement aéré et la grimpe tout en placement, on ne court jamais ! Prévoir d'y passer au moins 2h30. 

Approche

Approche

Sous l'imposante face des rochers du Midi
Sous l'imposante face des rochers du Midi

Sous l'imposante face des rochers du Midi

Traversée jusqu'au pied de la voie

Traversée jusqu'au pied de la voie

L1

L1

L2

L2

L3

L3

L3 depuis R3

L3 depuis R3

La vue

La vue

Sommet des rochers du Midi : ce qu'il reste à faire jusqu'à la Dent

Sommet des rochers du Midi : ce qu'il reste à faire jusqu'à la Dent

Sommet des rochers du Midi

Sommet des rochers du Midi

Au pied du pilier sud de la Dent, descente sous la pleine lune (image 4000 ISO avec le petit GM1 => dégueulasse)

Au pied du pilier sud de la Dent, descente sous la pleine lune (image 4000 ISO avec le petit GM1 => dégueulasse)

Une bien belle voie au final, du style de sa voisine Yann Phonie faite dans les mêmes conditions cinq ans plus tôt avec Cyril, quoique un peu moins belle. Côté équipement, c'est sans surprise bien aéré mais, contrairement à plusieurs commentaires trouvés, pas exempt de danger. J'ai relevé quatre endroits critiques : pour atteindre le premier point (5-6 m du sol, 6a, rochers un poil douteux) -> fort heureusement on peut biaiser par du 4 terreux à gauche ; entre les deux points suivants (traversée en 5c sur les pieds avec beau vol pendulaire possible sur un piton) mais surtout en L3. Au premiers tiers, une première envolée de 6 mètres en 5c/6a mais le rocher est excellent et il y a toujours quelque chose pour les mains ; enfin au deuxième tiers de cette même longueur. De quoi se faire peur avec un point à 8m de l'autre et une escalade pas "rando" voire malcommode. Vraiment craignos en cas de vol. Rien à jeter pour le reste. Notre ressenti côté cotations est proche du papier : 6a ; 6c ; 6b+ ; 6a ; 7a. Un grand plaisir que cette "seconde" journée ici en mode ultralight : un brin de Volta en 50 m ; 12 dégainés Ange ; un petit sac avec 1,5 litre d'eau, deux polaires et de quoi grignoter. Baskets et coupe-vent light au cul et basta. Bon, c'est sûr : s'il avait fallu battre en retraite dans L4, c'eut été un peu galère (L2/3/4 font respectivement 35/45/40 mètres). Mais on aime bien ce genre de challenge, tout en sachant que si le cas s'était présenté (sauf blessure mais qui serait indépendante du matériel emporté), on ne se serait pas "appuyé" sur l'hélicoptère (bien qu'il n'était pas loin une demie-heure après notre ascension avec des entraînements du côté des Petites Roches). On aurait trouvé une solution "by fair means". Dans une voie équipée, même avec une corde trop courte, il y a toujours moyen de descendre (ce que j'ai déjà expérimenté). Retour sous la pleine lune et utilisation de la lampe seulement à partir de la cabane du Berger. Splendide ! A refaire au plus vite.

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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Publié le 7 Juin 2017

Petite sortie rando/grimpette/amusements cet après-midi du côté de Bachat-Bouloud (Chamrousse) avec les filles. J'avais été ambitieux en leur disant que l'on essaierai de faire tous les blocs mais compte tenu de l'heure de départ et d'un retour souhaité pas trop tard cause école le lendemain, on a pu en faire "que" huit (sur treize).

Ce n'est pas allé si vite que je ne le pensais : certains blocs demandent un peu de recherche dans la forêt mais surtout, certains sont hauts et nécessitent la corde pour les enfants (on en a fait que trois sans corde). Donc des manip et du temps passé. Le plus grand d'entre eux (vingt mètres), avec un ticket d'entrée au 4c, m'a même vu m'auto-assurer pour grimper, d'autant plus que j'étais en "grosses". On est loin d'Alex Honnold, surtout avec des enfants à côté. 

Dans tous les cas, une belle après-midi bien qu'un peu fraîche avec ce flux de nord et les filles contentes d'avoir pu observer deux renards dont un de près.

Bloc n°3 : l'airelle noire (la myrtille), 3b

Bloc n°3 : l'airelle noire (la myrtille), 3b

Bloc n°4 : le sorbier des oiseleurs, 3c

Bloc n°4 : le sorbier des oiseleurs, 3c

Sous le bloc n°5 après l'ascension du sanglier, 4b

Sous le bloc n°5 après l'ascension du sanglier, 4b

Sommet du bloc n°6, après le campagnol des neiges (3c)

Sommet du bloc n°6, après le campagnol des neiges (3c)

Bloc n°8 : l'anémone printanière, 4c (20 m !)

Bloc n°8 : l'anémone printanière, 4c (20 m !)

Bloc n°9 : la piéride des Alpes (4c)

Bloc n°9 : la piéride des Alpes (4c)

Pause

Pause

Chargée ?

Chargée ?

Sauts
Sauts

Sauts

Un beau coin !

Un beau coin !

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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Publié le 5 Juin 2017

J'avais parcouru intégralement ces arêtes lors de la traversée des arêtes du Gleyzin en juillet 2007, de la Berlanche à la porte d'Eglise (un périple de 1400 m de dénivelé d'arêtes qui m'avait pris plus de neuf heures heures non stop). J'en gardais le souvenir d'un parcours pas si facile.

L'éclaircie de quinze heures me fait préparer le sac avec tout le matériel photo et partir à la hâte en direction de la bosse nord de Berlanche. La sente, depuis le Praillet, semble de moins en moins marquée. Sans connaître son existence, il sera de plus en plus difficile de la trouver avec la végétation de l'été. Parti uniquement pour rejoindre cette bosse et ensuite, voir, une éclaircie convaincante se dessine vers 18h30. J'y vais, j'y vais pas... L'heure tourne. Convaincu qu'il n'y aura ni pluie ni orage, je tente l'expérience. De toutes façons, j'ai une lampe.

Et effectivement, ce n'est pas si facile. L'arête est assez déchiquetée et le rocher vraiment glissant avec ce lichen mouillé. Les passages herbeux sont parfois raides et expo ; bien glissants aussi. Il ne faut pas jouer au con. Et par-dessus tout, le brouillard rapidement revenu qui ne me permet pas d'anticiper la suite de l'itinéraire. Lorsque je rejoins le pic sud de Berlanches, il est déjà plus de 20h. Je continue jusqu'au col de Périoule puis à la bosse suivante, vers 2300 m, là où l'arête s'oriente brusquement à l'est. J'avais imaginé un cheminement permettant de descendre sans trop de souci sur le chalet du Val et effectivement, ça passe bien même si la moindre pente d'herbe est glissante.

21h au chalet. Le soleil décline en même temps que l'éclaircie est magistrale. Masqué par une arête, je cours sur la sente retrouver une vue vers le nord-ouest. Quelques photos plus tard, je suis quitte pour une descente sans histoire, d'abord dans une semi-obscurité en croisant deux sangliers puis à la lumière de ma Tikka XP.

Anémone et primevère. De belles couleurs dans l'alpe
Anémone et primevère. De belles couleurs dans l'alpe

Anémone et primevère. De belles couleurs dans l'alpe

Chamois ; c'est ici leur domaine

Chamois ; c'est ici leur domaine

Mini-guêtres fort utiles mais ne suffisant pas à éviter les pieds mouillés

Mini-guêtres fort utiles mais ne suffisant pas à éviter les pieds mouillés

Le petit plaisir du soir
Le petit plaisir du soir
Le petit plaisir du soir

Le petit plaisir du soir

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Rédigé par lta38

Publié dans #randonnée sportive, #escalade-alpi

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