escalade-alpi

Publié le 24 Octobre 2015

Un petit topo sur cette course archi connue et fréquentée, peut-être encore plus que le Néron, par les Grenoblois. Je ne l'avais jamais faite ; seulement le morceau final au sortir des voies de la face est (Arc de cercle, Tichodromes...). Bonne idée de la part de Lio, histoire de retrouver mon homonyme avec qui je n'étais pas allé en montagne de puis quelques temps. La corde restera dans le sac pour la progression mais permettra de faire trois rappels. Si ça vous tente aussi, voici quelques conseils.

- Départ : Villard ou Prélenfrey. Depuis Grenoble, pas de doute : moins de voiture depuis Prélenfrey, et l'occasion d'admirer le lever de soleil
- Approche : Sentier du col Vert puis, quand on rejoint le balcon, on revient quelques minutes vers le sud pour trouver une sente bien marquée (flèches oranges) qui monte à la double brèche. Un petit détour versant ouest et on est sur les arêtes que lon ne quittera plus. 1h sans traîner.

- Les arêtes classiques : 1h sans traîner (et surtout sans corde). Quelques pas de 3, le reste marche et pas d'équilibre. Jamais gazeux, toujours aérien. Peu après le passage du point culminant des arêtes, descendre versant ouest pour trouver un rappel de 20 m (à peine 18 m en fait) qui doit passer en désescalade (3b). On peut aussi faire une désescalade plus facile depuis la crête versant est ou faire un rappel plus long depuis la crête également. La classique rejoint ensuite le vallon par une sente puis remonte 150 m de dénivelé jusqu'au pas de l'Oeille.
- Les arêtes intégrales : 1h supplémentaire jusqu'au pas de l'Oeille. Suivre la crête facile puis descendre un couloir herbeux raide versant Villard. Un système de vires aériennes (rocher moyen) amène à un couloir derrière une lame décolée que l'on remonte (le couloir). Passage cheminée à l'ancienne. Du bon 3. Pas de relais évident à la sortie mais ça passe en solo (pour nous). On rejoint ensuite le sommet sud où on trouve un rappel équipé juste après, versant est. Il fait 30 m. Nous n'avions que 2x23 m (économie de poids quand tu nous tiens...) mais, n'ayant pas du tout envie de revenir désescalader le couloir, sommes quand même descendus. A six mètres du bas, on arrive sous un auvent confortable (abrité des chutes de pierres et relativement plat) où on peut faire un relais intermédiaire sur un spit (et donc un petit rappel supplémentaire pour sortir). Ensuite, on suit une rampe à bouquetins orientée sud-ouest (sous les superbes dalles) et on trouve main gauche un petit rappel de 5 m permettant de franchir une marche raide qui sépare cette rampe d'une descente RAS vers la sente du pas de l'Oeille, à suivre jusqu'au pas.
- Descente du pas de l'Oeille : 30 minutes sans traîner, d'abord en suivant les lacets puis, en prenant droit le grand pierrier évident qui fait gagner l'immense crochet vers la barraque des Clots. Montre en main, 3 minutes de pierrier pour 200 m de dénivelé ! Sentier RAS pour finir.

Avec pauses et quelques tergiversations en seconde partie des arêtes, 4h15 pour l'intégrale en ce qui nous concerne. Une belle balade de la matinée !

Lever du jour coloré

Lever du jour coloré

Ca sent le foehn

Ca sent le foehn

Couleurs aussi en bas

Couleurs aussi en bas

Arrivée à la Double Brèche après avoir croisé chevreuils, bouquetins, chamois et mouflons !

Arrivée à la Double Brèche après avoir croisé chevreuils, bouquetins, chamois et mouflons !

Gros mâle bouquetin à la Double Brèche

Gros mâle bouquetin à la Double Brèche

Ambiance dans la première partie des arêtes (ambiance tout le long en fait)Ambiance dans la première partie des arêtes (ambiance tout le long en fait)

Ambiance dans la première partie des arêtes (ambiance tout le long en fait)

Après le passage du Rateau

Après le passage du Rateau

Partie terminale ; dalles lisses faciles

Partie terminale ; dalles lisses faciles

Le rappel de 30 m, enfin, la fin des premiers 23 m !

Le rappel de 30 m, enfin, la fin des premiers 23 m !

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Rédigé par lta38

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Publié le 22 Octobre 2015

Cela faisait quelques temps que je n'étais pas venu à la Bérarde et encore moins grimper à la tête de la Maye. L'automne, c'est ici un flamboiement de couleurs entre les bouleaux et les trembles. C'est aussi la saison des contrastes avec les faces nord déjà version hivernale.

Je "vends" à Jon une voie difficile ; Pêcher mignon, qui a la réputation d'être un peu exposée entre les points jusqu'au 6a/a+ et présente quelques longueurs retorses en dalle.

Effectivement, bien que ça ne casse pas des briques vu du bas, dès L1 ça envoie. Second point à dix mètres du précédent et le risque de finir sa carrière même si ça ne dépasse pas le 5. Plus haut, un pas abo en friction que je ne réussis pas. Ah, c'est 6b ça ? Eh bien ça promet pour la suite.

L3 (6a+) réconcilie avec le granit ; du coup, je choisis de me lancer dans la variante en 6c de L4 plutôt que la traversée en 5sup. Ce sera de la vendange. Je trouve ça hyper dur. En même temps, si L1 c'est 6b, ben là c'est 6c. La hiérarchie est respectée. Curieusement, malgré des placement de pieds délicats, ça randonne presque dans L5 annoncée également 6c. Erreurs de cotations, styles différents ou grimpeur qui commence à retrouver ses instincts dalleux ? En tous cas, tout ça c'est très beau et on en redemande.

La suite reste également soutenue : 6a+ (3è point expo avec retour sur vire possible), 6a+ (dernier point ne permettant pas également d'aller taper une vire cinq mètres plus bas), 6a (douze mètres de 4 non protégés en milieu de longueur avec vires dessous...) et 6b+ presque abondamment équipé pour finir avec un pas de friction qui ressemble à celui de L1 mais qui passe à vue. Comme quoi, l'escalade n'est pas une science exacte et c'est tant mieux. Neuf longueurs en 6a+=>6c granit aujourd'hui, un pur régal... qui continue avec le panorama d'automne et la descente colorée sur la Bérarde qui a déjà retrouvé l'ombre.

Pour ceux qui seraient intéressés par cette voie : elle est superbe. Peut-être deux camalots 0,75 et 1 pour dépanner les quelques pas expos si besoin. Douze dégaines suffiront amplement (et uniquement pour l'ultime longueur, 50 m tout pile en sortant au sommet). L'obligatoire ne doit pas dépasser le 6a+ donc je pencherais pour TD+ plutôt que ED- mais c'est limite limite.

L1 (6b), au-dessus du passage vraiment dur (au moins 6b+ je dirais)

L1 (6b), au-dessus du passage vraiment dur (au moins 6b+ je dirais)

L2 (6a+) et L5 (6c) ; deux styles différents, deux très belles longueursL2 (6a+) et L5 (6c) ; deux styles différents, deux très belles longueurs

L2 (6a+) et L5 (6c) ; deux styles différents, deux très belles longueurs

Vue sur la vallée du Vénéon et Lauranoure

Vue sur la vallée du Vénéon et Lauranoure

L8 (6a), Jon au début et à la fin.L8 (6a), Jon au début et à la fin.

L8 (6a), Jon au début et à la fin.

L9, ultime 6b+ très bien équipé. Superbe !

L9, ultime 6b+ très bien équipé. Superbe !

Sommet de la Maye. Panorama d'enfer sur les Ecrins et son plus beau versant (Bonnepierre), l'Ailefroide, la Pilatte...

Sommet de la Maye. Panorama d'enfer sur les Ecrins et son plus beau versant (Bonnepierre), l'Ailefroide, la Pilatte...

Retour coloré sur la Bérarde

Retour coloré sur la Bérarde

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Rédigé par lta38

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Publié le 21 Octobre 2015

C'est toujours le casse-tête quand il y a ces mers de nuages. Selon la destination choisie, on hésite toujours. Va-t-on être dessus, dedans, dessous ? Nous étions partis pour Presles mais le plafond se situe à 1900 m. Difficile d'improviser une sortie de secours à 8h30. Le Vercors intérieur semblant moins pris que le reste, on finit par tenter quand même Presles en espérant que ce ne soit pas "dedans" "la pire des situations".

Au final, on sera..."dedans" mais seulement pour l'approche et la première longueur, le plafond remontant ensuite pour une journée fraîche "dessous" à grimper en deux couches et doudoune au relais. Le soleil nous fera l'amabilité de percer pour les deux dernières longueurs.

La voie ? La "mémoire des absents", une jolie escalade Fara.

Huit longueurs en 6b avec deux un peu plus faciles en haut (6a/a+) et une avec quelques mètres de 6c retors où je vais m'employer un peu pour passer à vue en raison des pieds clés bien patinés (6c+ ne serait pas volé du coup).

Cinq longueurs et demi fort belles sur l'ensemble, essentiellement la seconde partie. La voie est très bien équipée ; ni trop, ni pas assez et mérite ses deux étoiles dans le Duhaut. Une sympathique première voie avec Jon.

L1 et L8 (6b). Deux styles très différents.L1 et L8 (6b). Deux styles très différents.

L1 et L8 (6b). Deux styles très différents.

L2 (6b) : surplombant à bacs

L2 (6b) : surplombant à bacs

Retour avec les couleurs de l'automne (et le soleil) qui commencent à pointer

Retour avec les couleurs de l'automne (et le soleil) qui commencent à pointer

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Rédigé par lta38

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Publié le 26 Août 2015

Il y a pas mal de choses à faire en été et chaque année un peu plus. Je constate personnellement une augmentation de la fréquentation des abords de la station en période estivale et c'est plutôt une bonne chose pour éviter le "tout-ski" donc le naufrage lors de mauvais hivers et donc aussi l'emploi de trop grands moyens pour avoir de la neige à tout prix.

C'est d'ailleurs le cas pour de nombreuses stations de montagne : via ferrata, VTT, escalade, parapente... Une voie d'escalade facile de six longueurs vient de voir le jour en face sud-est du Grand Eulier et c'est l'occasion d'aller voir avec les petits. Entre les longueurs proprement dites, des sections de transition qui font que l'engagement est quasi nul. L'occasion d'aller voir ça avec les filles ; Candice et ses garçons sont de la partie pour une belle journée au soleil.

Au final, le rocher est bon, le cadre toujours aussi beau et l'escalade facile pour tous. Dans les bémols, on notera les transitions qui se font dans du terrain Belledonne (génévriers nains... ça pique les jambes), un peu trop longues et les deux dernières longueurs en 4 (je n'ai fait que la première en aller-retour) : la pénultième comporte un pas bien morpho pour les petits. Du coup, on est sorti en deux longueurs dans un couloir en rocher correct sur la droite. Ainsi réalisée avec une sangle pour un relais sur pin dans notre variante finale, la voie "Timtim et Nana" ne dépasse pas le 3.

Au retour, nous avons préféré la remontée à la Croix par le col des Lessines (vu un bouquetin) avec descente par la télécabine plutôt que le cagnard et les cailloux du long retour classique sur la station depuis les lacs Robert. Tout ça se termine par une bonne glace à l'Ecureuil.

Les lacs Robert et le Grand Eulier

Les lacs Robert et le Grand Eulier

L1

L1

L2 bis (on évite ainsi la L2-3 en traversée en 4c)

L2 bis (on évite ainsi la L2-3 en traversée en 4c)

Relais sympathique

Relais sympathique

Couloir de sortie variante

Couloir de sortie variante

L'équipe au sommet

L'équipe au sommet

Retour par le sentier du col de la Botte

Retour par le sentier du col de la Botte

Entre les cols de la Botte et des trois Fontaines, avec la Meije en toile de fond

Entre les cols de la Botte et des trois Fontaines, avec la Meije en toile de fond

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Rédigé par lta38

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Publié le 21 Août 2015

Après la (grosse) matinée au Six Carro, retour et contemplation dans le val d'Arpette. Direction, le col des Ecandies sans se presser, après avoir fait le plein de nourriture et d'eau. Le but de la fin du programme valaisan est la classique traversée des Ecandies (course des 100 plus belles de Rébuf') avec bivouac à l'attaque, en espérant y trouver un emplacement correct.

Une approche dans un cadre très minéral

Une approche dans un cadre très minéral

Superbe plateforme au pied de l'arête sud

Superbe plateforme au pied de l'arête sud

Eclaircies du soir

Eclaircies du soir

Lumière splendide sur le glacier de Trient

Lumière splendide sur le glacier de Trient

Col des Ecandies

Col des Ecandies

Magie du glacier de Trient

Magie du glacier de Trient

Enfin au soleil

On n'est pas bien là ?

6h45. En plein dans la gueule au bivouac. Quoi de mieux ?

6h45. En plein dans la gueule au bivouac. Quoi de mieux ?

Le glacier de Trient s'illumine

Le glacier de Trient s'illumine

Enfin au soleil !!! Et quelle ambiance !

Enfin au soleil !!! Et quelle ambiance !

Pour une fois, il y aura essentiellement des images de bivouac car si la traversée des Ecandies est vraiment une belle course d'arêtes, ce qui restera encore plus présent sera sans aucun doute ce moment passé en montagne sous les étoiles.

Jojo sur les arêtes

Jojo sur les arêtes

Idem

Idem

Passage du rasoir (5c bloc). Rébuffat annonce un passage de IV... (sans doute en tirant au clou...)

Passage du rasoir (5c bloc). Rébuffat annonce un passage de IV... (sans doute en tirant au clou...)

Au sortir de la longueur en 5c fissures

Au sortir de la longueur en 5c fissures

Une course à faire dans le genre car le rocher y est excellent, l'escalade ludique et les vues splendides. Pour la petite histoire et le respect des anciens. Gaston annonce un timing de 3-4h pour la traversée des Ecandies ; c2c 5 à 6h. Le matériel a progressé, le niveau technique moyen du grimpeur aussi mais sans doute pas la vélocité. En fait, il y a de plus en plus de monde en montagne et beaucoup de pratiquants venant directement de l'escalade sportive, pas forcément rapides en terme de manoeuvres de cordes : gestion des relais et anticipation des manip. Notamment dans ce genre de courses d'arêtes où l'escalade est coupée par des rappels intermédiaires. Une remarque que je me suis faite avec mon topo Belledonne escalade où de nombreux horaires ont été trouvés "serrés" par les répétiteurs.

Cette histoire d'horaire reste secondaire à partir du moment où il n'y a pas d'impératif de timing (nuit, météo, raisons perso...) et l'important est de se faire plaisir. 

Et c'est bien ce plaisir que nous avons trouvé lors de cette chevauchée (3h30 pour nous, pas mieux que Rébuf' !) et à 11h du mat', nous avons pris le temps de profiter de la montagne avec le saucisson et l'eau des glaciers.

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Rédigé par lta38

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