escalade-alpi

Publié le 25 Décembre 2015

Les chocolats, c'est comme la grimpe. Il y en a toute l'année. Les bras, ça dépend des jours. Mais ce serait trop facile de mettre cette absence de bras sur le compte des chocolats qui ne font jamais défaut à Noël.

Comme prémédité il y a peu, Noël se fera au balcon et au soleil. Un balcon un peu plus haut que les autres et partagé enfin avec Jean avec qui nous sommes en contact depuis un moment mais sans avoir pu faire cordée commune jusque là.

Je n'avais jamais grimpé à la Maladière. Eh bien ma foi, si l'on fait abstraction de l'échangeur de Cluses cinq-cents mètres plus bas (il vaut mieux choisir un jour férié ou un dimanche), c'est une falaise majeure. Presles n'a qu'à bien se tenir et ne peut se démarquer que de par sa quantité de voies. Ici c'est moins vaste mais quel rocher ! J'y reviendrai assurément.

On tombe d'accord sur une voie Piola ni trop facile ni extrême : No angel. Au final pour ce jour de Noël, pas de miracle. De toutes façons, les anges n'étaient pas là. Pas d'enfant prodige mais un boeuf (quand les bras ne répondent plus et que vous vous sentez bien lourd dans les dévers) et un âne (quand vous ne savez pas lire le rocher). Je veux parler de moi bien sûr. Jean ne fut ni le boeuf, ni l'âne mais ni le guide non plus. Lui au moins il avait annoncé la couleur qu'il ferait le client si c'était trop dur. L'autre espérait pouvoir faire illusion y compris dans le 7a+ sommital. Veni, vedi mais pas vici. M'enfin bon, ça passe quand même sans souci grâce à un équipement irréprochable de l'équipeur suisse que l'on remercie chaleureusement. Dommage pour ces plaquettes dites "suisses". Vraiment la misère à clipper. Peut-être une des raisons du manque de bras car passé trop de temps pendu sur une main pour clipper ?

Non, pas d'excuses, c'est toujours le grimpeur qui a tort.

Quelques remarques maintenant sur la voie elle-même. Elle est magnifique, surtout à partir de L4. Les cotations nous ont paru sèches, surtout dans les longueurs moins que 6c. 6b obligatoire je dirais ; 6b+ à tout casser. Le soleil arrive pile à midi au pied de la voie au solstice d'hiver. Accès commode par les rappels d'éclipse (47, 25 puis 22 m) puis dix minutes de marche. Une heure depuis la voiture. Par longueur, avec les cotations que je propose (qui ne sont déjà pas les mêmes dans le topo de Gilles Brunot et celui de c2c - la voie, récente, n'est pas dans "le calcaire en folie" de Michel Piola) :

 

Approche : on se croirait en (début d')automne.

Approche : on se croirait en (début d')automne.

L1 = 6b+ et L3 = 6aL1 = 6b+ et L3 = 6a

L1 = 6b+ et L3 = 6a

L7 = 6a+ et L6 = 6c+(+)L7 = 6a+ et L6 = 6c+(+)

L7 = 6a+ et L6 = 6c+(+)

L1 : 6b+ On est immédiatement dans le bain. Une belle longueur déjà. S'économiser pour la suite.

L2 : 5b Deux pas puis traversée sur une vire horizontale à droite

L3 : 6a Rocher évolutif, longueur courte

L4 : 5c Dièdre vertical "ambiance"

L5 : 6c Dur à lire, prises sikatées. Ca grimpe du début à la fin. Garder des bras pour la traversée.

L6 : 6c++. Dément, quelle longueur ! Rési. L'enchaînement des mouvements de la fin n'est pas donné.

L7 : 6a+. Bien lisse au départ. Longueur de transition qui rejoint Indiana Jaune.

L8 : 6c Annoncée 6b/b+ selon les topos, elle m'a achevée dans la traversée à gauche.

L9 : 7a+ Très beau et bien dur.

L10 : 6b Court passage un peu patiné commun à IJ puis facile dans du beau rocher à bacs pour finir.

Le carton (jaune) du jour : Jean. Au R5, il sort le téléphone de sa poche pour faire une photo et laisse échapper les clés de la bagnole. Règle numéro un : les clés de la voiture sont rangées à un endroit que l'on ne touchera pas durant toute la course. Règle numéro deux : le smartphone à une main en plein falaise c'est risquer de faire comme les clés.

Conséquence : fort heureusement, c'était ma voiture au parking. Je suis quitte pour un aller-retour à Flumet sur cette route que je déteste, afin d'aller chercher le double de clés (j'aurais pu aussi partir en courant à la descente et abandonner mon ami en pleine forêt mais je ne voulais pas le laisser aux mains des chasseurs de Magland - comprenne qui pourra - en même temps, s'il venait à retrouver son chemin avant fin octobre 2016, normalement, je dis bien normalement, il ne devrait rien risquer de ce côté-là). Cette bévue nous aura permis de finir cette superbe journée par d'agréables discussions car il y aura d'autres sorties ensemble, c'est sûr.

Joyeuses fêtes de Noël (à toutes et à tous).

L9 = 7a+

L9 = 7a+

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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Publié le 15 Novembre 2015

Retrouvailles avec Julien pour une grande voie en vercors. Je ne devais pas sortir et puis, une proposition au dernier moment de Julien et on part pour la demie-journée après-midi, au soleil et en t-shirt sur cette face ouest.

J'y étais venu il y a quatre ans avec Thibaut pour faire "c'est encore nouse". J'avais trouvé ça difficile et magnifique. Mais à l'époque", je commençais tout juste à faire mes premiers 6c en grande voie et encore, avec des repos. Aujourd'hui, je suis bien mieux armé et ça va passer comme une lettre à la poste.

Certes, il y a ce pas de 6c bien dalleux en L5 que je ne décode pas. La longueur en 7b (L6) au-delà de mes moyens où je vais empoigner une dégaine et me battre pour faire les autres pas avec un repos. Ou encore cette dernière longueur avec son pas de A0 suivi d'un autre pas, loin d'être donné, surtout quand les bras commencent à dire "stop". Mais mises à part ces rares entorses, ce sera du beau libre et surtout l'impression d'avoir vraiment couru dans les neuf longueurs de la voie malgré les manips dues au sac de hissage.

Bravo à Julien, toujours aussi calme et impeccable qui jaunit à vue l'intégralité de la voie (sauf le pas de A0 de L9 mais qui doit être impossible même pour Ondra).

Quelques remarques pour finir, sur cette voie à la Grande Cournouse (parenthèse d'humour).

- Approche : 30 minutes (si on ne guenille pas comme nous). Une fois au pied de la face, on traverse à gauche assez loin, jusqu'à une faiblesse où le terrain s'éclaircit et où on pourrait monter facilement par des gradins herbeux pour rejoindre la vire se situant 50 m au-dessus du pied de la paroi. C'est l'attaque de "délit de fuite". Pour "parenthèse...", continuer encore un peu à traverser à gauche.

- Cotations : nous ne les avons pas trouvées sèches contrairement à ce qu'on lit ça et là. Sauf à la limite dans le bas (les 6b/6b+ pourraient être remontés à 6b+/6c) de l'échelle. En revanche, on n'a pas compris pouquoi L4 était 7a. Mis à part le pas de départ bien dalleux, ça randonne, y compris dans le surplomb annoncé 7a avec des (grosses) prises crochetantes. On propose 6b+ !!!!! (à l'extrême limite 6c pour ne pas décoter furieusement). L'obligatoire ? Mon coeur balance entre 6b et 6b+.

6c ; vire ; 6b+ ; 6c ; 6c ; 7b ; 6b+ ; 6c ; 6c

- Equipement : quasi parfait sur goujons. Pas cadeau mais toujours très bien placé. Les points un peu loin le sont dans du 6a donc du facile pour qui ambitionne de sortir par le haut cette voie soutenue.

- Intérêt : voie majeure sur du très beau rocher gris compact. Et technique (placements de pieds subtils).

Merci à Thierry et son équipe pour le travail. D'autres à venir ? (on prend !!!!! en bons consommateurs).

Approche paisible et rapide

Approche paisible et rapide

L1 (6c) et L4 (6c)L1 (6c) et L4 (6c)

L1 (6c) et L4 (6c)

L5 (6c) et L6 (7b)L5 (6c) et L6 (7b)

L5 (6c) et L6 (7b)

L8 (6c)L8 (6c)

L8 (6c)

L9 (6c)

L9 (6c)

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Rédigé par lta38

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Publié le 11 Novembre 2015

Eh bien voilà. Si on excepte les nouvelles lignes courtes et faciles baptisées "espace vertical" sur la Tourelle et à l'extrême droite de toute la face, la longue mais facile ligne dans le Vsup "l'extension..." que je me garde pour emmener à l'occasion quelqu'un qui affectionne ce niveau, voici donc (presque) achevée en ce qui me concerne le parcours de l'"oeuvre" de JMC sur ces rochers de Chamrousse (une trentaine de voies, probablement autour de 250 longueurs d'escalade).

Un grand bravo/merci à lui (qui continue d'ailleurs puisque la sente d'accès, ravagée par un éboulement, a été reprotégée ; puisque le câble a été renforcé et des plaquettes remplacées) pour le travail accompli.

Ghost Dog fait partie de la quadrature des voies dures de la grande face qui recèlent toutes un peu de 7 et tournent dans le 6 soutenu. Mon classement par ordre de difficulté : Total Kheops, Chourmo, Ghost Dog, Tombeau ouvert. Par qualité d'escalade : Chourmo, Total Kheops, Tombeau et Ghost Dog.

Car non ; ce n'est pas la plus belle. Les six longueurs du bas sont très moyennes, très herbeuses, nonobstant le 6b(+?) de L4. La suite est plus conforme aux lieux avec cinq belles longueurs raides : 7a+ ; 6b ; 6a+ ; 6a+ ; 6b+ et un dernier 6a+ moussu pour sortir sur le plateau. Les longueurs sont cotées plutôt serrées alors méfiez-vous de ceux qui disent "Cambon c'est facile". En revance, l'équipement est très bon et très bien placé. L'obligatoire ne doit pas atteindre le 6b.

Une occasion de grimper enfin avec Gérald après plusieurs tentatives infructueuses. Le bougre, c'est qu'il a de la conti (et de l'intuition). A refaire l'ami !

Côté météo, beaucoup trop chaud. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu les pied dans cet état. Et un litre et demi d'eau fut un peu juste. Vivement l'hiver... quoique...

L4 (6b+) et L7 (7a+)L4 (6b+) et L7 (7a+)

L4 (6b+) et L7 (7a+)

L7 (7a+) et L8 (6b)L7 (7a+) et L8 (6b)

L7 (7a+) et L8 (6b)

L8 (6b)

L8 (6b)

L9 (6a+) et L10 (6a+)L9 (6a+) et L10 (6a+)

L9 (6a+) et L10 (6a+)

Sortie sur le plateau

Sortie sur le plateau

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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Publié le 7 Novembre 2015

Avec cet été indien qui joue les prolongations, l'envie de chevauchée aérienne en Belledonne se prolonge aussi. Compte tenu du timing très serré (départ de la maison 13h et retour 19h), je choisis une arête certes longues, avec quasi 2kmv au total mais ne présentant a priori pas de grandes difficultés techniques afin que ça déroule.

13h45 au pont de la Valloire. Je m'apprête à démarrer quand Benjamin et Matthieu arrivent. Eux-aussi ils montent dans le secteur avec un beau bivouac prévu dans la Grande Valloire. Lourdement chargés avec en plus le matériel photo, on n'a pas le même programme mais je les accompagne jusqu'à la passerelle le temps de l'échauffement. Ensuite, je file sur la Petite Valloire. Ca déroule étant donnée la raideur du sentier. Je suis rapidement au pied de l'arête ouest de la porte d'Eglise au départ du sentier qui relie la Petite à la Grande Valloire. Celle-ci se développe sur près de 900 m de dénivellation jusqu'au sommet 2812 m.

Pas de difficulté jusqu'à l'arête quasi plate vers 2600 m. Là encore, ça déroule. Je m'octroie une pause, regardant les chamois courir dans les névés et profitant du calme de ces hauts lieux. 

16h. Il faut quand même y aller. Les deux tours rocheuses de l'arête ne se laissent pas si facilement dompter. La première, une large fissure en 5 improtégeable (de toutes façons je n'ai pas de matériel), avec du lichen. Je la contourne par un empilement de blocs bien raide en nord et quelques passages de 3. La seconde est entaillée d'une large cheminée. Escalade intéressante, presque ludique mais encombrée de blocs branlants, a priori bien coincés pour ceux qui sont utiles à la grimpe. Je sors à 16h30 au sommet ouest. Je ne pousse pas jusqu'au point culminant pour trois raisons : à quelques mètres près, c'est la même altitude ; je connais la suite et le but était de découvrir ; ça prendra au moins un quart d'heure et j'ai un timing à respecter. 

Descente immonde (gneiss bien croûlants) jusqu'au lac glacé. Ensuite, c'est une sente plus ou moins bonne jusqu'au lac Noir où je discute un moment avec Ben et Mat qui ont planté leur tente.

Retour en trotinnant jusqu'à la voiture sans douleur. C'est bon de se déplacer aussi léger.

Ben et Mat

Ben et Mat

On prend rapidement de l'altitude

On prend rapidement de l'altitude

Le prochain moyen de transport en montagne que je vais tester est là !

Le prochain moyen de transport en montagne que je vais tester est là !

Sur l'arête, première bosse vers 2300 m

Sur l'arête, première bosse vers 2300 m

Beau bloc de gneiss au début des difficultés

Beau bloc de gneiss au début des difficultés

Cheminée sur l'arête ouest vers 2700 m et sortie de celle-ci au-dessus de la face nord sur un empilement de blocsCheminée sur l'arête ouest vers 2700 m et sortie de celle-ci au-dessus de la face nord sur un empilement de blocs

Cheminée sur l'arête ouest vers 2700 m et sortie de celle-ci au-dessus de la face nord sur un empilement de blocs

Derniers ressauts menant au sommet ouest. Un pas de 3 (évitable mais ce serait dommage)

Derniers ressauts menant au sommet ouest. Un pas de 3 (évitable mais ce serait dommage)

Une arête dans les cartons entre rocher Gris et pic GV

Une arête dans les cartons entre rocher Gris et pic GV

Le lac Glacé, déjà... glacé

Le lac Glacé, déjà... glacé

Au lac Glacé

Au lac Glacé

Derniers rayons sur le lac Noir

Derniers rayons sur le lac Noir

Feux d'après couchant

Feux d'après couchant

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Rédigé par lta38

Publié dans #randonnée sportive, #escalade-alpi

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Publié le 5 Novembre 2015

Je n'ai pas l'ambition de parcourir toutes les arêtes du massif mais l'envie de continuer à en découvrir est bien présente. Il me manquait quelques morceaux entre les Sept-Laux et le pas de la Coche.

D'où l'idée de parcourir une fois de plus en mode "light express" l'intégralité de la crête allant du col de la Vache à la cime de la Jasse avec cinq sommets au programme : Illettes, Belle Etoile, Vouteret, dent du Pra, cime de la Jasse.

Je lance quelques "invitations" à la dernière minute et Nico répond présent. C'est cool et en plus, ça ne devrait pas trâiner. Dès le départ, il faut s'accrocher. Nico envoie et en plus "m'oblige" à parler. Le souffle est vite court. 1h35 de la Betta au col de la Vache en passant par le pas de la Coche. Comme dit Nico une fois arrivés : "j'ai l'impression qu'on est parti il y a un quart d'heure...". C'est bon ça !

On enchaîne directement par les arêtes, mi-ombre mi-soleil selon le versant (NE ou SW). Cette partie n'est pas si facile et, si on peut vraiment rester sur le fil sans tricher, propose quelques pas un peu acrobatiques jusqu'au 3. C'est du style des arêtes du Gerbier, en plus délicat (car il y a aussi des pas en redescente).

Au-delà de la Belle Etoile, les difficultés sont moindres et on tombe dans le niveau d'entrée (F) de l'alpinisme. Il faut quand même rester concentré.

Encore un bien beau parcours sur Belledonne, pas loin de 4 km d'arêtes pour un dénivelé total dépassant les 1500 m. Un après-midi bien occupé. Retour dans l'ambiance dont seules les soirées d'automne en montagne ont le secret. Un calme, une sérénité...on aimerait s'y poser et ne plus bouger, laissant le monde d'en-bas "s'exciter". Un troupeau de onze bouquetins sous les lacs du Vénetier marque le dernier moment fort de ce parcours. Il est l'heure de descendre.

Col de la Vache en vue.

Col de la Vache en vue.

Avant-goût hivernal sous le col

Avant-goût hivernal sous le col

Sur la crête des Illettes

Sur la crête des Illettes

Sans doute le terrain sur lequel je suis le plus efficace : solo sur les arêtes avec passages d'escalade facile jusqu'au 4

Sans doute le terrain sur lequel je suis le plus efficace : solo sur les arêtes avec passages d'escalade facile jusqu'au 4

Quelques passages bien aériens

Quelques passages bien aériens

La Belle Etoile en ligne de mire

La Belle Etoile en ligne de mire

Passage délicat en redescente

Passage délicat en redescente

Derniers passages aériens avant Belle Etoile

Derniers passages aériens avant Belle Etoile

Après le Vouteret, sur l'arête menant à la dent du Pra

Après le Vouteret, sur l'arête menant à la dent du Pra

Les deux lurons au sommet de la dent du Pra

Les deux lurons au sommet de la dent du Pra

Arête Pra - Jasse

Arête Pra - Jasse

Petit ressaut juste avant la cime de la Jasse

Petit ressaut juste avant la cime de la Jasse

Un des lacs du Vénétier

Un des lacs du Vénétier

Boucs sous les lacs du Vénétier

Boucs sous les lacs du Vénétier

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi, #randonnée sportive

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