escalade-alpi

De nouveaux secteurs ayant apparu, les ouvreurs ont cru bon de renommer certains sites. Ainsi le "jardin suspendu gauche" est devenu le "jardin des Daines". Ce secteur est en phase de devenir un secteur phare de Saint-Egrève avec un rocher tout neuf. Séance de l'après-midi avec Nico, sous une chaleur un peu trop prononcée alors qu'on commence seulement à grimper dehors. Espérons que cela redescende rapidement. J'ai fait :
- Dont worry, 6a. 30 mètres. Plutôt 5b (à la limite 5c). Bof.
- Don Patillo, 6b. Soutenu mais pas de pas dur. Joli.
- Raies urgentes, 6c. Superbe
- L'effet salaire, 7a+. Plutôt 7b d'après Thierry Jacquot rencontré sur place. Effectivement bien teigneux. Belle.
- Effet moi mal, 7a. Très beau. Un pas délicat au départ puis quelques mouvements demandant de la décision en haut.
- L'arrêt d'Ephèse, 6b+. Pour finir au jardin suspendu (anciennement "jardin suspendu central"). Se joue en un mouvement bien bloc en bas, le reste autour du 6a. Bof (car trop hétérogène) mais les mouv' sont jolis.

On n'allait quand même pas remonter sur le plateau par la sente d'accès à la calanque de l'Eissadon. Plusieurs choix d'escalade sont alors possibles. Le plus simple est l'arête ouest de l'Eissadon que j'avais déjà réalisée en 1999. Il y a aussi les voies qui cotoient l'ancienne et oubliée arête est de l'Eissadon. Aux tréfonds du passé est une des deux possibilités (avec Clandestino, un peu plus difficile).

La voie attaque par deux longueurs en traversée sous des surplombs avec à chaque fois un pas de bloc. Le premier est atypique. Coincé dans une cheminée, il faut en sortir en total dévers (6b+) pour se rétablir sur une marche. Athlétique et surtout compliqué à lire. Au début on n'ose pas sortir de cette niche suspendue et puis finalement, ça passe assez bien.

Ensuite, on remonte le pilier sur quatre longueurs en dalles blanches, typiques des Calanques. Toutes les longueurs sont belles et je ne m'attendais pas à une aussi belle escalade. C'est vraiment le complément parfait à la voie du matin.

Par longueur : 6b+ ; 5c ; 6a+ ; 6a ; 6a+ ; 5b

Gaston Rébuffat a bercé ma jeunesse alpine de par ses livres et ses images en général. Dans ma collection des "cent plus belles", le livre sur les Calanques montre une image sur laquelle il se tient perché au sommet de l'aiguille de l'Eissadon. J'ai toujours voulu aller voir cette magnifique "construction" mais quand j'habitais dans le sud, il n'y avait pas de voie intéressante pour s'y rendre. Seulement du terrain d'aventure facile et péteux.

Il y a quelques années, une voie entièrement équipée sur scellements inox a vu le jour. Il s'agit d'une voie facile nommée "sur les traces de Gaston" en hommage au grand alpiniste qui le mérite. Elle aurait tout aussi bien pu s'appeler : "tour et sommet".

L'équipement est très abondant mais on ne pourra pas pour autant être totalement serein en cas de mer formée. Eviter donc de vous y rendre par vent d'est notamment. On gagnera à faire certains relais en cours de longueur pour garder un oeil sur le second si celui-ci n'est pas à l'aise dans les traversées, en particulier faire L1 + 10 m de L2 (relais sur sangle autour d'un gros becquet) et ensuite le reste de L2+L3. Les deux dernières longueurs s'enchaînenent en une seule de 45 m (pas vu le 6a annoncé). De cette façon, on obtient sept longueurs : 5c ; 5c ; 5b ; 5c ; 5c ; 6a+ ; 5c 

Descente en deux rappels de 40 mètres versant nord où on retrouve les sacs pour le pique-nique.

Seconde voie de la journée, une grande ligne dans le mur du Grand Draïoun. J'adore cette falaise qui fait visiter tous les types de rocher de Canaille. Quelques bémols à cette voie : pour les photos en plongée, la plupart des relais sont sur des strates ne permettant pas de visualiser le grimpeur en action dans les plus beaux passages. Pour un second un peu limite dans le niveau, les traversées sont assez délicates (notamment pour la magnifique L4 en 6b/b+ avec risque de penduler sous un surplomb en cas de chute ; également dans L5). Je n'ai pas enchaîné le crux de L5 (7a+/7b) qui a l'air sur-dur.

Pour le reste et le plus important (l'escalade), toutes les longueurs sont splendides et la voie est assurément une des plus belles de la falaise.

Sept longueurs : 5c ; 6a+ ; 6b+ ; 6b+ ; 7a+/b (?) ; 6c ; 6c

Etant devenu un aficionado de Cap Canaille, je confesse qu'après avoir trouvé bien délicat (limite terreur) cette escalade dans les galets à mes débuts ici, c'est peut-être maintenant la partie que je préfère.

Oh la belle voie ! Cinq très belles longueurs dans les grès de Cap Canaille (6a ; 6a+ ; 6a ; 6b+ ; 6c). Sortie à gauche (6c au lieu de 6b à droite) vivement recommandé. Escalade exceptionnelle ! Cédric me l'avait vendue comme un must de la falaise. Je confirme. Delle de passage dans la région est du même avis.

Accès : parking juste après le parking du secteur "ouvreur de bouse". Marche trois minutes, un rappel de 50 m puis cinq minutes de marche sur une vire. Scellements inox au départ (et niveau à bulle) !