humeur

Publié le 24 Novembre 2020

On se souvient de la manifestation qui avait rassemblé plus de 600 "skirandonneurs" en mars 2016 au sommet des Vans en formant un coeur humain pour dire "non" au projet d'extension de la station de Chamrousse. Et de l'abandon du projet qui avait suivi.

Depuis plus d'une semaine, d'autres coeurs "fleurissent" dans nos montagnes. Des coeurs de lumière. Le mouvement a été initié par une poignée de montagnards le vendredi 13 novembre, une date qui n'est pas tombée au hasard car pouvant tout autant servir d'hommage aux victimes du bataclan attaqué il y a exactement cinq ans que de pied-de-nez à ce fameux vendredi 13 en le présentant comme un jour d'espoir plus que de mauvais augure. Une affaire menée dans le respect des gestes sanitaires (moins de 6 personnes), dans la sécurité (il s'agit de montagnards confirmés sur un itinéraire volontairement choisi car ne présentant pas le moindre danger et donc, de risque de finir à l'hôpital). Ce point est important car les militants pour l'abolition de cette stupide règle du "1 km / 1h" dont je fais partie ne réclament pas le droit de pratiquer leurs activités alpines préférées, certaines pouvant générer, bien que faiblement, des accidents et parfois des réanimations. Ils demandent simplement le droit d'accès à la nature, pas uniquement pour eux, pas uniquement pour les ruraux ayant la forêt derrière leur maison, mais pour tous les Français. Le droit d'aller "prendre l'air" comme on dit, ce qui est bon pour la santé, pour le moral et ne génère aucun risque de contamination. Et à ce jour, la France est un des rares pays au monde qui l'interdit ce qui provoque une incompréhension chez beaucoup de concitoyens.

Cette initiative, soldée par un magnifique coeur au sommet du Grand Colon, surplombant Grenoble, a été réalisée grâce à une quarantaine de lampes frontales collectées par les acteurs. Elle est le point de départ de plusieurs actions similaires, à la Tournette, à la pointe d'Andey, au Criou (Haute Savoie) mais encore en Isère (la Molière), au-dessus de Bourg-Saint-Maurice (Savoie), à Yzeron (Rhône) ou à Argelès dans les Hautes-Pyrénées !! Un mouvement qui pourrait/devrait prendre de l'ampleur si Emmanuel Macron n'annonçait pas un assouplissement de ladite règle ce soir.

En écoutant les médias ce matin, j'entendais que le président annonçait cohérence et clarté pour son discours de ce soir. Mieux vaut tard que jamais. Bien que de telles restrictions durant une crise comme nous la vivons aujourd'hui ne puisse être parfaite et fera toujours des grincheux, une ligne de conduite globalement cohérente demeure indispensable pour être comprise donc globalement acceptée... et appliquée par la majorité des Français !

Petite réaction personnelle au docteur qui réagit dans cet article : que sont les accidents dus aux activités de plein air au regard de tous les autres toujours possibles avec le confinement actuel ? Probablement une goutte d'eau en terme d'occupation des hôpitaux. Une goutte d'eau qui serait amoindrie du fait que la fréquentation de la montagne en novembre est à son plus bas niveau et qu'en plus, ce qui est demandé par ces manifestations est un accès responsable à la nature et pas le droit de "faire le zinzin sur un pic" comme disait Antoine Chandellier dans un billet récent. Ne nous trompons pas de cible. Si on veut vraiment limiter les entrées dans les hôpitaux, il y a d'autres combats à mener en urgence plutôt que de courir après quelques zigotos se baladant dans les forêts.

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Rédigé par lta38

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Publié le 13 Novembre 2020

En ces temps difficiles, deux petites lueurs de bonnes nouvelles. Ce vendredi 13 novembre, une demi-poignée de passionnés a rejoint le sommet du Grand Colon pour y déposer des lampes et faire briller un grand coeur sur l'agglomération grenobloise dans la soirée. Cela m'inspire très positivement même si j'ai peu d'espoir de voir Castex and co infléchir leur politique.
- Ce coeur, face à l'hôpital Michallon, est une bouffée d'air pur pour les soignants plongés au coeur de la crise sanitaire, même si ce n'était pas forcément le but premier.
- Bien qu'en montagne, il se voulait être un lueur d'espoir pour toutes celles et ceux (et ils sont nombreux) qui souffrent de la règle des 1 kilomètres / 1 heure, règle dont nous sommes nombreux à juger contre-productive pour le Covid (confine la population sur un petit espace et par définition, augmente les interactions sociales), en plus de tous les maux qu'elle suscite (mal-être, tensions famillio-conjugales, atteinte à la santé corporelle, augmentation des accidents domestiques...)
Réalisée dans le respect des règles sanitaires et sur un itinéraire facile et maîtrisé par des acteurs, peut-être détenteurs d'une attestation professionnelle par ailleurs, elle demeure une réponse à la préfecture qui avait refusé une manifestation décrite a priori comme bien contenue.

La seconde bonne nouvelle est venue de mes amis de Petit Bivouac qui concrétisent ici un beau projet. Plusieurs années de travail, et beaucoup de plaisir aussi, pour parvenir à proposer des produits qui respectent au mieux l'environnement. Certes, un achat reste un achat. Mais nous avons besoin de nous habiller, nous nourrir et aussi de petits plaisirs, surtout en ces temps douloureux. Nous n'avons pas la prétention de revenir au temps des cavernes. Alors tant qu'à faire, autant soutenir les beaux projets comme celui-ci. Le mieux est de vous faire une idée sur le lien au-bas de cet article. Longue vie à eux et merci de votre visite sur leurs pages. Sans doute des idées de cadeau de Noël.

Vivement que l'accès à la nature soit rendu à tous... et que chacun la parcoure de manière responsable !

Décor d'automne
Décor d'automne

Décor d'automne

Bec-croisés des sapins (femelle et mâle puis mâle derrière un tarin des aulnes)
Bec-croisés des sapins (femelle et mâle puis mâle derrière un tarin des aulnes)
Bec-croisés des sapins (femelle et mâle puis mâle derrière un tarin des aulnes)

Bec-croisés des sapins (femelle et mâle puis mâle derrière un tarin des aulnes)

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Rédigé par lta38

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Publié le 5 Novembre 2020

Si on m'avait dit que je vivrais un confinement qui arriverait aussi brutalement que celui de mars je n'y aurais pas cru. Une drôle d'année que ce cru 2020 même si je n'ai pas vraiment à me plaindre, loin de là, jusqu'ici. J'entends déjà des voix disant qu'en ces temps où les gens affluent dans les hôpitaux pour des problèmes beaucoup plus graves, il n'est pas opportun de discuter sur ce sujet. Pourtant, la misère du monde a toujours existé, y compris aux portes de chez nous (SDF, chômage et pire...) et pourtant, cela n'empêchait pas chacun d'entre nous de vivre sa vie en espérant y échapper ou en s'évadant un moment pour oublier ses propres soucis. Jusqu'ici, personne n'avait honte d'aller chez le médecin et de profiter de la sécurité sociale pour un "petit" bobo pendant que d'autres luttaient pour survivre. A moins d'un cas de force majeure de type guerre mondiale, il n'est pas malvenu d'observer la situation et de la critiquer de manière constructive.

Ce nouveau confinement prête parfois à sourire tant il y a de dérogations possibles. Et pourtant, il faut bien continuer à vivre. Le retour de la chasse dans nos forêts en a fait bondir plus d'un. Il est vrai qu'à première lecture, cela peut faire s'hérisser les poils quand on voit qu'en parallèle, une balade sur un petit sentier à deux kilomètres de chez soi est passible de 135€ d'amende. Mais pour comprendre cette mesure, il faut remonter plus en profondeur dans le sujet. Tout d'abord, à titre personnel, je conçois ce confinement comme une privation de nature et de loisirs en général, essentiels à l'équilibre de chacun. Je ne débattrai pas sur l'utilité d'un tel confinement ici. D'ailleurs, bien malin celui qui pourra affirmer sans l'ombre d'un doute son utilité ou son inutilité. Laissons cette question aux spécialistes médicaux (déjà pas tous d'accord entre eux) et surtout à l'histoire à écrire qui nous apportera peut-être des réponses. Mais ce qui m'intéresse dans cette discussion, ce sont les conséquences d'un tel confinement, à mon avis assez graves en terme de santé : impact mental jusqu'à la dépression, violences conjugales, mauvais équilibre de son corps... Mais aussi en terme économique malgré certaines aides de l'Etat. J'ai donc tendance espérer un assouplissement plutôt qu'une restriction ; souhaiter la réouverture de la nature à tous, plutôt que la fermeture aux chasseurs. Jalouser son voisin parce qu'il peut faire quelque chose qu'on n'est pas capable de faire ou qui nous est interdit n'est pas constructif pour soi-même. Je préfère de loin essayer de progresser moi-même...

Le deuxième angle de réflexion concerne le fonctionnement de la chasse elle-même. Si elle demeure une activité de loisir pour le chasseur, aux yeux de l'Etat, elle reste aussi une activité "professionnelle" réalisée gratuitement par des bénévoles (on fait des économies ainsi...) afin de répondre à des questions de régulation. Ce qui induit une grande question : la régulation est-elle nécessaire ? Ma grande divergence avec le monde rural est que je pense que la nature se régule d'elle-même : pas besoin de chasseurs pour tuer les prédateurs qui s'auto-régulent en fonction de la nourriture disponible comme il n'y a pas besoin de moutons pour tondre la montagne ; pas besoin de chasseurs pour tuer les chevreuils et les cerfs qui sont régulés par les grands prédateurs, etc. Là où en revanche, je suis plus modéré, c'est sur la régulation en fonction des activités humaines. Je ne vais pas revenir sur ce point qui mérite un billet à lui tout seul mais oui, le loup gêne les éleveurs, les cerfs posent des problèmes aux forestiers, les sangliers créent des dégâts aux agriculteurs... Il est tout à fait légitime que l'homme essaie de se protéger pour satisfaire à des activités économiques indispensables (lister). C'est ce qu'il a toujours fait depuis la nuit des temps. Le hic, c'est qu'aujourd'hui, avec sept milliards d'individus, la sonnette d'alarme est tirée concernant la biodiversité. Par conséquent, nous devons en tout premier lieu épuiser toutes les solutions pour résoudre les problèmes sans régulation (protections, effarouchements etc). Il n'en demeure pas moins qu'une régulation peut s'avérer inévitable pour certaines espèces, essentiellement le sanglier, le cerf et le chevreuil, réintroduits dans la seconde moitié du XXè siècle après avoir été "surchassés". Certes ces réintroductions ont souvent été initiées par les chasseurs eux-mêmes, dans l'espoir ensuite de les chasser, mais en l'absence de prédateurs (le lynx est présent en toutes petites population et le loup revenu seulement en 1992), ces populations ont explosé.

Ce sont justement ces trois espèces qui justifient aujourd'hui ces opérations de régulation selon les plans de chasse établis pour le cerf et le chevreuil. Sans cette régulation, des dégâts seront à payer aux agriculteurs. Voilà donc pourquoi la chasse réouvre durant le confinement mais il faut garder présent à l'esprit que sauf opération locale ponctuelle (pigeon ramier, faisan - presque toujours issu de lâchers - à quand leur interdiction ?), la chasse aux 64 espèces d'oiseaux est fermée, de même que celle de ce qu'ils appellent le petit gibier. Pour clore la liste, il reste la situation des animaux considérés comme nuisibles. Je suis beaucoup plus radical sur ce point car la notion de nuisible n'a pas de sens : le cerf est nuisible pour le jeune sapin, le renard pour le poulailler, le lapin pour les salades du jardin... mais aucune espèce ne devrait être nuisible par définition car ce serait renier le principe de la chaîne alimentaire. A la limite si : une espèce non endémique jamais présente et introduite (exemple avec la pyrale du buis). Mais pour en revenir au confinement, il semble que la chasse au renard soit ouverte également. Il y a là un gros travail d'information à faire car avec le nombre de rongeurs qu'il élimine, le renard est bien plus utile qu'ils le pensent mais on sort là du sujet initial.

Cette analyse doit nous faire comprendre que cette réouverture (très partielle et limitée à quelques espèces dans des conditions plus strictes que d'habitude) n'est pas aussi illogique qu'on ne le pense et ne vient pas forcément des chasseurs eux-mêmes. Certes, le patron des chasseurs a travaillé dans ce sens mais la pression est sans doute tout aussi importante du côté des agriculteurs et des sylviculteurs. Néanmoins, des questions subsistent, les gens s'interrogent et des faits sont à remarquer :
- Certaines fédérations de chasse ont refusé la reprise : d'un côté, des départements qui refusent de séparer chasse-loisir et chasse-régulation, de peur qu'à l'avenir, cela tende vers une chasse professionnelle uniquement destinée à la régulation comme dans le canton de Genève ; d'autres, par respect d'un confinement strict (certes peu nombreux mais à souligner).
- Durant le premier confinement, avec des services de santé moins encombrés que cette fois (dans la région Rhône-Alpes-Auvergne en tous cas), on a interdit toute pratique outdoor afin d'éviter de surcharger la réanimation en cas d'accident grave et là on autorise la chasse. Est-ce cohérent ? Et c'est tout là le problème de ce confinement. Je suis intimement convaincu qu'une mesure, pour être acceptée par la population, doit limiter les incohérences, doit être claire et faire comprendre aux citoyens que c'est bon pour eux. Certes, la situation urgente ne permet pas d'être au point sur tout, soyons clair, mais il n'empêche qu'autoriser la chasse (20 morts/ans - à cause de l'arme - pour 900.000 pratiquants) et pas la randonnée (150 morts/an mais pour combien ? 50.000.000 de pratiquants potentiels ?) peut paraître une grande injustice. La comparaison reste difficile mais si on considère que le nombre d'accidents de randonnée augmente énormément durant les vacances d'été (les chiffres des secours sont là pour le confirmer), on peut considérer qu'à l'automne, la chasse est environ 10 à 20 fois plus accidentogène que la marche, sachant que le chasseur est aussi un marcheur quand il chasse.
- Toujours, sur la cohérence, là où de nombreux secteurs professionnels sont mal en point, les agriculteurs tirent leur épingle du "jeu" car le produit de leur labeur - la nourriture - reste indispensable. Ils continuent à vendre car il nous faut bien manger. Du coup, il semblerait cohérent qu'ils acceptent d'être aussi un peu touchés par les dégâts des sangliers non régulés, non pas pour priver les chasseurs de la chasse mais pour éviter qu'un chasseur blessé ne prenne la place d'un malade du Covid en réa.
- J'ai eu vent de plusieurs secteurs non exploités (agri/sylvicultures) par l'homme dans lesquels la régulation est active. De même dans les plaines quasi exclusivement consacrées à la culture du maïs et où celui-ci a déjà été récolté. Ce n'est donc pas de la véritable régulation et ce genre de généralisation rend plus discutable cette dérogation accordée aux chasseurs. Ne devrait-elle pas être effective uniquement dans les endroits où les espèces en question partagent les exploitations humaines ?
- Pour aller dans le même sens, il existe des chasses au chamois qui ont été rouvertes (Vosges par exemple, mais pas que). En quoi le chamois peut-il être nuisible à l'homme ?? Là pour le coup, avec toute la meilleure volonté du monde, je ne vois pas.

Pour ouvrir la discussion, le problème ne me semble pas être cette autorisation de la chasse ; en parallèle, les brevets d'état, les éducateurs sportifs, ont aussi le droit d'arpenter la nature dans le cadre de leur entraînement et c'est tant mieux. Et ils ne sont pas les seuls. Ne nous élevons pas par jalousie encore une fois. Ma conclusion (provisoire) serait plutôt la suivante :

L'accès à la nature me paraît indispensable pour des raisons d'équilibre mental et physique. Sa privation a également un impact sur nos vies professionnelles et sociales. Alors, plutôt que de pester contre la réouverture (très) partielle de la chasse, nous devons nous élever pour revoir cette règle absurde du "kilomètre-loisir". Je plains particulièrement le citadin de centre-ville avec son petit cercle d'évolution dont il ne peut utiliser qu'un dixième, 100% bétonné ou presque, avec des risques accrus pour la contamination en partageant cette surface avec tous ses voisins. Cette règle doit être revue. 10 kilomètres me paraît être un minimum si on maintient cette politique de "pseudo-confinement". En parallèle, à nous aussi d'être vigilants dans ce que l'on fait. Ce n'est peut-être pas le moment d'aller faire une goulotte de glace dans la face nord des Droites ou du parapente thermique. De même en voiture, nous devons redoubler de vigilance, comme à la maison en cas de bricolage. La majorité des accidents surgit par habitude d'un geste pouvant être dangereux mais banalisé depuis des années. A un moment ou à un autre, l'inattention porte préjudice. Militons donc pour un accès responsable à la nature et faisons-le avec réflexion et dans le respect des gestes barrière.

PS :
- Extrapolation. Je travaille dans un collège où des élèves se croisent par centaines dans un hall et des couloirs plusieurs fois par jour et on m'interdit d'aller me promener sur un sentier tout seul.
- Saturation et pensée. Les services de réanimation sont quasi saturés à Grenoble ; je suis extrêmement vigilant dans chacun de mes gestes et souhaite beaucoup de courage au personnel soignant et à tous ceux qui sont touchés plus ou moins gravement par le Covid-19
- Fatalité ? Bien qu'il soit une maladie très contagieuse, le Covid-19 n'est pas forcément une fatalité. Si nous nous retrouvons entre amis en catimini pour l'apéro du soir (interdit mais incontrôlable et donc couramment pratiqué), le risque est sans commune mesure avec celui d'avoir un accident grave en randonnée. Si nous ne nous lavons pas les mains très régulièrement, nous risquons davantage la contagion. A titre personnel, je prends très au sérieux l'application des gestes barrières !

Localisation : Grenoble centre. Cercle de 1 km = "prison" ; cercle de 5 km = peu d'ouvertures ; cercle de 10 km = respiration. Le 10 km (a minima) semble s'imposer pour les agglomérations.
Localisation : Grenoble centre. Cercle de 1 km = "prison" ; cercle de 5 km = peu d'ouvertures ; cercle de 10 km = respiration. Le 10 km (a minima) semble s'imposer pour les agglomérations.
Localisation : Grenoble centre. Cercle de 1 km = "prison" ; cercle de 5 km = peu d'ouvertures ; cercle de 10 km = respiration. Le 10 km (a minima) semble s'imposer pour les agglomérations.

Localisation : Grenoble centre. Cercle de 1 km = "prison" ; cercle de 5 km = peu d'ouvertures ; cercle de 10 km = respiration. Le 10 km (a minima) semble s'imposer pour les agglomérations.

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Rédigé par lta38

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Publié le 20 Septembre 2020

Petit à petit, l'oiseau fait son nid. Petit à petit, l'homme grignote sa planète. Ce n'est pas comme si on n'était pas prévenu. C'est pourquoi, tout aménagement nouveau est de plus en plus soumis à une sévère règlementation. Ouf ! dira-ton ! Sauf que malheureusement, les décisions finales ne sont pas toutes dans la même logique et on sait bien que celui qui aura la force d'appuyer sur ses "bons" arguments en minimisant les négatifs aura plus de chance de réussir. Et cette force de communication, de persuasion... est souvent possible par la puissance financière. Fort heureusement, des gens n'hésitent pas à mouiller la chemise et prendre parfois le dessus sur les entrepreneurs. Cela reste rare mais pas impossible (cf aéroport ND des Landes, Center Parcs de Roybon).

Plus généralement la question mérite d'être posée ? Doit-on être systématiquement opposé à tout nouveau gros aménagement ? Oui et non. Oui parce qu'il y a urgence à stopper ce grignotage sur la nature. Non parce que l'espèce humaine doit s'organiser pour poursuivre sa vie. Alors quelle solution ? J'aime assez ce qu'on appelle le principe de compensation. Mais non pas une compensation en "achetant des points CO2" mais une véritable compensation sur le terrain. A titre d'exemple, une station de ski qui souhaiterait développer son domaine en construisant une nouvelle remontée mécanique devrait rendre à la nature une surface équivalente, par exemple en démantelant une autre partie de son domaine ou en rachetant (et démantelant) une autre station par un partenariat... etc. 

Il y a encore plus grave qu'un bâtiment ou une remontée mécanique qu'on pourra toujours démanteler un jour : une cicatrice quasiment impossible à combler. C'est bien ce qui menace le massif du Mont-Blanc encore aujourd'hui. Une route forestière de 14 kilomètres est en passe d'être créée. Outre la cicatrice visuelle dans le paysage, ce qui est déjà très grave dans un forêt balafrée par des aménagements plus ou moins anciens (remontées mécaniques, pistes forestières...), on note d'autres arguments dont ceux-ci :
- risque de pollution des sols par le revêtement goudronné prévu
- dérangement d'une espèce nicheuse emblématique et très en danger (extinction proche en France) : le pic tridactyle
- traversée de zones humides et cours d'eau
- apport de nuisances sonores en plus de celles de l'exploitant (4x4 en période de chasse, moto-cross...)

Tout cela pour permettre à de longs camions (grumiers) de faire ce qui est actuellement fait en tracteur.

Le dossier complet est à chercher sur cette page.

Les observations sont à transmettre avant le 8 octobre à cette adresse.

Petit aperçu sur cette carte :
- en jaune, une portion de route forestière qui sera recouverte du liant bitumé
- en bleu d'anciennes pistes forestières qui seront élargies et aménagées
- en rouge les sections entièrement nouvelles

Nouvelle menace sur le Mont-Blanc

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Rédigé par lta38

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Publié le 7 Septembre 2020

Le Mont-Blanc (écrit tel quel = massif), surtout le mont Blanc (écrit ainsi = sommet lui-même) et plus particulièrement la voie normale (celle du Goûter - improprement appelée voie Royale par ceux qui, aujourd'hui, cherchent à modifier sa fréquentation après avoir tout fait pour l'augmenter en la nommant ainsi) est en passe de subir une règlementation inédite en France. Dans notre beau pays, peut-être le plus beau du monde de par la variété de ses paysages, de sa culture, de son histoire... , nous avons du mal avec ce genre de règles. Aux Etats-Unis par exemple, ça rigole beaucoup moins avec les législations drastiques des parcs nationaux par exemple.

Pays le plus touristique au monde, la France est de ce fait ultra fréquentée sur les sites phares que sont les cotes méditerranéennes, Paris, les châteaux de la Loire ou encore, le Mont-Blanc. Cela oblige à une certaine gestion des flots et des nuisances qui en découlent. Les règlementations paraissent indispensables dans ces cas-là. Le code de la route ne serait sans doute pas le même s'il n'y avait qu'un million de véhicules dans notre pays. Dans la nouvelle règlementation prévue, on retrouve beaucoup de ce qui est déjà interdit et qui devrait l'être de partout tant aujourd'hui on est au clair sur les détériorations apportées : 
- Article 3-1 : jeter dans la nature...
- Article 3-2 : détruire, arracher...
- Article 3-3 : détruire animaux...
- Article 3-4 : faire du feu
- Article 3-8 : extraire des matériaux...
Et spécialement ici :
- Article 2-1-5 : bivouac interdit sauf en cas de force majeure. Ce point pourra prêter à discussion mais étant donnés le type d'ascension (rapide et peu technique) et le nombre de personnes qui l'entreprend, il me paraît judicieux d'interdire cette nuisance sur un si petit espace.
- Article 2-1-7 : réservation obligatoire. Pour les mêmes raisons que le bivouac et l'organisation du "bazar", ce point m'apparaît in fine comme nécessaire. L'AR journée (sans résa donc) demeure (ouf !) autorisé pour qui aura les moyens. Cela n'empêchera pas quelques naufragés mais on ne peut guère faire mieux je pense.

En revanche, d'autres points prêtent à discussion :
- Article 2-1-3 : règlementation sur les animaux domestiques (en laisse ou interdits). Quid de la chasse ? Pour être crédible, un tel article ne doit pas faire d'exception.
- Article 2-2-2 : équipement approprié conforme aux us et coutumes. Qui juge ? Pourquoi ? L'habit ne fait pas le moine. Jornet est en sécurité en basket ; un autre ne le sera pas avec un Nomic dans chaque main. Point absurde !
- Article 2-2-2 encore : cordée de 3 maximum. Au nom de quoi ? Ne peut-on pas laisser les gens en décider. On peut progresser raisonnablement jusqu'à 5 (et c'est même mieux pour les crevasses) en glacier pas trop raide, quitte à passer en 2+3 sur l'arête des Bosses.
- Article 2-2-2 enfin : matériel superflu inutile. Pas le droit d'emporter un appareil photo ? Une flûte à bec ? C'est quoi cette mascarade ?
- Article 3-5 : pas de manifestations... Pourquoi ? A partir du moment où elles respecteraient les autres points (dégradations notamment) ? Monsieur Peillex fait une fixation sur l'hurluberlu anglais au rameur... "Tu" parles d'une affaire... J'attends également de voir ceux qui ont les moyens d'obtenir une dérogation.
- Article 3-7 : interdiction de déployer une banderole (même humanitaire...). No comment'

Dernier point, l'article 1 définit la zone de cet arrêté. La majorité des mesures proposées (hormis les articles 2-1-5, 2-1-7, 2-2-2 et 3-7) devrait en réalité être appliquée sur tous les espaces naturels. Et elles le sont (et donc, beaucoup de bruit au final, comme souvent, par le premier magistrat de Saint-Gervais, pour pas grand chose). Il semble toutefois que les quelques points importants ici sont liés à la fréquentation exceptionnelle d'un tout petit espace à savoir, la voie normale du mont Blanc depuis Saint-Gervais. Ainsi, cet arrêté devrait s'appliquer, à mon sens, avec quelques modifications évoquées, uniquement sur cette voie et pas sur les itinéraires des Grands Mulets et des Trois Monts.

En résumé, je donnerai un avis défavorable au projet tel que présenté. Il doit être repris sur quelques points.

Terminons par un "deux poids deux mesures" qui nous laisse penser que Monsieur Peillex réfléchit beaucoup/surtout/aussi avec son porte-monnaie, soient deux gros aménagements prévus en parallèle et qui vont causer beaucoup plus de tort à ce site qu'un Anglais avec un rameur, un drapeau au sommet et même un tunnel sous le couloir de la "Mort" !!!
- 13 km de pistes forestières en prévision. Un véritable carnage, notamment dans le magnifique versant ouest du Prariond (et est de la Tête Noire)
- L'aménagement de la gare du Nid-d'Aigle et de celle de Bellevue (qui sont pourtant très bien telles qu'elles sont), qui attirera encore plus de monde (vous pouvez payer pour venir voir les glaciers, tant qu'il en reste, mais s'il vous-plaît, ne montez pas trop haut !)

- L'arrêté se trouve ici.
- Les avis sont à envoyer au plus tard le 9 septembre à cette adresse : ddt-consultations-publiques@haute-savoie.gouv.fr

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Rédigé par lta38

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