humeur

Publié le 10 Juin 2020

On se souviendra de cette année 2020. Elle a commencé par un anticyclone exceptionnel en janvier rendant la saison de ski atypique et peu enviable, que seul un séjour arctique dans des conditions exceptionnelles, prévu en amont, a permis d’en sortir. A peine rentré, un virus historique vient tout mettre à plat sans autre forme de réflexion. C'est la panique du côté des autorités, dépassées par un événement il est vrai inédit. Le pays à l’arrêt pendant deux mois...

Depuis un mois maintenant, les activités ont repris peu à peu. Les activités mais aussi les mauvaises actions qui, par ailleurs, n’avaient pas toutes cessé durant le confinement. On avait continué à tirer des loups, une action de première nécessité sûrement ! Des bénévoles (c’est le cas des louvetiers) étaient en effet autorisés à sortir quand on refusait dans le même temps d’en faire de même à un photographe professionnel. Aujourd’hui, ce sont les ours qui trinquent. Il fallait remonter en 2004 pour trouver un ours dégommé au fusil en France avec Cannelle et on pouvait penser que les mentalités avaient évolué. Malheureusement, le 9 juin 2020, un nouveau méfait vient d’être commis par un anti-ours/loup/prédateur(?). L’état annonce qu’il va porter plainte mais je suis très pessimiste sur les suites. On est parfaitement capable de trouver le coupable. Il doit détenir une arme. Cela réduit le champ des présumés coupables. Il faut réfléchir un tel acte puis le réussir. Très vraisemblablement on ne peut être seul dans un tel projet. Probablement l’histoire d’un réseau (déjà un groupuscule cagoulé avait annoncé la couleur en 2017 - on croît rêver en voyant cette vidéo). Il y a forcément des fuites. Et nous disposons de moyens pour une telle enquête. Car c’est un acte fort. Qui s’attaque au patrimoine de tout un pays. Si on cherche plus loin, si l'ours génère quelques inquiétudes et problèmes pour quelques personnes qu'on ne peut pas laisser sans aide (et c'est ce que nous essayons de faire), il apporte énormément de bien à tous les autres. Combien de gens travaillent grâce à l'ours ? Des accompagnateurs, des offices de tourisme, des hébergeurs... qui accueillent les touristes venus non pas pour observer l'ours mais pour une immersion dans son domaine. Sans parler du rêve et de la sauvegarde de la biodiversité qui profite à tous ! Il suffit d'un acte pour anéantir des efforts colossaux et un travail sans relâche (de restauration des ursidés pyrénéens). Pour m’être fait volé une caméra automatique il y a quelques jours, toutes proportions gardées, je prends la mesure de la déception et de l’anéantissement d’un travail, d’un projet. Quelle satisfaction peut-on retenir dans sa tête après de tels actes ? Et il y a fort à parier que l’affaire en restera là. La pression est trop forte. En ne retrouvant pas le coupable, on tolère quelque part un acte pourtant officiellement interdit.

Fort heureusement, l’homme n’interfère pas que dans ce sens avec la nature. Il sait aussi la parcourir les yeux ouverts. Sa présence laisse forcément des traces ; comme n’importe quel animal sauvage. Mais il y a trace et trace. Entre le piétinement d’une prairie et l’abattage d’un ours, mon choix est vite fait. Nous ne pouvons pas vivre comme des ours justement. Rester cloîtrés dans nos maisons et garder la nature comme un sanctuaire. Nous faisons partie d’un tout et je militerai toujours pour cette idée d'homme faisant partie d'un ensemble. Une des belles « introductions » de l’homme dans la nature s’appelle l’escalade. C'est à mes yeux un des plus beaux sports bien que mon plafonnement au 7b dans les meilleurs moments de ma forme fait de moi un grimpeur modeste. L'escalade apporte l'engagement physique que l'on retrouve dans le sport en général, l'engagement mental (quand on grimpe en tête, le seul fonctionnement "valable" à mes yeux pour "valider" ce sport) et l'engagement technique soit trois valeurs essentielles quand d'autres sports y compris de pleine nature n'engagent que la première. Il n'y a qu'à voir comme un grimpeur comme Patrick Edlinger avait réussi à le faire comprendre à des milliers de personnes méconnaissant complètement cette activité.

L'escalade reste un sport assez peu dangereux contrairement à ce que les images peuvent laisser croire aux néophytes, si on reste concentré dans les manipulations de corde (rappels, moulinettes, assurage). Les accidents restent toutefois possibles, comme en témoigne celui de Vingrau et avec les conséquences qui en ont découlé. A la suite de ce jugement, la FFME vient de se désengager des sites extérieurs au printemps 2020. On s'attendait à des conséquences en cascade et les premières interdictions commencent à avoir lieu. Après celles du Sancy, elles concernent aujourd'hui le massif des Calanques. L'ONF n'autorise plus la pratique sur le territoire qu'il gère, i.e. de la Candelle à la rive droite d'En-Vau puis tout le secteur du cap Morgiou, autrement dit, l'essence même du massif et une grosse partie ! On imagine la tête que ferait Rébuffat s'il pouvait encore voir tout cela ! On ose espérer une mesure transitoire en attendant de faire changer les choses, la plus grosse aberration étant que légalement, le propriétaire d'un terrain peut être tenu responsable d'un accident non causé par un tiers. En résumé, si vous grimpez en solo ou faites une erreur de manip', c'est de votre faute mais si un bloc de rocher se détache au moment où vous êtes en train de grimper dessus (ou dessous !), on pourrait mettre en cause le propriétaire ! Et c'est bien là-dessus qu'il faut essayer de faire bouger les choses ! Il "suffit" de modifier la loi.

Les grimpeurs ne sont pas des sauvages. La querelle concernant la protection de la nature est une ineptie. Tous doivent (et peuvent) travailler ensemble. Lorsque je publie une information concernant le saccage de notre nature (loup, ours, aménagement, exploitation...) nombreux sont les grimpeurs qui réagissent. Ils y sont sensibles. Il faut essayer d'avancer tous ensemble. S'exciter sur les réseaux sociaux par fora interposés est une perte de temps totalement inutile. En revanche, partager l'information est essentiel. Cela fait partie de ce que je sais un peu faire et que je fais avec ma sensibilité. D'autres s'attèlent à oeuvrer en intervenant localement. Ne montons pas les uns contre les autres mais au contraire unissons nos forces. Ours, rochers... même combat. L'un et l'autre sont à protéger pour le bonheur des hommes. Quant à nous tous, randonneurs, naturalistes, grimpeurs, vététistes lambda, il faut aussi que l'on soit le plus possible en accord avec le milieu. Ne pas allumer de feu quand c'est interdit ou fortement recommandé (i.e. presque partout donc) ; s'interdire de grimper une ligne lorsqu'une espèce sensible (faucon ou autre) y est découverte en pleine reproduction (et partager l'information), bivouaquer et non camper... Nos bonnes attitudes attestent aussi du respect que l'on a pour notre patrimoine naturel et nous donne davantage de crédibilité.

Depuis quelques jours, je me suis promené seul dans la discrétion ; il faut dire que la météorologie n'est pas très favorable à la foule et aux idées. Une sortie repérage en Belledonne dans l'optique d'équiper un parcours rocheux initiatique intéressant. L'actualité sur l'escalade ne me fera pas renoncer. Une sortie relevé de caméras avec la fameuse mauvaise surprise du piège volé. Rapidement évacuée par la rencontre de nombreux animaux lors de cette sortie, les animaux adorant ces conditions fraiches, humides et avec peu de visibilité : cerfs, chevreuils, sangliers... de partout. Je ne vais pas me décourager. Je continue à réfléchir à de nouveaux projets. Que les déceptions n'altèrent pas notre motivation et mobilisons-nous contre tout ce qui paraît inconcevable !

Exploration rocheuse en Belledonne. Quel dommage, au risque de me répéter, que le fabricant (Adidas) ait arrêté la production de la Scope !

Exploration rocheuse en Belledonne. Quel dommage, au risque de me répéter, que le fabricant (Adidas) ait arrêté la production de la Scope !

Des sangliers en veux-tu en voilà. Avec ces deux marcassins observés de très près, sur mes gardes, des fois que la mère soit dans les parages...
Des sangliers en veux-tu en voilà. Avec ces deux marcassins observés de très près, sur mes gardes, des fois que la mère soit dans les parages...
Des sangliers en veux-tu en voilà. Avec ces deux marcassins observés de très près, sur mes gardes, des fois que la mère soit dans les parages...
Des sangliers en veux-tu en voilà. Avec ces deux marcassins observés de très près, sur mes gardes, des fois que la mère soit dans les parages...

Des sangliers en veux-tu en voilà. Avec ces deux marcassins observés de très près, sur mes gardes, des fois que la mère soit dans les parages...

Eclaircie vespérale. Corneilles noires en Grésivaudan

Eclaircie vespérale. Corneilles noires en Grésivaudan

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #escalade-alpi, #animaux, #humeur

Repost0

Publié le 12 Mai 2020

Le ministère des sports a publié un guide d'accompagnement pour la reprise des activités sportives. Il est ici. L'idée est bonne même si beaucoup ne le liront pas. L'état fait son travail, ne critiquons pas tout sur tout. Le problème provient du contenu. Par exemple, il dit qu'il est possible de reprendre l'escalade mais uniquement sur voies d'une seule longueur pour l'instant (i.e. jusqu'à la date du 2 juin après quoi, nous verrons). A en regarder de plus près le contenu du papier, on se rend compte que des activités ayant un pourcentage important de traumatismes (ski, parapente) sont autorisées en précisant, par exemple pour le parapente, "en individuel" et on comprend bien que ce qui est mis en avant n'est pas l'accidentologie des voies de plusieurs longueurs mais le fait de se croiser à deux au relais. Quand on voit le nombre de personnes qui se croisent dans les transports en commun (notamment franciliens) et qu'on sait à quel point l'escalade en grande voie est marginale, choisie et que le partenaire est lui-aussi choisi, on est en droit de s'interroger sur le cohérence et le véritable risque d'envoyer en réa des wagons de nouveaux contaminés par ce biais.

Quelque part, on ne voit pas trop comment cela peut se mettre en place sur le terrain... On peut gravir une grande voie d'une traite, sans relais. La technique est fiable. On commence à grimper et une fois en bout de corde, on place une micro traction sur le premier point rencontré. En cas de chute du premier, il sera retenu par le second comme à corde tendue mais en cas de chute du second, c'est la micro qui bloque et il n'y a pas de chute du leader. On peut ainsi avaler une grande voie d'une traite avec une corde de 50 m, un tirage bien géré et un paquet de dégaines.

Trêve de plaisanterie, examinons maintenant de plus près le document du ministère.

L'escalade autorisée ? Oui mais... ou non mais...

Page 51
Escalade et alpinisme autorisés. Ils sont allés jusqu'à réfléchir à la parade en bloc. Il y a un truc qui m'échappe : une loi existe-t-elle sur le bloc indiquant sur quelles voies il faut obligatoirement une parade et quelles autres il n'en faut pas ? A titre perso, je pare mes filles même sur un sol plat terreux avec les pieds à un mètre cinquante de haut... Et c'est quoi un bloc de faible hauteur ? Ils rêvent. Les grimpeurs ne feront absolument pas cas de ça et c'est impossible à vérifier sur le terrain.

L'escalade autorisée ? Oui mais... ou non mais...

Page 52
Ah ben finalement les voies de plusieurs longueurs ne sont pas autorisées.

Randonnée : arrêts prolongés sur les points caractéristiques non autorisés. J'ai failli m'étouffer. Tout cela est juste du bon sens. Pour le reste, si on interdit quelque chose, il faut pouvoir le normer. C'est quoi "prolongé" ? Combien de temps ? Qui déclenche le chrono ? Qui mettra une amende ? Sur quel critère ?
Croisements 1,5 m. Encore du bon sens. D'ailleurs, en effort, 1,5 m est largement insuffisant. D'autre part, sortir du sentier en certains endroits est plus dangereux que d'y rester. On risque la glissade, la petite (voire +) blessure...
Contrôles DVA : ils ont même pensé à le dire. Heureusement car sinon, je pensais m'approcher jusqu'à 30 cm de ma/mon partenaire !

L'escalade autorisée ? Oui mais... ou non mais...

Page 53
Ah ben finalement la grande voie pourrait être autorisée sans faire de relais (cf technique micro-trax donc)
Même position sur la cordée !!! Mais où vont-ils chercher tout ça ????

Au lieu d'un tel torchon, qui n'a par ailleurs pas valeur d'arrêté, un appel au bon sens, doublé d'un message bienveillant n'aurait-il pas été préférable ? D'autant que cela met dans la difficulté nombre de professionnels. Je croyais justement que cette reprise était en partie motivée par un sauvetage économique ; me serais-je trompé ?

Comment peut-on passer autant de temps à écrire des choses aussi ridicules qu'incohérentes avec le reste, voire divergentes selon comment on les comprend, pour des pratiques aussi marginales ? Il est normal de mettre le paquet sur les situations critiques : transport, regroupements en intérieur, voire d'appeler les gens à rester vigilants de partout en se rappelant la fragilité des services de secours mais là...

J'avais été agréablement surpris des annonces récentes à propos des activités extérieures. Je m'étais sans doute emballé trop vite ! Et comme disait Le Papet Yves Montand dans Manon des sources : "Attendez, attendez la suite des couillonades !"

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi, #humeur

Repost0

Publié le 10 Mai 2020

On y est. C'est demain. On ne sait pas pour combien de temps. Va-t-on vers une "libération" progressive ou vers un futur "re-"confinement ? Devin qui peut l'annoncer. En attendant, de plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer les incohérences du système et peut-être aussi une occasion saisie pour davantage de surveillance de la population. En ce qui concerne la montagne, la Haute-Savoie a montré l'exemple. En toute logique, l'Isère devrait suivre. Les mesures annoncées par le sept-quatre sont les suivantes :
- Toutes activités autorisées sauf spéléologie
- Groupes de plus de 10 personnes interdits
- refuges / cabanes interdits

Ces règles s'accompagnent de recommandations de bon sens : reprise progressive en-dessous de son niveau pour limiter les risques et éviter les lieux à forte fréquentation. Cinq mètres d'écart (entre deux personnes) pour la randonnée ; dix mètres d'écart à vélo ou course à pied. L'interdiction des cabanes non gardées me paraît aussi être du bon sens : si elles sont autorisées, on ne pourra pas empêcher les échanges rapprochés entre personnes de foyers différents. Le respect de ces règles et des recommandations est important pour ne pas compromettre notre liberté dans les jours à venir.

Sur le terrain, le relâchement est déjà bien visible depuis plusieurs jours. Des personnes commencent à se rendre en voiture sur les parkings de randonnée. D'autres postent leur sortie bien au-delà du kilomètre sur les réseaux sociaux. Cela me surprend un peu :
- si on a réussi à se contenir et ne pas publier pendant près de deux mois, pourquoi ne le fait-on pas jusqu'au bout ?
- quel dommage de risquer les 135€ dans les derniers jours
Je précise qu'il y a des procès verbaux qui ont été dressés suite à des publications sur les réseaux sociaux. Il y a là un gros sujet de discussion mais je ne le lancerai pas aujourd'hui ici.

Je ne juge pas la sortie en elle-même. D'ailleurs, certains doivent s'interroger sur ce que j'ai fait durant ces deux mois. Je ne dirai rien de plus que ce qui est publié sur ce blog... J'ai dénoncé l'incohérence de ces privations dans la seconde partie de ce confinement en expliquant pourquoi et ne reviendrai pas dessus. Au passage, une bonne chose, la fin de cette attestation dérogatoire qui me sort par les trous du nez.

Allez, on y est. Essayons d'agir avec discernement et de rester positif pour la suite. Quelques photos d'oiseaux. Ca chante beaucoup moins ; les oiseaux sont affairés avec la nidification. La huppe fasciée est toujours là. Je l'observe furtivement pratiquement tous les jours mais elle est totalement silencieuse. Je comprends ça comme un signe de la nidification mais quant à être capable de la prouver...

Le moineau friquet. Oublié ? Méconnu ? En régression ? Sans doute un peu des trois et pourtant, un petit passereau fort sympathique à regarder.
Le moineau friquet. Oublié ? Méconnu ? En régression ? Sans doute un peu des trois et pourtant, un petit passereau fort sympathique à regarder.

Le moineau friquet. Oublié ? Méconnu ? En régression ? Sans doute un peu des trois et pourtant, un petit passereau fort sympathique à regarder.

La mésange bleue. Photo croppée.

La mésange bleue. Photo croppée.

Vue plusieurs fois depuis la début du confinement : la fauvette à tête noire.

Vue plusieurs fois depuis la début du confinement : la fauvette à tête noire.

Martinet noir

Martinet noir

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #humeur, #animaux

Repost0

Publié le 7 Mai 2020

La date du 11 mai approche. Elle est synonyme d'un peu plus de liberté mais pas d'absence de problème :
- Difficultés financières pour nombre d'entreprises et de salariés.
- Virus toujours en vogue
- Inquiétude sur la suite : économique, santé, éducation...

Au sujet de la crise sanitaire, une vidéo que j'ai trouvée très émouvante est celle de l'acteur Vincent Lindon. Enfin quelqu'un qui ne râle pas pour râler mais qui essaie d'expliquer le pourquoi du comment en proposant quelques idées concrètes. Après écoute, il en ressort les idées suivantes :
- la casse du service public et notamment de notre système de santé depuis plusieurs mandats présidentiels est la principale cause du confinement, pas le virus. Le problème était de ne pas surcharger des services de santé incapables de s'adapter y compris à plein régime d'heures sup en raison de cette casse.
- le mensonge et les promesses non tenues de la part de certains de nos politiques
- l'idée d'un impôt exceptionnel de solidarité imposable aux plus grandes fortunes

Je vous laisse le découvrir pour plus de détails. 

Pour les préoccupations non sanitaires et qui me concernent en premier lieu, fil conducteur principal de ce blog, nous attendons toujours que les préfets revoient la copie de leurs arrêtés. Ce blocage est de plus en plus incohérent. En toute logique, ces arrêtés devraient être suspendus (ce soir ?) et même si c'était le cas, je resterai critique quand même. Quel était l'intérêt, à part faire peur ou infantiliser, d'attendre le dernier jour ouvrable avant la fin du confinement alors que dans le même temps, les associations, la presse "outdoor", les professionnels et des milliers de pratiquants gaspillent temps et énergie pour essayer de comprendre et d'imaginer la suite ?

En attendant donc, nous poursuivons les sorties ornitho avec les filles qui y ont pris goût. Les progrès sont remarquables. Les espèces courantes sont désormais identifiées visuellement et à l'écoute. Alors cerces, pas toutes, pas tous les chants, ni tous les cris, et parfois encore avec précipitation et confusion. Mais en un peu moins de deux mois, quand on voit le parcours accompli, on resté fasciné par les capacités du cerveau humain d'apprendre. De mon côté, je m'y serais aussi remis de manière plus générique. Après avoir été à fond ornitho de 1987 à 1996, c'est la montagne sportive qui a pris le pas. Je me suis donc endormi sur mes lauriers. Avec l'avènement du matériel photographique numérique, je m'y suis remis en 2004, mais en parallèle de l'escalade et surtout du ski, avant de me spécialiser un peu sur certaines espèces phares de montagnes. Ce confinement aura été une excellente occasion de réviser mes gammes et aussi de me mettre à jour : critères d'identification, suivis, nouvelles classifications...

Il semblerait que notre loge de pic épeiche soit encore en couvaison, à moins que les jeunes soient tous justes nés. Il faudra donc patienter encore pour voir les becs sortir de leur trou.

Madame épeiche

Madame épeiche

Une tourterelle turque

Une tourterelle turque

L'orage de l'avant-veille à la Dent

L'orage de l'avant-veille à la Dent

Muguet sauvage

Muguet sauvage

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #humeur, #animaux

Repost0

Publié le 5 Mai 2020

Nous sommes à quelques jours d'une levée du confinement ; si celle-ci venait à être confirmée jeudi 7 au soir. Une levée qui pourrait être plus difficile que le confinement lui-même. Durant ce dernier, on ne pouvait pas faire grand chose ; là, il faudra sans doute agir avec beaucoup de réflexion et de restrictions. A quoi s'attendre, notamment pour nos activités de pleine nature ?
- La règle des 100 km. A priori, il sera possible, pour tous, de se déplacer dans un disque de rayon 100 km centré sur son domicile. Sans doute un peu plus juste que l'option département pour ne pas pénaliser les dix millions de Franciliens ou les Terrifortains, même si les habitants de bord de mer se voient amputer la surface maritime. De toutes façons, l'objectif n'est pas de sillonner les moindres recoins de son disque mais de pouvoir bouger un peu, afin de s'évader et reprendre un minimum de vie sociale.
- Les "gestes barrières". Un nouveau mot dans toutes les bouches (comme le mot "déconfinement" qui n'est pas dans le dictionnaire) mais qui résume les changements d'habitudes que nous allons devoir opérer. Pour les activités d'intérieur, les salles d'escalade, par exemple, ne pourront pas réouvrir tout de suite. Espace Vertical a annoncé que les abonnements seront prolongés à la réouverture. Merci à eux ! Et il faut s'attendre à une interdiction de rassemblements de plus de 10 personnes (sauf dans les salles de classes... oui, je sais, premier pic du billet mais je ne pouvais pas passer à côté de cette incohérence)
- Concernant les activités elles-mêmes, il semblerait qu'on pourrait retrouver le chemin des montagnes. Il nous faut toutefois attendre l'annonce officielle du gouvernement et la levée de l'arrête préfectoral (pour l'Isère, et sans doute ailleurs aussi) qui l'interdit pour le moment, arrêté prolongé le 2 avril, avant l'annonce de la date du 11 mai.

Que se passe-t-il si cet arrêté perdure ? Cela paraît totalement improbable mais étant donné le lot d'incohérences depuis le début de la crise, plus rien ne pourrait me surprendre. Si tel était le cas donc, nous n'aurions pas le droit de reprendre la randonnée et, a fortiori, toutes les autres activités de pleine nature. Et il faut bien avoir présent à l'esprit que dans ce cas, la levée du confinement n'en serait pas une. Car une randonnée commence sur le seuil de sa maison. On aurait donc le droit de faire 100 km mais uniquement avec un moyen de transport (voiture, moto, vélo ?). En gros, uniquement sur les routes ? Pas sur les sentiers ? Cela paraît tellement absurde que je n'ose pas y penser. Le gouvernement, qui ne passera sûrement pas sur ces pages, devra s'attendre à une désobéissance massive de ce que j'entends d'untel ou untel, de personnes ayant pourtant bien respecté le confinement jusqu'à présent. Car bien évidemment, tout cela a assez duré. Rappelons au passage que le nombre de cas de Covid-19 en réanimation sur La Tronche est passé à zéro et que les urgences sont vides...

En toute logique donc, on devrait pouvoir reprendre le chemin des sentiers. Quels sont les risques et les situations à éviter, d'autant que tout le monde est "mort de faim" ?
- Mollo mollo au départ. Ce ne sont pas les petits footing du dimanche à 8 km/h qui auront permis de garder la résistance pour de longues randonnées. Pour les habitués, cette période peut-être considérée comme une période de repos du corps. Ca peut être très positif et ils doivent pouvoir ré-attaquer normalement. En revanche, pour les randonneurs réguliers mais non "acharnés", cette reprise doit être progressive pour éviter les risques de blessures et ils seront favorisés (entorses...) par la pause et la "torpeur" des muscles et articulations. Ce serait vraiment con, et le mot est ici bien choisi, d'avoir passé tout ce temps à attendre pour devoir stopper dès après la reprise !
- La faune s'est habituée, pour certaines espèces, à l'absence de l'homme, malgré sans aucun doute des randonnées sauvages et les pièges-photos seront probablement de bons indicateurs (promis, je n'enverrai pas les images à la Gestapo ! ). Il faudra être vigilant ; non pas qu'il faille s'empêcher de bouger, je reste fidèle à ma ligne de présence raisonnée de l'homme dans la nature. Mais ce que je veux dire, c'est que l'on pourrait avoir des situations un peu inédites comme la nidification d'oiseaux (je pense aux rapaces notamment) au milieu de voies d'escalade habituellement fréquentées et redevenues calmes avec le confinement. A nous d'être intelligents et de signaler ces situations, tout en décalant horizontalement nos ascensions. A ce propos, et cela est habituel chaque année, cette période est l'époque des naissances chez les cervidés et autres mammifères (lièvres...). Les jeunes ont la consigne de jouer le camouflage et de ne pas bouger. Si on tombe dessus, il n'est pas abandonné. Prenons-le en photo rapidement si on le souhaite mais laissons-le et quittons les lieux.
- Quelles activités ? Il faudra voir ce qu'on nous autorise officiellement. La haute montagne sera-t-elle permise ? Etant donnée la reprise générale sur tous les fronts et, pour certains départements en tous cas, la disponibilité des services de soin, la logique (mais encore une fois, la logique fait parfois deux avec certains élus...) serait d'autoriser toutes les activités de montagne dans le respect des fameux gestes-barrières. Rappelons au passage, au niveau des accidents, que toutes les activités de pleine nature terrestres réunies font moins de 250 morts par an, la noyade un millier, la route entre 3000 et 4000 et les accidents domestiques autour de 20000 ! "Nos" activités représentent donc environ 1% de ces accidents.

On attend donc avec impatience que cela se décante pour pour pouvoir à nouveau s'évader un peu, après cette période un peu stressante pour beaucoup de monde. Cela ferait le plus grand bien et puis, demeure tout à fait compatible avec les distances physiques imposées (je déteste cette appellation de distance sociale - la distance sociale, beaucoup en souffrent en ce moment ; on peut être à distance physique sans être en distance sociale !!!). Car il est grand temps que cesse cette mascarade. Autant, il fallait cadrer au départ, apprendre et avancer avec prudence ; autant là, nous avons du recul, nous avons appris à vivre avec le virus et cette absence de liberté de déplacement est maintenant ressentie par beaucoup comme totalement injuste. Il est difficile d'admettre que dimanche prochain, il sera toujours interdit d'aller randonner seul sur un bon sentier et que vingt-quatre heures plus tard, on tolèrera la présence de 17 personnes (1 enseignant, 1 ATSEM et 15 élèves) ensemble enfermées dans une classe de maternelle !!!

Dernier point : attention quand même au retour de bâton. Pour soi (déjà dit plus haut, gare à la reprise !) mais aussi pour tous. De nos comportements peuvent découler des mesures restrictives qui, même si elles s'avéraient injustes, seront réelles et poseront des problèmes. A nous de montrer une reprise intelligente et qui tient compte de la problématique actuelle.

Grand-duc d'Europe. Archives 2010. Sur un site d'escalade de la cuvette grenobloise.
Grand-duc d'Europe. Archives 2010. Sur un site d'escalade de la cuvette grenobloise.
Grand-duc d'Europe. Archives 2010. Sur un site d'escalade de la cuvette grenobloise.
Grand-duc d'Europe. Archives 2010. Sur un site d'escalade de la cuvette grenobloise.

Grand-duc d'Europe. Archives 2010. Sur un site d'escalade de la cuvette grenobloise.

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #humeur, #animaux

Repost0