humeur

Publié le 22 Octobre 2019

Fenêtre météo à saisir en ce mardi et j'en profite pour faire un petit tour en baskets. Mon topo Belledonne Escalade paru en 2010 est épuisé et je suis en plein travail de réédition. Des photos à (re)faire et tout ça... En montant par le pas de la Coche pour faire le tour des arêtes du Pin par l'Aigleton, je me suis encore interrogé sur l'état du vallon d'Aiguebelle suite à la rénovation du refuge...

Rappel : au printemps 2018, un nouveau refuge est sorti de terre en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, remplaçant l'ancien habert en pierres. Point positif : une remise à neuf est un confort non négligeable ; points discutables : qui dit nouveau refuge (privé) dit fermeture en période de non gardiennage et on peut également s'interroger sur la pertinence d'une cabane moderne (quoique plutôt jolie) au regard de l'ancienne qui s'inscrivait dans une architecture locale.

Mais s'il n'y avait que ça, je serais sans doute passé rapidement sur les faits. Ici, il y a d'autres points dérangeants et j'apprends, en soulevant le problème, que beaucoup de randonneurs se sont faits la même réflexion :
- construction d'un chemin d'accès selon le tracé du précédent dans le vallon du Muret. Ce nouveau chemin a été taillé à la hache. Etait-on obligé d'en faire ainsi ? Probablement non si on avait pris un peu plus le temps. L'ancien sentier n'avait pas autant érodé les bords et était carrossable. Pourquoi ne pas en avoir fait de même ? Les amoncellements de blocs sur le côté du chemin donnent également une impression de "carrière". Enfin, le chemin venant du pré de l'Arc arrive à faible distance du refuge. Pourquoi ne pas avoir simplement prolongé le morceau manquant ? Les refuges de montagne sont rénovés/alimentés par hélicoptère. Pourquoi ne pas avoir choisi cette solution ? On parle  de reverdissement naturel du chemin mais il semblerait qu'il soit désormais systématiquement utilisé par le propriétaire pour se rendre sur place. Circulation régulière = pas de reverdissement.
- Abords du refuge dans un état pitoyable de type "travaux" depuis un an et demi sans que l'on voit réellement les travaux continuer. En particulier : engins de chantiers permanents (pelle mécanique, Algeco, tonneaux, palettes, détritus en tous genre), terrassements importants (bon, pour ça, la nature devrait reprendre peu à peu ses droits et reverdir tout doucement), grosse cicatrice dans le talus pour soit-disant construire un merlon de protection (vs blocs et avalanches) probablement imposé par la législation (mais pour le moment, toujours pas de merlon et le refuge a été bien ouvert pendant deux étés)

On sait bien que tout travail nécessite ce genre de désagréments mais on a de quoi être inquiet pour ce vallon du Vénétier :
- disparition d'un petit refuge d'hiver qui, bien que malheureusement souvent utilisé auparavant pour venir faire la fête, permettait aussi des randonnées hivernales d'initiation, en particulier avec des enfants. On pouvait envisager la cime de la Jasse au départ de la barrière en deux étapes de 700 m de dénivelé environ.
- site dénaturé comme expliqué mais surtout réponse inquiétante du propriétaire à plusieurs de mes connaissances "je suis chez moi ; je fais ce que je veux" ; "si vous n'êtes pas content, vous n'êtes pas obligé de monter"... laissant entrevoir que ça pourrait rester ainsi.
- projet d'aide à l'accès hivernal (câbles voire échelles) de la cime de la Jasse via l'arête nord (actuellement un peu technique donc relativement peu pratiquée mais qui deviendrait sans doute un boulevard avec des aménagements) depuis le proche col du Pouta accessible par télésiège. Le habert d'Aiguebelle pourrait alors devenir une grosse buvette/restaurant d'altitude avec retour sur Prapoutel via navettes depuis Prabert ou taille de deux courtes sections de pistes (une entre le habert d'Aiguebelle et celle du jas des Lièvres ; l'autre pour entrer dans la combe de Bédina, soit sous le Gros Caillou, soit en direction des pistes de fond). Cela signifierait purement et simplement l'annexion d'un nouveau domaine hors-piste pour la station, le pendant des vallons du Pra, et la perte de ce même vallon pour les skieurs de randonnée.

​​​​​​​J'adore la station des Sept-Laux pour des tas de raisons et n'hésite pas à leur faire une promotion car elle a beaucoup apporté au "ski de montagne" grenoblois. Les aménagements récents sur les pistes et le renouveau du parc de remontées mécaniques a permis de la dynamiser et c'est très bien. Mais compte tenu de la conjoncture environnementale actuelle, je reste opposé à tout agrandissement spatial des domaines "mécanisés" et donc, à cette possible extension vers le Vénétier.

A surveiller également :
- Le (vieux) projet de route reliant la vallée du Haut Bréda au Grésivaudan. Il y a deux projets dans les cartons. L'un depuis Pinsot vers Allevard ou Saint-Pierre via le jeu de Paume et l'actuel système de pistes forestières. Il semble qu'aujourd'hui on n'en parle plus trop. L'autre qui revient à nos oreilles et qui passerait par Pincerie ou le Merdaret depuis le Pleynet et rejoindrait Pipay facilement, en suivant grosso modo les pistes actuelles déjà empruntées l'hiver par les skieurs. Ce que l'on sait aujourd'hui c'est que la première partie entre le Pleynet et le habert des Fanges vient d'être goudronnée. Il ne reste pas grand chose pour rejoindre la crête. Il faut rester vigilant car il faut avoir présent à l'esprit que pour un habitant du Grésivaudan, cette route n'apporterait aucun gain de temps. Pour aller skier, on continuerait à entrer sur le domaine par Prapoutel et Pipay. Pour aller à Fond-de-France ou en aval, l'accès par Allevard resterait nettement plus rapide. Et même pour aller au Pleynet, un calcul ne semble donner aucun gain. Cette route aurait donc probablement un intérêt touristique. Avec, on peut le craindre, un restaurant sur la crête vers le Merdaret. Vue superbe sur le massif, campings-cars etc.

Restons sur nos gardes !!!​​​​​​​

En rouge : section à aménager pour accès à la cime de la Jasse ;
En vert : itinéraire actuel ski de randonnée entre habert d'Aiguebelle et cime de la Jasse, devenant alors un hors-piste ;
En jaune : pistes déjà tracées pour le retour de basse altitude
En bleu clair : jonctions de pistes restant à faire si ce choix était retenu
En bleu foncé : retour navette Prapoutel

Détériorations et menaces
Le chantier d'Aiguebelle... + tout ce qu'on ne voit pas sur une telle photo prise à distance.

Le chantier d'Aiguebelle... + tout ce qu'on ne voit pas sur une telle photo prise à distance.

L'état du chemin

L'état du chemin

Ambiance d'automne au départ

Ambiance d'automne au départ

De belles vues depuis le GR738
De belles vues depuis le GR738
De belles vues depuis le GR738

De belles vues depuis le GR738

Quelques acrobaties... repérages d'escalade

Quelques acrobaties... repérages d'escalade

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Rédigé par lta38

Publié dans #randonnée sportive, #escalade-alpi, #humeur, #Belledonne

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Publié le 29 Septembre 2019

J'ai passé mon dimanche après-midi dehors, jusqu'à la nuit noire. Après trois heures de marche, je suis allé me poster sur une zone régulièrement fréquentée par les loups et les cerfs. J'étais en place à 15h et je n'en suis parti qu'à 19h30 avec encore 1h30 de marche pour rentrer. Durant cette immersion au coeur de la nature sauvage, j'ai eu le temps d'observer le paysage, d'écouter et observer les cerfs, d'observer également d'autres animaux (sangliers, aigles royaux, renard, martre...), de voir évoluer l'inclinaison et l'orientation de la lumière, d'observer le décor... mais aussi de penser à des tas de choses.

J'ai été partagé entre bons sentiments et colères. Les récentes déclarations anti-loup ont sans doute fait déborder une coupe déjà bien pleine. J'entends encore raisonner dans ma tête certaines paroles : "le loup, c'est la mort de l'élevage en montagne, et du même coup, la fin de la biodiversité dans les alpages". Que ne faut-il pas entendre ! En regardant Belledonne, je me suis rendu compte à quel point un alpage c'est laid au regard de la végétation de premier étage ici présente : des arbustes à myrtilles, des rhododendrons, des genévriers, des fougères. Une palette de couleurs de fou !!! A côté de ça, de l'autre côté du massif, plus une fleur sur le col du Glandon. De herbe, que de l'herbe, et des crottes de moutons. Par millions. Des zones piétinées, ravagées, des torrents souillés. On commence de plus en plus à en parler. Un ami de retour des Pyrénées me parlait d'habitants de villages qui commencent à être remontés contre ces dégradations. Voilà, "l'entretien" des montagnes dont on voudrait nous faire croire l'utilité. Allez vous promener en Belledonne en automne. Et demandez-vous si le massif a besoin d'être tondu par un animal domestique ! Notre chaîne n'est-elle pas magnifique telle qu'elle ? Qu'il y ait quelques moutons par-ci par-là, pourquoi pas. Des zones d'herbes sont peut-être nécessaires pour entretenir une certaine variété de paysages mais elles existent déjà, à l'altitude à laquelle les petits arbrisseaux pré-cités ne peuvent pas exister. Il faut se battre contre ces idées reçues.

Et sans vouloir établir des clichés, ce sont souvent ces mêmes personnes (bénéficiant d'une législation complice établie sur des pratiques d'un autre temps) qui aujourd'hui causent beaucoup de tort à la biodiversité. En effet, beaucoup d'habitants des campagnes ne voient dans la nature que le profit qu'on peut lui retirer et n'hésitent pas à la détruire lorsqu'elle leur met des bâtons dans les roues. Si on écoute ces multiples échos, les exemples ne manquent pas et se cumulent pour porter au final un grave préjudice :
- Les renards détruisent les petits animaux et s'attaquent aux poules : il faut les zigouiller. 30€ par queue rapportée
- Les blaireaux, martres et autres mustélidés sont des nuisibles : faisons appel aux piégeurs
- Les vautours s'attaquent aux vaches vivantes et aux jeunes chamois : c'était mieux avant (leur retour)
- Les sangliers, cerfs, chevreuils causent de gros dégâts : il faut maintenir la pression de chasse
- Les étourneaux sont trop nombreux : vite, des plombs
- Le loup détruit la biodiversité et mange trop de moutons : éradiquons-le !
- L'ours fait peur aux troupeaux : organisons des chasses sauvages !
- Les cormorans piquent les poissons aux pêcheurs : classons-les nuisibles !
- Les nids d'hirondelles, ça fait des crottes sur les perrons : délogeons-les !
- Les lapins c'est joli mais ils viennent bouffer les salades dans les potagers : ça se règle à la 22 LR
- Les chouettes et les hiboux ça porte malheur : clouons-les à côté de Jésus !
- ... (liste interminable)
En gros, on aime la nature, mais faut pas qu'elle vienne nous emmerder.

Pourtant, le renard débarrasse essentiellement des micro-mammifères porteurs (entre autres) de la maladie die de Lyme ; les vautours sont uniquement des équarrisseurs de la nature ; les loups entretiennent la bonne santé des population de cerfs ; les mustélidés ne gênent personne...

En parallèle, les oiseaux disparaissent à vitesse grand V et mérite(raient) pourtant toute notre attention.

STOP au carnage !!! A toutes celles et ceux qui ne jurent que par la destruction dès qu'un problème se pose, nous sommes de plus en plus nombreux à le déplorer et à souhaiter nous-aussi nous faire entendre. Nous ne laisserons pas la nature aux mains de ceux qui ne la méritent pas. Je fais partie de ceux-là et sachez que notre réseau de communication sera de plus en plus utilisé pour contrer vos mauvaises actions. Ce qui était acceptable il y a encore quelques années ne l'est plus dans l'urgence environnementale d'aujourd'hui. Au lieu de tergiverser et parfois fermer les yeux sur certaines exactions, l'état français devrait être impitoyable avec ceux dont les actions ont un finalement impact négatif pour toute la population.

Bon, et sinon, deux cerfs sont venus "jouer" à proximité de mon affût mais sans sortir dans la bonne trouée. Mais ce n'est pas grave, l'essentiel était ailleurs.

Ambiances de brame (je vous laisse deviner quelle image est une capture de piège photo)
Ambiances de brame (je vous laisse deviner quelle image est une capture de piège photo)
Ambiances de brame (je vous laisse deviner quelle image est une capture de piège photo)
Ambiances de brame (je vous laisse deviner quelle image est une capture de piège photo)

Ambiances de brame (je vous laisse deviner quelle image est une capture de piège photo)

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Rédigé par lta38

Publié dans #brame du cerf, #humeur, #animaux, #randonnée sportive, #Belledonne

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Publié le 21 Septembre 2019

En passant près du lac Achard récemment, j'ai observé un peu plus attentivement les dégâts occasionnés par les feux. Et je dois dire que c'est catastrophique. Faire un feu est toujours un moment sympa. Loin d'être extrémiste, je pense qu'un feu "bien choisi" demeure acceptable. C'est-à-dire, un feu réalisé par exemple devant une cabane à un emplacement prévu et perpétué, ou au niveau d'un parking à proximité d'une forêt d'épicéa où le bois mort est abondant (et toujours au même endroit). Pourquoi pas ! Mais c'est tout ! Certes, en fouinant sur ces pages, vous trouverez quelques (rares) images de feux réalisés hors de ces conditions. Mais ça c'était avant. Comme souvent, il faut observer pour prendre conscience et c'est ce que j'ai fait. Désormais, je m'interdis les feux dans la nature. Autour du lac Achard, c'est une véritable catastrophe. Des foyers (vous savez, des ronds de pierres tout noirs à l'intérieur) par dizaines et surtout, un carnage sur les pins à crochets. Le site, classé Natura 2000, est assez unique en Belledonne. Il subit une pression exceptionnelle en raison de sa beauté et de sa proximité. Il sera difficile de lutter contre le piétinement mais de grâce, laissons les arbres tranquilles ! La plupart des pins sont mutilés sur leurs premiers deux mètres quand ce n'est pas davantage. Pour quelques minutes de flammes et quelques saucisses souvent de premier prix de supermarché, on détruit ce que la nature a mis des dizaines voire des centaines d'années à fabriquer. C'est complètement irresponsable.

Le pire dans tout ça, c'est que la majorité de ces foyers sont réalisés à la belle saison à des altitudes où les températures sont alors clémentes. Une micro doudoune suffit pour le confort dans ces conditions. Certains vont jusqu'à faire des feux au-dessus de la limite des derniers arbres, détruisant les quelques arbustes alors présents à ces endroits-là.

Faire un feu en montagne doit être désormais pris comme un acte destructeur. Au-delà du fait que c'est généralement interdit, il faut garder présent à l'esprit que lorsqu'on fait un feu, on oeuvre contre la nature. Et c'est bien pire que ce que l'on croit. Cela fait quelques années que cette alerte me trottait dans la tête. Voilà qui est fait : plus de feux en montagne ! Merci !

Un aperçu (capture geoportail) du piétinement autour du lac Achard

Un aperçu (capture geoportail) du piétinement autour du lac Achard

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Rédigé par lta38

Publié dans #humeur, #Belledonne

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Publié le 2 Septembre 2019

Des rivières et des hommes ; des villes et des hommes etc.

Plus de sept milliards d'être humains. Soixante-dix millions de Français. Plus d'un million d'isérois. etc

Le vivre ensemble est au coeur de tous les programmes et y'a du boulot. On peine à prendre exemple sur les pays du nord et pour en avoir visité quelques uns, le Danemark me semble le modèle à suivre sur de nombreux points. Comme évoqué dans le précédent billet, "des loups et des hommes", je suis toujours en recherche de solutions, d'idées, de fonctionnements... pour que l'homme trouve sa meilleure place sur la planète. L'actualité, l'histoire finalement, est indispensable pour nous amener à réfléchir sur ce qui fonctionne et ce qu'il vaut mieux éviter.

- La semaine dernière, j'ai partagé deux images sur les réseaux sociaux suite à une petite virée de quarante kilomètres à vélo avec les filles, depuis notre domicile. Un aller-retour à Grenoble en essayant de découvrir de nouveaux axes cyclables sécurisés. Nous sommes "tombés" sur les nouvelles voies cyclables "Chrono vélo" mises en place à Meylan et sur le boulevard Agutte Sembat. Si ces voies prêtent à discussion sur certaines portions où elles incitent à rouler vite tout en traversant de nombreux passages piétons, il est regrettable que ma publication ait reçu autant de critiques. Elle ne visait qu'à évoquer des améliorations en cours même si Grenoble reste encore très loin d'Amsterdam ou Cophenague qui doivent absolument être nos modèles en la matière. Et ces axes séparés des chaussées pour véhicules motorisées et des aménagements piétonniers, tout en étant bien identifiables grâce à leur marquage, sont pour moi indiscutablement une avancée pour favoriser les déplacements à vélo. Qu'il reste des tas d'autres problèmes à Grenoble - insécurité, vols de vélos, section de pistes cyclables en piteux état, bandes cyclables dangereuses - est un faudrait et il faut évidemment les corriger au plus vite. Mais systématiquement critiquer tout ce qui se fait de bien en montrant ce qui ne va pas en parallèle est pour moi la meilleure des choses pour mettre un frein à ces avancées positives. Il faut savoir ce que l'on veut. A mon sens, le temps des véhicules dans les villes petites et moyennes doit être révolu, d'autant plus quand elles sont parfaitement plates comme Grenoble et avec l'avènement du vélo à assistance électrique. Bravo à Grenoble et son agglo pour ce travail. Mais il faut continuer et ne rien lâcher.

- De la plaine à la montagne. A l'opposé de Grenoble, presque quatre-mille huit-cents mètres plus haut, le mont Blanc a lui aussi son lot de mots, de maux. Par monts et par maux pourrais-je dire !!! Après les tentatives d'imposer une liste de matériel aussi incomplète que ridicule (voir en 2017, lettre à JM Peillex), le premier élu de la commune de Saint-Gervais a réussi à imposer une restriction d'accès avec délivrance d'une attestation de réservation en refuge (ou d'une feuille "d'autonomie" pour les prétendants à la journée) aux ascensionnistes du toit des Alpes. A l'opposé de la plaine où le besoin de protection des personnes doit être maximum, la montagne doit, à mon sens, rester un espace de liberté et d'autonomie, la protection devant se faire par la formation et l'information et non par les aménagements. Mais les événements donnent parfois raison aux administrés quand on voit une des dernières anecdotes relatant un anglais monté au sommet avec un rameur de vingt-six kilos (!) et l'abandonnant au retour à Vallot pour cause de grosse fatigue. Bien sûr, l'occasion n'a pas été manquée par M. Peillex pour faire le buzz et peut-être que l'intéressé a déjà programmé une remontée là-haut pour récupérer son outil et mettre fin à la polémique. Il n'en demeure pas moins qu'on peut s'interroger sur la place de ces animations sur nos montagnes. Un concert de Zaz, un rameur, un VTT. Bientôt une descente en overboard ? Si la montagne doit rester plurielle et les activités en perpétuelle évolution, elle doit aussi garder sa place de sanctuaire de nature et notre intrusion en son sein en tenir compte en limitant les nuisances visuelles, sonores et j'en passe. A nous d'y réfléchir avant de partir.

Bonne rentrée à toutes et à tous.

Les pistes Chronovélo
Les pistes Chronovélo

Les pistes Chronovélo

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Rédigé par lta38

Publié dans #humeur, #vélo

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Publié le 4 Mai 2019

Lettre à Mme Véronique Pueyo, journaliste
Lettre à la rédaction de France Bleu Isère
Lettre à M. Thomas Guillet, maire de Corrençon-en-Vercors

Lettre à M. Gilles Ruel, président de la société de chasse de Corrençon-en-Vercors
Lettre à M. Lionel Beffre, préfet de l'Isère

Bonjour

Je réagis à un article publié par France Bleu Isère intitulé "Corrençon-en-Vercors, un loup achève sa proie dans le centre du village" et paru ce samedi 4 mai 2019. Ce billet entretient la psychose du loup de manière inutile et il était impératif de rétablir un minimum d'objectivité.

Je passe rapidement sur le titre et le chapeau, peut-être destinés à faire cauchemarder les gens pas (ou peu, ou prou, ou mal) informés sur le loup, en particulier les habitants du Vercors. Quelle belle idée ! Je m'attarderai un peu plus sur le corps du billet en question :

- Vous tirez des conclusions (sur le loup) avant même le moindre résultat d'une étude ADN, étude ADN qui, même si elle prouvait que ce soit un loup, ne confirmera jamais le lieu de la scène. Il y a en effet suffisamment de personnes mal intentionnées "anti-loup" dans nos campagnes pour qu'il soit même possible que ce cadavre ait été rapporté ici par l'un d'entre eux en pleine nuit.

- Sans les mêmes conclusions, vous autorisez des tirs d'effarouchement. Et quand bien même : si les louvetiers venaient à abattre un loup, on n'aurait aucune preuve que ce soit le "coupable". Je m'intéresse à cet animal à titre personnel et je peux vous affirmer que l'espace de quelques heures, ils peuvent être à des kilomètres de là et ne pas y revenir avant plusieurs semaines. Cette mesure fait un peu l'enfant qui veut se venger de quelque chose. Puéril et sans effet. D'autant qu'il n'est même pas prouvé que la régulation des loups ait un effet "positif" pour ceux qui se disent gênés par l'animal. On le voit ; le loup est maintenant présent partout sur le territoire français, peut-être en partie à cause de cette dispersion causée par les tirs et l'éclatement des meutes.

- On peut lire que "le loup n'a plus peur de venir jusque dans les villages". Le loup n'a pas peur tant qu'il ne croise pas son ennemi de toujours. Il se "promène" la nuit : pour être heureux, vivons caché vous dira-t-il. Parfois, il se fait surprendre par un randonneur, un citadin qui passe par là. Après quelques secondes d'hésitation et d'identification, il fuit. Le loup craint l'homme et "gère tranquillement" cette crainte.

- "Le cerf a cru qu'il serait protégé du loup en entrant dans le village". Là, j'ai failli m'étouffer. Le cerf n'a rien cru du tout. On parle quand même d'un cerf !! Encore une fois, s'il n'a pas été déposé ici "artificiellement", ce cerf s'est retrouvé là suite à la panique lors de l'attaque (que ce soit un loup, un chien...) et lors de la poursuite. Point. A noter qu'il y a eu récemment le même type de conclusions sur un loup aperçu se nourrissant du cadavre d'une biche aux portes d'un autre village isérois. On a crié à l'entrée des loups dans les villages. En réalité, le cervidé avait été tué par percussion avec une voiture et l'opportuniste et intelligent canidé en avait profité. Simplement.

- Vous craignez les attaques de loup sur l'homme. Pour parler de ce que je connais à savoir, depuis la date du retour du loup en France en 1992 soit bientôt trente ans, aucune humain n'a été tué par un loup. Et même aucune blessure véritable n'a pu être trouvée. Et chaque année, "on" continue à perdre de la salive en entretenant cette psychose de l'enfant qui finira par se faire manger. L'être humain est suffisamment intelligent et prendra les mesures adéquates le jour où cela arrivera, si cela arrive. En attendant, arrêtons d'entretenir ces inepties et, au contraire, contentons-nous des faits. Et là, il y a du travail. Zero attaque de loups mais combien de chiens ? Dans le même laps de temps, sur une trentaine d'années, les accidents de chasse causent entre 15 et 20 morts par an soit peut-être 500 depuis le retour du loup et les autres "usagers" de la nature attendent toujours des mesures pour réduire les risques (diminution des zones géographiques autorisées à la chasse, réduction de la durée avec un jour de non-chasse le week-end, les vacances etc).

Réapparu en 1992 en France, le loup est effectivement un prédateur et le fait qu'il se nourrisse d'animaux n'est pas un scoop. Dans l'état actuel de notre biodiversité dont je ne vais pas faire la liste ici, il est impératif que tout être vivant soit protégé et que, lors de conflits avec l'homme (dans le cas du loup, je ne vois que celui avec les éleveurs), nous trouvions des réponses (et il y en a toujours) qui mettent la protection de la biodiversité en priorité. La presse peut aussi contribuer à tout cela en cessant ces billets "à grands titres" et se contentant de relater les faits.

Cordialement

Lionel Tassan, enseignant, alpiniste, naturaliste, auteur-photographe.

Loup photographié en Belledonne à l'automne 2018 (archives Lionel Tassan)

Loup photographié en Belledonne à l'automne 2018 (archives Lionel Tassan)

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Rédigé par lta38

Publié dans #animaux, #humeur, #loup

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