Marchons avec les loups, mais les vrais ! Car les autres, les loups "humains", nous marchons avec eux depuis la nuit des temps...
Ciel voilé +(donc) pas de transformation + petites contraintes personnelles + sorti 7 jours sur 7 précédemment = pas de sortie ce vendredi. L'occasion de vous parler une nouvelle fois de notre planète qui souffre. Le loup, le vrai, ajoute dans certaines circonstances, des difficultés aux éleveurs/bergers. Beaucoup s'en sortent, n'étant pas touchés ou mettant en place les mesures préconisées de protection. Parfois, cela ne fonctionne pas comme on aimerait. L'état français, a minima soucieux de notre biodiversité, les aide et les indemnise correctement. Pour toutes ces raisons, les agriculteurs, les éleveurs, les ruraux, ne sont pas tous remontés contre le loup. Loin de là. Ils essaient de faire de leur mieux comme beaucoup essaient de diminuer l'emploi de pesticides et de trouver des solutions alternatives efficaces pour pouvoir continuer à travailler en respectant la Terre. De même que je connais des chasseurs qui estiment n'avoir aucune priorité sur la grand canidé et n'ont rien à reprocher à sa présence.
Mais il y a aussi les autres. Et parmi eux, de grandes instances qui beuglent plus fort que tout le monde, faisant beaucoup de mal et donnant, en sus, l'impression que c'est toute une corporation voire tout un département qui pense comme eux. En première ligne de ce billet, la FDSEA05 (fédération des syndicats agricoles des Hautes Alpes) qui appelle à manifester ce dimanche 5 janvier contre... la projection d'un film. Un film qui n'est pas du tout tourné contre les agriculteurs mais qui parle du loup. Un film qui essaie de comprendre comment vivent les loups et comment on pourrait essayer de vivre avec les loups.
Le loup n'est pas un problème en soi pour le biodiversité. On doit pouvoir continuer à vivre sans les loups. Le problème, c'est que notre impact n'est pas que sur les loups mais sur toutes les espèces. "On" ne veut pas de loup pour ne pas trop gêner les éleveurs. "On" accepte de détruire les abeilles et les insectes parce qu'on ne veut pas se passer de pesticides. "On" détruit le blaireau parce que parfois, il cause quelques dégâts sur les cultures... Plus près de chacun d'entre nous, nos voitures écrasent les hérissons, nos chats détruisent les petits passereaux... A bien y regarder, chacun d'entre nous est responsable de la destruction de la biodiversité. La cause à la conjonction de deux facteurs : notre empreinte écologique personnelle grandissante du fait de la technologie disponible et la démographie. Les conséquences sont désormais bien visibles sauf à avoir de grandes oeillères : incendies massifs en Australie (allez voir les images, c'est assez impressionnant), températures en hausse extrêmement rapide, fonte du permafrost... Sans parler de l'air que nous respirons. Le loup, les abeilles, les oiseaux, les hérissons, les blaireaux... tous les animaux doivent, parmi tant d'autres choses, avoir toute notre attention. Et c'est à chacun de faire de petites gestes à son niveau. C'est tout. Aucune dérogation ne doit être accordée ; sinon, par enfantillage et jurisprudence, on n'en sortira pas ("Maîtresse, lui il a droit, pourquoi pas moi ?").
Honte à la FDSEA05 qui, je l'espère, ne s'attirera que du mauvais en appelant au boycott d'un film apportant une richesse culturelle. Nous y croyons à en voir leur page Facebook plombée de messages contre eux et à regarder l'appel au soutien de Jean-Michel Bertrand que j'ai lancé sur ce même réseau social : déjà près de 150 partages et likes en à peine 12h dont une nuit ! On ne lâche rien. Et au passage, un très grand soutien à tous les nombreux agriculteurs qui, dans le silence et la douleur de leur métier, essaient chaque jour tant bien que mal de subvenir dans ce système douloureux, en essayant de faire de leur mieux pour limiter leur impact. Il ne faut pas hésiter à en parler également car c'est vraiment un métier difficile et l'amalgame est très facile de nos jours.
En résumé, allons voir le film "Marche avec les loups" qui sort en salles le 15 janvier (et courage à Jean-Michel qui le projète dans une énième avant-première ce dimanche 5 à Gap et qui sera confronté à cette manifestation) : c'est de loin la meilleure réponse à faire.