materiel

Publié le 6 Juin 2021

On n'en finit pas de découvrir notre région. On croit qu'on connaît tout... mais on est loin de tout connaître. J'ai découvert le belvédère de Luce récemment. J'y suis retourné dans la foulée pour essayer d'autres lignes. Les voies sont vraiment sympa, quoique les difficultés sont assez courtes. Dans le 6c de gauche, tout se joue au départ sur six mouvements en dévers. Dans celui de droite, c'est au contraire en haut que ça se corse et c'est en dalle. Le passage est toutefois moins dur qu'il n'en a l'air et s'enchaîne bien sans tirer sur les bras, pour peu qu'on soit bien placé.

Avec les filles, nous avons également découvert un petit site sympa dans les Bauges au-dessus de Jarsy, sur le sentier de la croix d'Allant (15 minutes d'approche, 170 m de dénivelé). Les voies ne dépassent pas les 25 m (corde de 50m suffisante) et se déroulent sur un beau calcaire à trous. C'est assez rare pour être signalé. Bon, ce jour, c'était bien humide (tous les noms sont des dérivés dd "mousse"... on a compris pourquoi) et on passait de prise trempée, à un bain de boue pour les doigts voire un bénitier. Sans parler des zipettes de pied. Mais heureusement, les trous sont pour la plupart excellents. Les filles auront enchaîné en tête jusqu'au 5c malgré ces conditions.

Le petit site du Coudray en Bauges.

Le petit site du Coudray en Bauges.

A vélo, on attend toujours la passerelle du passage le plus dangereux de France : la jonction rive gauche - rive droite de l'Isère entre Brignoud et Crolles. C'est incroyable que cette traversée ne soit pas aménagée a minima. On en parle... mais pour quand. En attendant, il paraît que des travaux devraient débuter sur une autre traversée peu commode mais nettement moins dangereuse : celle de la Bâtie. Apparemment, on ne va pas au plus urgent... De notre côté, on a "découvert" les coteaux de Chartreuse. Les montées de Barraux, de la Flachère... petites montées certes, sont désormais faciles pour les filles qui ont appris à gérer cet effort lors du tour du Lubéron (ici le J2). Il faudra aussi aller faire un tour pour voir la nouvelle passerelle entre la Buissière et le Cheylas.

Les coteaux de Chartreuse orientale. Image IPhone 7. En mode pano, ça passe !

Les coteaux de Chartreuse orientale. Image IPhone 7. En mode pano, ça passe !

Les filles ont également découvert le guêpier d'Europe sur le site où j'ai pris ces photos. Pas de nouvelle photo pour ma part mais une belle observation à distance avec elles ce soir-là, grâce à la "longue-vue" constituée de mon 70-200 et de l'adaptateur Kenko (160€, grossissement 20 fois). Bon c'est dommage ; maintenant que je suis passé en monture RF, je ne peux pas l'utiliser sur mon téléobjectif principal (le 100-500) car du coup, c'était la longue-vue à 150 grammes !!! En tous cas, plus je l'utilise, plus je trouve la qualité remarquable. Juste le champ et la luminosité qui pêchent un peu.

Adaptateur Kenko sur EF 70-200 f/4 L

Adaptateur Kenko sur EF 70-200 f/4 L

Du côté du matériel, j'ai également découvert les petites bouteilles Klean Kanteen (oui je sais tout le monde connaît déjà). Mais ce qui m'intéresse, c'est que ces bouteilles inox avec bouchon "pipette" (24€ chez Au Vieux Campeur) ont exactement le même diamètre que ces gourdes de vélo en plastique dégueulasse et qu'elles ont (donc) commencé à les remplacer.

Ainsi que dans les petites pharmacies "Pharma Voyage" que je personnalise en ajoutant une pince tire-tiques, le pack de glace instantanée (je ne connaissais pas) qui pourrait bien dépanner. Si je n'ai pas l'habitude m'encombrer de ce genre de choses pour moi (peut-être à tort), j'ai systématiquement une petite pharmacie de secours quand je pars avec les filles (y compris à la journée), et une un peu plus grande pour les périples de plus 4 jours (ou à vélo).

Bouteille Klean Kanteen ; kit Pharma Voyage Pocket
Bouteille Klean Kanteen ; kit Pharma Voyage Pocket

Bouteille Klean Kanteen ; kit Pharma Voyage Pocket

Ah et j'oubliais : une petite tournée morilles également. C'est en retard en altitude ; il devrait y en avoir encore pendant quelques jours...

Quelques découvertes récentes
Quelques découvertes récentes

A noter que je continue à partager min expérience dans la presse dite "outdoor". Et notamment deux publications récentes :
- Trek' magazine n°204 (mai 2021) : 50 mini treks en France (3 à 4 jours) dont une quarantaine pour ma pomme.
- Montagnes Magazine n°491 (juin 2021) : 50 pages sur la montagne en famille (escalade, randonnées, bivouac... pour tous)

Bonnes lectures !

Quelques découvertes récentes

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi, #vélo, #matériel

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Publié le 30 Mai 2021

Plus je l'utilise, moins je regrette l'achat de cet objectif il y a maintenant cinq mois. Le 100-500 RF Canon est une véritable tuerie. J'en ai déjà fait un premier bilan ici et je le recommande sans modération aux photographes exigeants tant sur la qualité que sur la possibilité de le transporter en montagne. En résumé, vous aurez la qualité des meilleurs téléobjectifs du monde (les gros blancs lumineux à 10000 €) pour trois à quatre fois moins cher, la polyvalence (zoom 100-500 au lieu de focale fixe), la légèreté (moitié moins lourd !!) et la compacité, au seul détriment de la luminosité. Certes la luminosité reste capitale dans certaines situations mais :
- Dans 90% des cas, ce sera suffisant
- La montée en ISO des boîtiers plein format permet toutefois de belles choses avec une ouverture à f/5,6 (possible ici jusqu'à presque 400 mm).

Ce jour, j'avais dans mon petit sac de 18 litres :
- une micro-polaire
- un litre d'eau
- quelques vivres de course
- une paire de jumelles légères (8x20)
- le 100-500 RF
- Le Canon RP avec 24-70 f/4 L

Le parcours fut le suivant : départ Prélenfrey, montée à la Double brèche, traversée des arêtes du Gerbier, descente ouest, sentier Péronnard, col Vert, Prélenfrey. Un "petit" tour de 20 km, passé sans histoire avec ce package et me permettant, après une première partie sportive, de flâner au retour en faisant des images.

Lever du jour
Lever du jour

Lever du jour

Repéré !

Repéré !

La faune sur le sentier Perronard
La faune sur le sentier Perronard
La faune sur le sentier Perronard
La faune sur le sentier Perronard
La faune sur le sentier Perronard
La faune sur le sentier Perronard

La faune sur le sentier Perronard

Orchidées devant Cornafion

Orchidées devant Cornafion

Quelques portraits au milieu d'un troupeau de 60 bouquetins
Quelques portraits au milieu d'un troupeau de 60 bouquetins
Quelques portraits au milieu d'un troupeau de 60 bouquetins

Quelques portraits au milieu d'un troupeau de 60 bouquetins

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Rédigé par lta38

Publié dans #randonnée sportive, #animaux, #Vercors, #paysages, #matériel

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Publié le 8 Mai 2021

24 km avec les filles sur cette splendide boucle au départ de Rabou. Un bivouac et deux demi-journées de marche plus tard, une impression de bout du monde au coeur des Hautes-Alpes.

A noter les paysages variés, les passages à gué sur le Petit Buëch, les passerelles ayant été enlevées, un passage du sentier de Chaudun éboulé (bien délicat avec les enfants) et le sentier de ronde présentant encore quelques couloirs très raides enneigés nous ayant fait préférer la traversée du pic de Gleize malgré le passage expo (mais sec) du versant nord.

Malgré ces petites surprises, nous avons littéralement adoré ce petit week-end, avec pas mal d'animaux observés.

J'en profite pour faire quelques retours matériel :
- Tente Nemo Dragonfly 3P : 1500 g, deux entrées latérales avec abside pour mettre le matériel, intérieur spacieux à trois, montage fort rapide (auto-portante, code couleurs sur les arceaux et attaches => ultra facile pour les nuls). Bien appréciée.
- Sac de couchage Kayu Women's 30 (350 g de duvet d'oie 800 CUIN ; 865 g ; +1°C confort). RAS. Emie l'a trouvé très confortable et n'a pas eu froid (bon la température n'est pas descendue sous les 5°C). Pour l'avoir essayé, j'ai apprécié son "toucher" intérieur. A voir l'efficacité (et donc l'intérêt) des deux aérations originales sur l'avant en cas de forte chaleur.
- Matelas Nemo Tensor insulated. 420 g avec le sac "vortex" de gonflage hyper pratique. Fini les gonflages à la bouche qui essouflent, font tourner la tête ou font pénétrer de l'eau à l'intérieur des matelas. A ce propos, j'ai deux anciens matelas qui contiennent désormais de la moisissure à l'intérieur, sans que ce soit gênant pour le moment (pas d'odeur). Mais cela remet en question les gonflages à la bouche. Stella ayant eu froid dans la nuit avec son matelas classique, je lui ai proposé l'échange en ajoutant une petite couche de vêtement. Elle a pu dormir sans souci. Le petit vêtement a-t-il suffit ou le matelas a-t-il aussi joué son rôle ?
- Trek N Eat (lyophilisé). Nous avons testé les pâtes au pesto de saumon (160 g) et les pâtes à la crème, au poulet et aux épinards (150g). Emie et moi avons trouvé que ça n'avait pas suffisamment le goût du saumon (poisson que nous aimons bien). Stella ne partage pas cet avis. Idem désaccord sur l'autre plat. Emie et moi avons bien aimé (on sentait bien le goût des épinards) alors que Stella était plus réservée. Stella note avec raison qu'on avait mis trop d'eau. Pourtant, il me semble avoir mis un tout petit peu moins que ce qui était recommandé.
- Coup de coeur encore et toujours (oui je sais déjà dit à moult reprises ici et ailleurs) : les gourdes filtrantes Katadyn Be Free. Du coup, maintenant, chacun a la sienne. Le seul bémol vient du filtre qui semble s'encrasser plus vite que prévu. J'ai en partie résolu le problème en le laissant tremper dans de l'eau chaude : mon tout premier (trois ans d'utilisation intensive), commençait à perdre nettement son débit. Il demeure toutefois moins performant qu'un neuf. On m'a conseillé d'essayer de le laisser tremper dans de l'eau avec une pastille de Micropur. Ce sera le prochain essai.

Allez, les photos parleront d'elles-mêmes !

Première partie : splendide sentier des Bans
Première partie : splendide sentier des Bans
Première partie : splendide sentier des Bans

Première partie : splendide sentier des Bans

Entrée du lit du Petit Buëch : verdure et hêtraie
Entrée du lit du Petit Buëch : verdure et hêtraie
Entrée du lit du Petit Buëch : verdure et hêtraie
Entrée du lit du Petit Buëch : verdure et hêtraie

Entrée du lit du Petit Buëch : verdure et hêtraie

Gorges du Petit Buëch et bois du Chapitre : splendide malgré quelques passages délicats
Gorges du Petit Buëch et bois du Chapitre : splendide malgré quelques passages délicats
Gorges du Petit Buëch et bois du Chapitre : splendide malgré quelques passages délicats
Gorges du Petit Buëch et bois du Chapitre : splendide malgré quelques passages délicats

Gorges du Petit Buëch et bois du Chapitre : splendide malgré quelques passages délicats

Chaudun : havre de paix
Chaudun : havre de paix
Chaudun : havre de paix

Chaudun : havre de paix

En route pour l'alpage
En route pour l'alpage

En route pour l'alpage

Installation.
Installation.
Installation.
Installation.

Installation.

Observations
Observations
Observations

Observations

Soirée
Soirée
Soirée
Soirée

Soirée

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Rédigé par lta38

Publié dans #Dévoluy, #animaux, #randonnée sportive, #ultralight, #matériel

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Publié le 6 Avril 2021

Allez, je remets une pièce dans le juke-box à propos de ces accessoires dédiés au ski de randonnée. Cela n'est que mon avis et je conçois parfaitement que d'autres ne le partagent pas forcément totalement. En revanche, après plus de 25 ans d'expérience, il sera difficile de me faire changer d'avis. J'ajoute que le choix d'en reparler ici est motivé en partie par "la mode" et la communication orchestrée autour de tout ça par les fabricants notamment, et certains arguments de vente mis (parfois trop) systématiquement en avant :
- fixations à plusieurs niveaux de cales de montée
- peaux avec attache arrière
- couteaux faisant partie de la panoplie
- crampons = accessoires au cas où, non indispensable.
- fixations vendues avec leaches ou frein-ski

La cale de montée
Cet outil serait nécessaire pour éviter que le talon de la chaussure ne retombe à plat à chaque foulée, ce qui occasionnerait une fatigue supplémentaire. Mon point de vue est le suivant :
- Oui dès que la trace devient ascendante, l'absence de cale occasionne une fatigue musculaire.
- Mais cette fatigue disparaît avec de l'entraînement ; i.e. avec un peu d'expérience, on révise la nécessité d'une cale (trop haute).
- Plus la cale est haute plus l'ampleur de la foulée diminue et donc, plus on fait de pas et enfin, plus on se fatigue.
- Si on veut un système rapide (passage montée/descente sans tourner la talonnière), une cale est indispensable
=> Je suis donc intimement convaincu que la meilleure combinaison réside dans une cale basse de type "compétition", i.e. entre 35 et 40 mm de hauteur avec clapet rapide pour passage M/D. Sinon, pour les fixations à talonnière rotative, pas de cale du tout. Voir plus bas les explications détaillées de Fabien Viguier, auxquelles j'adhère totalement aujourd'hui.

Les peaux
De plus en plus, "on" propose à l'acheteur des peaux prêtes à l'emploi plutôt que de lui conseiller de les acheter au mètre. Ces peaux sont adaptées au ski avec attache arrière pour soit-disant éviter le décollement. Mon point de vue est le suivant :
- Les peaux prêtes à l'emploi coûtent plus de 150€ ; en achetant au mètre, on tombe autour des 100€
- L'attache arrière occasionne un frottement supplémentaire (de l'attache) et un frottement supplémentaire des 20 (à 30) cm de peau inutile (pour l'accroche) à l'arrière du talon
- Bien tendue, l'attache arrière cintre la peau ; un décollement se produit sur les côtés arrière et peut se propager à toute la peau
- Mal tendue, l'attache arrière saute et ne joue plus son rôle tout en frottant encore davantage au sol
- Pour être habitué aux nombreux "repeautages" lors d'une sortie, je n'ai pas de problème particulier de décollement à partir du moment où on colle bien ses peaux et qu'on les mets contre soi au chaud sous la dernière couche (et non dans le sac) lors des descentes intermédiaires. Les quelques cas problématiques sont indépendants de l'absence d'attache arrière.
=> Pour moi, l'attache arrière est à proscrire, la peau étant coupée à 20/30 cm du talon. On a donc besoin de seulement 3 m (=2x150 cm) de peau à la coupe. La découpe "maison" demeure facile en suivant bien le mode d'emploi et à la portée d'un débutant.

Les couteaux / crampons
Les couteaux permettent de mieux accrocher sur les dévers en neige dure. Mon point de vue est le suivant :
- Oui ils permettent de mieux accrocher sur les dévers en neige dure.
- On les emporte souvent pour rien.
- Ils prennent de la place dans le sac à dos
- Ils coûtent autour de 60€ pour environ 200 g ; une paire de crampons Leopard Petzl 100€ pour 330 g et un encombrement équivalent dans le sac. Pour certaines courses, les crampons seront de toutes façons indispensables, peut-être en plus des couteaux dans le sac à dos donc.
- Si on les met à tout bout de champ, on ne progresse pas en toucher de neige.
- En apprenant à bien accrocher sur la neige (et donc sans mettre les couteaux), on passe sans couteaux jusqu'à un point où, au-delà, mettre des crampons est préférable.
- La progression en crampons est plus sûre et plus rapide qu'avec des couteaux
- La "pénibilité de la manip'" (= mettre/enlever les couteaux) fait qu'après les avoir mis, souvent on les garde encore sur des sections où ils sont vraiment inutiles.
=> Je n'ai pas acheté de couteaux depuis la perte de l'un d'entre eux (échappé des mains dans une pente) durant l'hiver 99 et je m'en porte très bien. Dès que je le pense nécessaire, je prends les crampons. En cas de doute, il n'est pas plus contraignant pour un débutant d'avoir une paire de Leopard dans le sac systématiquement plutôt que des couteaux.

Les leaches
Ils permettent de relier le ski à la chaussure en cas de déchaussage, ce qui évite de perdre un ski dans la pente
- Si on a peur de perdre un ski dans la pente on peut remplacer le leach par un stop-ski
- Le stop-ski est plus lourd, plus cher et ne suffit pas à retenir le ski en pente (assez) raide et neige dure
- En cas d'avalanche, le leach empêchera de pouvoir dégager la victime qui sera retenue au ski ; il peut aussi empêcher le skieur de rester en surface, entraîné au fond par ses skis.
- Avec leach, en cas de chute, la proximité du ski fait risquer un traumatisme (retour du ski qui tape dans la tête du skieur)
- Quand on fait plusieurs manip' montée/descente, le leach impose une pénibilité (et une perte de temps) supplémentaire(s).
=> Pas de leaches sur mes skis

Le frein
Il a la même vocation qu'en ski de piste : empêcher le ski de partir dans la pente, quoique moins efficace qu'une lanière.
- Inconvénients pour la rando : supplément de poids (montée), manip supplémentaire (parfois pénible), déclenchements intempestifs.
- Pierre Gignoux fait un pied de nez à tous les fabricants en supprimant ces trois inconvénients dès son premier essai (voir vidéo ci-dessous).
=> Pas de frein sur mes skis mais le système Gignoux me conquiert. Il n'est pas impossible que j'y vienne.

Le plaidoyer du skieur Fabien Viguier sur les inconvénients de la cale de montée. A lire et à relire.

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse, #matériel

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Publié le 12 Février 2021

Il semblerait qu'on ait tendance à privilégier les points suivants dans son matériel :
- Le ski. D'abord pour des raisons techniques, éventuellement pour des histoires de look et enfin pour le côte social : comme les "djeuns" s'identifient entre eux à la marque de leurs fringues, le randonneur a parfois besoin de s'identifier à son ski.
- La chaussure. Pour des raisons techniques mais aussi d'ergonomie : il faut qu'on s'y sente bien.

Et qu'en parallèle on néglige le DVA et la fixation. Pour le DVA, j'avais alerté il y a quelques années sur le côté discutable du randonneur équipé de skis dernier cri mais d'un vieil Ortovox F1 non révisé. Pourtant, un bon DVA (et un bon savoir-faire) sont indispensables pour retrouver rapidement celles et ceux avec qui on randonne. Ce point me semble en amélioration. D'abord par la force des choses ; les vieux ARVA étant de plus en plus au rebut. Mais aussi parce que la formation porte ses fruits. Et c'est une bonne chose.

Reste la fixation.
Hormis les acharnés qui recherchent souvent la légèreté, nombreux sont des randonneurs qui vont au moins cher à savoir, une Dynafit Speed (d'occasion). Cela reste un très bon choix. Son fonctionnement est simple et elle fait le job avec sa talonnière élastique. Il reste cependant un point crucial : le réglage DIN. Sur cette Speed (comme sur beaucoup de modèle), le réglage minimal (frontal comme latéral) est à 5. On a tendance à assimiler le chiffre 5 à 50 kilos. C'est une erreur. Cette valeur est à pondérer selon de nombreux critères en plus du poids de la personne :
- le niveau/le style de ski
- la pointure de chaussure
- l'âge du skieur (qui influe sur sa façon de skier ; le fait aussi que le risque d'accident est plus élevé et plus problématique à réparer pour les seniors)

Pour les gabarits légers donc, cette valeur 5 n'est pas adaptée. Regardons le tableau ci-dessous. On comprendra que pour une fille de 50 kilos, le réglage de la fixation devra être de :
- 4/4,5 pour une bonne skieuse de pointure 38
- 3,5 pour une débutante en pointure 37
En sachant que plus on skie doucement, plus il sera difficile de déchausser. Je connais beaucoup d'accidents problématiques (fractures) qui se sont déroulés lors de chutes à très faible vitesse par non-déchaussage.

Le réglage des fixations

Cette sur-côte de la valeur DIN intervient parfois par méconnaissance, souvent par peur de déchausser alors qu'il ne l'eût pas fallu. Rappelons à cette occasion que dans des endroits où il ne faut pas déchausser (pente raide, passage exposé en neige dure etc), il existe un truc tout simple pour s'en prémunir : relever le levier de la butée pour verrouiller, puis l'abaisser à nouveau une fois sortie de la portion en question. 

Des solutions.
Si on tient vraiment à conserver sa (vieille) speed (ou consoeur), il existe un autre truc facile à mettre en place pour limiter les problèmes. Beaucoup d'accidents se produisent par non déchaussage latéral (ligaments entre autres). Pour cela, on peut déjà démonter la grosse vis arrière, sortir le grand ressort et enlever le petit ressort intérieur (avant de remonter le système en ne laissant donc que le grand ressort). Cela diminue la valeur DIN qui n'aura plus rien à voir avec la valeur inscrite sur le repère. Il faut alors faire des essais pour trouver le bon réglage. A la maison, ski au pied, chaussure verrouillée descente, ski bloqué (par un tiers par exemple) : faire un mouvement brutal et latéral du talon et trouver la valeur adéquate pour pouvoir déchausser dans les à-coups les plus forts. A noter qu'on peut aussi aller légèrement au-delà des 4 mm usuels entre la talonnière et l'arrière de la chaussure pour diminuer la valeur de déclenchement. Tout cela est bien évidemment à tester avant usage. Il reste le problème frontal : celui-ci n'a malheureusement pas de solution suffisante y compris en reculant légèrement la talonnière. Les chutes frontales (blocages subites du ski dans une neige collante ou sur un relief dur) peuvent avoir pour conséquence des fractures tibia/péroné. Dans ce cas, la meilleure solution reste la fixation adaptée. Il y en a de plus en plus sur le marché. Notons par exemple respectivement la Plum Pika / Guide 7 avec butée ET talonnière dont la valeur DIN est réglable jusqu'à la valeur 4 / 3,5. On retrouve cette valeur de 4 sur l'entrée de gamme Dynafit (Speed Turn) mais au prix d'une talonnière beaucoup trop haute, diminuant l'amplitude et le confort de la foulée. Cette hauteur de 60 mm (alors qu'à mon sens l'idéal se situe à 35-40 mm) ce retrouve par ailleurs sur la Plum Guide 7, faisant de ce fait la Pika comme ma préférée des 3.

Plum Pika et Guide 7
Plum Pika et Guide 7

Plum Pika et Guide 7

Cette question se pose encore plus sur du matériel enfant. Car on n'a pas forcément envie de mettre le prix pour un nombre limité de sorties et de dénivelé. Tout en sachant que la valeur 3,5 DIN risque même d'être encore trop élevée. Les enfants doivent être briefés. A skis de randonnée, les bonnes bases consistent à garder de la marge en descente, afin de limiter l'accident. En n'oubliant pas qu'un secours pourra être un peu longuet, dans le froid, inconfortable etc. En restant prudent et en diminuant la valeur latérale grâce au truc du ressort énoncé plus haut, on doit pouvoir débuter dans des proportions de sécurité acceptable, en attendant l'arrivée sur le marché (et celui de l'occasion) de modèles adaptés et... abordables !

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse, #matériel

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