Publié le 20 Juillet 2019
On pourrait très bien aller les voir chez nous. Même si ça devient de plus en plus compliqué. Je me souviens de ma première vision des glaciers de la Maurienne en montant en voiture au col du mont Cenis ou encore de la tranche du glacier des Rouies depuis le parking du Gioberney. Tout cela devient difficile aujourd'hui. Le magnifique glacier Blanc lui-même a mis les voiles entre mon premier passage en 1994 où il atteignait la passerelle à 2300 m d'altitude et aujourd'hui. La mer de Glace n'a de glace que le nom et recule au point de voir disparaître la fameuse grotte très prochainement. Autour du col de l'Iseran, les derniers appareils s'apparentent désormais à des névés. On pourrait monter au glacier de la Girose depuis La Grave ; c'est vrai que je ne l'ai pas encore fait avec les filles. Ou au glacier des Bossons qui reste le dernier appareil facilement accessible en France avec séracs et glace bleue.
Mais en Norvège, même si les glaces reculent également de manière inquiétante, il y a encore de belles choses à voir avec des marches d'approches limitées, complètement dépaysantes et libérées de la surfréquentation. A titre personnel, j'aurais bien tenté l'Austdalsbreen avec approche en kayak mais c'est quand même bien long en mode "famille" pour des non-initiés et un "chef de course" peu à l'aise dans et sur l'eau. Le Tuftebreen me paraissait la solution intermédiaire entre le précédent et d'autres plus proches et plus touristiques mais la météo ce jour-là nous contraindra à faire comme le touriste "moyen", à savoir, se rendre jusqu'au Nigardsbreen qui, reconnaissons-le, perd lui-aussi de son attraction en raison de son recul. Que ce devait être autre chose lorsqu'il faisait encore la jonction avec le lac en aval ! Dans tous les cas, ça reste gratuit mis à part le petit parking (8€), bien moins fréquenté ce jour de risque de pluie et très beau tout le long avec de gigantesques dalles façonnées par les glaces. Bien inspirés d'emporter les parapluies, ils nous serviront pour les cinq dernières minutes bien arrosées.
Le lendemain, plus loin de cette immense calotte glaciaire du Jostedalsbreen, nous irons visiter le Leirbrean, un magnifique glacier qui se jette (encore, pour combien de temps ?) dans un lac, dans le massif du Jotunheimen, versant nord du Sognefjellet. Randonnée ultra sauvage très très recommandée. On en a pris plein les yeux.
Au loin, les glaciers qui soutiennent les sommets du Hurrungane. Un massif très tentant pour l'hiver mais avec, dans ce cas, une approche monstrueuse à prévoir avec une première grosse journée jusqu'au refuge.