Comme beaucoup d'entre nous j'ai suivi l'actualité de ces derniers jours et ressenti une émotion certaine en écoutant les premières paroles de l'Englishman in New York au Bataclan.
Le titre de Sting, "fragile", m'a ainsi trotté dans la tête toute la journée, accompagné d'un certain nombre de souvenirs, bons ou mauvais, nous rappelant combien la vie est fragile, éphémère.
Ce soir, je suis parti à la recherche de l'éphémère : un couché de soleil au-dessus des nuages. L'instant n'est pas si fréquent, ne dure que quelques minutes et demande souvent anticipation et effort. Fragile !
Speed : c'est aussi le titre que j'aurais pu donner à ce billet. En effet, en finissant à 15h30 à Montbonnot, il n'était pas gagné de me retrouver face au coucher du soleil, environ un quart d'heure avant la disparition de l'astre sur l'horizon, au moment où la lumière est la plus belle. Le temps de partir, de faire la route bien glissante dans la dernière partie et je ne suis qu'à 16h20 sur les peaux. En tenant compte de quelques portions de faux plat, d'un sac à dos alourdi par le matériel photo et du matériel de ski moyennement léger emporté, il ne sera pas possible de monter à 1200 m/h, en tout cas pour moi sur ce parcours. Je fais de mon mieux et atteint le dôme des Oudis au bout de 31 minutes (pour info, Mathéo Jacquemoud qui gagne l'épreuve de Vertical Race l'an dernier sur un parcours légèrement optimisé tombe à 21'08"...).
La suite est connue : l'instant est magique, double car après le couché de soleil, j'assisterai au lever de la pleine Lune. Deux mots à propos de cette pleine lune que nombre de médias ont qualifié de super lune. Bien évidemment, il s'agit d'une supercherie. L'orbite elliptique de la Lune se situe grosso modo entre 350 et 410000 km de la Terre. En ce moment, elle passe au plus proche, au moment de la Pleine Lune. A une distance record depuis soixante-dix ans. Certes. Mais pas de quoi s'extasier. L'oeil nu ne doit pas être capable de faire la différence. Lire cet excellent article de Guillaume Cannat (on y trouvera entre autres une image montrant cote à cote les disques apparents de la Lune depuis la Terre aux distances extrêmes dites apogée et périgée).
Vous ne trouverez donc pas de "grosse" image de Lune ici. En fait, je suis surtout venu chercher le coucher de soleil au-dessus des nuages et l'éclairage de la Lune au-dessus de ces mêmes nuages. La vraie photo de Lune qui se lève au moment même où le soleil se couche et se mélange au ciel rosé, c'était la veille car ce soir, elle se levait beaucoup trop tard. Malheureusement, la veille, le ciel était couvert à tous les étages.
Place aux images.