Publié le 27 Juillet 2022
Dernier jour ici. Un ferry, une dernière nuit Bødo et deux avions. Il est temps de dresser le bilan.
Nous envisagions un planning réalisable avec de bonnes conditions météo. Nous aurons réussi à en faire même un peu plus avec de mauvaises !! Sans doute l'expérience du bivouac accumulée mais finalement aussi un peu de chance car nous avons toujours planté la tente sèche le soir. De manière générale, les conditions météo étaient meilleures en seconde partie de journée que le matin, ce qui nous permettait de faire sécher le matériel. Seules les baskets restèrent mouillées durant les cinq premiers jours, pas beaucoup de solution pour faire autrement, à part disposer d'une paire de sur-chaussures a priori adaptées à ce type de terrain. Nous n'en avions pas. Et sans elles, je confirme l'erreur qui consisterait à prendre des chaussures imperméables qui finiraient de toutes façon par être trempées et ne sècheraient que difficilement. Le mieux reste la basket légère qui certes, mouille plus vite mais sèche aussi beaucoup plus vite. Doubléé d'une paire de chaussures ouvertes ultra-légères. Les tongs de Cécile furent moins adaptées que mes Crocs mais les deux restent quand même trop "light" pour évoluer sur sentier glissant. A étudier une paire de sandales avec bonne semelle. Pour le reste, quelques éléments de réflexion ci-après.
- la tente. Mon partenaire Nemo m'avait prêté une Hornet 2P (1100 g tout compris avec les piquets). J'avais hésité avec ma Dagger, nettement plus spacieuse (mais 500 g plus lourde). Le choix fut bon, un très bon retour global, avec quelques bémols :
++ poids et encombrement minis pour une deux places avec double toit
++ montage ultra rapide. En deux minutes, c'est plié et fixé, et sans se presser.
++ excellente tenue au vent, expérimenté en bord de mer où on a cru plusieurs fois que tout allait s'arracher
++ excellente imperméabilité : le sol n'a absolument jamais été mouillé à l'intérieur sans foot print supplémentaire
++ deux absides latérales permettant à chacun de sortir indépendamment et de mettre du matériel au sec
- - obligation d'haubaner côté tête pour avoir l'imperméabilité en cas de pluie non verticale car le toit ne descend pas tout en bas
- - espace tout juste acceptable si on veut mettre deux sacs à dos de 40 litres à l'intérieur en plus ; faible hauteur qui rend la position assise de deux personnes vraiment limite
- matelas. Nous avions 2 Nemo avec feuille d'alu (insulated). Ce type de matelas est surtout conseillé sur sol froid (a fortiori enneigé) mais je ne sais pas si cela a une utilité pour l'humidité. En tout cas, ils ont parfaitement rempli leur contrat, avec le petit sac Pump qui va bien (fourni avec) pour ne pas s'époumoner au gonflage et éviter d'y glisser de l'humidité en soufflant.
- sac de couchages et doudoune. Nous avions de la plume, parce que c'est quand même plus léger (et aussi qu'on a rien d'autre). A voir ce que cela aurait donné si on avait été trempés. Ceci étant, aux dires des locaux et de ma connaissance de ce pays (6 voyages à ce jour, j'ai pas mal étudié la question...), c'est quand même un été assez pourri et on s'en est très bien sorti. Je ne déconseille donc pas la plume dans ces conditions.
- Liaisons. Le ferry est donc gratuit pour les piétons entre le sud Lofoten et Bodø. Nous avions envisagé de circuler en car pour revenir et aller faire d'autres randonnées en seconde partie de séjour mais au final, l'auto-stop a parfaitement fonctionné. C'est clairement la solution éco(nome et logique) et qui peut aussi permettre de belles rencontres (ce fut le cas pour nous). Et la plus rapide pour éviter de perdre du temps (au moins une journée de marche en tout) à marcher sur des routes (ponts, tunnel) sans intérêt. Nous n'avons été pris que par des voitures (les possesseurs de camping-vans/cars ont-ils peur qu'on salisse leurs véhicules ?) : 3 Français, 1 Belge, 1 Suisse, 1 Suédoise et 7 Norvégiens.
- L'eau. Les filtres Katadyn Befree (1 chacun) ont parfaitement rempli leur rôle. On a pu boire partout : torrents, résurgences, écoulements, lacs. Nous avons croisé d'autres randonneurs possédant le même modèle. Indispensable ici comme ailleurs.
- Le réchaud. Nous disposions d'un petit Optimus Crux (le must en ratio miniaturisation/puissance). Il a fallu acheter du gaz à Bodø (magasins de sport dans le centre-ville). La cartouche de 230 grammes nous a fait tout le séjour. Nous avons fait chauffer de l'eau pour les lyophilisés du soir (à 7 reprises ; en général un petit demi-litre), une fois pour des pâtes (donc c'est plus long car après l'eau, il faut cuire les pâtes) et pour le thé du matin (une dizaine de fois, environ 750 ml) avant d'épuiser la cartouche, sachant qu'on a souvent fait bouillir ce qui n'était sans doute pas nécessaire. On peut donc considérer qu'avec ce modèle de réchaud, dans des conditions météo acceptables (10 degrés, vent faible), une cartouche de 230 g permet de faire chauffer à 80°C une vingtaine de fois un (bon) demi-litre d'eau.
- Les lyophilisés. Petit clin d'œil à la gamme Trek N Eat. Un bon point pour le risotto aux petits légumes ou encore au bœuf chasseur aux pâtes mais ce n'est qu'un avis personnel. A noter qu'on la trouve partout en Norvège, 1,5 fois plus cher qu'en France.
- La météo. Petit résumé de cette quinzaine. Températures variant peu entre la nuit et le jour. Grosso modo entre 8 et 15 degrés. On a peut-être eu 16-17°C un jour et il faisait vraiment bon au soleil.
J1 : pluie, quelques accalmies
J2 : majoritairement couvert, pas de brouillard, quelques averses le matin
J3 : éclaircie le matin puis petite pluie vers midi et enfin se dégageant pour finir au grand beau
J4 : globalement couvert, quelques averses. brouillard en montagne.
J5 : belles éclaircies le matin, grand beau l'aprem
J6 : grand beau jusqu'en début d'aprem puis couvert. Pluie la nuit.
J7 : couvert, averses en fin de journée
J8 : éclaircies puis après-midi exécrable
J9 : grand beau
J10 : grand beau
J11 : couvert puis pluie dès la fin de matinée. Se dégage à 21h.
J12 : beau jusqu'à 6h du matin puis couvert et éclaircies
J13 : couvert puis belles éclaircies l'aprem
- Le soleil. Jusqu'au 20 juillet environ, il ne se couchait pas (quand il était présent...). Ensuite, il se couchait un peu avant minuit pour se lever un peu après 2h, tout en étant rasant sur l'horizon. Jour permanent. Cela ne nous a point gênés. A noter qu'avec la moindre montagne au nord, il se couche assez tôt (tout étant relatif hein !). Ne pas oublier son appli (payante mais une seule fois pour tout et ô combien efficace) Peak Finder pour les horaires de coucher/levers du soleil et les endroits, les noms des sommets depuis un point du globe etc
- La fréquentation. Du monde (mais sans plus) au sud et jusqu'à 1h des parkings (Å, Reine, Svolvær) et sur quelques itinéraires réputés (Buneset, Kvalvika...) et globalement personne ailleurs. Rares randonneurs en one shot. Rares randonneurs effectuant la traversée.
- La nuitée en cabane. Les cabanes norvégiennes sont très confortables. Nous en avons trouvé trois (non indiquées sur les cartes "touristiques) sur la traversée de Vestvågøya, une juste avant Svolvær, en plus des deux DNT (Munkebu et Selfjordhytta). Attention, la clé DNT n'est pas la clé habituelle. Se renseigner sur Lofoten Turlag ou compter sur un adhérant qui serait là le bon soir. Bois, gaz et vaisselle à dispo. Couettes dans les DNT, non garanties dans les autres.
Envie de revenir en Norvège : affirmatif !! Et la prochaine sera probablement en hiver.
Le tracé de la traversée Moskenes - Svolvær. Prendre en compte que ce tracé, celui que nous avons emprunté, ne mentionne pas les petites erreurs d'itinéraire, les allers-retours optionnels sur des sommets alentour et intègre des portions non marchées (auto-stop pour faire les jonctions d'îles où il aurait fallu marcher sur la très passante E10).