Aujourd'hui encore, la Chartreuse, la vraie, la Grande, va nous offrir une bambée comme seul ce massif sait le faire. Prenez une chute de neige fraîche (60 cm), combinez wilderness, couloirs, combes secrètes dans les épicéas, un peu de nordique, beaucoup de traçage. Mélangez le tout et vous obtenez la Grande Chartreuse.
Je propose à Steph et à Nico de changer d'air. Il y aura foule du côté de Chamechaude, Grand Som, Charmant Som, col du Coq alors direction le nord du massif. La montée à la croix de l'Alpe est bien connue mais on ne s'en lasse pas.
Dès le départ, nous sommes au-dessus de la couche de stratus qui recouvre le Grésivaudan et nous y resterons.
Il y a une trace de raquettes ; la gars est parti de nuit dont nous profitons jusqu'au sommet même si, à skis, il faut un peu retasser l'ensemble. C'est ça de gagné.
Après une courte pause à la cabane de l'Allier (tiens un joli but de rando tractage avec les enfants), la traversée sous les gros auvents est toujours aussi belle, surtout avec ces conditions.
Dernière portion jusqu'au sommet. Un petit vent nous raffraichit. On ne traine pas et on descend le vallon de Pratcel. Le haut est bien skiant avec un peu de pente mais la suite n'est qu'une succession de traces directes. Pas dément pour le ski. En revanche, on pénètre dans l'antre de la grande Chartreuse et c'est là que ça commence.
S'ensuit une traversée ultra sauvage qui dénivelle peu et nous amène au habert de la Dame, coin perdu de la Chartreuse et isolé en raison de la ceinture de barres du cirque de Saint-Même.
Ici, nous sommes venus chercher la pente ouest du Grand Manti, si proche et si loin à la fois. C'est un vrai régal que de tracer dans ces conditions.
Un petit coucou à Dam's et Claire des Girous ; vous devez voir les traces !
Du très bon ski malgré une pente pas très raide mais juste ce qu'il faut pour se faire plaisir.
En N&B ou en couleur, le coin reste superbe.
On revient ensuite sur nos pas pour aller skier une pente ouest entre le Grand Manti et la Rousse. Une petite "trouvaille" fort sympathique avec de la pente, une partie supérieure dégagée, une partie inférieure poudreuse et une fin juste avant les barres dominant Saint-Même.
C'est la troisième fois que je passe au habert de la Dame en hiver et le coin est toujours aussi intact.
Sur les crêtes, un petit vent entretient la fraîcheur. On s'habille avant la descente.
Steph fait voler la poudre dans ce beau versant ouest avec une lumière rasante.
Nouvelle remontée vers la crête en direction de la Rousse.
Quelques conversions pour rester au plus sûr au cas où même si la neige nous paraît stable. Autant optimiser la trace.
J'avais skié le pas de la Rousse, une des pentes kles plus raides de Chartreuse, en janvier 2006 avec David Z. Sept ans plus tard, je trouve sans hésitation le sésame en excellente conditions, i.e. une pente à 50-55° pour entrer dans la face, un court goulet étroit qui se négocie en escalier puis en tout droit suivi d'un braquage à gauche.
Pas bien skiant mais ça passe sans artifice. On ne peut guère faire mieux. Steph qui connaît bien le coin en été est stupéfait par la quantité de neige : "en été, on désescalade ici". Ben oui, en hiver, c'est tout nivelé. L'ambiance est toujours aussi belle.
Encore une petite écharpe un peu technique puis on peut lâcher les fauves qui seront ralentis par les dalles inférieures insuffisamment enneigées et quelques passages gratte-gratte.
La suite sera à nouveau tambour battant avec de grandes courbes dans le long cône sous le couloir puis des courbes plus serrées dans la forêt qui a un peu chauffé mais toujours bien skiante. On retrouve une piste qui ramène à gauche à l'épingle 1200 de la route. Il n'y a plus qu'à se laisser glisser jusqu'au parking, 250 m plus bas en dénivelé. Une splendide "petite" journée en Chartreuse avec les copains.