Ce mardi, après une tentative avortée pour cause de météo, j'ai enfin pu réaliser ce très beau tour en ajoutant quelques variantes, notamment le sommet central du Ferrouillet. En partant à presque 11h du matin, une fois quitté le habert d'Aiguebelle, je ne verrai pas âme qui vive. Remarques en vrac :
- Au pas de la Coche, il faut vraiment monter au dôme 2150 pour poursuivre. Compte tenu de la neige de printemps, ne pas hésiter à descendre versant Rivier jusqu'à la limite de la forêt (cabane de la Pessée, 1750 m).
- Le tour classique passe par la brèche de Roche Fendue mais on peut faire plus joli en montant au sommet principal du Ferrouillet (pointe centrale nord). Il s'agit d'une belle pente (ski = 3.3 versant est) qui parvient au p. côté 2571, juste en-dessous du point culminant du Ferrouillet.
- Descente combe sud-ouest en transfo parfaite à 14h30. Deux option 150 m plus bas : la combe elle-même ou le couloir ouest à droite. Je me dis qu'à cette heure-ci, le second doit être pas trop mal revenu. Erreur. Le haut (le plus raide) l'est mais l'étroiture est encore dans l'ombre sous la tour où passe la voie d'escalade "les amis du Ferrouillet". La neige est verglacée (pluie de la veille). Mes skis n'accrochent rien (K2 Wayback 98) et la fixation (Marker Alpiniste) a déjà déchaussé à deux reprises à la descente en neige très dure, même verrouillée. Est-ce dû à la largeur des skis sur ce type de fixation ? La question mérite d'être posée car ça m'est déjà arrivé sur le même modèle sur un autre ski. Du coup, descendu à mi-couloir, je remonte à pied !
- Poursuite (donc) de la combe sud-ouest jusqu'à l'entrée du couloir du lac Bleu, complètement verglacé lui-aussi. En dérapant un peu sèchement, un ski déchausse (CQFD). Je manque de me la coller et je le récupère miraculeusement avant qu'il ne parte vers le lac de Crop. C'en est trop, je passe en crampons. Je crois que c'est la première fois que ça m'arrive. La prochaine fois, je prends mes Blizzard et mes Plum.
- Sous le lac de Crop, je croise un couple sans sac à dos, en baskets et en t-shirt. Ils se sont fait peur sur la neige gelée et ont fait demi-tour. Ils pensaient qu'il n'y aurait plus de neige à cette altitude et ont été surpris. Peut-être ont-ils pris comme repère l'absence de neige sur le versant sud de la dent de Crolles à altitude équivalente ? Crop, même cette année, est à déconseiller aux piétons avant la mi-mai. Ils pensaient voir le dégel du lac. Là encore, ils ont au moins deux bons mois d'avance !!! La surfréquentation de la montagne post Covid nous apporte bien des surprises...
- Enfin, remarque générale sur la descente sous le lac de Crop. J'y suis passé une petite dizaine de fois à skis en trente ans. C'est peu mais suffisamment pour me faire une idée du truc, d'autant que dans 100% des cas, j'ai trouvé cette descente peu skiante, peu intéressante voire rébarbative. Si on ajoute qu'au-dessus, ça traverse à plusieurs reprises, ça fait pas mal de sections sans intérêt (voire pénibles) pour le ski. Or, la descente est quasi un border cross tellement il y a du passage. Surprenant ! Si on n'a pas la caisse et qu'on se contente d'un Replomb ou d'une mine de Fer, il faut compter sur au moins la moitié de mauvais ski. Autant aller ailleurs. Et si on a la forme, autant venir ici en boucle par le haut : le retour par le Grand Replomb ouest puis Orionde permet d'éviter toute la partie merdique.
- Bon, comme c'était excellent versant est, retour le lendemain pour skier la face est du Ferrouillet Central puis un couloir est (à vue) descendant de l'épaule est de la Scia : superbe itinéraire même si un poil expo en haut. Descente finale par la face ouest du dôme de la Coche : pas beaucoup de virages à jeter sur presque 2000 mètres !