ski-glisse

Publié le 7 Mars 2018

Aujourd'hui, j'avais mis de côté les bonnes conditions dans ma tête. L'idée de départ était de faire du volume (toujours cette traversée de Belledonne en ligne de mire) et de rejoindre David sur Pravouta. Malheureusement, j'avais oublié cette histoire de route de Saint-Pancrasse fermée en semaine (jusqu'à 16h) pour cause de travaux et ce jusqu'au 23 mars.

Aussi, je change d'objectif car prendre une heure en faisant le tour par la Terrasse pour aller à côté de la maison ne m'enchante guère, d'autant que je dois être rentré pour le midi. Direction la cime de la Jasse, pas encore faite cet hiver. Ca changera. 

La barrière est bien en place ; je ne suis donc pas sûr de pouvoir réellement en profiter en remettant les peaux car ce sera long et il est déjà tard. Aussi, je pars tête dans le guidon dans l'objectif de n'en faire qu'une mais d'une traite et sans pause. Et c'est ainsi que ça va se passer. Bien malin d'emporter un litre d'eau quand je reviens à la voiture 2h30 plus tard avec la bouteille pleine !!

Avec une bonne surprise : les petites chutes de neige du moment améliorent la qualité de ski et en versants sud, la sous-couche s'est bien stabilisée, au moins jusqu'à 2200-2400 m. Je dirais même que j'ai fait du bon ski. Je n'en demandais pas tant.

Coup de pinceau hivernal pour cette journée
Coup de pinceau hivernal pour cette journée

Coup de pinceau hivernal pour cette journée

Bonne neige on vous dit
Bonne neige on vous dit

Bonne neige on vous dit

Entrée dans la forêt : la meilleure qualité de la journée (10 cm sur fond ferme mais pas gelé)

Entrée dans la forêt : la meilleure qualité de la journée (10 cm sur fond ferme mais pas gelé)

Nivôses du secteur : plus de deux-mètres au sol hors forêt à 1700 m d'altitude
Nivôses du secteur : plus de deux-mètres au sol hors forêt à 1700 m d'altitude
Nivôses du secteur : plus de deux-mètres au sol hors forêt à 1700 m d'altitude

Nivôses du secteur : plus de deux-mètres au sol hors forêt à 1700 m d'altitude

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Rédigé par lta38

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Publié le 4 Mars 2018

Les années passent. Il est désormais loin le temps de la conquête de la pente raide, parfois en dépassant les limites du raisonnable côté nivologie, comme on peut le faire dans ses jeunes années. A "l'époque", l'internet n'en était qu'à ses balbutiements et les réseaux sociaux comme le smartphone n'existaient pas. Les jugements hautains restaient rares ; on se contentait d'observer et on pensait en silence. Je ne dis pas que c'était mieux. Il y avait du mieux et du moins bien.

Vingt ans plus tard, cette quête ne m'intéresse plus. Les objectifs sont ailleurs, axés sur le beau ski sauvage et le partage de mon expérience accumulée. Partage avec qui veut et bien sûr, partage avec mes proches. En ce jour de pile intermédiaire entre la quarantaine et la cinquantaine, j'avais envie de passer un moment paisible en famille. Le créneau de beau temps est calé sur le matin ce qui ne laisse pas beaucoup de temps en raison d'une petite fiesta la veille. Il faut bien dormir un peu... Surtout pour les filles :D 

Allez, zou, une petite randonnée de deux-cents mètres de dénivelé au-dessus de la maison, ça suffira amplement. De toutes façons, la neige n'est vraiment pas bonne. On remonte avec les peaux jusqu'à l'entrée de la forêt. Un gros caillou nous abrite un peu du vent de sud qui se lève à la mi-journée ; déjà le Vercors est sous les gros nuages. Quelques galipettes en luge-pelle pour les plus petites, un pique-nique et quelques virages plus tard nous ramènent à cet hiver où le soleil se fait rare.

Départ plein soleil. Emie est bien motivée

Départ plein soleil. Emie est bien motivée

Un décor des plus paisibles

Un décor des plus paisibles

Face à Belledonne

Face à Belledonne

Galipettes sous l'oeil de la Dent

Galipettes sous l'oeil de la Dent

Et finalement ça se laisse descendre sans trop de mal pour la plus petite du groupe

Et finalement ça se laisse descendre sans trop de mal pour la plus petite du groupe

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Rédigé par lta38

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Publié le 3 Mars 2018

Ces derniers jours ont été les plus meurtriers de l'hiver côté neige. Très souvent, l'instabilité fait fi des bulletins nivo/météo. Risque 3 ou 4, rien ne peut bouger ou au contraire, partir dans tous les sens. Cette instabilité-là est très difficile à anticiper. On remarque que chaque saison, les accidents sont concentrés sur quelques jours de situations particulières pas toujours faciles à identifier a priori. Je passe sur les commentaires à gerber de certains médias et internautes souvent néophytes et peu respectueux de ceux qui restent. Je passe aussi sur ceux qui jettent la pierre à Météo France, d'autant plus affaibli par une situation de grève justifiée par une baisse importantes de moyens annoncée. Les prévisionnistes peuvent se tromper dans les deux sens. On peut le remarquer mais de là à tirer un boulet rouge... On ne peut pas affirmer avoir été induit en erreur par Météo France. L'erreur, c'est celle de celui qui est sur le terrain. Cette instabilité s'est vérifiée aujourd'hui à côté de la maison : Belledonne et Chartreuse.

Ce samedi, la journée commence par un bonhomme de neige à côté de la maison avec les filles histoire de profiter de cette chute de neige imprévue en plaine. L'après-midi, je pars faire un tour dans le "jardin". Marie m'avait demandé quelques idées ; aussi, je sais qu'elle doit venir y faire un tour et envisage de faire une montée/descente avec elle. Au parking, je pars en direction de la Dent mais dès la sortie de la forêt, je suis accueilli par les bourrasques de vent de nord et la neige est bien accumulée. Je sais déjà que c'est compromis pour le pas de l'Oeille. Arrivé en haut de la prairie, la grande traversée est étonnamment stable : des accumulations certes mais très étroites, entrecoupées de portions majoritaires où on sent le fond dur. Je pousse jusqu'à l'entrée du premier couloir. Une accumulation importante mais surtout le manque de visibilité au-dessus m'incitent au renoncement sans regret. Première descente bien dense où il aurait fallu des skis plus larges que mes 94. Je remets les peaux et monte à Pravouta en même temps que le soleil fait son apparition. Entre temps Marie sort de la forêt et ne reçoit pas le sms que je lui envoie et l'invitant à me rejoindre sur Pravouta. L'apercevant de loin monter dans la prairie, je la rejoins et on poursuit avec le soleil. Un peu de crayonnage pour limiter le bottage et nous voici au pied du pas de l'Oeille, au niveau de mon point de retraite d'il y a une heure.

Cette fois, la visibilité est excellente et le premier couloir est "safe". Marie décide de s'en tenir là car les skis zippent sur la neige dure. Pour ma part, je sors du premier couloir mais m'aperçois que la pente à droite est bien chargée et peut partir. Hors de question d'aller donc sur la droite. Je m'arrête sur la vire du câble et enlève les peaux. Au moment de partir, j'appuie un ski sur la vire et comme pressenti, une petite plaque se détache à deux mètres sur ma gauche (en regardant l'aval) par vibration. Cette plaque de type "chaude" glisse lentement, ralentit au niveau du léger replat mais finit quand même par sauter la petite barre ce qui lui donne suffisamment d'inertie pour plonger jusqu'à la Gorgette.

Bon point pour moi : le piège avait été détecté.

Mauvais points : déclencher est toujours une erreur ; ensuite un petit morceau de la plaque prend la direction du couloir de montée et aurait pu toucher un skieur engagé (l'emporter ? je sais pas, petit volume mais ça a parfois tellement de force...). J'appelle Marie en lui disant de bien rester à l'abri (je n'en n'étais pas totalement certain - troisième erreur ; de communication) et l'incident s'arrête là. Je la rejoins et nous repartons sur Pravouta dans une neige bien lourde.

A noter :
- Le caractère spécial de la pente dû au fort enneigement (4 mètres de neige sur la vire du câble) ayant comblé le ressaut et la présence d'un bombé favorable aux ruptures.
- Le vent (de sud cette fois) de la nuit suivante qui a complètement redistribué la donne et durci (solidarisé) la neige : Aurélien a pu passer (à pieds) sans encombre le lendemain (je n'irais pas jusqu'à dire sans risque mais ça, on ne le saura jamais).
- En montant sur Pravouta, nous apercevons l'hélicoptère de la sécurité civile qui arrive et se dirige immédiatement vers le point de rupture. Il reste en stationnaire. Je comprends alors que quelqu'un a vu l'incident de loin et a prévenu, dans le doute... Je fais alors le 04 76 22 22 22 afin d'informer la CRS que tout va bien. Quelques secondes après, l"hélicoptère repart. Moralité du truc : dans un coin fréquenté ou aux yeux d'un coin fréquenté, appeler immédiatement après tout incident histoire de dire que tout va bien et éviter un éventuelle mobilisation inutile.

Neige du matin en plaine
Neige du matin en plaine
Neige du matin en plaine

Neige du matin en plaine

Amusements du matin
Amusements du matin
Amusements du matin

Amusements du matin

Pravouta hivernal
Pravouta hivernal
Pravouta hivernal
Pravouta hivernal

Pravouta hivernal

Les joies du bottage

Les joies du bottage

Le cercle plein indique mon point d'arrêt ; l'ovale la rupture de 15 cm d'épaisseur. Les flèches indiquent, selon leur épaisseur, l'écoulement majeur et l'écoulement mineur

Le cercle plein indique mon point d'arrêt ; l'ovale la rupture de 15 cm d'épaisseur. Les flèches indiquent, selon leur épaisseur, l'écoulement majeur et l'écoulement mineur

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

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Publié le 2 Mars 2018

C'était un des projets de ce début d'année. Il est maintenant derrière. Des "gros" projets ne peuvent pas s'enchaîner les uns à la suite des autres. Ils sont entrecoupées de sorties "habituelles", dans des coins connus et qui sont toutes aussi enrichissantes et apportent aussi leur lot de surprises.

Les sorties de ski dans "mon" Dauphiné vont reprendre, de même que les sorties de printemps : affûts tétras et autres photos, reprise des baskets... d'ici un (plus ou moins gros) mois. La prochaine échéance d'ici quelques semaines, sera la traversée de Belledonne intégrale non-stop à skis. Je sens que c'est le bon moment même si je manque un peu de volume. L'expérience acquise doit aider et ça peu passer ; de toutes façons je ne risque rien d'essayer mais il faudra pour cela d'abord attendre les bonnes conditions : bonne neige transformée dans les versants sud, neige stable dans les versants nord, jours un peu plus long, bonne météo...

En mars 2009 avec Marc Zelsmann, nous étions allés jusqu'à Saint-Hugon depuis Chamrousse en dix-huit heures. Il nous manquait deux cols, deux crêtes à traverser et un peu de distance pour boucler en moins de vingt-quatre heures ce qui a finalement été réalisé l'année suivante par deux équipes distinctes dont celle de Pierre Gignoux. L'idée est donc de finir le boulot en ce qui me concerne, sans prétention horaire au regard de mes prédécesseurs bien plus affûtés que moi mais en "m'imposant" quelques contraintes éthiques : réaliser un beau sommet au départ (Grande Lauzière), un beau à la fin (Grands Moulins) et le rocher Blanc au milieu (déjà fait en 2009), sans la moindre assistance (pas de dépose de matériel).

L'itinéraire diffèrerait de celui en 2009 (en orange) seulement au début (Grande Lauzière) et bien sûr sur la fin

L'itinéraire diffèrerait de celui en 2009 (en orange) seulement au début (Grande Lauzière) et bien sûr sur la fin

L'idée est de passer en dix-neuf heures ce qui fait grosso modo un départ de Chamrousse à 2h du matin pour une fin vers 21h. Ci-desosus la feuille de route initiale avec départ à 3h du matin mais je pensais démarrer finalement 1h plus tôt ; enfin on verra le jour J, c'est du détail.

L'après Norvège

Je suis généralement plutôt discret sur mes projets mais suite à de nombreux messages de soutien d'amis à qui j'en ai parlé et qui se proposent de m'attendre sur le chemin, soit pour faire un bout avec moi soit venir me dire bonjour, j'ai décidé de déroger à mes habitudes et d'en parler a priori. En revanche, je reste motivé pour réaliser ce projet soit seul soit avec Bertrand avec qui on en parle depuis deux ans mais surtout pas une collective. A part dans le cas d'une équipe d'athlètes de haut niveau, s'engager à plusieurs dans un tel projet implique trop de risques d'inertie, d'échecs, de contre-temps... Le temps n'est pas un but en soi et si je suis plutôt un contemplatif qu'un sportif, je trouve très enrichissant de tenter ce genre d'expérience avec une feuille de route et d'essayer de s'y tenir. Cela permet aussi d'évaluer la connaissance que l'on a de soi-même. Un paramètre important pour réussir de beaux projets.

A très bientôt donc sur ce blog, pour plus d'informations à ce sujet.

En attendant, petit mot sur ce séjour en Norvège qui, les images parlent d'elles-mêmes, est allé au-delà de mes attentes. Un pays qui m'a fait toute aussi bonne impression que lors de mon précédent passage en 2004 et déjà l'envie d'y retourner avec quelques idées dans un coin de la tête !

Avec JC, devant la cabine Reinheim

Avec JC, devant la cabine Reinheim

Premières portions de route au retour : beaucoup de neige mais des véhicules qui circulent efficacement. On est très loin des Français à la rue pour trois flocons.

Premières portions de route au retour : beaucoup de neige mais des véhicules qui circulent efficacement. On est très loin des Français à la rue pour trois flocons.

A défaut d'en photographier un vrai... pourtant, on a eu les yeux bien écarquillés avec JC en traversant cette région a priori très giboyeuse. Le seul élan qu'on aura vu a traversé rapidement devant la voiture en banlieue d'Oslo.

A défaut d'en photographier un vrai... pourtant, on a eu les yeux bien écarquillés avec JC en traversant cette région a priori très giboyeuse. Le seul élan qu'on aura vu a traversé rapidement devant la voiture en banlieue d'Oslo.

Tynset : une jolie petite ville pour une mini-halte. On y aurait bien passé quelques heures.
Tynset : une jolie petite ville pour une mini-halte. On y aurait bien passé quelques heures.

Tynset : une jolie petite ville pour une mini-halte. On y aurait bien passé quelques heures.

Le Van de Black Sheep (Caravelle 150TDI) qui n'a pas sourcillé de tout le voyage. Aussi crade qu'après le Dakar.

Le Van de Black Sheep (Caravelle 150TDI) qui n'a pas sourcillé de tout le voyage. Aussi crade qu'après le Dakar.

L'équipe en piteux état (en raison d'une conduite quasi continue durant 36h) dans le ferry entre le Danemark et l'Allemagne

L'équipe en piteux état (en raison d'une conduite quasi continue durant 36h) dans le ferry entre le Danemark et l'Allemagne

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

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Publié le 19 Février 2018

Sur les conseils de Jean-Marie, le Français "local", nous voici sur le Ferry en route vers l'île de Tustna. Un peu de flair confirmé par l'arrivée simultanée d'une voiture et deux randonneurs "skitouring" et nous voici une la piste forestière qui monte au-dessus de la forêt de pins (on se croirait dans les Hautes Alpes) nous menant au pied des pentes du Skarven. Un départ presque au ras de l'eau pour nous hisser à 896 m d'altitude. Le climat change radicalement d'avec le Dovre. Ici, la température n'est que légèrement négative à notre départ et compte tenu de ce que nous observons, nous devrions même avoir le droit à de la "transfo" dans les pentes plein sud.

Kristiansund

Kristiansund

Ferry pour Tustna

Ferry pour Tustna

L'itinéraire se déroule au-dessus des fjords et je profite de l'occasion pour rechercher les meilleurs angles afin de faire de l'image. Quelle vue ! Les pentes sont bien tracées ; nous sommes sans doute ici sur une classique du ski de randonnée. Ce n'est pas Chamechaude mais entre nous, les deux qui nous ont précédées et les deux qui nous suivent, cela fait un moment que nous n'avions pas croisé autant de monde dans la neige.

Montée au Skarven
Montée au Skarven
Montée au Skarven
Montée au Skarven

Montée au Skarven

Une neige un peu irrégulière (ventée) sur les cent premiers mètres puis incroyablement transformée en face sud et enfin de la poudre sur les faux plats ou à l'est. Du super ski. A l'altitude 250, on remet les peaux et chacun remonte à son gré. Pour ma part, l'occasion de faire monter un peu le cardio avec le gros sac (tout le matos photo) jusqu'au plus haut de la partie en bonne neige.

Descente panoramique
Descente panoramique

Descente panoramique

Puis remise des peaux
Puis remise des peaux

Puis remise des peaux

Quel cadre !

Quel cadre !

Magnifique descente et du très bon ski jusqu'à la voiture. Un autre ferry plus tard, nous voici cette fois sur l'île de Smøla, accueillis par des couleurs incroyables au soleil couchant qui nous font stopper souvent le véhicule. Notre appartement tout au nord donne directement sur la mer ; de quoi observer directement les aurores boréales s'il devait y en avoir comme les prévisions semblent l'indiquer.

Coucher de soleil depuis Smola
Coucher de soleil depuis Smola
Coucher de soleil depuis Smola
Coucher de soleil depuis Smola

Coucher de soleil depuis Smola

Dernières lueurs sur l'île et quelques biches d'une population en plein croissance dixit les locaux

Dernières lueurs sur l'île et quelques biches d'une population en plein croissance dixit les locaux

Dès vingt heures, je jette un coup d'œil par la fenêtre et au bénéfice d'un indice kp à 4, les premières couleurs sont là. Peu après le repas, nous prenons le van avec Jean-Luc et allons faire un tour sur l'île. Ce n'est pas évident de trouver un bel endroit pour photographier les aurores sans repérage mais on en profitera quand même.

Les couleurs depuis la terrasse de notre appartement
Les couleurs depuis la terrasse de notre appartement

Les couleurs depuis la terrasse de notre appartement

D'autres points de vue en cours de route
D'autres points de vue en cours de route

D'autres points de vue en cours de route

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse, #paysages, #Norvège

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