ski-glisse

Publié le 21 Janvier 2018

Une fois de plus, la pluie est de retour jusque vers 2000 m sur l'Isère. Elle est annoncée en seconde partie de ce dimanche et anéantit les espoirs de continuer à faire de la poudre avec les bonnes conditions actuelles. Les stations de sport d'hiver qui croulent sous la neige notamment sur les Savoie et globalement partout ne sont si enjouées de voir toute cette neige : les sécurisations sont systématiques, les skieurs pas si nombreux et les domaines souvent ouverts partiellement.

Pour le skieur de randonnée, c'est compliqué et, de manière générale, on n'a jamais mis aussi peu les pieds en altitude que depuis un (bon) mois. Pour ma part, une bonne vingtaine de sorties à skis en deux mois, très souvent d'excellente qualité et nous ne sommes qu'au premier tiers de la saison. L'enneigement sera à coup sûr excellent au printemps. Quand les stations auront fermé, il y a aura encore des mètres de neige...

La motivation était en baisse ce matin et en même temps, je me disais qu'il y aurait sûrement un bon coup à jouer avant la pluie. Départ un poil tardif (10h) mais au final, ce sera une excellente sortie. Départ 1100m, trace bien humide dans un mélange de neige et d'eau jusqu'à 1400 puis une petite poudre sur un fond humide loin d'être désagréable jusqu'à 1600 m. Au-dessus, d'excellentes conditions et surtout, une très bonne visibilité. Après avoir croisé un chevreuil, des cerfs, une chevêchette et un chamois, je sors sur une bonne à 1950 m d'altitude. Première bonne descente jusqu'à la cote 1550 où je retrouve ma trace. Remise des peaux et c'est reparti. Arrivé à la bosse, j'ai bien envie de pousser plus haut car la neige est stable (je dirais qu'on est en risque 2 jusque vers 2000 m au moins). C'est assez rare ici mais la neige a bien collé à la contre-pente raide qui domine la bosse ; je pourrai donc descendre à skis... si toutefois j'arrive à monter. Je n'ai ni piolet, ni crampons et c'est bien raide avec une sous-couche bien dure. Fort heureusement les pas marquent. Je sors plus haut sur l'arête à plat ventre puis rejoins un couloir en excellente neige jusqu'à son origine vers 2050 m. Une nouvelle ligne et un ski excellent m'amènent à nouveau à 1550. Il est à peine 13h ; aussi, je repeaute une nouvelle fois et vais réussir à sortir cinquante mètres plus haut, dans la branche de gauche du couloir mais sans sortir au sommet qui me domine car d'un seul coup, les quantités de neige mobilisables deviennent importantes : c'est la limite des dernières pluies probablement. Encore du très bon ski puis plus collant sous 1600 m mais toujours bon. A partir de 1400, c'est vraiment de la colle et il faut parfois pousser un peu sur les bâtons sur la piste forestière. Qu'importe ! 1500 m de très bon ski sur les presque 2000 au total : un créneau très bien rentabilisé et qui va permettre de mieux faire passer la pilule de la lessive à venir. Bon, on en reparle dans une semaine...

A 1700 m, des conditions excellentes

A 1700 m, des conditions excellentes

Ca fait plaisir de voir l'hiver

Ca fait plaisir de voir l'hiver

Ambiance au top et belle visibilité

Ambiance au top et belle visibilité

Plus haut, remontée à pied d'un petit couloir

Plus haut, remontée à pied d'un petit couloir

Neige excellente à la descente

Neige excellente à la descente

Allez, on remonte une troisième fois

Allez, on remonte une troisième fois

Ma trace se recouvre un peu à chaque montée

Ma trace se recouvre un peu à chaque montée

Dernière descente

Dernière descente

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

Repost0

Publié le 20 Janvier 2018

Le meilleur ski, entendez par là, en terme de qualité de descente, reste dans nos têtes comme celui que l'on pratique en grosse poudre ou en neige de printemps parfaite moquette. Le premier, c'est sans doute le plus jouissif mais il demande une grosse trace à la montée et reste un peu physique à la descente. Le second, c'est le plus facile.

Il reste une troisième possibilité qui consiste à avoir une sous-couche ferme mais pas trop dure (ce qui arrive lorsque par exemple de la neige fraîche a été humidifiée récemment par de la pluie), surmontée de quinze à vingt centimètres de neige poudreuse froide. On obtient un savant mélange des critères sus-cités : gros plaisir à la descente, geste facile, auquel on rajoute un traçage facile à la montée et un risque d'avalanche souvent limité. Et c'est peut-être ainsi les meilleures conditions que l'on puisse trouver si on souhaite combiner ces trois critères : plaisir, facilité, sécurité.

Ces conditions, elles se rencontraient provisoirement en Chartreuse ce samedi matin, que ce soit dans le pré de la dent de Crolles, ou sur la face sud-ouest de Pravouta. La face est, quant à elle, était un poil moins bonne avec un fond plus dur mais on chipote ! Des conditions qui se prêtaient au "tricotage", jeu du skieur de randonnée qui consiste à exploiter un secteur en remettant plusieurs fois les peaux.

Petit coup de pinceau au lever du jour mais on ne verra pas le soleil, une fois de plus

Petit coup de pinceau au lever du jour mais on ne verra pas le soleil, une fois de plus

Goulet ouest de la Dent : excellent. D'une traite sans le moindre effort. On aimerait qu'il soit trois fois plus long.

Goulet ouest de la Dent : excellent. D'une traite sans le moindre effort. On aimerait qu'il soit trois fois plus long.

La belle arête sud de Pravouta

La belle arête sud de Pravouta

Avec Aurélien, rencontré dans la deuxième montée et avec qui je ferai la deuxième descente et la troisième montée

Avec Aurélien, rencontré dans la deuxième montée et avec qui je ferai la deuxième descente et la troisième montée

En-dessous de 2000 m, les quantités sont un peu inférieures à celles de Haute-Savoie et de Tarentaise (coups de redoux arrivant plus tôt) mais les épaisseurs sont quand même importantes

En-dessous de 2000 m, les quantités sont un peu inférieures à celles de Haute-Savoie et de Tarentaise (coups de redoux arrivant plus tôt) mais les épaisseurs sont quand même importantes

Nouvelle zone de protection tétras en versant nord-est de Pravouta.

Nouvelle zone de protection tétras en versant nord-est de Pravouta.

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

Repost0

Publié le 17 Janvier 2018

Bien meilleur qu'en Chartreuse cette petite sortie à peaux avec Stella qui inaugurait ses nouveaux skis de randonnée. L'effort, qui n'a rien à voir avec la marche à pied, s'est avéré plus intense et il faudra sans doute quelques sorties pour prendre le coup... si elle en a envie. Il ne sert à rien de forcer les enfants.

En tous cas, c'est toujours avec grand plaisir que je fais 400 mètres de dénivelé dans ces conditions, tout autant que 3000 avec les copains dans 50 de poudre.

Encore une fois, la météo n'a pas permis de trop s'attarder et profiter d'être là mais cela aurait pu être bien pire : quelques petites chutes de neige, un vent plus faible qu'en Chartreuse et de la visibilité très correcte, c'est déjà ça.

Un beau petit crêt du Poulet avec "la poulette" qui faisait ici ses premières armes dans de la neige poudreuse : 15 cm un peu denses sur un fond dur. Les réglages semblent bons mais il reste à thermoformer le chausson en raison d'un point un peu dur. 

Tout sourire, avant le départ

Tout sourire, avant le départ

C'est parti !

C'est parti !

Une bonne visibilité à défaut d'une belle météo, c'est déjà ça

Une bonne visibilité à défaut d'une belle météo, c'est déjà ça

Là, c'est déjà un peu plus dur

Là, c'est déjà un peu plus dur

On approche du sommet

On approche du sommet

Petit détour forestier pour finir

Petit détour forestier pour finir

Contents !

Contents !

Jolie lumière dans la descente

Jolie lumière dans la descente

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

Repost0

Publié le 16 Janvier 2018

Après une quinzaine nettement moins bonne que ne l'ont été les conditions de ski pendant un mois et demi, la qualité du manteau neigeux s'améliore doucement avec les petites chutes de neige en cours.

La contre-partie, c'est l'absence de soleil dont nous bénéficions depuis la fin du mois de novembre excepté quelques journées par ci par là. Même lors du mémorable hiver 2013, je ne me souviens pas d'une si longue portion de temps maussade.

Concernant les quantités de neige, le manteau est gorgé d'eau et forme une sous-couche pas forcément très épaisse en-dessous de 1300 m mais qui devrait tenir jusqu'à la fin de l'hiver afin d'assurer les départs skis aux pieds. Au-dessus, il y fort à parier que le manteau neigeux d'une densité exceptionnelle aura une bien meilleure résistance à la fonte printanière que les deux mètres de neige froide tombés en Haute-Maurienne même si on peut considérer que cette année est un peu l'année de la Vanoise, massif montagneux généralement pauvre en précipitations.

Par-dessus ce "bloc", dix à quinze centimètres de neige se sont ajoutés à partir de 1300 m, permettant d'adoucir les courbes comme remarqué ce jour-là versant sud-ouest de Pravouta en Chartreuse. Mais il reste cependant encore des zones dégarnies et bien glacées en raison des vents tempétueux qui ont soufflé, notamment en face est.

Petite poudre
Petite poudre
Petite poudre
Petite poudre

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

Repost0

Publié le 13 Janvier 2018

Nombreux sont les skieurs alpinistes de ma génération à avoir été éveillés par les récits et photos de Gaston Rébuffat, l'instit' de la montagne comme le surnommait Jean-Michel Asselin. Dans un autre registre, les bandes dessinés de Gaston Lagaffe ont aussi accompagné ma jeunesse. Je ne sais pas si le premier faisait aussi les gaffes du second mais aujourd'hui, c'est incontestablement le personnage de Delporte et Franquin qui m'a inspiré.

Ca commence par une bouteille d'eau qui me gêne dans le dos. Je m'arrête rapidement pour réorganiser le sac et en remontant la fermeture éclair, crac, elle me reste dans les mains. Je suis à deux doigts de jeter l'éponge (pas envie de perdre le contenu du sac dont l'appareil photo reflex) puis me souviens que j'ai toujours un rouleau de strap dans le petit kit de secours. Heureusement.

A l'attaque du couloir ouest du rocher d'Arguille, au moment de mettre les crampons, je sors un paquet de biscuits qui me glisse dans les mains et rejoins la base du couloir sous mes yeux grands ouverts afin de localiser le point d'arrêt et le récupérer à la descente (ce que je réussirai). N'ayant pris que ça à manger, il me faudra patienter. Le ventre gargouille.

Dernier point au retour. N'ayant pas envie de redéfaire toute mon attache de fortune, je ne sors pas la lampe frontale tout au fond du sac à dos et finit la descente (à pied dans la dernière portion en forêt raide très dense) dans une semi-obscurité ce qui me vaut de ne pas identifier une pierre glacée en traversant le torrent. Résultat : chute à plat d'eau dans l'eau. Fort heureusement : pas de bobo.

Et le ski ? Ben c'était bien beau et c'était pour ça que j'étais là. Evoluer dans la lumière de la fin de journée au milieu de ces hauts sommets complètement givrés par la tempête n'a pas de prix. Bon je n'ai pas pu skier le haut du couloir car la neige était complètement verglacée mais l'essentiel était ailleurs. Désescalade en piolet/crampons puis chaussage dans la pente et go ! Des précipitations de ouest puis de nord-ouest sont annoncées pour la semaine. L'hiver continue !

Merci le Strapal

Merci le Strapal

Neige froide mais assez hétérogène et on sent souvent le fond dur

Neige froide mais assez hétérogène et on sent souvent le fond dur

Paysages sublimes. Blanc de chez blanc.

Paysages sublimes. Blanc de chez blanc.

Remontée du couloir : ne pas traîner, la lumière décline

Remontée du couloir : ne pas traîner, la lumière décline

Haut du couloir : fantastique !

Haut du couloir : fantastique !

Derniers rayons du soleil

Derniers rayons du soleil

Dernières lueurs sur le cône

Dernières lueurs sur le cône

Voir les commentaires

Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

Repost0