Les plus beaux bivouacs d'Archiane, J3
Publié le 5 Juin 2022
Troisième jour : grand beau le matin mais risque d'orage dès la mi-journée. On attaque rapidement la vire d'Archiane. Ce sera finalement la plus belle à nos yeux. Classique mais définitivement belle. Pour le rappel, nous avons une fois de plus joué dans le minimaliste. Les longueurs de corde annoncées étant souvent surestimées, on anticipe en ne prenant que 30 m pour un rappel annoncé 35 (qui s’avèrera en réalité inférieur à… 25 mètres !!!) Bien m'en a pris de n'emporter qu'un brin de 30 m (Petzl Rad Line en 6 mm, 650 grammes) avec le petit Escaper (auto-décrocheur - 90 g) et un seul baudrier pour deux (Petzl Altitude) ainsi qu'un seul mousqueton à vis (descente sur demi-cab), le second à descendre récupérant le matériel accroché sur le bas de la corde par le premier descendu. Total : 900g réparti sur deux personnes. Il n'en fallait pas plus pour un seul rappel sur 4 jours de marche, probablement réalisable en désescalade et en solo en plus. Mais rien n'empêche d'emporter deux "vrais" baudrier, 60 mètres de corde, un descendeur... + le mulet pour transporter tout ça (sachant qu'il y aura un problème pour faire passer le mulet à l'endroit du rappel...).
Puis descente à Archiane. Repas royal au refuge d'Archiane avec un accueil haut de gamme des Maroki. Un immense merci à Jean-Luc pour son accueil, sa cuisine et sa générosité. Et les discussions très riches jusqu'à 15h (au moins). L'orage nous cueille mais nous sommes à l'abri. 17h : grand beau. On poursuit le programme avec la recherche de la grande Arche. Le temps de se décider définitivement à supporter une nouvelle montée chaude et une approche passablement sanglier. Au final, ce sera une de mes pires bavantes "sanglier" : 3 heures pour faire 1000 mètres de dénivelé en suivant une trace GPS probablement empruntée à la descente tout droit. Au menu, des buis, de la bartasse, des pierriers "un pas en avant, deux en arrière », des passages raides qui auraient été quasi impossibles sans les bâtons et la satisfaction de trouver l'arche, magnifique !!
Ce n'était pas encore fini : il a fallu trouver le sésame vers le haut, pour sortir le ravin du Couran. Sortie au crépuscule et bivouac pile sur la crête. Dément. Encore une journée bien exigeante, souvent hors sentier (environ 18 km et 1300 m de D+). l'important ici, ce ne sont pas les chiffres relativement modestes mais à remettre dans le contexte d'une majorité de hors-sentier où l'effort est deux à trois fois supérieur à celui issu d’une marche sur chemin balisé et bien lisse.