Avec ce billet, je commence une petite revue sur le matériel photo que j'utilise ou aimerais utiliser ou encore alternatif à mon choix. On commence par le boîtier même si le choix de celui-ci est en partie conditionné par l'offre d'optiques disponibles. Viendront ensuite un billet sur l'utra grand-angle, un autre sur les optiques standards et enfin sur les téléobjectifs. Pour le premier de ces quatre billets, je me suis penché sur l'offre disponible avec quelques critères de sélection induits par ces questions :
1- Quel format de capteur ?
2- Quel type d'appareil (reflex ou hybride) ?
3- Quel tarif ?
4- Quel modèle ?
1- Je n'étudierai que les capteurs 24x36 (ou encore plein format, "full frame"). Le rendu de l'image, la gestion de la faible luminosité ou encore la dynamique, au regard des formats APS-C et a fortiori MFT et 1" demeure sans appel. Oui ; on peut faire de la belle photo avec des capteurs plus petits. Mais qui peut le plus, peut le moins. Cette rubrique s'adresse donc uniquement aux acheteurs potentiels d'un matériel de ce type, prêts à investir autour de 2000€ pour un boitier seul (en moyenne, ou moins, d'occasion).
2- Jusqu'en 2018, je restais partisan du reflex qui permet de voir directement le sujet dans le viseur, un peu comme à travers un monoculaire. A vrai dire, les viseurs numériques demeuraient perfectibles et l'offre restait limitée. Seul Sony, à partir de 2018 avec son A7III, justifiait à mon sens l'investissement dans ce qu'on appelle l'hybride et encore, avec une offre d'objectifs limitée et/ou fort onéreuse. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Canon et Nikon, ont comblé leur retard sur la marque phare de la vidéo. Panasonic puis Pentax leur ont emboité le pas. Le tout avec des viseurs devenus confortables et une offre d'objectifs qui s'étoffe de plus en plus. A l'aube de l'année 2021, je pense qu'il faut désormais se tourner vers les appareils photos hybrides, i.e. à visée numérique, qui ont l'avantage de réduire le tirage (et donc de permettre des optiques plus légères, tout en étant eux-mêmes - les boitiers - plus légers et plus compacts que leurs équivalents réflex) mais aussi de voir directement dans le viseur l'exposition de l'image à venir, ou encore d'intégrer des autofocus ultra-performants ainsi qu'une stabilisation interne si les objectifs n'en possèdent pas. Et aussi le mode discret au déclenchement. Dans ce billet ne seront donc présentés que les appareils de ce type même si l'inconvénient majeur reste l'autonomie, environ deux fois moindre que sur un reflex. Cependant, il s'est avéré dans les tests, une fois n'est pas coutume, que les essayeurs ont souvent réussi à faire beaucoup plus d'images qu'annoncé par le fabricant. A titre d'exemple, le petit Canon RP, annoncé à seulement 250 vues, aurait pourtant permis d'en faire plus du double sans recharger la batterie !
3- Ce blog reste un blog amateur/semi-pro et, comme l'immense majorité des photographes, je ne suis pas prêt à investir plus de 3000€ dans un boitier. C'est même déjà beaucoup voire trop. Ce sera donc ma limite prix catalogue neuf, tout en sachant qu'au fil du temps, les prix baissent pour un même modèle et l'offre d'occasion s'étoffe.
4- On y vient. En premier lieu, et c'est sans doute un tort, je me limiterai aux trois grandes marques qui occupent le marché : Canon, Nikon et Sony. Panasonic, Pentax, Sigma... proposent bien un ou plusieurs boitiers plein format aujourd'hui mais l'offre optique demeure vraiment en retrait et puis, je ne maîtrise pas suffisamment la gamme. Il a été retenu les modèles suivants :
Sony A7III |
24 mp |
650 g |
10 im/sec |
650 vues |
4K 30p |
2100€ |
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Sony A7C |
24 mp |
500 g |
10 im/sec |
700 vues |
4K recadrage |
2100€ |
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Canon EOS R |
30 mp |
580 g |
8 im/sec |
400 vues |
4K recadrage |
1800€ |
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Canon EOS RP |
26 mp |
440 g |
5 im/sec |
400 vues |
4K recadrage |
1300€ |
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Canon EOS R6 |
20 mp |
600 g |
20 im/sec |
500 vues |
4K 50p |
2700€ |
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Nikon Z6 |
24 mp |
590 g |
12 im/sec |
650 vues |
4K 30p |
1800€ |
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Nikon Z7 |
46 mp |
670 g |
9 im/sec |
650 vues |
4K 30p |
2900€ |
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Inutile de tergiverser sur la dynamique ou sur la montée en ISO. Ils sont tous excellents sur ces points malgré quelques différences mineures et c'est plutôt le tarif, le choix des optiques, l'encombrement ou encore l'AF et la rafale qui nous feront opter pour tel modèle plutôt que cet autre-là.
Le Sony A7III est un boitier encore au top aujourd'hui. Il fut innovant de par ses capacités en vidéo mais aussi le suivi de l'AF sur l'oeil de l'humain et des animaux domestiques. Le tout avec une rafale performante et une des meilleures montées en ISO du marché. Le hic de Sony se trouvait du côté des objectifs : soit vraiment trop entrée de gamme pour un tel appareil, soit au contraire, trop qualitatifs (et donc chers et lourds). Entre temps, l'offre s'est étoffée mais pas seulement chez la marque phare japonaise. Les fabricants tiers (Tamron, Sigma, Samyang) ont eux aussi commencé à proposer des optiques adaptées à la monture E et on peut dire aujourd'hui que le retard sur les deux grands de la photo que sont Canon et Nikon est globalement comblé. Nous y reviendrons plus tard dans un autre billet. Le A7C vient tout juste de sortir. Il s'agit d'une version toute aussi performante (sauf la vidéo) mais qui mise sur la compacité. Le nouveau kit proposé ne fait par contre envie à personne : un 28-60 peu lumineux, pas assez grand-angle, pas assez télé ou comment faire des économies au total détriment de l'objet.
Chez Canon, le premier R est déjà dépassé (AF, vidéo et pas de stab') mais possède l'avantage d'être abordable au niveau tarif, tout en étant bien présent sur le marché de l'occasion et avec une définition plus importante que la moyenne (30 mp). C'est encore un bon choix aujourd'hui, surtout avec la gamme optique Canon. Le petit RP est le moins performant de tous (AF, rafale et vidéo) mais la qualité d'image est bien là et surtout, c'est à la fois le moins cher et le plus petit. Il manque également la stabilisation mais comme la majorité des optiques Canon l'ont déjà... Enfin, le R6 fraîchement sorti est sans doute le plus performant de cette sélection (le même AF que le R5, sans équivalent à ce jour) mais il reste cher avec des caractéristiques dont on n'a pas besoin tous les jours (rafale à 20 im/sec) et une définition qui nous laisse sur notre faim. Il conserverait toutefois ma préférence s'il n'y avait pas le tarif.
Chez Nikon enfin, j'ai écarté l'entrée de gamme (Z5), au même prix que le Z6 sans être plus léger (mais avec un kit - obligatoire - peu intéressant = 24-50 peu lumineux). Restent donc les Z6 et Z7, très proches, mais dont le "grand" accepte, avec un peu d'embonpoint et de perte de rafale, la très haute définition pour quasiment le même tarif qu'un R6 chez Canon. Les amateurs de grands tirages risquent d'être fort intéressés. Si j'étais nouvel acheteur (sans avoir déjà un parc optique), j'opterais probablement pour le Nikon Z6 car le tarif demeure vraiment intéressant au regard de ses possibilités : moins de 2000€ neuf, définition standard à 24 mp, encombrement dans la moyenne, rafale efficace, bonne autonomie annoncée, vidéo 4K sans recadrage, parc optique intéressant dont toute la gamme classique F avec adaptateur... Et si on regarde bien, il est le seul à n'avoir rien en rouge dans mon tableau. Bon, il faudra aussi voir avec le parc optique... A noter l'arrivée imminente des Z6 et Z7 II, qui ne sont que des mises à jour, mais pourraient faire baisser les prix déjà bien placés des premières versions.
Cependant, étant déjà chez Canon et n'ayant pas les moyens de tout changer aujourd'hui (avec des optiques dont j'aurais du mal à me passer), je vais certainement me tourner, dans un premier temps, vers un EOS RP. Le meilleur appareil du monde reste celui qu'on a sur soi. Mon EOS 6D, qui commence à montrer des signes de fatigue, produit toujours des images d'excellente qualité mais demeure lourd. Pas moins de 860 g carte et batterie incluses, soit pas loin du double du RP. Même avec un adaptateur (120 g pour le EF/R) permettant d'utiliser la monture Canon classique, je reste largement gagnant, en poids et en compacité. Plus aucune excuse de ne pas l'emporter à presque chaque sortie.