Publié le 8 Février 2020

Aller chercher la poudre. Quelque part, cet hiver peu enclin à nous offrir des paquets de poudre est intéressant, formateur. Il oblige le pratiquant à se creuser les méninges pour trouver la bonne neige. Comme nous l'avons vu dans le précédent billet, il est tombé entre 20 et 25 cm de neige fraîche sur les massifs isérois. Moins qu'en Savoie(s) mais la problématique reste la même : il faut éviter les zones pelées/cartonnées pr le vent, les plaques de neige glacée, les forêts musclées insuffisamment remplies et de surcroit en basse montagne. Et dans les pentes raides, on a de fortes chances de sentir le fond dur glacé désagréable (et à la montée, avec un ski qui zippe à chaque pas, c'est une horreur). Un critère supplémentaire s'ajoute un peu plus chaque jour : la fréquentation. A titre personnel, la neige traffolée ne m'intéresse absolument pas, y compris s'il reste un peu de place pour se faire plaisir. Bien évidemment, la pente totalement vierge ne peut pas accompagner chacune de mes sorties mais si cela est possible, je la cherche.

Cela se passera dans les petits pins de Chartreuse avec une neige excellente entre 1500 et 1900 m d'altitude, exactement comme deux jours auparavant dans le secteur du Grand Rocher. Bien sûr, il faut aller la "chercher" : au choix, portage ou mauvaise neige sur une partie de l'itinéraire d'approche. Cela fait partie du "jeu". Un jeu auquel je me prête avec plaisir, d'autant plus que les contraintes de l'approche, son côté technique et le dénivelé total (au moins 2000 mètres, histoire de profiter un peu plus des meilleurs moments) m'offriront l'absence de trace. Merci à ce petit coin de Chartreuse. Les spécialistes l'auront reconnu...

Pas trop haut, pas trop bas, pas trop raide...
Pas trop haut, pas trop bas, pas trop raide...
Pas trop haut, pas trop bas, pas trop raide...
Pas trop haut, pas trop bas, pas trop raide...
Pas trop haut, pas trop bas, pas trop raide...

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Rédigé par lta38

Publié dans #Chartreuse, #ski-glisse

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Publié le 6 Février 2020

Envie de profiter de cette neige toute neuve lors de cette matinée de disponibilité. Petit casse-tête la veille au soir : en altitude, le vent aura sans doute abîmé la neige et formé des plaques. En basse montagne il n'y a pas de neige. J'ai beau tourner le problème dans tous les sens, aucune idée lumineuse ne me vient. Le matériel est prêt. De retour de ma séance d'escalade, je file au lit. On verra demain.

Le petit dej' est servi. Et si j'allais au Grand Rocher ? Peut-être qu'en allant faire un tour sur les versants est et ouest hors de l'itinéraire habituel, je trouverais de la (très) bonne neige non tracée ? De toutes façons, tourner entre 1400 et 1900 m reste la bonne solution pour avoir suffisamment de neige et éviter les effets ravageurs du vent.

Première montée rapide, bonne trace. Et go versant est ! La neige est bonne, on sent à peine le fond dur de temps à autre. Je n'en demandais pas tant. Les skis descendent ; je me laisse conduire. Vient la trouée dans les arbres. Ça passe et c'est très bon. Je continue. A ce train là, je vais finir à la Ferrière. 1350 m. La forêt se muscle. De petits ruisseaux, un enneigement limite. Stop. Je remets les peaux. Il faut tracer cette fois. C'est beau. Re-sommet. Re go versant ouest cette fois. Forêt magique semi-ouverte. Superbe neige. La pioche du jour était la bonne. 1600 m. Je n'irai pas plus bas. Je n'ai pas le temps. Re-re-sommet (et re-trace). Les randonneurs commencent à arriver. Pour moi, il est l'heure de filer. Par la voie normale. Encore pas trop tracée. Du bon ski, avalé d'une traite. Bien content de cette petite trouvaille du jour.

Une belle surprise
Une belle surprise
Une belle surprise
Une belle surprise
Une belle surprise
Une belle surprise

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse, #Belledonne

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Publié le 5 Février 2020

Quel hiver bizarre quand même. La veille, c'était la grande lessive. De la pluie jusqu'à 2500 mètres (au moins) et un enneigement digne d'un jour de Noël en moyenne montagne et encore : on a connu bien mieux à Noël. Les sources divergent entre les uns et les autres. On parle tantôt de bon enneigement (notamment dans les Alpes du sud), tantôt d'un enneigement un peu en-dessous de la moyenne (chez nous), à partir de 1800-2000 m. Tout cela reste quand même très subjectif, d'autant plus que lié à l'enneigement de chaque secteur avec des différences très marquées entre les uns et les autres. Quand on sait qu'une station comme Modane ou Guillestre peine à atteindre les 800 mm d'eau annuels là où Saint-Pierre-de-Chartreuse dépasse les 2000 mm pour une même altitude, les comparaisons restent délicates. Pour moi, le critère d'un bon enneigement reste les limites skiables au printemps. Par fort cumul hivernal, on déchaussera à des altitudes assez basses ; inversement, il faudra rapidement porter. Nous ferons les bilans à ce moment-là. Mais là où tout le monde est d'accord, c'est qu'il y a pas vraiment d'hiver au sens des températures : où sont les -15°C habituels de Bessans, Méaudre, Pont-du-Fossé ou Selonnet ? Quels sont les cumuls de chutes de neige à l'altitude de 1000 mètres ? Où sont les paquets de neige sur les toits des villages du val d'Arly ? Où sont les ruisseaux gelés ? De la pluie jusqu'à 2500 mètres donc puis le lendemain, la neige tombant pas loin de la plaine. Des amplitudes auxquelles nous sommes habitués mais de plus en plus à sens unique : le froid est bref, la chaleur revient rapidement. Le jour le plus froid de cet hiver, en tous cas en ressenti, c'était peut-être ce mercredi. Un fort vent de nord, improprement appelé couramment Blizzard, a balayé la montagne. Sur les pistes des Sept-Laux, nous n'avons pas demandé notre reste et avons quitté les crêtes immédiatement après les avoir gagnées. Versant Pleynet, c'était plus calme. On en a profité pour faire un peu de poudreuse. Les conditions (25 cm sur un fond ferme) étaient quasi parfaites pour emmener les filles faire du ski de "bord de piste" et du bon ski. Avec de surcroit peu de traces, étant donné que nous y étions lors de la première journée de soleil, en semaine, et que les températures ressenties n'étaient pas garantes d'un bain de foule. Au final, nous avons apprécié cette brève parenthèse hivernale.

Blizzard, bizarre !
Blizzard, bizarre !
Blizzard, bizarre !
Blizzard, bizarre !

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #ski-glisse

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Publié le 4 Février 2020

La fabricant isérois n'est aujourd'hui plus à présenter dans le domaine du ski. Pour ma part, je dispose d'une paire de Black, chaussure ultra-légère pour randonneurs "contemplatifs" ainsi que la fixation Ultimate 3 montée sur mes Blizzard Zéro G 85 (ensemble de 1100 g/ pied). La Black (600 g/pied) apporte quelques avantages supplémentaires à la Race (500 g/pied) pour le skieur de randonnée : guêtre, chausson, semelle, pare-pierres... L'Ultimate est la fixation commercialisée aujourd'hui la plus légère au monde (70 g / pied). J'ai déjà fait plusieurs retours sur la Black. Achetée à l'automne 2014 à moitié prix suite à ma victoire à un concours proposé par le fabricant, elle entame donc sa sixième saison. La fixation est un peu plus récente : montée en janvier 2017, c'est donc sa quatrième saison. Petit retour sur ce matériel.

Chaussure Black

* points forts
- le poids bien évidemment. On ne peut guère faire mieux
- le confort en montée (en terme de poids donc mais aussi en déroulé de pied) : l'impression d'être en baskets
- la rigidité en torsion à la descente (la TLT5-6 est reléguée très loin)
- la solidité : après six saisons seulement, le carbone commence à se fendiller à l'avant.
- la facilité de réparation : avec le carbone, on peut considérer la coque comme réparable à l'infini
- le SAV au top de l'équipe Gignoux

- l'amélioration de la fiabilité du modèle : la guêtre actuelle est beaucoup plus solide, le zip également...

* points à surveiller
- l'étanchéité : bien que bonne avec la guêtre, il faut bien faire attention, notamment avec les neiges froides, que la neige ne passe pas par le dessus. Pour cela, l'idéal est d'avoir un pantalon adapté avec passant pour le levier de verrouillage, de façon à ne pas avoir à le relever et si possible, un étrier pour le maintenir sous la semelle.
- la petite attache crampons à l'arrière, qui pourrait gêner selon la fixation avec laquelle on l'utilise
- le cordon en kevlar qui permet de passer en mode descente : surveiller régulièrement l'usure et le changer avant qu'il ne casse. Une casse sur le terrain aurait des conséquences terribles pour la descente (skier avec des "baskets"). On peut aussi en avoir un de rechange dans son sac (conseillé). Pour ma part, changé en 2017 et cette saison.

* points faibles
- la flexion avant. C'est assez souple. Difficile de se reposer sur la languette.
- le chausson assez fragile (très fin). Changé au bout de quatre saisons pour ma part. Isothermie moyenne. Quant à l'odeur...
- le confort en montée dans les dévers en neige dure (quand on est sur les carres) : du fait d'un chausson fin, du carbone et de la rigidité en torsion, le ressenti latéral n'est pas des plus confortables. Heureusement, ces passages restent très minoritaires dans une saison.


Fixation Ultimate 3

* points forts
- légèreté absolue (70 g) !!!
- simplicité d'utilisation (système minimaliste sans ressort à l'avant)
- talonnière avec passage rapide montée / descente
- hauteur de cale 36 mm (parfait pour moi)
- solidité : pas eu le moindre problème avec
- fiabilité : zéro déchaussage intempestif pour ma part, en montée, comme en descente, ce qui est loin d'être le cas avec tous les autres modèles que j'ai pu essayer.

* à savoir
- compatibilité uniquement avec chaussures Gignoux (inserts préparés)
​​​​​​​- sécurité : pas de réglage de déclenchement. Valeur fixe comme toutes les fixations ultra légères du marché

* points faibles
- le chaussage en neige meuble. Comme il faut appuyer pour écarter le carbone et que le sol n'est pas "dur", on s'y reprend à plusieurs fois par moments et ça peut même prendre un peu d'énergie. La seule raison qui fait qu'aujourd'hui, j'opterais plutôt pour la U77 (qui n'existait pas en 2017), aussi légère mais avec une mâchoire plus classique.

 

Et pour les skis larges ? Dès le début, je n'ai pas trouvé d'incompatibilité à skier avec des skis larges et les Black. Mais en acceptant une manière de skier qui reste une attitude de "randonneur", i.e. pas trop campé sur l'avant. Je trouve même cette association redoutable car elle fait la part belle à la montée sans sacrifier la descente. Cependant, le véritable free rider pourra sans doute rester sur sa faim. Jetez alors un coup d'oeil au nouveau petit bijou de la firme Gignoux : la Mountain. La Mountain reprend le concept de chaussure ultra-légère mais à destination de celles et ceux qui souhaitent privilégier la descente. Elle perd un peu en poids pour gagner en rigidité. Voici donc la Mountain : doubles crochets supérieurs, 740 g / pied, guêtre intégrale. On notera que pour le randonneur, elle apporte quelques plus à la Black : l'étanchéité et un chausson plus isolant. Hâte de l'essayer !

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Rédigé par lta38

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Publié le 2 Février 2020

Sur ces vingt dernières années, 2020 est à rapprocher des hivers 2001, 2002 et 2011 en terme d'absence de neige à basse altitude. Avec les différences suivantes :
- 2001 : flux de sud-ouest quasi permanent et accumulations de neige exceptionnelle dans le massif des Ecrins. On y skiait encore au mois d'août ! Une année record pour l'accumulation de neige en altitude.
- 2001 : hiver ultra sec et très froid en janvier avec des moins quinze degrés fréquents en plaine.
- 2011 : hiver très misérable de manière générale avec accumulation de neige mineure sur l'ensemble des massifs. On se rappellera quand même des quarante centimètres en centre ville de Grenoble début décembre qui laissaient augurer un formidable hiver... Comme quoi...

Alors quid de cet hiver 2020 ? En 2015 aussi, janvier avait été misérable mais une grosse chute début février avait remis de l'ordre. En 2016 la basse montagne est restée pauvre mais en altitude, c'était gros. Mais là... on n'a rien de bon, nulle part :
- Pas d'accumulation exceptionnelle en altitude. Juste un enneigement à peine normal
- Pas une seule période de froid
- Hormis sur le nord des Hautes Alpes où la pluie a fait moins de dégâts et sur l'intérieur de la Savoir bien gâté récemment, on peut considérer l'enneigement au sol (hors pistes damées) comme nul sous la cote 1300. En attestent les webcams. Dans les Alpes du sud, en isère, dans le massif Central, les Vosges, le Jura...

Nous sommes déjà début février. Une perturbation devrait redonner un paysage hivernal à nos montagnes mardi mais ce sera un cache-misère sous 1500 m. Derrière, il n'y a pas de période de froid à l'horizon. Cela va nous amener à la mi-février... Alors certes, on se rappellera de l'abominable mois de mai 2013 qui avait suivi le meilleur hiver que j'ai connu en basse montagne depuis que je pratique le ski de randonnée (30 ans). On n'est donc pas à l'abri de très grosses chutes de neige y compris à basse altitude. Ne parlons pas trop vite. Mais quand même, lorsqu'on approche de la fin février, les jours grandissent. Le moindre rayon de soleil influence la moyenne montagne. Il est vraiment peu probable qu'on ait un véritable hiver à basse altitude. Ou alors, il sera très court. Début février, c'est normalement le plus froid de l'hiver. A ce moment de l'année, 2020 est à mon sens le pire hiver, le moins hiver des hivers, que l'on ait eu depuis au moins 1990. A confirmer par les spécialistes. Quelle misère !

Morzine

Morzine

Saint-Pierre-de-Chartreuse, 1300 m

Saint-Pierre-de-Chartreuse, 1300 m

Ancelle, 1300 m

Ancelle, 1300 m

Font-d'Urle, même altitude

Font-d'Urle, même altitude

Sancy, idem, pas mieux

Sancy, idem, pas mieux

Grand Puy. Peu ou pas de pluie mais guère mieux en neige

Grand Puy. Peu ou pas de pluie mais guère mieux en neige

La Colmiane. Beau temps mais sec !

La Colmiane. Beau temps mais sec !

La Dôle

La Dôle

Gérardmer, ski sur herbe

Gérardmer, ski sur herbe

Et plus haut, la mer de Glace (aujourd'hui à moins de 1700 m d'altitude) non skiable en continu jusqu'à la gare du Montenvers en revenant de la vallée Blanche. Quelle misère pour un début février !!

Et plus haut, la mer de Glace (aujourd'hui à moins de 1700 m d'altitude) non skiable en continu jusqu'à la gare du Montenvers en revenant de la vallée Blanche. Quelle misère pour un début février !!

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Rédigé par lta38

Publié dans #nivo-météo

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