Publié le 16 Avril 2019

Pas mal de tergiversations avant de démarrer. Quelle neige allons-nous trouver en nord ? La veille, le seul passage nord effectué était en montée et c'était plutôt moyen. D'un autre côté, ce grand vallon accessible par un bon sentier nous tend les bras.

Dans une optique de découverte, on se laisse finalement tenter par ce versant. On reste donc sur le même lac mais on change de rive. Départ juste au-dessus de Oppstryn : une piste forestière nous permet de monter se garer à presque 200 m d’altitude : il n’y aura que 200 m de portage. On remonte tout le Fosdalen puis le Skålabreen pour rejoindre un sommet non nommé à 1678 m. Très pointu, c’est l’arrivée logique de cet itinéraire à partir du moment où on veut limiter le déplacement quasi plat et interminable sur la calotte glaciaire à réserver au ski-cross. Une première descente en face sud-est et la neige est transformé parfaite. Remise des peaux vers une face sud et retour sur ce même sommet : on aura dépassé les deux kilomètres verticaux aujourd’hui. Et le meilleur nous attend : la descente plein nord qui se révèlera en poudre tassée exceptionnelle par le très beau Vesledalen. Mille mètres de ski soutenu dans cette neige inespérée. On savoure cette belle sortie par une longue pause au soleil aux cabanes de Fosdalssætra. Deux jours de ski ici et carton plein. Pas vu le moindre randonneur et à peine quelques bribes de traces. C'est sûr, on n'est pas en Belledonne.

Approche dans le Fosdalen. On voit au fond les cabanes où on a chaussé les skis. Et les trois traces assez récentes de skieurs sans doute descendus à vue

Approche dans le Fosdalen. On voit au fond les cabanes où on a chaussé les skis. Et les trois traces assez récentes de skieurs sans doute descendus à vue

Aperçu de la montée
Aperçu de la montée
Aperçu de la montée
Aperçu de la montée
Aperçu de la montée
Aperçu de la montée
Aperçu de la montée

Aperçu de la montée

Arrivée sur la calotte glaciaire

Arrivée sur la calotte glaciaire

Descente en face sud : neige parfaite. On skie toutefois avec un chouia de retenue en raison de l'engagement : réseau mobile généralement excellent en vallée mais pas partout en altitude évidemment, nous ne sommes que deux donc moins évident en cas de pépin et on ne pourra pas compter sur les autres randonneurs vu que c'est le désert total
Descente en face sud : neige parfaite. On skie toutefois avec un chouia de retenue en raison de l'engagement : réseau mobile généralement excellent en vallée mais pas partout en altitude évidemment, nous ne sommes que deux donc moins évident en cas de pépin et on ne pourra pas compter sur les autres randonneurs vu que c'est le désert total

Descente en face sud : neige parfaite. On skie toutefois avec un chouia de retenue en raison de l'engagement : réseau mobile généralement excellent en vallée mais pas partout en altitude évidemment, nous ne sommes que deux donc moins évident en cas de pépin et on ne pourra pas compter sur les autres randonneurs vu que c'est le désert total

Neige excellente aussi en face nord, type poudre tassée. C'est sûr, on va revenir dans ce secteur.
Neige excellente aussi en face nord, type poudre tassée. C'est sûr, on va revenir dans ce secteur.
Neige excellente aussi en face nord, type poudre tassée. C'est sûr, on va revenir dans ce secteur.
Neige excellente aussi en face nord, type poudre tassée. C'est sûr, on va revenir dans ce secteur.
Neige excellente aussi en face nord, type poudre tassée. C'est sûr, on va revenir dans ce secteur.

Neige excellente aussi en face nord, type poudre tassée. C'est sûr, on va revenir dans ce secteur.

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse, #Norvège

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Publié le 15 Avril 2019

Pour ce séjour en Norvège avec Thibaut, l'idée était avant tout la découverte. Cette découverte, nous ne la voulions pas "simplement" en choisissant des itinéraires sur un topo et en découvrant les paysages. Elle se voulait plus complète. Dans ce magnifique pays qu'est la Norvège, les possibilités sont quasi infinies. Pourtant, en avril, "la moitié de Grenoble" se retrouve à Trømso pour aller skier dans les "Alpes" de Lyngen ou sur l'archipel de Lofoten. Certainement le côté "rassurant" d'un fonctionnement "classique" : de nombreux guides proposent leurs services là-bas, les itinéraires sont connus même s'il en reste sans doute à découvrir, les infrastructures sont adaptées. Et bien sûr, le décor. Je ferai certainement partie de ces "wagons" tôt ou tard mais ce sera sans doute plutôt dans l'hiver, quand le secteur conserve sa tranquillité et ce, même si la nuit est majoritairement présente. 

Non emballés par la reproduction de notre schéma de sorties habituel à trois mille kilomètres de la maison, nous voici donc débarqués à Oslo avec pour seules informations le bulletin météo, quelques photos glanées sur le net et une pré-étude des belles cartes topographiques norvégiennes. Quelques heures de route plus tard, nous voici à Hjelle, au bout du lac "d'en-haut de Stryn", dans une petite cabane réservée une semaine avant de partir seulement. Le décor inspire une grosse motivation. Comme prévu, il y aura un peu de portage (nous sommes dans le sud du Pays). Après réflexion, nous irons sur la rive droite du lac où un accès semble intéressant pour ne porter que très peu et avec la vue sur les grands glaciers pour repérages.

L'expérience accumulée depuis des années permet de fonctionner de cette manière sans trop de surprises y compris sur un massif loin de la maison. Cette "formule" nous laisse aussi un choix total, une liberté complète d'évoluer et de découvrir.

En partant du hameau de Flo, le portage sera effectivement limité à dix minutes pour une sortie de 2100 m de dénivelé et deux sommets (Eggene, antecime sud 1159 m et Rinddalshyrna, sommet sud 1614 m) avec vue sur le fjord (qui est en fait un lac ici). Côté neige, transformée parfaite en est à 13h puis en sud à 15h. Rien à jeter et c’est au-delà de nos espérances pour un premier jour.

On ne se presse pas le matin. Compte tenu des conditions de neige supposées et des températures, on a largement le temps. Pause à Hjelle et imagination de futurs itinéraires

On ne se presse pas le matin. Compte tenu des conditions de neige supposées et des températures, on a largement le temps. Pause à Hjelle et imagination de futurs itinéraires

Départ du hameau de Flo et un petit portage, juste pour se mettre dans l'ambiance
Départ du hameau de Flo et un petit portage, juste pour se mettre dans l'ambiance

Départ du hameau de Flo et un petit portage, juste pour se mettre dans l'ambiance

Rapidement, on trouve la neige

Rapidement, on trouve la neige

Une bien belle première montée sur une bosse choisie à la carte
Une bien belle première montée sur une bosse choisie à la carte

Une bien belle première montée sur une bosse choisie à la carte

Et quel bon choix !
Et quel bon choix !

Et quel bon choix !

Remise des peaux sur le grand lac qui sépare les deux rives du vallon et c'est reparti

Remise des peaux sur le grand lac qui sépare les deux rives du vallon et c'est reparti

Une belle traversée pour le second sommet du jour.
Une belle traversée pour le second sommet du jour.
Une belle traversée pour le second sommet du jour.

Une belle traversée pour le second sommet du jour.

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse, #Norvège

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Publié le 8 Avril 2019

Loin de moi l'habitude de donner des leçons. Et quand bien même j'esquisserais une réponse, on aura vite fait de me faire rappeler l'adage "n'impose pas aux autres ce que tu ne t'imposes pas à toi-même". Cette seule sortie, qui m'avait d'ailleurs valu quelques remarques il n'y a pas si longtemps, paraîtra probablement à tous les répétiteurs de la Belle Etoile du week-end dernier bien plus engagée et dangereuse. Et pourtant, les divergences commencent ici. Remonter un couloir encaissé dans cinquante centimètres de neige froide homogène sans aucune cohésion donc a priori stable, avec la confirmation que rien n'a bougé en voyant les montagnes alentour sans la moindre coulée depuis deux ou trois jours me paraît moins hasardeux qu'un troupeau à la Belle Etoile le lendemain d'une chute sans la moindre info sur la stabilité et dans des pentes ultra larges à trente-cinq degrés... Nous allons y revenir.

Les mauvais choix, j'en ai fait sûrement plusieurs. Ce n'est pas le sujet mais il est bien de se replacer dans le contexte afin de ne pas se considérer comme meilleur que les autres. Personne n'y échappe mais la critique peut aider à ne pas les reproduire.

Au début des années 2000, la critique constructive restait rare. Il était donc difficile de se remettre en question. Pendant huit années, il n'y en avait que pour les couloirs et quelles qu'étaient les conditions, on trouvait toujours une excuse ou un repli pour faire une pente. Si j'en parle, c'est parce que tout s'est bien passé. Et tant que ça se passe bien, on continue. Pratiquer le ski de montagne est infiniment plus dangereux que faire des mots croisés. Un jour ou l'autre, on a un rappel. Parfois, malheureusement, une sentence. Mais la plus grosse erreur n'est-elle pas finalement, même si rien n'arrive au final, de partir pour un itinéraire au profil déconseillé le jour J ? Alors autant donner mon point de vue et si possible aider à des décisions futures car la différence entre mes sorties du début des années 2000 et celles de 2019, c'est la quantité d'informations dans laquelle nous baignons.

J'ai aussi sûrement vieilli ; enfin, je veux dire... Bref, vous aurez compris, mais pour en venir au sujet du jour, je ne serais pas allé à la Belle Etoile le week-end dernier. Une petite coulée le vendredi puis une plus grosse le samedi me donnent raison même si tout s'est bien passé pour tout le monde. Il n'empêche que je jeudi soir, au téléphone avec mon ami Zavidd, nous réfléchissions à la course envisagée par cette belle journée de vendredi. Enfin, pour lui car pour moi, ce serait boulot. Et nous avions évoqué cette Belle Etoile sur laquelle nous n'aurions mis les pieds ni l'un ni l'autre (pour la petite histoire, Zavidd ira au rocher Blanc par la combe Madame, course au demeurant assez plate). Pourquoi ? Par superposition de plusieurs facteurs qui, pris indépendamment, n'étant pas forcément inquiétants.

- La sous-couche n'est absolument pas transformée en profondeur dans les pentes nord

- Soixante centimètres au moins viennent de s'ajouter le jeudi jusqu'au soir, créant une surcharge.

- On ne dispose pas de retour de terrain pour le vendredi (aucune observation visuelle possible) et pour le samedi, certes on a bénéficié de deux nuits claires mais du vent est venu s'intercaler.

- La Belle Etoile est une pente froide avec des pentes soutenues entre 1800 et 2700 m. Juste la bonne inclinaison pour que ça ne se purge pas naturellement rapidement comme un couloir raide et en même temps, suffisamment pour que ça parte et sur long.

- Les pentes sont larges sans possibilité de mise à l'abri, sans rochers, ni arbres, hormis le petit replat sous le sommet.

Au-delà de ces considérations du moment, il y a les critères liés à cette course

- La Belle Etoile nord-ouest est un très bel itinéraire classique mais n'a rien de majeur au point de ne pouvoir résister d'y aller ce jour-là (le rocher Blanc, dans un autre registre, est tout aussi beau). Des dizaines d'alternatives existent.

- Elle est connue de tous, praticables dès les premières neiges jusqu'en juin, souvent avec un danger très limité.

- Elle était probablement pratiquée ce jour là par 100% de locaux (ce n'est pas comme si c'étaient des gens en vacances, venus de loin, ayant dépensé du temps et de l'argent, voyant peut-être un grand projet échouer en cas d'abandon) qui y sont probablement déjà venus et qui auront l'occasion d'y revenir souvent.

- La neige ne s'annonçait pas exceptionnelle du fait de l'isothermie et de la date (le moindre rayon de soleil du soir et hop). Même si beaucoup confondent plaisir de la sortie effectuée et qualité objective de la neige, les retours qui m'ont été faits par des amis fiables me confirment des conditions assez bonnes le vendredi mais sans plus. Bref, pas la "pétée" de poudre hivernale comme cela arrive parfois même au printemps.

En résumé, rien ne nécessitait d'aller à Belle Etoile (ou à la face nord du Grand Colon) vendredi ou samedi dernier. En tous cas, rien de plus qu'aller au rocher Blanc et tant d'autres itinéraires. Et pourtant, j'aurais pu m'y trouver dans une situation similaire il y a quinze ans quand je pensais différemment, peut-être comme les dizaines de randonneurs y sont allés ces deux jours-là.

Il est intéressant de réfléchir aux raisons qui ont poussé tous ces randonneurs à se risquer sur un itinéraire non majeur à côté de la maison alors qu'il y avait aussi beau et moins risqué dans les mêmes conditions. On peut aussi se demander combien auraient atteint le sommet s'il n'y avait pas eu une trace devant eux. Probablement très peu. Parce que sans trace, dans soixante de fraîche sur plus de mille mètres de dénivelé, ça calme la majorité de la communauté, pour des raisons de crainte et des raisons physiques. Mais quand on voit la grosse coulée du samedi, on comprend aisément que les dizaines de traces des passages antérieurs n'étaient finalement d'aucune garantie. Alors pourquoi ?

A chacun de méditer et d'y réfléchir. Encore une fois, sur ce blog, on ne jette pas la pierre. Il n'est, en revanche, pas interdit d'essayer de comprendre. Quelques pistes sociales, au-delà des critères objectifs déjà énoncés plus haut :

- Quand on suit une trace de montée, on ne se rend compte de pas grand chose au niveau de la cohésion de la neige si on ne fait pas l'effort de regarder en-dehors de la trace. On se sent plutôt en sécurité.

- Quand on suit un itinéraire tracé, on a tendance à penser que la sollicitation du manteau par les prédécesseurs est un gage de sécurité. Elle l'est mais seulement en partie. La complexité de la neige fait que si souvent, ça part au passage du premier ou du deuxième, parfois, c'est au trentième, ou bien plus !

- Beaucoup de gens (pour parler des "Grenoblois", à transférer sur les autres massifs), résument leur saison, pourtant bien remplie, à des Pravouta, des Vans, des cime de la Jasse et des Belle Etoile ! Avant le raid de Pâques en Tyrol puis le week-end de l'Ascension au refuge des Ecrins. Faire preuve d'imagination demande de l'investissement mais c'est aussi le gage d'être en éveil. Et si on sortait un peu la tête du guidon ?

Bon, en attendant, la montagne reste gentille et cette saison s'annonce déjà comme un des plus clémentes en terme d'avalanches en France. En attendant, moi, j'ai fait la dent en neige "à genoux" et dans le brouillard le dimanche. Des jours meilleurs viendront.

 

Le pas de l'Oeille dimanche

Le pas de l'Oeille dimanche

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse, #nivo-météo

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Publié le 4 Avril 2019

Au moindre contre-coup hivernal de printemps, on crie à l'emballement de la machine climatique. Je ne suis pas climato-sceptique mais il est bon de rappeler que le thermomètre n'est que rarement dans la "norme". Si indiscutablement la moyenne annuelle des températures est en hausse avec multiplication de phénomènes dit extrêmes, ces coups de froid d'avril sont fréquents. J'en ai le souvenir de nombreux et j'aurais même envie de dire que ça faisait quelques temps qu'on n'en avait pas eu en plaine en avril. Et pourtant, c'est plutôt régulier en Dauphiné.

La neige s'est donc invitée jusqu'en plaine, donnant huit centimètres sur Bernin à 300 mètres d'altitude et blanchissant Grenoble intra muros. De quoi reculer la fonte des neiges au-dessus de 1500 mètres d'une quinzaine de jours.

Sale temps pour les fleurs
Sale temps pour les fleurs

Sale temps pour les fleurs

A l'école sous la neige
A l'école sous la neige

A l'école sous la neige

Le soir, Belledonne s'embrase
Le soir, Belledonne s'embrase

Le soir, Belledonne s'embrase

Une bonne couche en Belledonne (Webcam les 7 Laux 1400 m)

Une bonne couche en Belledonne (Webcam les 7 Laux 1400 m)

+55 cm en Chartreuse à 1300 m

+55 cm en Chartreuse à 1300 m

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Rédigé par lta38

Publié dans #paysages, #nivo-météo

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Publié le 1 Avril 2019

Ne pouvant pas grimper pendant encore un bon mois pour cause de poulie endommagée, le passage à l'heure d'été est l'occasion de basculer la sortie du lundi soir de l'escalade en salle vers l'extérieur. Ce sera la reprise des baskets et une boucle de basse montagne, là où la végétation commence tout juste à renaître. Partis de Gières, nous sommes montés au Mûrier avant de filer jusqu'à Uriage, Saint-Nizier et de revenir par Venon. Les sentiers permettent de multiples possibilités. Nous avons terminé en profitant des dernières lueurs au fameux vieux chêne de Venon, labellisé arbre remarquable de France depuis deux ans. Et comme chaque année, lors des sorties de reprise et en raison de la course dans les descentes, le retour probable des premières courbatures dans les jours qui suivent. Encore deux ou trois sorties et tout devrait rentrer dans l'ordre.

Premières courbatures
Premières courbatures
Premières courbatures
Premières courbatures

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Rédigé par lta38

Publié dans #randonnée sportive

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