escalade-alpi

Quelle journée lumineuse ! A 13h00, nous nous dressons au sommet de ce pilastre pointu au beau milieu des Aravis.

Tout n'était pas si évident au petit matin. De la neige encore présente à un peu plus de 2000 m, une température avoisinant le 0°C et un risque de rocher mouillé suite aux fortes pluies.

Pourtant, une fois au pied de la face, les choses se présentent bien. Le soleil est là à 9h15, pile au moment où Mick attaque la première longueur et la face est parfaitement sèche.

Dommage pour moi, il aurait fallu un échauffement pour pouvoir profiter de ces longueurs (6c chacune) à ma portée d'enchaînement mais à froid, avec un rocher encore un peu froid, avec les difficultés attendues au-dessus, quelques repos seront nécessaires, d'autant que ça déverse sérieusement (52 m de rappel en fil d'araignée au retour !).

Suit un passage 7a bloc bien dur malgré les apparences mais heureusement, ça ne dure pas et la suite en dalle permet de reposer un peu les bras.

C'est reparti pour un tour avec un 7a+ encore bien bloc avec un pas obligatoire entre le 2è et le 3è point qui demandera un peu de travail à Mick qui finit par franchir brillamment l'obstacle.

La récompense est pour moi : un 6b+ majeur en fissure avec une sortie expo mais facile où je placerai un câblé "de confort". Et quel rocher !

Et pour finir un océan de cannelures sur deux longueurs avec deux pas de bloc pas si faciles. Le reste l'est davantage mais ça engage entre les points... de quoi se râper les c.... en cas de vol.

Au sommet, beau panorame sur le secteur avec la Mamule, le mont Fleuri...

La descente est rapide : un peu de désescalade puis 5 rappels efficaces qui ramènent aux baskets, retournées à l'ombre, cette face étant est à dominante nord en bas et sud en haut, parfait pour garder le soleil tout au long de l'ascension.Retour bucolique par les alpages des Aravis sous une lumière ultra limpide, un avant-goût d'automne.

La voie s'appelle "les hauts de Tardevant", elle cote EDinf avec 8 longueurs : 6c/6c/7a/6a/7a+/6b+/6a+/6a

Merci Mick pour cette belle journée, et aussi pour ces quelques photos. Je t'envoie les miennes au plus vite.

Le cahier des charges est serré pour ce dimanche : ne pas rentrer tard afin de finir de préparer le déménagement, grimper à l'ombre et léger pour ne pas sécher et se mettre un peu le compte en terme de difficulté. Ni Thibaut ni moi n'avions touché le rocher de la Grande Cournouse dans l'ouest Vercors. C'est donc parti avec un rdv à 6h à Grenoble pour aller gravir "c'est encore nouse", une voie EDinf équipée sur goujons.

17°C au parking et déjà une chaleur suffocante dans l'approche pourtant à l'ombre de cette face ouest. On a 15 minutes d'avance sur le timing au pied de la paroi mais on en perd 40 pour trouver l'attaque de la voie, n'ayant pas assez regardé la face depuis le chemin d'accès et une fois au pied, on n'a plus assez de recul.

8h40 : je mousquetonne le premier point dans la première longueur qui réveille : 6c de 45 m puis rebelotte en L2 avec un 6b+ aussi long. Quand on arrive au relais, on n'a pas fait le voyage pour rien. Après une longueur plus courte et plus facile, c'est au tour de Thibaut de s'attaquer à L4, un 6c+ finalement pas trop dur avec une fin comme j'adore dans une mur jaune déversant à réglettes. L'ambiance est bien au-rendez-vous : gaz !

La longueur suivante m'attend. A0 (et 7b+ parait-il, rien compris pour ma part mais ça passe tranquille avec une pédale et un fifi) au départ puis un magnifique 6c sur un rocher gris très adhérent. On apprend à placer ses pieds sous peine de se la coller.

Thibaut enchaîne la longueur clef de la voie (7a soutenu) et avec le sac s'il vous plaît. De mon côté, je ne m'en sors pas si mal même si je suis loin de l'enchaînement. J'entrevois ce qu'il faut faire et avec plusieurs repos, ça le fait pas si mal. Le gaz est de plus en plus présent notamment au R8 où l'on se décale au-dessus du dévers.

Le soleil nous rejoint dans la dernière longueur que je gravis laborieusement en tête, suant comme un gorêt. Sans le pinaillage pour trouver l'attaque, on aurait été dans les clous pour grimper toute la voie à l'ombre. A noter, le soleil s'invite dans cette face - pas tout à fait ouest - à 12h30 en été.

Retour paisible (et superbe mais alors, quelle chaleur !!!) par le pas des Voûtes, non sans regarder une voie en cours d'équipement qui attend les amateurs octogradistes.

Une voie majeure, un rocher exceptionnel de type Presles ou Verdon, près de 300 m d'escalade et des cotations qui commencent à être sérieuses : 6c / 6b+ / 6a / 6c+ / 7b+ ou A0 et 6c / 7a / 7a+ (bloc) ou A0 / 6b+ / 6c et quelques chose comme 6b/6b+ obligatoire. Avis aux amateurs.

Rebelotte avec le bateau et le frérot mais cette fois pour une grande voie au bec de Sormiou. Pour se pas suer comme des gorets étant donnée la température, on choisit une nouvelle fois l'approche en bateau. Pour l'arrimage, la technique est rôdée : Cédric se rapproche des rochers et je me jette sur la terre ferme chargé du gros sac de portage (merci Black Diamond) contenant le matos puis Ced repart un peu au large mouiller la barque avant de venir à la nage rejoindre l'attaque de la voie. Et c'est parti pour cinq longueurs d'anthologie, les plus belles que j'ai grimpées au Bec à ce jour.

Malgré des cotations qui n'ont rien d'exceptionnelles (6a+/6b+/6a+/6c/6a+), ça grimpe très sérieusement, très soutenu de bas en haut. Toutes les longueurs sont déversantes et ça attaque les bras dès le départ. L'avantage, c'est d'être à l'abri des pierres, ayant fait l'impasse sur le casque en raison de la chaleur.

La longueur la plus dure sur le papier nécessite un pas de bloc sur 3 points. J'ai trouvé la cotation très sévère. Mais l'obligatoire (6b ici), est dans L2 qui est la longueur la plus exigeante. Un peu de descente en sandales sur un sentier caillasseux et nous revoilà déjà à la barque, en route pour le barbec où les quelques calories perdues seront vite reprises.

Une fois n'est pas coutume, un peu de pub pour notre sponsor, et aussi pour la maison d'édition du frangin et son nouveau "camion".

Cette dalle plantée au beau milieu de la Calanque de Sormiou est une provocation. Depuis des années, je la vois et je ne l'avais toujours pas grimpée. Rien d'extraordinaire mais ce beau mur incliné et équipé en couennes ou voie d'initiation de deux petites longueurs, a une certaine allure.

Ce matin, je suis le premier levé. Tout le monde roupille encore dans le cabanon. Je pars avec mon appareil photo autour du cou et une paire de chaussons pour tout matériel. Ca a beau être facile, on ne déroge pas aux règles de l'escalade en solo intégral : la chute est à proscrire. 

Cinq minutes après avoir fait le premier pas, les 50 mètres de la dalle sont gravis et le panorama s'ouvre sur la Calanque de Sormiou. De quoi se mettre de bonne humeur pour commencer la journée.

Après une petite semaine sans les enfants, on se retrouve au complet et on prend la direction du sud du sud, dans les Calanques de Marseille, avec, comme d'hab, l'excellent accueil de Karinette et Ced à Sormiou. Pour ce premier soir, après une journée festive, le temps est compté. On n'aura pas le temps de faire une grande voie. Ced propose une virée en bateau jusqu'au Cancéou où l'on devrait pouvoir faire une petite séance de bloc au-dessus de l'eau. L'eau est à 21°C, la falaise est passée à l'ombre afin de ne pas cramer. C'est donc le bon moment.

Après une approche sans effort, nous voici au pied d'un monstre toit. Je tremble à l'idée de m'en mettre une à vingt mètres au-dessus de l'eau mais ouf, la ligne visée n'est pas si haute.

On mouille à 30 mètres du rocher qu'il faut ensuite rejoindre à la nage. Ced ouvre le bal et rejoint la base du toit.Cette grimpe au-dessus de l'eau sans autre matériel que les chaussons est parait-il à la mode et s'appelle le "deep water"

Comme en bloc, les bras sont vite mis à rude épreuve. En plus le coin ne se prête pas à l'échauffement : c'est soit trop facile soit tout de suite déversant bien qu'avec de bonnes prises. Le plus dur consiste souvent à sortir de l'eau sur un rocher ultra-tranchant : de vraies lames de couteau.Le tout sous l'oeil du Cancéou où sont équipées de très belles voies : l'aube, la mouiète et le levant m'ont toutes laissées d'impérissables souvenirs.Retour dans une belle lumière du soir