escalade-alpi

Publié le 11 Septembre 2019

Petit tour en Chartreuse avec les filles. La rentrée a modifié les rythmes comme à l’accoutumée ; aussi je n’insiste pas pur la Dent et on prend à gauche au col des Ayes pour un tour de Pravouta en passant par le sommet du roc d’Arguille qu’elles ne connaissaient pas. A noter que le sommet et ses pentes sont complètement massacrés par les moutons. Des millions de crottes, pratiquement plus d’herbe. Il a fallu redescendre pour se trouver un coin à peu près propre pour se poser. Il paraîtrait pourtant que les troupeaux entretiennent les montagnes...

On en profite pour faire un peu de bloc ; il y a de quoi jouer dans le secteur. Belle lumière, les véritables ambiances d'automne sont imminentes. On s'en délecte d'avance. Retour par le habert et le versant ouest.

Balade récréative et ressourçante.
Balade récréative et ressourçante.
Balade récréative et ressourçante.

Balade récréative et ressourçante.

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Rédigé par lta38

Publié dans #balade, #escalade-alpi, #Chartreuse

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Publié le 5 Septembre 2019

Soirée du jeudi pour la reprise de nos escalades avec Candice et virée au désert de l'Ecureuil, site désormais incontournable pour l'escalade autour de Grenoble et très pratique d'accès. A 17h, nous sommes équipés au pied des voies et nous avons trois heures devant nous.

Nommé ainsi en parallèle du désert de Jean-Jacques Rousseau juste à côté ou encore du Petit Désert, autre site d'escalade proche, le désert de l'Ecureuil s'est développé récemment sous l'impulsion de l'ECI et notamment de Hervé Rondeau qui, avec un peu de bricolage certes, nous a offert un des plus beaux sites du secteur pour les grimpeurs de niveau 6+. Et très récemment un autre secteur, que je n'ai pas encore eu l'occasion d'explorer, le désert des Froussards, vient de voir le jour.

On pourrait aussi parler de désertion. Celle des équipeurs. Car ces sites, qui nous permettent à tous de grimper, demandent de l'entretien. Au désert de l'Ecureuil, j'ai déjà pu noter une usure de certains maillons rapides. Il faut également entretenir régulièrement les chaînes, les points... Si à la base, le travail est bénévole de la part des ouvreurs, il y a normalement une compensation : le financement du matériel par les associations et les ventes de topos. Cet équilibre aujourd'hui est menacé par internet. Internet va devenir de plus en plus présent et c'est une bonne chose sur de nombreux points. Mais si le financement de l'équipement et de l'entretien se réduit, on parviendra tout ou tard à une désertion de ces sites.

Alors que faire ? Voici quelques propositions 
- Acheter les topos des secteurs sur lesquels vous allez grimper. Pour les topos de grandes voies, au moins ceux faits par les ouvreurs les plus actifs des massifs. Dites-vous bien que ce sont ces bases de données qui ont servi à alimenter toutes les autres.
- Adhérer au moins à une association, si possible locale.
- Sur le terrain, ne pas faire de moulinettes sur les maillons mais sur un mousqueton à vis personnel ; seul le dernier qui monte utilise le maillon ou l'anneau. Cela augmente grandement la durée de vie des équipements.
- Concernant les bases de données internet collaboratif type c2c, prendre le temps de bien renseigner le nom des ouvreurs des lignes et de mentionner les topos correspondants pour les grandes voies. S'abstenir de décrire précisément les sites de couennes labellisés FFME
- Boycotter les topos électroniques "pirates" qui arrivent peu à peu sur le marché comme Topotopclimbing.
- Et pour ceux qui souhaiteraient faire/mettre à jour leur topo d'escalade, de sites dits "sportifs" ou de grandes voies, la qualité reste un gage de réussite. Se limiter à la description des voies est désormais insuffisant. Il faut une belle iconographie. Des interviews d'acteurs des secteurs concernés, des commentaires sur l'historique, des commentaires culturels, des commentaires connexes, des réflexions sur nos pratiques. Bien évidemment, cela demande des compétences allant au-delà de l'escalade mais je reste persuadé que si un livre (ou pourra appeler cela un livre plus qu'un topo) répond à ce cahier des charges, il a alors de beaux jours devant lui.

PS : En 2010, j'ai écrit Belledonne Escalade. N'étant pas équipeur, on pourra y trouver un problème de discours entre ce billet et l'ouvrage. Pourtant, tout cela reste en phase à mes yeux. Ce sera l'objet du prochain billet.

Candice au désert de l'Ecureuil

Candice au désert de l'Ecureuil

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi, #Vercors

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Publié le 25 Août 2019

Vous reprendrez bien un peu de Belledonne ? On continue dans la lancée. Je vends à Cécile une petite virée rive droite du lac du Crozet en gardant dans la tête un enchaînement possible, afin de ne pas l'affoler. Je ne sais pas non plus si on ira suffisamment vite alors je préfère rester prudent.

Départ au lever du jour pour une montée à la fraîche et attaque de Samiloup vers 8h30. Une voie ouverte par mon ami Julien l'an dernier et qui a rencontré beaucoup de succès. Une fois passée la première longueur en 6a+ où les doigts froids rendent compliqué le serrage des prises, ça déroule et nous voici au pied des dents du Loup rapidement. Une cordée démarre dix minutes avant nous et je passe en mode commando pour se retrouver devant avant le premier rappel. Fort sympathiques, la passation se fait avec le sourire en grimpant parallèlement à eux corde tendue. La suite s'enchaîne bien et je mets en place les recommandations faites par mon ami Thibaut en passe de devenir guide. A chaque, rappel, moulinage du second dès qu'il arrive et descente de Bibi sur un seul brin avec noeud Dufour. Ainsi, personne ne se désencorde.

La traversée s'achève à un petit col et je vends alors mon idée d'enchaînement. Il n'est même pas 11h30... La descente sur le vallon Mercier s'avère pénible. Raide et en terrain Belledonne. Une fois le torrent traversée, on arrive rapidement au pied de la 3è voie du jour : l'éperon des mioches mythiques. Equipée pour emmener des débutants, elle est en excellent rocher et se déroule en cinq petites longueurs de 3/4. Mais une cordée de trois est à l'attaque. Il serait dommage de ne pas faire ce petit morceau, d'autant que je voudrais le reconnaître pour y revenir avec les filles. D'un autre côté, si on reste derrière, on va rentrer bien tard. Quinze mètres à droite, une belle fissure se présente. Le rocher a l'air excellent. Les petites Scope Terrex se posent à merveille sur les prises. Deux Friends plus loin et je rejoins L3 des Mioches sans m'arrêter. Vingt minutes de corde tendue et nous sommes en haut de la voie. 

Direction le Galeteau. Nous ferons la classique que je n'avais pas refaite depuis mon passage avec Val en 2003. Toujours aussi belle, elle a été rééquipée de manière discutable : des goujons ou scellements, souvent à des endroits où il y avait déjà des protections et pas toujours au passage le plus facile. Nous sortons en trois longueurs de soixante-dix mètres chacune (technique du gorêt).

Retour par le Grand Colon et son arête du Mottin, non sans finir par un petit jus de fruit bio à la Gélinotte.

Samiloup
Samiloup

Samiloup

Traversée des dents du Loup
Traversée des dents du Loup
Traversée des dents du Loup

Traversée des dents du Loup

Les mioches
Les mioches

Les mioches

Le Galeteau
Le Galeteau
Le Galeteau
Le Galeteau
Le Galeteau

Le Galeteau

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi, #Belledonne

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Publié le 23 Août 2019

En 2009, j'achève les dernières traversées d'arêtes prévues afin de sortir mon topo Belledonne Escalade. Après avoir réalisé les trois parties des aiguilles de l'Argentière (Petites Aiguilles, Grande Aiguilles orientales, Grande Aiguilles occidentales), je songe alors à l'enchaînement des trois d'une seule traite. C'est un gros morceau parce qu'il faut normalement environ quatre heures par traversée soit une douzaine d'heures en tout. Beaucoup de cordées mettent même davantage en perdant trop de temps dans les manips de corde et ne pratiquant pas assez la corde tendue.

Thibaut est partant pour tenter l'aventure. Avec lui, ça ne devrait pas pinailler. De mes souvenirs de ces parcours, il y aura des passages où nous n'irons pas plus vite qu'en cordée : dans les rappels (8 ou 9 en tout) mais aussi dans les longueurs à "tirer". Du coup, j'entrevois difficilement de diviser par deux le timing, d'autant qu'il faut tenir compte de la fatigue possible en dernière partie mais aussi du besoin de ravitaillement qui demandera quelques pauses supplémentaires. Il y a également une inconnue : la remontée à l'aiguille Répiton-Préneuf. Dans cette partie (la traversée occidentale des Grandes), on chemine en sens inverse des autres à l'habitude et on ne trouve absolument aucune info sur le passage dans ce sens. D'après mes souvenirs, le rappel est vertical sur une dizaine de mètres. Sera-t-il possible de remonter ? Et en grosses ? De protéger ?
Nous partons dans l'espoir de passer en moins de 9 heures. Et comme il y a un petit risque d'orage en fin de journée, nous assurons le coup en démarrant à 5h30 de la voiture.

La journée va se dérouler à merveille et surtout, nous allons aller beaucoup plus vite que prévu. Nous ne tirerons que trois longueurs : la montée à la pointe Elisabeth (5a) avec la méthode "micro-traxion" (le leader grimpe en tête, assuré par le second, mais ne s'arrête pas au relais où il fait passer la corde dans une micro-traxion. Il poursuit la longueur suivante et une fois à bout de corde, le second démarre. S'il venait à chuter, ce serait la poulie qui le retiendrait et il ne ferait pas tomber le leader), la montée à l'aiguille Dulong de Rosnay sur 25 m (4b - dans mes souvenirs, c'était plus difficile, mais c'est quand même bien raide) et le fameux passage de la Répiton-Préneuf qui se fait finalement bien avec un bon Camalot 0,4 à six mètres du relais. La corde servira sinon pour les neuf rappels de l'ensemble mais tout le reste se fera en solo ce qui garantit une bonne rapidité de progression : il n'y a rien de plus pénible que de progresser avec une corde dans les pattes. Alors, quand on est sûr de soi....

Epilogue de la traversée, l'aiguille de Marcieu sera rejointe après seulement cinq heures d'escalade. Ce sera la surprise du jour. Il est à peine 11h30. Nous savourons le moment et restons presque une heure au sommet. Au moment d'attaquer la descente dans le gros tas de caillasses de la voie normale de Marcieu, les jambes tirent. Le retour est bien casse-pattes. Pas étonnant que les cordées préfèrent la traversée des Petites Aiguilles et son accès plus rapide et moins chaotique.

Grosse satisfaction d'avoir réalisé cette traversée élégante et longue. Un must de Belledonne.

Aiguilles de l'Argentière, traversée intégrale

Matériel : corde 55 (à cause du dernier rappel du coup de Sabre) ou 50 m + Escaper ; 5 dégaines rallongées, 3 sangles, Camalot 0,3 à 1

Itinéraire (entre parenthèses le timing du jour incluant deux mini pauses - une à chaque jonction)

- Du col du Glandon, monter à la brèche du Piniollet (1h)
- Suivre l'arête jusqu'à l'aiguille Capdepon (3b), descendre au coup de Sabre en 4 rappels, remonter à la pointe Elisabeth (2 longueurs en 5a) puis traverser jusqu'à l'aiguille de la Combe (aérien, 3b) et descendre au col de la Combe (1h45)
- Gagner la pointe J. Gaillard par la rive gauche du couloir évident (3b) puis tout le long sur les arêtes jusqu'au col Dulong de Rosnay en passant à l'aiguille d'Olle puis à la Saint-Phalle. Du 3b tout le long, assez soutenu, 3 rappels jusqu'à 25 m, un dans chaque redescente (1h15).
- Montée à l'aiguille Dulong de Rosnay (mur en 4b au départ puis facile), petit rappel de l'autre côté. Aiguille Répiton-Préneuf (5b) puis rappel de l'autre côté, aiguille Baroz, aiguille Michel (un passage 4c), aiguille de Marcieu (3c + boîte aux lettres) (2h)
- Retour par le couloir sud de Marcieu et la casse de l'Argentière, un beau programme pour les jambes (1h30)

Quelques image (la vitesse de progression ne m'a pas permis de faire mieux)

 

Réveil dans la montée à l'aiguille Capdepon

Réveil dans la montée à l'aiguille Capdepon

Premier rappel du coup de Sabre

Premier rappel du coup de Sabre

Première longueur de la pointe Elisabeth (5a)
Première longueur de la pointe Elisabeth (5a)

Première longueur de la pointe Elisabeth (5a)

Sur les arêtes vers l'aiguille de la Combe

Sur les arêtes vers l'aiguille de la Combe

Arrivée à l'aiguille St-Phalle

Arrivée à l'aiguille St-Phalle

Rappel en descendant vers le col Dulong de Rosnay

Rappel en descendant vers le col Dulong de Rosnay

Ne pas s'aventurer dans les faces... ruinées !

Ne pas s'aventurer dans les faces... ruinées !

La longueur pour monter à l'aiguille Répiton-Préneuf (5b)

La longueur pour monter à l'aiguille Répiton-Préneuf (5b)

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi, #Belledonne

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Publié le 14 Août 2019

Aujourd'hui, ce sera journée escalade. Je propose aux filles de retourner sur la Botte, ce petit sommet tout près de la croix de Chamrousse où elles ont fait leur plus belle randonnée à skis l'hiver dernier. Une fois de plus, en arrivant sur le secteur, on se rend compte du contraste entre la foule de la croix de Chamrousse, des lacs Robert, du sentier venant des lacs Achard ou de celui allant au col des Lessines et le calme qui règne autour de ce sommet. Et ce n'est pas faute de le répéter. Qu'est-ce qui fait que cette montagne soit tant boudée ? A mon sens la méconnaissance.

Une cordée féminine est toutefois à l'attaque juste avant nous. Nous prenons le temps pour nous équiper. La première partie de la face nord-est présente plusieurs lignes et on a le choix pour gagner les vires médianes. Pour nous, ce sera "coup de froid", deux belles longueurs en dalle (4c). Les filles y découvriront toute la différence entre les 5c verticaux sur résine et les voies supposées plus faciles mais où c'est "tout sur les pieds". Du coup ça ne va pas très vite mais comme l'autre cordée ne va pas vite non plus, on décide de faire la pause méridienne sur la vire.

Une fois tout le monde ravitaillé, on repart et on rejoint la cordée qui peine vraiment à trouver la ligne. C'est l'occasion de passer un message à l'ouvreur, Xavier Dorel, qui, dans les années 90-2000, a ouvert (toujours en bon style, depuis le bas), plusieurs voies dans le secteur Belledonne / Grandes Rousses (entre autres). Le dénominateur commun de ces voies est leur facilité au niveau du chiffre (6b maximum et en général dans le 4-5). On notera "spitophobie..." au Galeteau, les voies du Barrioz (col de la croix de Fer), l'Evêque (fond de France), "coup de chaud" (pic du Pin)... mais aussi l'équipement aéré. L'idée de Xavier, sauf erreur de ma part, était de mettre un minimum de plaquettes de manière intelligente : protéger les crux mais laisser la possibilité de mettre des coinceurs et des sangles là où c'est possible, et laisser un peu engager dans les passages les plus faciles.

Cette façon de faire, qui était monnaie courante au siècle dernier, est à réfléchir aujourd'hui. Qu'il y ait des lignes de type trad où ça engage, oui ! Et il faut à tout prix les conserver. De même les voies de type mixte : une plaquette quand on ne peut rien mettre d'autre et qu'il y a une certaine difficulté. Mais dans ce cas de la Botte, on se situe dans des voies faciles (5a/b max pour nous), donc intéressantes pour des débutants. Pour qu'ils apprennent la grande voie. Or, les arbres ne sont pas toujours suffisants pour rajouter des sangles et souvent, il n'y a pas de quoi mettre des coinceurs facilement dans le gneiss exigeant. En voyant la cordée nous précédant en difficulté, j'en ai pris la mesure. En voyant mes filles avoir peur dans de petits pas en traversée avec la corde sur le côté également. En évitant de clipper certaines plaquettes (déjà qu'il n'y en avait pas beaucoup) parce que les filles allaient avoir du mal à les enlever, encore.

Du coup, je me pose une question : pour redonner un intérêt au site (les voies sont quand même peu fréquentées) et profiter de ce terrain a priori facile, ne serait-il pas judicieux de revoir cet équipement ?

Pour la suite, nous avons terminé la voie avec des filles plus à l'aise dans le raide (et un tantinet aérien) crux sommital plongé dans l'ombre (orientation et heure obligent) que dans les dalles couchées du départ les pieds à plat, avons rejoint le sommet une nouvelle fois donc (voir supra) puis regagné la foule à la Croix pour une descente en télécabine. Car nous étions bien là pour grimper. Et le papa, déjà pas très fan des descentes, n'était pas plus emballé que sa progéniture à rejoindre le bercail par les pistes avec tout le matos sur le dos. Autant faire travailler la station. 

Arrivée au pied de la face
Arrivée au pied de la face

Arrivée au pied de la face

Première partie (L1 et L2)
Première partie (L1 et L2)

Première partie (L1 et L2)

Seconde partie : L4 et L5 de "crotte de bique"
Seconde partie : L4 et L5 de "crotte de bique"

Seconde partie : L4 et L5 de "crotte de bique"

Petite arête finale

Petite arête finale

Au sommet !
Au sommet !

Au sommet !

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi, #Belledonne

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