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C'est une saison de ski en demi-teinte. Peut-être va-t-il falloir s'y habituer. Bon, tout n'est pas négatif. Déjà, on a skié en Chartreuse, LE massif alpin dont les sommets ne dépassent pas les 2000 mètres. Pendant deux mois. L'an dernier, c'était trois semaines et l'année d'avant, pas du tout ! Décembre fut très bon avec une belle qualité de poudreuse. Et puis, janvier est arrivé. Le mois censé être le plus froid a vu son lot de vagues pluvieuses entrecoupées d'autres plus neigeuses.

Nous sommes à la mi-février et n'avons toujours pas retrouvé le froid de Noël. Et nous approchons de la fin de l'hiver météo. Il est toujours possible de récolter de grosses quantités de neige à basse altitude dans les deux mois qui viennent mais cela ne pourra pas durer, en tous cas en qualité étant donné que le soleil commence à être bien haut dans le ciel. Il faut dire que dans la dernière ligne droite de février, nous sommes dans les mêmes conditions qu'une mi-octobre en termes de rayonnement.

2025 reste donc un hiver en demi-teinte avec la particularité, durant les trente jours supposés être les plus froids, d'une qualité de neige très moyenne, tantôt durcie par la pluie, tantôt très soufflée par les vents, tantôt lourde... Forcément, étant donné que la qualité de la neige est un paramètre important dans ma pratique du ski aujourd'hui, je skierai probablement moins souvent que la moyenne cette année. Du coup, à défaut de sortir les grosses conditions, on cherche le beau. C'est mon côté épicurien de la montagne. La montagne doit être belle et cela fait intégralement partie du plaisir que je recherche là-haut. Et j'avoue que ce jour, avec les filles, nous en avons pris plein les yeux. Avec quelques bonnes portions de glisse en récompense, même si l'ensemble était largement perfectible.

Je sais que je suis exigeant et que d'autres auront trouvé ça plutôt bon. Et tant mieux pour eux. En revanche, il ne faut pas se tromper de bilan quand on partage. La qualité de la neige ne dépend pas du skieur mais demeure un fait. Je ne dirai jamais que c'était bon lorsque ça ne l'est pas, quand bien même je me suis fait plaisir ce qui était vraiment le cas ce week-end. Histoire d'être juste, parce qu'en regardant les photos, on pensera que c'était une neige cinq étoiles... C'était juste correct, et c'est déjà pas mal !

Quelques escapades en haut avec les skis : jas des Lièvres, dent de Crolles, Grand Arc (en Savoie). Du beau soleil mais une neige qui se dégrade de jour en jour. Il reste sans doute quelques coins poudreux mais avec beaucoup de traces sur a minima une partie de l'itinéraire. Je deviens difficile mais le constat reste objectif : entre ces saisons (la troisième consécutive) médiocres et la sur-fréquentation autour de Grenoble, la motivation n'est plus celle d'il y a quelques années. Elle reviendra avec de meilleures conditions de neige et/ou la fréquentation de secteurs plus éloignés. En attendant, j'alterne avec des sorties à pied pour (re)découvrir ma vallée du Grésivaudan et ses contreforts.

Il y a trente ans, je me rappelle qu'un spécialiste de la faune locale la considérait comme morte. Au risque de me répéter, il est vrai que l'urbanisation grandissante et la culture intensive du maïs ont fait beaucoup de mal. Mais en parallèle, des efforts ponctuels sont faits en essayant de ménager les deux parties. Des refuges LPO par-ci, des mares par-là, des bosquets préservés... Et puis, dès qu'on prend un peu de hauteur (sans parler de la montagne), la forêt, le bocage, abritent encore un certain nombre d'espèces intéressantes. Certes nous ne sommes ni en Camargue ni en forêt d'Orient. Mais en cherchant bien, la faune demeure bien représentée.

La vallée du Grésivaudan est sans doute sous-prospectée. Un paradoxe du fait de sa population importante. Le printemps n'est pas si loin et les oiseaux commencent tout doucement à s'activer. Un couple de mésanges charbonnières vient de visiter un de mes nichoirs. Les merles, rouge-gorges... commencent à chanter. Le Grand-duc s'est installé. C'est une période passionnante qui démarre avec de belles sorties en prévision, en parallèle de sorties au caractère plus sportif.