Publié le 4 Mai 2025
Un peu de chance entre deux semaines assez perturbées en Corse. De quoi profiter d'une belle session d'escalade au col de Bavella. J'en profite pour faire un retour sur ce petit séjour en ces lieux magiques.
- L'escalade. Je passe assez rapidement sur ce qui est probablement dans le top 3 de la grande voie en France avec le granite de Chamonix et le calcaire du Verdon même si les Calanques ont peut-être leur mot à dire pour entrer dans le trio. Le rocher est ici fantastique, tant pour les yeux que pour l'escalade. Côté équipement, on rappelle qu'il faut quand même se méfier du label "voie équipée". On ne partira pas sans un jeu de coinceurs plus ou moins fourni et souvent un bon paquet de sangles.
- Le site. Sa surfréquentation (pas pour la grimpe) impose désormais des règles au niveau des parkings : deux grands parkings payants (col et Arghjavara), quelques parkings encore gratuits (autour du pont du Renaju), le reste strictement interdit (lignes jaunes le long de la route).
- Les topos. Ma préférence va de loin au topo de Thierry Souchard (OmegaRoc), papier et numérique. La précision des tracés (sur photos parfois prises au drone), des accès, des approches, du matériel à emporter est sans égal. A noter la nouvelle version 2025. Le topo "Bavella" (2016) de Jean-Louis Fenouil est très joli et suffisant mais moins précis. Il demeure toutefois intéressant en complément avec notamment pas mal d'anecdotes historiques. Nous avons les deux... Evitez par contre d'aller lire les retours de sorties sur c2c. Le niveau moyen du grimpeur de grande voie restant modeste, vous lirez beaucoup de commentaires de gens (qui - donc - grimpent en tête dans du 6a/b max équipé) qui se sont fait peur du fait de l'équipement. De quoi passer une mauvaise nuit avant d'aller grimper alors que si vous avez un peu de marge, tout se passera bien.
- Nos escalades
* Punta di l'Acellù. Enchaînement "distorsion granuleuse, pilier dérobé, variante du jarret". Voie de trad' exceptionnelle de par la beauté de ses longueurs et sa continuité dans le 5c-6b. Un véritable régal. Descente en un rappel de 20 mètres versant nord puis un peu de désescalade. Nous avons vu des mouflons dans le secteur.
* Punta di l'Arghjetù. Arête de Quenza. Encore plus belle et plus sauvage que l'arête de Zonza. Un peu plus soutenue aussi. Il faut parfois grimper entre les points sans rien mettre. Corde à double obligatoire (descente en trois rappels de 50 m versant est).
* Falaise de l'Arghjavara. Altore. 5 longueurs pour se mettre en route sans se faire peur (plaquettes) et retrouver les sensations sur ce rocher particulier.
* Punta di u Peru. "U Haddad". Très belle voie qui varie entre longueurs faciles dans les tafonis, passages en dalle, cheminées et fissures. Dernière longueur d'anthologie. Certaines longueurs sont très peu équipées et demandent d'engager (L1 et L5). Il semblerait que Omerta, juste à côté et décrite comme un peu moins bien équipée, soit en réalité mieux équipée (de ce que nous avons vu dans les rappels). Elle est également un cran au-dessus.