Situation d'inversion thermique classique d'hiver mais pour le coup, vraiment marquée et presque atypique : brouillard givrant à ras la vallée du Grésivaudan (jusqu'à -5°C au petit matin et au maximum 2°C en journée) et chaleur à 2000 m (entre +5°C et +12°C !!!) avec ski de type "moquette" en faces sud et un début de transformation en surface en est et ouest au solstice.

On part de la maison avec la doudoune et on se retrouve à remonter des pentes en t-shirt, sans gant et en dégoulinant. Et sinon, toujours du bon ski !

Certains l'aiment verte, d'autres veulent se l'accaparer. L'hiver venu, la neige vient mettre tout le monde d'accord. "Si c'est blanc, c'est que ça passe" disait l'autre. A contrario de l'été où les sentiers canalisent les visiteurs par la force des choses, d'autant plus en terrain chaotique, la neige ouvre doucement ferme les horizons. Tantôt cela devient plus difficile, tantôt plus accessible. La neige nivelle les reliefs, efface les limites de propriétés. Le ski permet de s'affranchir des ressauts (à la descente), divise le temps de retour par dix. Mais il s'avère parfois technique, exposé et très dépendant de la qualité de la neige. Ainsi certains itinéraires deviennent confidentiels de par leur difficulté hivernale. Cela met tout le monde d'accord. Pas besoin de lois, de règles. La nature reprend ses droits et les chamois se meuvent sur des vires inaccessibles ou en tous cas, infréquentées. Un régal d'avoir pu reparcourir une troisième fois cet itinéraire en hiver, avec cette fois un petit rappel.

Retour dans les Alpes après quelques jours dans le sud. Dès après le repas de Noël je file faire un coucher de soleil à la Dent (de Crolles). Je repasserai cinq fois par le sommet les jours suivants, seul ou avec les copains, sur des itinéraires variés en très bonne neige et grâce à des traces de montées quasi parfaites (pas raides). Merci au(x) traceur(s) ! C'est vraiment une belle montagne dont l'exposition maximale de sa voie normale préserve d'une surfréquentation en hiver bien que celle-ci soit grandissante ici comme ailleurs. A ce sujet, ce serait vraiment chouette que cette surfréquentation soit un peu organisée dans le sens où chacun garderait en tête qu'on est désormais nombreux à passer au même endroit. Pour une bonne cohabitation, vu que maintenant on a des piétons (sans raquette) dans la neige, ce serait bien que ceux-ci montent plus directement (ce qui est d'ailleurs plus adapté au mode marche alors que c'est impossible en mode ski) et fassent leur trace plutôt que de faire des trous dans les traces de montée des skieurs. Merci !

En 2002, avec Cédric, nous avions effectué un bel enchaînement d'escalade du coté de la Grande Candelle, de la mer au sommet : traversée de la commune, Gutemberg (socle) et cheminée Bouisson (face sud). C'était une journée de fort mistral et hormis sur la dernière longueur, nous avions été très bien abrités. Nous y revoilà avec Cécile dans l'idée de ne faire "que" la commune + socle, les jours étant plus courts, n'ayant pas envie de courir ni de nous lever aux aurores.

Mais finalement, nous ne ferons que la commune. Le vent, probablement davantage de secteur ouest que d'habitude, nous aura ôté la motivation de continuer même si ce n'était pas l'enfer non plus. La commune se suffit d'ailleurs à elle même avec ses neuf longueurs en 5c/6a au-dessus de l'eau. C'est vraiment une très belle voie même si en vingt-cinq ans, elle a pris de la patine, fort désagréable dans la première longueur (ensuite, ça ne pose pas de problème à part le crux de L8).

L'équipement est top, y compris pour le second, qu'on aura toutefois intérêt à envoyer devant dans les longueurs en traversée descendante. Douze dégaines et une corde de 35 mètres suffisent. A noter quelques points (scellements) qui commencent à bien être corrodés.

A la sortie, out donc une voie dans le socle mais comme il était encore tôt, nous en avons profité pour faire le tour de la Candelle par le val Vierge et le pas de l'œil de Verre. Toujours magnifique ce coin, face à la mythique Concave.

L'idée de départ était de grimper à Buoux mais entre le temps couvert, assorti de quelques gouttes et un poil de vent, on n'avait pas envie de se cailler en assurant. Du coup, nous choisissons de nous dégourdir les jambes dans la combe (abritée) de Véroncle au départ de Gordes. Une petite boucle fort agréable dans ce beau petit massif du Luberon.