Publié le 15 Avril 2016

Et peu importe où elles nous mènent.

Cette phrase, empruntée au chanteur des années 80-90 Jean-Jacques Goldman, résume à elle-seule ma façon d'appréhender les activités outdoor. Certes il existe bien des sommets mythiques que tout un chacun rêve d'atteindre mais au final, ce que je garde, c'est tout le cheminement pour y parcourir. Le plus beau, c'est bien la route. Et chaque sommet, chaque montagne, chaque crête, chaque site visité possède ses belles routes. Il suffit de les choisir. Dessiner sur le papier un itinéraire esthétique, choisir les conditions du parcours, que ce soit avec des critères de décor, météo, lumière... ou tous ensemble réunis, choisir sa route donc, telle est pour moi l'essence de l'activité.

Il y a huit jours, les grandes pentes du massif du Mont-Blanc et en particulier celles du bassin d'Argentière ont eu des conditions de neige exceptionnelles. Des conditions que l'on devrait trouver de plus en plus souvent car avec le réchauffement qui induit des chutes de neige collantes plus fréquentes tôt en saison, on peut espérer que ces conditions de neige froide perdurent plus longtemps dans la saison contrairement à ce qui se passe au mois de mai où il faut littéralement se "jeter" dessus avant que le soleil ne vienne jouer les trouble-fête. Attendre, choisir ces conditions-là pour réaliser une belle ligne à skis comme les Autrichiens aux Courtes (qui ont vu leur 4è et 5è parcours connu en trois jours), cela fait partie de ces "belles routes". Mais là encore, rien n'est gagné d'avance. Dans d'autres lignes, avec les mêmes conditions, certains ne sont retrouvés à plusieurs cordées. J'avais vécu cela au couloir Spencer il y a dix ans et malgré ces bonnes conditions, je n'en garderai pas un souvenir magique. 

Pire encore, ce même week-end les Courtes ont vu une descente de la voie Cordier après dépose par hélicoptère. Il est dommage que les forts skieurs tout à fait aptes à remonter l'itinéraire aient emprunté ce moyen motorisé pour accéder au sommet même si cela s'est fait en toute légalité avec une autorisation spéciale pour les besoins d'un film. C'est en tout cas une "route" que je n'emprunterai pas et qui ne sied pas à ma vision de l'activité. Stéphane Roguet, un des descendeurs des Autrichiens, était sur place le jour de la dépose et avait changé ses plans d'où son coup de gueule que l'on comprend. Les sites communautaires ont relayé cette information et chacun a pu se faire son idée. Il est toutefois dommage que les excités des fora s'en soient donnés à coeur joie, confortablement installés dans leur fauteuil, pour véritablement "lyncher sur la place publique" les auteurs de cette descente héliportée. Je suis opposé à cette utilisation de l'hélicoptère mais cette façon de réagir me dérange. L'éthique n'y est pas non plus. N'aurait-on pas pu, à défaut de se taire ou de se contenter d'un "like", engager une discussion constructive avec les "acteurs" montrés du doigt ? Il est facile de se défouler derrière son clavier, parfois/souvent derrière un pseudo, et n'est-ce pas un peu déplacé quand on emprunte les refuges de montagne eux-même ravitaillés par hélicoptère ? On râle contre les camions dans nos vallées mais on s'équipe de skis, casques, gopro... acheminés chez nos revendeurs par le transport routier.

Inutile de multiplier les exemples mais quand je vois les réactions virulentes de certains comme s'ils étaient des saints, j'avoue que cela me dérange. Avec du recul et n'étant à l'origine d'aucune des deux formules, je préfère définitivement le choix éditorial de Volopress où l'info est donnée (et rarement commentée) plutôt que les fora défouloirs qui n'apportent absolument rien au débat, chacun restant au final sur ses propres convictions.

Quant à moi, je vais (essayer de) rester fidèle à mes habitudes. Je donne mon avis de temps à autre sur ce blog (et j'aimerais bien discuter avec Julien Herry suite à cette anecdote sur les Courtes) mais surtout, je vais tâcher de continuer à montrer ce que j'aime. N'est-il pas préférable de positiver ? Les médias ont la facheuse tendance à en faire de même et à ne montrer que ce qui fait mal. Y'a que les routes qui sont belles alors montrons de belles routes ! Et en voici une, du moins à mes yeux, dans cette vallée de l'Ubaye bien indifférente à ces querelles de clocher.

Y'a que les routes qui sont belles

Cela faisait quinze ans que je n'avais plus mis les pieds dans ce vallon de Marinet. Bien que faisant parler le débattement de mes Blacks afin de s'affranchir de ce long plat menant aux aiguilles de Chambeyron, les courses de ce secteur me reviennent en mémoire, toutes effectuées avant 2003 : le couloir nord du brec de Chambeyron, le Jean Coste aux Aiguilles, le Nérot-Vernet, la pointe basse de Mary mais aussi à peine plus loin la Rocca Blanca par toutes es faces, la banane à la Font Sancte, le ravin des Baumes jusqu'aux Adrechouns... Mon esprit vagabonde aussi du côté du rocher : Pierre-André, Aiguille Large, Sommet Rouge, traversée des Aiguilles, Peigne, Gélinasse et tant d'autres. C'était "la belle époque" (il paraît qu'il faut parler comme ça une fois la quarantaine atteinte). L'époque insouciante, avec Philou, avec Jojo, avec Ced, avec Sergio...

Aujourd'hui, j'y reviens avec Jojo. Une heure quarante après avoir quitté Maljasset, nous voici au pied des Aiguilles, partis pour faire le couloir nord-est de Chillol. L'endroit est toujours aussi beau. Quelques globules glanés à la dent Parrachée et on attaque avec envie la rive droite du couloir qui permettra, moyennant une petite facétie dans les rochers, de garder les skis aux pieds à la descente en évitant le ressaut du bas bien mal comblé cette année.

Partie inférieure au-dessus du ressaut et sous l'étroiture médianePartie inférieure au-dessus du ressaut et sous l'étroiture médiane

Partie inférieure au-dessus du ressaut et sous l'étroiture médiane

Partie supérieure du couloirPartie supérieure du couloir

Partie supérieure du couloir

Les cumuls de neige n'ont pas été importants sur les Alpes du sud cette année. Aussi, la meilleure sortie semble être la plus à l'ouest. Pour la rejoindre, une petite traversée amène à un couloir suspendu. C'est la partie la plus raide, continue entre 45 et 50°, et aussi celle où la neige sera la meilleure. Ce qui n'est pas pour nous déplaire compte tenu de son exposition maximale au-dessus de la face nord. Mais quel bel itinéraire !

Joël sort au sommet de Chillol. Quand est-ce que tu nous changes le casque pour des images un peu plus modernes ?

Joël sort au sommet de Chillol. Quand est-ce que tu nous changes le casque pour des images un peu plus modernes ?

Sommet, face à l'aiguille de Chambeyron

Sommet, face à l'aiguille de Chambeyron

C'est pas tout mais il faut descendre en restant debout maintenant. Joël n'a jamais vraiment dépassé le niveau 4 à skis. Et je ne lui avais pas "vendu" une telle exposition. Mais l'excellent skieur qu'il est va gérer cette descente de manière impeccable. Pas de pression, on a le temps. Et mieux vaut un virage de moins qu'un homme de moins. 

Au départ, il faut se méfier d'une petite accumulation. Par expérience, je sais que si ça part, ça partira sous les skis. Il ne s'agit pas risquer l'ensevelissement mais bien le déséquilibre du skieur et la chute irrémédiable vers l'abîme, maximalement exposé ici. Parti en premier, je place un virage appuyé en haut de l'accu. Pas surprise, ça part. La voie est libre ; tout le reste de la descente étant sans inquiétude nivologique.

Neige excellente en haut de la face

Neige excellente en haut de la face

Le couloir sommital exposé depuis la petite traversée ramenant au couloir principal

Le couloir sommital exposé depuis la petite traversée ramenant au couloir principal

La pente qui suit, presque facile avec cette neige, d'autant que moins raide (proche de 45°)

La pente qui suit, presque facile avec cette neige, d'autant que moins raide (proche de 45°)

Joël dans cette même pente

Joël dans cette même pente

L'étroiture médiane. Il se mérite ce couloir.

L'étroiture médiane. Il se mérite ce couloir.

Partie inférieure. Pente à 40-45°, beau billard, ça enchaîne

Partie inférieure. Pente à 40-45°, beau billard, ça enchaîne

On quitte le couloir principal pour éviter le ressaut...

On quitte le couloir principal pour éviter le ressaut...

... en passant un peu dans les rochers

... en passant un peu dans les rochers

Eh bien voilà une belle pente. Quatre-cents mètres de dénivelé à 45° de moyenne avec des sections plus raides. Une sortie qui rappelle le bon vieux temps : du raide dans les Alpes du sud sans voir le moindre skieur. Tout ça en compagnie de Jojo qui commence à prendre goût aux pentes raides. C'est de très bon augure pour la suite car de belles routes, il en existe des tonnes.

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Rédigé par lta38

Publié dans #ski-glisse

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Publié le 13 Avril 2016

Quelques photos en vrac prises lors de ce début de vacances et annonçant que l'on est bien au printemps.

L'arbre de Sainte-Agnès dans toute sa splendeur fleurie

L'arbre de Sainte-Agnès dans toute sa splendeur fleurie

Les crocus sont de sortie

Les crocus sont de sortie

Ski : on commence à porter

Ski : on commence à porter

Le soir, on observe les ongulés qui sortent pâturer

Le soir, on observe les ongulés qui sortent pâturer

Biches et daguets retrouvent l'herbe fraîche

Biches et daguets retrouvent l'herbe fraîche

La huppe fasciée, un oiseau migrateur de retour

La huppe fasciée, un oiseau migrateur de retour

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Rédigé par lta38

Publié dans #paysages, #animaux

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Publié le 12 Avril 2016

Tétras 2016

C'est parti pour cette première sortie. Je suis en place à 5h20 (exactement comme l'an dernier à un jour près) pour un premier contact à 6h09 (à deux minutes près comme l'an dernier). Ils sont réglés comme des horloges, c'est impressionnant ! Quel être humain peut se targuer d'une telle précision sans instrument d'appoint ? A moins que ce ne soit le hasard ?

J'aurai le droit à deux heures de concert à vingt mètres de la tente affût avec cinq coqs. Cela va s'animer dans les jours à venir.

Les photos ne cassent pas des briques avec le décor uniforme mais j'espère faire mieux lorsque la neige fondra. Cela devrait aller vite ; le stock est moins important que le 18 mai 2013. D'ici une quinzaine une partie de la place (au moins) sera sèche, à moins d'une exceptionnelle mousson. J'aurais pu me placer autrement afin d'avoir des arbres en arrière-plan mais la neige ultra-béton m'a empêché un terrassement efficace, j'ai préféré assurer et me mettre en place au cas où les oiseaux auraient de l'avance. L'avantage de monter le soir, outre éviter un réveil à 3h du mat, c'est de faciliter les opérations de pelletage. D'un autre côté lorsque la neige aura fondu, il ne sera pas possible de se mettre dans la pente au meilleur endroit.

Quatre des cinq coqs

Quatre des cinq coqs

Ca se vole dans les plumes

Ca se vole dans les plumes

Ca se bagarre

Ca se bagarre

Intimidation

Intimidation

Tête à tête

Tête à tête

Les phases de chant alternes avec les rounds

Les phases de chant alternes avec les rounds

Un be oiseau, difficile à mettre en valeur sur la neige

Un be oiseau, difficile à mettre en valeur sur la neige

Rayon de soleil

Rayon de soleil

Derniers chants de la matinée

Derniers chants de la matinée

Petit montage animé

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Rédigé par lta38

Publié dans #tétras-lyre

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Publié le 11 Avril 2016

Balade à vélo avec Nico, Léo, Julia et Stella au départ de Grenoble sur les différentes voies vertes et voies cyclables jusqu'à Saint-Egrève puis jusqu'à Gières. Petit clin d'oeil à l'Arche aux Fruits rue Diodore Rahoult à Grenoble et leurs glaces. Et à l'inverse, petite critique négative de la SNCF dont nous avons utilisé les services pour faire Brignoud<->Grenoble.

Des trains absolument pas pensés pour le transport des vélos alors que nous sommes dans la ville la plus plate de France. Très peu de sas à vélos et encore, pas dans tous les wagons. Et dans les gares, les vélos ne rentrent pas dans les ascenseurs (ou alors debout) et dans les escaliers avec les enfants, c'est tout sauf pratique. Heureusement, il y a toujours une bonne âme pour nous aider et nous éviter les allers-retours. A l'heure du discours sur les modes de développement doux, il serait bien de se mettre à l'heure ! D'autre part, quand nous étudions les tarifs pour un projet à moyen terme, le train arrive loin derrière l'avion et... la voiture (pour une famille de quatre ce qui me paraît être la "norme", la "référence" pour ce type de comparaison). Et quand je dis loin, c'est vraiment très loin. Il est facile de montrer du doigt les gens qui n'utilisent pas les transports en commun mais quand on voit les contraintes que cela impose...

Gare de Brignoud

Gare de Brignoud

Pont d'Oxford

Pont d'Oxford

Sous le Néron, Saint-Egrève

Sous le Néron, Saint-Egrève

Mur des tags, Saint-Martin-le-Vinoux

Mur des tags, Saint-Martin-le-Vinoux

Berges de l'Isère, Saint-Martin-d'Hères

Berges de l'Isère, Saint-Martin-d'Hères

Berges de l'Isère, Gières

Berges de l'Isère, Gières

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Rédigé par lta38

Publié dans #vélo

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Publié le 10 Avril 2016

La résine ça suffit. D'ailleurs, preuve qu'on en a bien assez, j'y allais deux fois par semaine à l'automne puis une seule fois en janvier-février et au mieux une fois en mars. Du coup, on reprend le rocher avec une préparation un peu plus juste que les autres années mais bon, ça va revenir, comme d'habitude. L'abonnement année est juste amorti (j'avais calculé que l'amortissement se faisait sur 36 séances et c'est pile le compte que j'ai depuis fin septembre - et comme j'y retournerai forcément quelques fois dans les six mois qui viennent...) et c'est déjà une bonne chose. Maintenant, on a envie de rocher.

Ni l'envie ni trop le temps de se prendre la tête : on part sur Presles où il y aura toujours quelque chose à se mettre sous la dent. Je vends à Candice une reprise "confort" : deux voies de quatre longueurs au lieu de l'habituelle voie de huit longueurs sur un secteur que nous ne connaissons ni l'un ni l'autre. L'idée c'est de grimper sans sac avec seulement cinquante centilitres d'au "au cul" et de repasser par la voiture entre les deux (descente à pied par le sentier) pour la pause casse-croûte. Dans tous les cas, cette descente à pied est carrément valable. Notez : dix minutes d'approche pour aller au pied des voies et dix minutes de retour. En prenant les rappels, c'est deux longs rappels de 50 mètres (ou trois plus courts) soit une vingtaine de minutes donc c'est kif-kif en temps. Sauf que c'est quand même bien plus sympa de marcher que de se pendre à la verticale, sans oublier le confort de la grimpe en corde à simple. Bref, le programme est accueilli avec enthousiasme.

Eole ; L2 = 6a+

Eole ; L2 = 6a+

Eole ; L4 = 6c

Eole ; L4 = 6c

Eole ; L4 = 6c

Eole ; L4 = 6c

Super Nugues ; L2 = 6b

Super Nugues ; L2 = 6b

Super Nugues ; L3 = 6c

Super Nugues ; L3 = 6c

Deux bien jolies "petites" voies dans le secteur des Nugues.

- Eole : 6b(+)/6a+/6b/6c

- Super Nugues : 6c/6b/6c/6b

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi

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