Publié le 21 Octobre 2023

Deux jours passés en Maurienne à la recherche de cet oiseau magnifique, relique de l'ère glaciaire et cantonné à la (très) haute montagne. L'occasion aussi de belles rencontres : salut à Yves et Patrick, ainsi qu'à Morgan que je n'avais pas vu depuis un bon bout de temps. Le lagopède alpin était autrefois un oiseau abondant en montagne. Des compagnies de vingt ou trente lagopèdes n'étaient pas rares. Aujourd'hui, il se tient à des altitudes supérieures à 2000 mètres même s'il m'est arrivé d'en trouver un peu plus bas (altitude "record" perso 1850 m). Il se maintient péniblement sur les massifs les plus bas avec de toutes petites populations en Bauges et Vercors. Il a disparu de la Chartreuse depuis un bon moment. Le réchauffement climatique fait partie des causes de sa raréfaction, quand bien même il est encore bien représenté sur certaines zones. Mais ce n'est pas la seule. Les aménagements de la montagne ont aussi fait beaucoup de mal : dans le brouillard, nombre de lagopèdes viennent mourir par percussion en vol des câbles des remontées mécaniques. La chasse, souvent considérée (par les chasseurs) comme raisonnée et peu responsable des déclins d'animaux a, pour cette espèce, une grande responsabilité. Par le passé, le lagopède était chassé intensément. Il n'était pas rare de tuer plusieurs oiseaux au cours d'une journée par un seul chasseur. Tous ces points mis bout à bout ont fait beaucoup de mal. Aujourd'hui, il se maintient toujours en altitude mais doit avoir notre plus grande attention. Même si le nombre d'oiseaux tués reste faible, il est complètement incroyable qu'on puisse encore le chasser. Il ne faut pas avoir peur des mots : autant, je n'ai rien à redire sur le cerf ou le sanglier ; autant les chasseurs sont irresponsables de continuer à tuer du lagopède !

La quête de ces deux jours était précise : trouver ces oiseaux et essayer de les mettre en image dans le contraste automnal. Le jaune de l'herbe ; le saupoudrage des premières neiges voire de petits flocons qui tombent et un plumage encore pas tout à fait blanc. Le tout magnifiant une espèce déjà exceptionnelle. La suite en images.

Les premiers ont été presque trop faciles à trouver : blancs sur jaune, ils sont à la merci de l'oeil affûté de l'aigle royal.
Les premiers ont été presque trop faciles à trouver : blancs sur jaune, ils sont à la merci de l'oeil affûté de l'aigle royal.
Les premiers ont été presque trop faciles à trouver : blancs sur jaune, ils sont à la merci de l'oeil affûté de l'aigle royal.
Les premiers ont été presque trop faciles à trouver : blancs sur jaune, ils sont à la merci de l'oeil affûté de l'aigle royal.
Les premiers ont été presque trop faciles à trouver : blancs sur jaune, ils sont à la merci de l'oeil affûté de l'aigle royal.

Les premiers ont été presque trop faciles à trouver : blancs sur jaune, ils sont à la merci de l'oeil affûté de l'aigle royal.

La première journée se termine avec cet individu esseulé, sous une averse de neige

La première journée se termine avec cet individu esseulé, sous une averse de neige

Le deuxième jour, plus haut : un petit groupe sur une crête rocheuse
Le deuxième jour, plus haut : un petit groupe sur une crête rocheuse
Le deuxième jour, plus haut : un petit groupe sur une crête rocheuse

Le deuxième jour, plus haut : un petit groupe sur une crête rocheuse

Un dernier groupe à proximité d'une autre crête, avec un peu de neige
Un dernier groupe à proximité d'une autre crête, avec un peu de neige
Un dernier groupe à proximité d'une autre crête, avec un peu de neige
Un dernier groupe à proximité d'une autre crête, avec un peu de neige

Un dernier groupe à proximité d'une autre crête, avec un peu de neige

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Rédigé par lta38

Publié dans #Vanoise, #animaux, #lagopède

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Publié le 11 Octobre 2023

Après mes presque trois jours en immersion sans bouger, les affûts à la demi-journée, quand bien même ils s'avéreraient fructueux, perdent de leur saveur. A l'image de notre société dans laquelle on ne prend pas le temps. On passe et on enchaîne sur autre chose. Bon ; c'était quand même fort sympa avec de belles observations. Les loups, pourtant dans les parages, ne se sont pas montrés.

Pour les observer, il faut beaucoup plus de travail ou alors un peu de chance. Je n'ai ni l'un ni l'autre.

Les couleurs tardent à se montrer. Je n'ai pas souvenir d'un tel retard en altitude. Je n'ai pas souvenir non plus de telles températures aussi longtemps en septembre/octobre : 35°C en septembre, 28°C en octobre en plaine !!!

En espérant que cette météo, au demeurant fort agréable puisqu'on ne peut pas parler de canicule avec moins de 30°C au plus chaud et 12°C le matin, ne se transpose pas à ce niveau-là cet hiver !

Petits affûts
Petits affûts
Petits affûts
Petits affûts
Petits affûts
Petits affûts
Petits affûts
Petits affûts
Petits affûts
Petits affûts
Petits affûts
Petits affûts

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Rédigé par lta38

Publié dans #brame du cerf

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Publié le 7 Octobre 2023

Réalisée il y a quelques années à la même période avec l'ami François, me voici de retour sur cette belle petite course sauvage pour la partager avec Cécile. Une météo exceptionnelle nous permet d'évoluer en t-shirt à 3000 mètres d'altitude en plein coeur de l'automne !

La marche d'approche est un peu longuette depuis l'Orgère mais c'est aussi ce garantit la confidentialité de cet itinéraire. Avec la descente par le versant ouest, on réalise ainsi une jolie petite course en boucle intégrale.

Chose curieuse et rare en ce qui me concerne, mises à part la première longueur avec son joli dièdre et la dernière longueur grimpante soutenue en 5b et bien verticale, je n'ai aucun souvenir de tous les autres passages, réalisés majoritairement à corde tendue. L'impression d'avoir fait une toute nouvelle course. Et pourtant, bien qu'il y ait parfois plusieurs options, il est fort probable d'avoir majoritairement  suivi le même itinéraire qu'il y a six ans.

Au passage, je renforce l'impression notée lors de mon précédent passage concernant l'inutilité voire même de la contre-productivité de la description millimétrique trouvée sur le site Camptocamp, comme cela a été souligné par d'autres contributeurs. Cette description est impossible à suivre sur le terrain et fait perdre du temps inutilement. L'arête sud étant composée de ressauts, il suffit de suivre globalement le fil ou son flanc gauche en allant au plus évident : à chaque fois, on se retrouve au bon endroit pour poursuivre l'ascension.

Râteau d'Aussois, arête sud
Râteau d'Aussois, arête sud
Râteau d'Aussois, arête sud
Râteau d'Aussois, arête sud
Râteau d'Aussois, arête sud

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Rédigé par lta38

Publié dans #escalade-alpi, #Vanoise

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Publié le 2 Octobre 2023

C’est la première fois que je prends le temps d’une immersion totale et prolongée dans les secteurs les plus sauvages de nos montagnes. Je rêvais d’une telle « aventure » depuis des années. Prendre le temps : j’ai déjà passé deux jours (et une nuit) à plusieurs reprises mais avec une nuit et une journée supplémentaires, on entre vraiment dans l’affût de longue durée. 55h hors du temps.

J’avais pris la précaution de monter cinq litres d’eau ainsi que tout le nécessaire pour affûter l’avant-veille. Le sac reste donc humain lors de l’approche, me permettant d’arriver à une heure décente. Les cerfs sont déjà là. Je dois prendre moult précautions pour gagner la petite palissade confectionnée à l’aide de bois mort deux jours auparavant. Il me faut en effet m'assurer qu'aucun animal ne m'aura en visu durant les quelques mètres qui me séparent du dernier arbre de la forêt à ce petit affût adossé à un gros rocher.

Une fois en place, débutent ces longues heures d’immersion. Observations lointaines aux jumelles ou à la longue-vue, plus proches et donc à portée d’appareil photo mais aussi écoutes. J’avais en effet choisi une clairière avec vue dégagée sur tout le vallon, permettant, en cas d’absence d’animaux à proximité, d’observer sur une plus grande distance. Cerfs, aigles, vautours, loups, tétras pour les plus spectaculaires ; crécerelles, tarins des aulnes, casse-noix, pics noirs, chamois pour les plus classiques.

Le tout sous une ambiance dont seul l’automne a le secret même si les couleurs accusent une dizaine de jours de retard et restaient assez timides en dehors des plants de myrtilles a la teinte écarlate.

Plutôt que de grands discours, des images évocatrices.

Lors d'un repérage début septembre

Lors d'un repérage début septembre

Le décor local
Le décor local
Le décor local
Le décor local
Le décor local
Le décor local

Le décor local

Cachés
Cachés
Cachés
Cachés

Cachés

Biches
Biches
Biches

Biches

Tarin des aulnes

Tarin des aulnes

Silhouettes de cerfs
Silhouettes de cerfs
Silhouettes de cerfs
Silhouettes de cerfs

Silhouettes de cerfs

L'approche du cerf
L'approche du cerf
L'approche du cerf

L'approche du cerf

Brames
Brames
Brames
Brames

Brames

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #brame du cerf, #paysages, #loup

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Publié le 1 Octobre 2023

Je reviendrai très vite sur ce long affût, ce grand moment d'immersion totale passé là-haut durant trois jours et deux nuits. Mais auparavant, je souhaitais vous parler d'une image. Il y a plusieurs types d'images. J'exclus immédiatement les photos-montages pour des raisons éthiques, de respect de moi-même (ça, c'est perso) et des destinataires de ces images, à moins de leur exposer explicitement les règles du jeu. Ce serait comme parler de sa traversée des Alpes en VTT électrique sans annoncer clairement le moyen de locomotion utilisé. Il y a celles que l'oeil humain ne pourra jamais capter comme par exemple des photos dans la pénombre que seule la technologie d'aujourd'hui nous permet d'exposer comme en plein jour sans éclairage artificiel. Ou encore celles d'oiseaux en vol au battement d'ailes très rapide, figées par une vitesse d'obturation encore plus rapide. Et puis, il y a celles qui retranscrivent à peu près exactement ce qu'on a vu. Celle dont je vais vous parler fait simplement partie de cette dernière catégorie.

Elle est prise au téléobjectif ; ce qui signifie qu'elle correspond à ce que voit l'oeil humain mais à travers des jumelles ou une longue-vue. La plupart des photos d'animaux que nous cherchons à faire sont des images de proximité. Quelques professionnels et amateurs éclairés se mettent à l'affût pour les réussir en limitant le dérangement de la faune ; beaucoup "courent" après les animaux, souvent sans succès et avec dérangement. Je déjà longuement évoqué les recommandations à ce sujet sur ce blog. La photo de proximité, c'est d'abord une observation en direct privilégiée. Frissonnant pour des animaux "spectaculaires" comme le cerf au brame, le boeuf musqué, le loup ou encore par exemple un aigle royal sur une carcasse de renard. Si la photo est réussie, le gros plan fait plaisir. On voit bien l'animal. Les réseaux fleurissent de "whouaah, quelle image !". Bien sûr, j'adore ce genre d' image.

Pourtant, ma photo préférée de ces trois jours est toute autre. Et qui sait ; c'est peut-être ma photo de brame préférée parmi toutes ! L'animal n'était pas tout près. C'est même probablement le cerf le plus lointain que j'ai pu photographier. J'estime la distance de mon affût à... 900 mètres !!! A chaque fois qu'il levait la tête pour lancer son cri rauque, il me fallait environ trois secondes pour que mon oreille le perçoive ! Ce cerf se déplaçait à proximité d'une crête. Je l'observais à la longue-vue, posée sur le trépied. Comme il n'y avait pas d'activité devant mon affût, j'avais enlevé l'appareil photo du trépied (un risque à prendre) pour pouvoir y mettre la lunette et observer ce cerf à distance. Le premier jour, il évoluait 50 à 100 mètres en contrebas de cette crête et je me suis contenté de l'observer sans penser à autre chose. Le second jour idem. Le troisième jour, toujours au même endroit, il commence à remonter en direction de la crête. Et s'il débouchait ?

Il finit par sortir mais ne reste pas et ne brame pas. Je fais une première série d'images à main levée. Il disparaît derrière la crête. Est-il parti ou va-t-il revenir ? J'y crois car il a l'air très territorial. Je surveille car s'il revient, cela pourrait être bref. De longues minutes passent... Le revoilà ! Cette fois, il brame mais dos à la falaise. Deuxième série d'image. Puis, il file rapidement dans un bosquet et se couche. J'entrevois à peine ses bois à la longue-vue. Attendre, encore et encore.

Lorsqu'il sort, il fait d'abord mine de retourner 100 mètres sous la crête, là où il évoluait les jours précédents. Puis il remonte d'un coup, débouche et...brame face à la falaise. Cette fois, il reste peut-être deux ou trois minutes. J'ai tout le loisir de faire mes images dont voici ma préférée. Elle replace l'animal dans son milieu et donne une dimension à la scène. On entend alors résonner tout le vallon sans même y avoir été. Bon, pour la petite histoire, il y a quand même une petite triche. Pour des raisons de confort (prise de vue à main levée avec un appareil un peu lourd quoique le 100-500 RF reste ultra-léger dans son genre), la photo originale est horizontale. Il y a donc un recadrage d'horizontal en vertical. Ce qui collait bien de toute façon avec la distance qui était très importante et imposait d'avoir un 1000 mm pour un tel cadrage vertical sans recoupe. L'image finale doit donc sortir autour de 12 mp ce qui demeure suffisant pour faire un A2 dans un salon.

Quête d'une image

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Rédigé par lta38

Publié dans #Belledonne, #brame du cerf

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