Par monts et par mots

6h30 (c'est que les jours ont déjà sacrément raccourci) : on commence à y voir et l'endroit est bien calme. Coucher tardif la veille. Ca roupille encore. De mon côté, je profite de la fraîcheur du matin pour aller faire le plein de myrtilles.

Une heure plus tard, je reviens au bivouac. Seul Oliv pointe le bout de son nez. Nous repartons à deux avec armes et bagages.

Après un bon petit déj juste avant que le soleil ne pointe, nous saluons ce chouette site du lac du Léat et nous remettons en route.

L'idée est de boucler sur la Ferrière par les sapins Henri IV, les plus costaux se paieront ensuite la marche (probablement en plein cagnard) pour aller chercher les véhicules. L'itinéraire est à 99% ombragé et la forêt de toute beauté.

Tout le monde marche d'un bon pas, y compris Emie aidée par la denivelé négative. Elle refuse même qu'on lui donne la main lorsqu'il y a de petites marches.

La plupart d'entre nous découvre ce coin bien sympathique lorsque le soleil tape.

Pause déjeuner sur un chemin bien vert. Et pique-nique de qualité.

Pendant ce temps, une partie du groupe fait un petit aller-retour jusqu'aux sapins Henri IV, deux gros arbres vieux de plus de 400 ans.

Tranquillement, l'après-midi se poursuit à travers la pessière de Belledonne bien ombragée.

Certes, avec de bons sacs sur le dos, la chaleur reste quand même présente (28°C à l'ombre vers 1500 m) mais comme c'est du dénivelé négatif, ça passe très bien.

Une forêt vraiment splendide.

Dans le bas de l'itinéraire, après une belle forêt, nous traversons une coupe de bois. Cela ne dure pas mais il y fait extrêmement chaud. Un raide passage plein sud avec des cailloux et on est probablement à 50°C au soleil. Deux minutes plus tard, nous arrivons à l'ombre au bord d'un ruisseau. Avec la fraîcheur que celui-ci véhicule nous passons sans problème sous les 25°C dans le talweg.  

30°C de moins, du pur bonheur. On y passe une demie-heure les pieds et la tête dans l'eau. Le corps récupère. Au bord du torrent, preuve de l'humidité de ces lieux, des pétasites d'une taille comme je n'en ai vu qu'en Belledonne ou en Chartreuse.

Une magnifique journée au frais en Belledonne qui conclut deux beaux jours entre amis. Même la pilule de la récup des autos n'aura été qu'une formalité. On termine en beauté par une bonne glace à l'auberge du Némoz.

A l'origine, j'avais prévu d'aller en camping chercher la fraîcheur dans le Vercors mais nos amis québecquois (Isa et Fred, Alyson, Clara et Leslie) étant de passage sur Grenoble et d'un autre côté, Cécile et Oliv étant motivés à faire les sherpas, on part en direction de Belledonne dans l'idée d'aller dormir en cabane au-dessus de la Ferrière. Tout cela paraît à peu près simple mais il y a plusieurs aléas. Les cabanes non gardées de Belledonne ne sont pas immenses et si il y a déjà quelques personnes, notre petit groupe risque d'être coincé. Ensuite, la piste forestière envisagée pour l'approche est-elle autorisée aux véhicules ? Ce serait bien car chargés comme nous sommes, ce serait coton de faire autrement avec Emie, encore incapable d'avaler du haut de ses moins de trois ans les 700 m de dénivelé depuis le bas. L'idée est de laisser les tentes dans la voiture pour que, si le chalet est déjà occupé, les plus costauds redescendent chercher les tentes. Tout un programme !

Tout se passe bien durant l'approche en voiture mais rapidement, chose imprévue, la piste devient scabreuse, raide. Il faut pousser les véhicules pour surmonter une première difficulté mais dans l'épingle vers 1350 m, la raideur du sol met définitivement fin à nos ardeurs malgré la motivation de Fred qui force le passage avec son 8006 mais bute rapidement sur une autre difficulté paraissant insurmontable. Oui, la piste est autorisée... mais ne passe qu'en 4x4. On décide de monter quand même et Emie fera une grande partie du trajet sur les épaules des différents sherpas. Bravo à tous et en particulier aux filles qui auront avalé cette montée quasiment sans râler malgré la chaleur. Merci aussi aux framboises bien motivantes sur le chemin.

Devant, Clara et Stella mènent la danse. Derrière, ça suit en cours. On débouche au crête du Tambour et ça cogne.

Vite, direction le lac du Léat et la cabane où... un groupe de 8 est déjà présent.

très sympa, ils viennent du sud mais ont un pied à terre dans le coin et y viennent régulièrement. Ils proposent gentiment de laisser la priorité aux enfants. Après concertation entre nous, vu les températures et l'absence d'orage en vue, on décide de leur laisser la priorité et d'aller chercher la tente comme prévu après une baignade. En plus, Val qui nous rejoint le soir ne montera pas seule. Le groupe apprécie notre geste et nous propose de partager le feu et le repas.

Avec Oliv, on trace vers 18h en direction des voitures et on remonte avec les tentes et avec Val dont le timing au parking est à seconde près. Enorme.

Sur le sentier, on refait une ventrée de framboises avant de rejoindre le lac par un vieux chemin "raccourci".

Installation des tentes et super soirée amicale entre nous tous. On a même mis les manches longues !

Comment perdre vingt degrés par cette canicule sans aller loin ? Rendez-vous au pont Saint-Bruno entre Saint-Laurent-du-Pont et Saint-Pierre-de-Chartreuse et suivez le sentier qui emprunte des passerelles et longe le Guiers Mort (balisage poissons bleus).

C'est ludique, c'est tout ombragé et mis à part quelques passages où il faut être un poil vigilant, on peut emmener les enfants. Les travaux en amont sur la route ont amené les autorités à fermer une portion de sentier mais les travaux étant actuellement suspendus (se renseigner), on pouvait encore passer et rejoindre le lit du Guiers sous l'Oeillette et faire trempette.

Dans ce cas, on termine en traversant le Guiers à gué et en remontant en face sur la route, les plus grands étant de "corvée" pour aller chercher les véhicules par la route (un kilomètre à pied en légère descente, tranquille).

Si vous passez dans le coin, c'est un bon spot pour voir des marmottes avec les enfants.

Sur le papier, l'endroit paraît loin mais pour quelques euro, une navette existe sur la piste située à l'intérieur du Parc de la Vanoise et vous emmènera du parking de Bellecombe à Plume Fine en un quart d'heure pendant les deux mois d'été et certains we de juin/septembre.

De là, dès les cinq premières minutes de marche, vous pourrez apercevoir les marmottes. Voici quelques images prises au 70-200 emporté pour l'occasion.

Les filles dorment encore alors que Chasseforêt s'embrase. Ici aussi, les glaciers sont bien malades.

Pour ce deuxième jour en Haute-Maurienne, trois options : une balade au départ du Plan du Lac mais pas trop loin car il y a le retour au parking sous la chaleur ensuite ; une balade en direction du vallon de la Rocheure et retour avec la navette ; navette dès le départ jusqu'à l'entrée du vallon de la Rocheure ce qui permettrait de remonter le vallon un bon moment et de découvrir un autre coin.

On choisit finalement cette dernière option. Les navettes sont assez régulières, pas loin d'une toutes les heures et le tarif n'est pas bien cher, gratuit pour les moins de quatre ans.

On quitte donc la vue sur la Grande Casse et on remonte la rive gauche de la Rocheure.

Le parcours se fait sur une route d'alpage en terre. Du très facile.

Petite halte au bord du ruisseau pour jouer un peu dans l'eau.

On monte depuis Plume Fine jusqu'à la chapelle Saint-Barthélémy.

Ce sera l'endroit du pique-nique, accueillis par trois patous pour une fois bien sympathiques.

Quelques beaux motifs en toile de fond: les clochetons de Lanserlia.

Ou les glaciers de Chasseforêt qui s'élèvent au-dessus de magnifiques chalets d'alpage.

Nous observerons pas mal de marmottes dans ce vallon.

Elles sont peu farouches mais ce n'est quand même pas comme dans certains coins des Ecrins où elles viennent fouiller dans le sac à dos.

Sur le sentier du retour, un vol de chocards anime le ciel. Deux belles journées en Vanoise avec mes filles et pile à l'heure pour la navette de 13h50. Même pas souffert de la chaleur.